Il fait chaud, nous avons fait du sport, c’est le temps de l’apéritif. Le Champagne Jacquesson Avize Grand cru magnum 1996 est très intéressant. Il est droit, strict, précis, tout en longueur et peu en largeur. Il n’y a pas de fruit, seulement du vin, mais c’est très plaisant. L’accord avec la poutargue est idéal. Je m’étais amusé récemment à faire un curieux sandwich en tranchant une gougère et en insérant de fines tranches de poutargue, ce qui était merveilleux sur le Bollinger RD 1985, car la douceur de la gougère et le salin de la poutargue se mariaient merveilleusement avec le champagne. Ayant découpé des dés de mimolette, j’ai eu envie de faire un semblant de sandwich en insérant des tranches de poutargue entre des tranches de mimolette. Et à notre grande surprise, la mimolette étouffe complètement le goût de la poutargue et seul le fromage subsiste au palais. L’expérience est amusante et le champagne s’adapte bien.
Le Champagne Krug 1996 est de la même année que le Jacquesson, mais il est très différent. Alors que le Jacquesson était surtout vineux, sans fruit, très droit, le Krug est beaucoup plus large, étoffé, avec des fruits roses et rouges, et de fleurs blanches. C’est un champagne complexe de grand charme. Ce qui m’a plu, c’est que lorsque l’on revient au Jacquesson, le vin d’Avize ne fait pas pâle figure : il est vivant, structuré, et ne souffre pas de la confrontation. Bonne nouvelle pour ces deux beaux 1996, très différents et de grand plaisir.