Chez un caviste local un Saumur 2001 qui s’inscrit dans la même démarche : la Loire a un potentiel très large. Mais les choses sérieuses commencent chez Macéo le restaurant de ce délicieux Mark Williamson qui use de son origine britannique comme Jane Birkin : l’accent est un accessoire de séduction.
Un Meursault-Charmes Comtes Lafon 1997 est la pleine représentation du Meursault, avec cette odeur si caractéristique. Rond, beau, et qui va s’élargir avec l’âge. On me sert un verre de Savennières La Roche aux Moines Madame Laroche 1991 et c’est joli comme tout, même si ça ne peut effacer la grandeur du Meursault.
Arrive Cos d’Estournel 1986. Ce vin a tout pour lui. Généreux, fruité, jeune, épanoui et remplissant la bouche de saveurs primaires. Je comprends fort bien que l’on aime les vins jeunes, et si l’on doit prendre un vin jeune, autant prendre celui-là, car il est doué comme pas un. Un vrai bonheur, complémentaire de l’amour des vins plus mûrs. On peut dire qu’il est un peu moins noble que Lafite 1986 si émouvant de précision, mais c’est un grand vin.
Je voulais un Vouvray sur le dessert, mais le sommelier a suggéré Suduiraut 1997. Comme j’aime Suduiraut, j’ai cédé, mais il est certain que si des vins rouges jeunes sont extrêmement plaisants, les Sauternes jeunes sont bien pâles comparés à leurs aînés. Manifestement heureux de trouver quelques palais agiles, le sommelier apporta successivement des verres de Coteaux du Layon Château Pierre Bize 1996. C’est remarquablement bien exécuté. Puis, Pedro de Ximenes 1972. C’est un vin fantastique qui a tout et laisse une empreinte quasi indélébile. Puis, Banyuls Marc Parcé 2001. J’aime ce jeune Banyuls, si sec malgré son sucre. Puis, Xerès (Jerez) Palo Cortado Viejo. Dès que j’ai en bouche des saveurs aussi complexes, je ressens une grande émotion. Ce sont des vins qui dérangent, et j’aime quand on travaille à ce point dans la complexité.
Un cadre fort agréable d’un restaurant qui va monter. Un sommelier qui ouvre ses secrets. Mon choix de ce soir fut : Cos 86 / Palo Cortado / Meursault 1997. De quoi faire, même juste avec ces trois, une belle soirée.