La famille s’annonçant nombreuse au mois d’août, j’eus l’idée d’offrir pour cadeau à mon épouse les services d’un cuisinier pour ce mois. Je posai la question à Yvan Roux : « connais-tu un cuisinier qui puisse venir nous faire une cuisine simple à la maison ? ». Jamais je n’aurais imaginé qu’Yvan prendrait le projet à son compte. La cuisine qu’il nous prépare, essentiellement chez lui au départ, les finitions se faisant chez nous, est calibrée pour des adultes de sa taille, et pour des appétits comme celui qu’il avait lorsqu’il était international de rugby. Les petits kilos que j’avais en un mois gagnés sur la balance sont repris en à peine trois jours. Mais quel charme que sa cuisine de grand talent.
Sa cuisine appelle le vin. Mon gendre ouvre de sa réserve personnelle deux Bandol. Le Château de Pibarnon Bandol 2004 est la démonstration que les Bandol sont de grands vins. Il titre 14° mais grâce à une râpe fort agréable, cet alcool est bien intégré. Le vin est grand, expressif. C’est la définition du grand Bandol.
A côté de lui, le Château Pradeaux Bandol 2003 fait beaucoup plus doucereux, charmeur, enjôleur. Je préfère le Pibarnon, plus sauvage et austère et j’entends mon cousin qui déclare : « on voit bien que le Pradeaux est un plus grand vin ». Cela montre que les avis sur les vins sont très variés, car malgré l’année 2004, je trouve plus d’authenticité de Bandol dans le Pibarnon que dans le Pradeaux.
Dans le verre le Pradeaux s’épanouit et devient un vin d’un grand raffinement, d’une belle longueur. Le pressentiment de mon cousin n’était pas mauvais du tout, mais je continue, malgré l’élégant développement du Pradeaux à aimer le goût sans concession du Pibarnon.