Ma fille cadette vient nous visiter dans le sud avec son compagnon. J’ouvre un Champagne Philipponnat Clos des Goisses 1983 que j’avais envie de redécouvrir. Le bouchon et très beau et le pschitt est présent, même si de peu d’énergie. La bulle est présente, la couleur est d’un bel ambre clair. Je bois beaucoup plus souvent des blancs de blancs que des blancs de noirs aussi est-ce un plaisir d’apprécier la typicité de ce blanc de noirs. Il a une très belle énergie, il est vif, intense et combine complexité et noblesse. Tout se passe dans l’attaque car le finale est assez court.
Curieusement le dernier verre que je sers est gris, avec beaucoup plus de sédiment qu’il ne devrait avoir. Et le goût de ce dernier verre est peu plaisant. Ce qui n’empêche pas ce champagne de nous avoir séduit.
Pour le risotto à la truffe noire, j’ai ouvert un Châteauneuf-du-Pape Saint-Préfert 1990 qui est une belle surprise. On dit souvent que Château Rayas est le plus bourguignon des Châteauneuf, et je pense que ce Saint-Préfert délicieux est dans la même direction que Rayas. Et il profite du millésime exceptionnel qui lui donne une solide structure et un charme épanoui. C’est vraiment un vin de belle grandeur.
Le lendemain nous organisons un dîner qui sera fondé sur deux piliers : un plateau de fruits de mer dont chacun a donné ses requêtes et un caviar osciètre avec baguette et beurre. La presque centaine de pièces, huîtres, palourdes, crevettes, langoustines, crabes, bulots et autres est répartie sur trois plateaux. Le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle en magnum, dégorgé en 2016 est le compagnon idéal pour ce repas. L’accord le plus brillant est sur les huîtres, car l’iode excite le champagne comme la muleta mise sous le nez du taureau de combat. Sur les crustacés, le champagne est beaucoup plus doucereux et aimable. Je considère le Grand Siècle comme l’un des plus romantiques champagnes. Celui-ci est encore jeune, mais d’un charme subtil.
Des plateaux de fruits de mer aussi copieux, ça donne soif, aussi j’ouvre un Champagne Dom Pérignon 1990. Et c’est totalement idéal pour le caviar car Dom Pérignon semble être le meilleur compagnon possible pour le caviar car le sel du caviar appelle sa douceur. Une combinaison de rêve avec un Dom Pérignon au sommet de sa subtilité.
Un grand dîner avec deux champagnes parfaits.