Avec des amis de mon fils et leurs enfants, nous allons dîner dans un restaurant italien Ironside Kitchen proche de Miami Downtown qui est installé en plein air à côté d’un centre de commerces qu’on baptiserait volontiers aujourd’hui un « incubateur de start-up », car ça fait plus chic. Lorsque nous sommes assis, nous apprenons que le restaurant ne vend pas d’alcool mais accepte que l’on vienne avec ses vins. Mon fils et son ami courent acheter des vins à la plus proche boutique et nous les boirons sur des pizzas.
Le Champagne Veuve Clicquot Brut sans année étiquette jaune que nous buvons me paraît moins expressif que celui que nous avons bu ce midi, mais l’atmosphère ambiante peut expliquer la baisse d’enthousiasme.
Dans les emplettes de dernière minute il y a deux vins de Coppola, un blanc et un rouge. Je ne goûterai que le Pinot Noir de Francis Coppola Diamond Collection 2015 qui titre 13,5° et je n’insisterai pas car ce vin simple est à l’image des vins parkérisés, formatés pour des amateurs internationaux qui trouveront ce goût partout. Je l’ai délaissé pour rester sur le champagne qui par contraste m’a souri de plus en plus.
J’avais acheté avec mon fils chez son fournisseur habituel quelques vins pour les repas que nous partagerions. Pour un dîner en famille chez mon fils nous ouvrons un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle sans année qui doit être d’un dégorgement récent, si on regarde le bouchon qui s’est enflé à sa sortie du goulot. Immédiatement je suis conquis, captivé par son charme et il me semble que c’est le meilleur champagne que nous ayons bu depuis mon arrivée à Miami. Ce jugement est fait sans beaucoup réfléchir mais il se justifie par le fait que ce champagne est d’un charme fou. Il est romantique, très délicat et équilibré. C’est un peu Grace Kelly au sommet de sa beauté. Tout en lui m’enchante, malgré sa jeunesse.