Descendre dans le sud, cela implique quasi automatiquement d’aller dîner chez Yvan Roux. J’invite trois amis à me prendre chez moi. J’ouvre un magnum de Champagne Henriot 1996. Le vin est d’une belle ampleur, la bulle est très présente. De fines tranches de poutargue excitent le champagne par leur salinité. Nous emmenons le magnum avec nous, et j’ai pris aussi un autre vin dans ma musette.
Sur des tranches de Pata Negra particulièrement grasses et sentant la noix, le champagne est d’un heureux équilibre et montre son caractère vineux. Un carpaccio de pagre denti avec du pesto se marie divinement avec le champagne, l’ail et le parmesan lui tirant des accents chantants. Yvan nous présente ensuite des araignées gratinées avec des croûtons au pain, céréales et ail confit. C’est bon, mais Yvan est plus à l’aise sur les poissons que sur ce crustacé.
Je fais servir le Meursault Genévrières Bouchard Père et Fils 2004 en magnum, qui est un pur bonheur. Il est fruité, puissant, joyeux et emplit la bouche avec un fort sentiment de plénitude harmonieuse. Sur le pagre denti accompagné de pommes de terre et Pata Negra, la combinaison marche comme sur du velours. Yvan connait mes péchés, car les premières fraises Gariguette de l’année baignent dans une légère glace à la vanille dont Yvan doublera ma ration. Ce repas est le sacre du printemps