Lors d’un dîner privé où nous recevions les judokas médaillés des jeux olympiques, bons vivants, gourmets, et talentueux personnages, nous avons servi un Montrachet 1988 Bichot en magnum à l’apéritif, ce qui, sur des gougères permet de révéler des arômes épicés. Un Mouton Rothschild 1975 était encore trop peu ouvert, même s’il a la race d’un grand Mouton, un château Margaux 1950 en magnum ne s’est en fait bien révélé que le lendemain, même s’il avait été débouché à 16 heures, pour être servi après 22 heures, alors qu’un magnum de Lafite Rothschild 1919 a montré une plénitude exceptionnelle. Equilibre, accomplissement, caractère. On était en présence d’un très grand vin. Une expérience rare.
J’ai eu l’occasion de connaître des membres importants de l’équipe de France de judo et de participer à des déjeuners amicaux avec eux. On ne peut pas imaginer leur appétit. Ces sportifs qui éliminent beaucoup ingurgitent beaucoup et de façon spectaculaire. J’ai tenu à les honorer après leurs médailles. Habitués qu’ils sont à de grands dîners protocolaires, on pouvait craindre qu’ils soient blasés. En fait il y a parmi eux de vrais esthètes qui ont apprécié ces vins si rares.