Dîner au restaurant Zuma de Miami. L’entrée de l’immeuble, qui fait hôtel, est cyclopéenne, gigantesque dans toutes ses dimensions, et décorée avec élégance. Mon fils est allé garer sa voiture à une sage distance, car devant l’enseigne du restaurant, seules les Bentley, Ferrari et Aston Martin sont dans le paysage. Mais si belles soient elles, elles ne sont rien à côté des gigantesques yachts amarrés au pied du restaurant. Une « barque » dotée de quatre moteurs de 300 CV fait dinky toys à côté de ces palaces flottants. Les voituriers sont innombrables, les vigiles protègent l’entrée, et au bureau de réception, quatre hôtesses pulpeuses vérifient les réservations. Nous suivons l’une d’elles à notre table, dans une immense salle dont la hauteur est surprenante. Le bruit est intense, du fait de la sono qui joue fort, mais surtout du brouhaha d’une jeunesse qui hurle en parlant dans cette salle sonore. On se croit dans une boîte de nuit, on est mal assis, mais c’est l’endroit où il faut être. Les femmes sont jeunes, et leurs formes débordent de robes étriquées. La vulgarité n’est pas loin. Les indispensables Louboutin mettent en valeur le galbe des jambes interminables de ces belles éthérées. Au centre de la pièce, la cuisine bien agencée est active comme une ruche.
Une serveuse efficace nous conseille le choix des menus et nous nous laisserons guider par un menu conçu par le chef, aux plats innombrables d’une qualité exceptionnelle dans un registre japonais. La qualité des produits et l’intelligence de l’exécution sont remarquables. Pour qu’un lieu soit à la mode, il faut bien sûr le talent d’un architecte, celui d’un décorateur, celui d’un concepteur et celui d’un communicateur. Mais ces talents conjugués ne seraient rien si la cuisine ne suivait pas. Or elle suit, et le service aussi.
Mal assis, dans le bruit, on se laisse entraîner par la qualité du repas. Poissons crus, tempuras, marinades, gigantesques gambas, viandes diverses et desserts complexes et gourmands, tout y est.
Le Champagne Larmandier Bernier Blanc de Blancs sans année est fort agréable. S’il manque un peu de corps, il le compense par sa gracilité et sa typicité. Sur un saumon cru, il prend une ampleur inattendue qui lui donne de la force.
Le Champagne Dom Pérignon 2000 est magnifique et l’on profite de son côté floral, de fleurs blanches, si romantique. C’est un grand champagne, encore meilleur du fait de son âge. Rien ne peut accompagner aussi bien cette cuisine orientale.
Après le repas, nous grimpons au 16ème étage de l’immeuble où se trouvent deux piscines entourées de cabanas, et d’où la vue est spectaculaire, surplombant les yachts et ouverte sur la myriade de grands immeubles plantés le long des canaux.
En retournant à la voiture, on est saoulé d’avoir aperçu tant de richesses. Miami est superlative. Elle nous a pris dans son tourbillon.
la cuisine au centre du restaurant
Au 16ème étage de l’immeuble, la folie !
il faut imaginer que le « petit » bateau en deuxième file, qui a quatre moteurs, a quatre fois 300 CV !
la vue !
il est temps de rentrer se coucher à bord…. (non, je plaisante, le notre est beaucoup plus gros !!!)