Pendant mon séjour je suis allé parfois me promener. Les boutiques semblent s’être arrêtées en 1930, les barbiers proposant des articles qui paraissent antédiluviens, les magasins de vêtements proposant ce chic anglais d’un autre siècle, du temps de la gloire de l’Empire Britannique. Des gilets aux couleurs extravagantes, des bretelles multicolores, des chemises difficilement discrètes, tout y est. Le représentant d’une chaîne de télévision financière américaine me donne rendez-vous dans un club privé fondé aux alentours de 1850, le Oxford & Cambridge Club. On me tend une cravate de fort bon goût car il est impossible d’entrer sans cravate. Ma sacoche ne peut pas pénétrer au sein du club. Le bar étant totalement occupé nous allons dans une bibliothèque où il est autorisé de murmurer alors qu’une autre est vouée au silence. J’ai le temps de voir la salle à manger où l’on pourrait croiser la reine Victoria tant les dîneurs semblent de la même époque. Dans une autre salle une bonne cinquantaine de tables sont occupées par des bridgeurs, pour un tournoi sans doute. Nous bavardons de vin et j’aurai peut-être droit à un article du célèbre journaliste.
Rentrant à mon hôtel connu pour ses martinis, je prends un martini gin absolument délicieux. Je parle avec le barman italien malin comme un singe et tout à coup est exposée devant mes yeux une bouteille de Whisky Glenlivet 1943. Tétanisé par la beauté de la bouteille, comme face à un cobra, je demande un demi-verre de ce merveilleux whisky sans m’enquérir du prix. Quelle erreur. Une croisière sur le Nil ou le Mississipi m’aurait moins ruiné.
Londres est une ville fascinante, qui bouge, moderne sans renier ses traditions. Quelle différence avec Paris paralysée par sa bien-pensance, son incivilité et sa saleté. Vive Londres.
des chanteurs bénévoles viennent chanter dans l’hôtel Dukes pour Noël