Dessirier était un restaurant de poissons où l’on mangeait de très bons fruits de mer. La décoration était particulièrement triste, comme dans 99% des restaurants de poisson, car une araignée de mer, un hublot, une tête de scaphandrier, un filet de pêche et un phare, voire une pagaie, ça n’a jamais vraiment été le must en matière d’art.
Depuis la reprise par Michel Rostang, la décoration passe un peu mieux. Elle est suffisamment discrète pour avoir l’intelligence de se faire oublier.
J’étais seul, peu motivé de déjeuner sur le pouce dans mon bureau, aussi ai-je fait une halte en cet endroit. La carte des vins n’est pas stupide du tout et j’ai repéré une ou deux pépites que j’ai l’intention d’aller assécher. Mais aujourd’hui, c’était Saint-Géron, eau minérale que j’ai beaucoup appréciée.
Au cas où je n’aurais pas compris que c’est la saison de la truffe, tout ici est fait pour me le rappeler. Alors, forcément, on cède. J’ai pris des œufs brouillés aux truffes. C’est goûteux, c’est attendu mais c’est bon. Ensuite, c’est une grosse tranche de cabillaud avec des tranches de truffe généreuses, et une purée de pommes de terre truffée. J’adore le cabillaud. Et ce qui est intéressant de constater, c’est que le plus bel accord de la truffe est avec la chair de cabillaud. Car la salinité naturelle du poisson excite parfaitement la truffe.
Le restaurant est assez cher, truffe oblige. Mais c’est une table où je me sens bien.