Un dîner, encore chez Maxence, avec un ami américain avec qui j’avais eu de dures joutes sur les vins très vieux, sa thèse étant qu’un vin vieux ne peut pas être bon. Après d’âpres luttes, je n’aurais jamais cru que l’on sympathiserait aussi facilement. Il est venu avec sa charmante épouse anglaise, et a montré un talent remarquable en reconnaissant les deux premiers vins. A l’apéritif un Savennières Roche aux Moines 1985. Très simple, sans grande histoire à raconter, mais, âmes pudiques, ne lisez pas, quand on soulève sa jupe, on voit qu’il y a de belles envies de Loire. Sur des coquilles Saint-Jacques à la vanille et une touche de miel que j’avais suggéré de rajouter, un Cérons 1959 P.G Tardieu Graves Supérieures. Très sec, apparaissant madérisé car ouvert trop tard, on a eu un festival d’évolution. C’était la naissance de Vénus, tant c’est approprié à la coquille. Sur un splendide ris de veau (c’est décidément un embellisseur de vin), le Cérons a été d’un accompagnement parfait. Très sec, au nez étonnamment varié, et en bouche, une douceur et une facilité dans l’exécution absolument étonnante. J’avais envie de goûter à nouveau le Parmentier de lièvre sur un Maury Chabert de Barbera 1983 Les Vignerons de Maury 17,2°. Il est clair que le Maury s’impose, et revendique sa place ! Mais dès qu’on a accepté le challenge, le mariage ne révèle que de bons moments. Un des plus beaux Maury qui soient. Sur le délicieux dessert au chocolat, le Maury devient savoureux comme le bonbon préféré de son enfance. Il est tout sourire. Pour essayer, on a testé si un alcool soutenait la comparaison de l’accord Maury / chocolat. Et un Rhum cubain a bien joué son rôle, car il est peu puissant, de même qu’un Cognac dhô à Roullet St Estèphe, Le Chai de Léonie étonnamment discret se mariait bien. Discussions agréables, un David au sommet de son art. Et des accords de plaisir.