Dîner au château de Puligny-Montrachetvendredi, 15 novembre 2013

Au château de Puligny-Montrachet Etienne de Montille m’accueille avec un large sourire. Nous voulions depuis si longtemps nous retrouver. Nous sommes heureux de passer la soirée en tête-à-tête. Sur une plaque de marbre je vois des bouteilles ouvertes.

Il faut que je m’isole pour ouvrir mon vin que je souhaite présenter à l’aveugle à Etienne. Pour me donner du cœur à l’ouvrage pour cette ouverture, Etienne m’apporte un verre de Saint-Aubin 1er Cru en Rémilly Château de Puligny-Montrachet 2011. Son attaque est joliment fruitée, mais le vin est un peu strict.

Etienne a prévu le menu qui comprend une soupe de potimarrons et une belle pièce de bœuf aux épinards frits et pommes de terre sautées.

Nous commençons avec le Champagne Lanson magnum 1964 qui a été chahuté dans ma voiture depuis Reims, mais se comporte divinement bien. Il est opulent et follement complexe, fou de fruits jaunes. Même si l’accord avec la soupe n’est pas recherché, cela se passe bien.

Etienne lève très vite l’interrogation sur ses vins, car rien ne sert que je cherche à les découvrir. Le Volnay 1er Cru Les Champans domaine de Montille 1990 a un joli nez racé et profond. Mais la bouche ne suit pas. Il est suave, presque sucré, évoquant des fruits en salade. Il est charmeur, mais il manque cruellement de tension. Etienne reconnaît qu’il a un problème, probablement de brettanomyces.

Le Volnay 1er Cru Les Taillepieds domaine de Montille 1976 est absolument superbe, très bourguignon, avec une belle salinité. Son état est parfait. Etienne est content quand je lui dis que je considère cette bouteille comme absolument exceptionnelle pour ce vin qui atteint un accomplissement unique. On ne cesse d’y revenir tant il donne envie.

Etienne cherche de quelle région pourrait être mon vin et je ne prolonge pas l’incertitude. Il est tout étonné de la prestation du Moulin à Vent des Hospices civils de Romanèche-Thorins 1964. Car ce vin qui a un niveau exceptionnel (deux centimètres sous le bouchon de belle qualité) est de belle tenue, très bourguignon dans l’âme. Il est gouleyant, de belle râpe et convient divinement bien à la viande ferme et rose. Le gamay vieillit bien !

Nous finissons le repas sur le Champagne Lanson demi-sec magnum 1989 qui n’éveille pas un grand intérêt, s’étant assoupi et n’ayant aucun écho doucereux auquel se confronter.

Le plus beau vin, c’est le 1976. La plus belle surprise, c’est le 1964. Mais le plus important, c’est d’avoir réchauffé notre amitié en parlant de mille et un sujets qui nous passionnent. Ça fait du bien.

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Je n’ai pas pris de photo de la belle pièce de boeuf, hélas.

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