Nous recevons des amis à dîner. Il a une cave impressionnante et a bu tout ce qui se fait de grand. Je vais donc essayer de trouver des vins assez originaux. Et la beauté des bouteilles va jouer un rôle dans mes choix.
Le Champagne Joseph Perrier Cuvée Joséphine 1982 a une bouteille d’une grande beauté, surchargée de couleurs scintillantes. C’est la meilleure Cuvée de la maison Joseph Perrier et 1982 est la première année pour cette Cuvée qui n’est pas élaborée tous les ans.
L’ouverture était difficile à cause d’un bouchon très serré dont la partie basse coincée dans le goulot est venue par le secours d’un tire-bouchon. Il y a eu un pschitt assez puissant qui a poussé ma main. C’est une surprise.
Composé de Chardonnay et de Pinot noir c’est un grand Champagne noble alliant maturité et jeunesse. Sa grandeur m’a beaucoup plu, sur des rillettes, sur un pâté de tête et sur diverses cochonnailles. La personnalité affirmée de ce champagne d’un or pâle est impressionnante.
Le Châteauneuf du Pape L. de Vallouit 1959 a un niveau assez bas. A l’ouverture cinq heures avant, j’ai pu constater que ce niveau n’a aucune influence sur la puissance et l’énergie de son parfum. A table on vérifie qu’il n’y a absolument aucune influence sur le goût.
Dès la première gorgée, je me suis senti sous le charme de ce Châteauneuf du Pape si élégant. Riche, intense, il possède une structure solide et est fait pour être aimé. Les anciens Châteauneuf du Pape sont toujours pleins de charme et de joie de vivre et 1959 est une grande année.
Comme nous bavardions, il est apparu que je devais ouvrir un autre vin rouge. Ce que j’aime dans le Vega Sicilia Unico 1999, c’est sa jeunesse impressionnante. J’adore les Vega Sicilia Unico des années 60 ou 70, mais je les aime aussi quand ils sont jeunes car la très longue finale a la fraîcheur de la menthe. Et ce 1999 a gardé sa fraîcheur bien qu’il ait 25 ans.
Ma femme avait acheté une tarte au citron meringuée. J’ai pensé que le meilleur accompagnement serait un champagne rosé. Il en est un dont je trouve la bouteille particulièrement élégante, c’est le Champagne Krug rosé. Le bouchon s’est cassé comme celui de la Cuvée Joséphine 1982 mais n’a donné aucun pschitt.
J’imagine que ce Krug a des vins des années 1980 / 1985, car il paraît contemporain du Cuvée Joséphine. La combinaison est parfaite. C’est un joli champagne, parfaitement réalisé et confortable. Un rosé qui est plus puissant que romantique, solide et intelligent.
Je rangerais volontiers en 1er la Cuvée Joséphine parce que je l’ai découverte lors de ce repas, puis le Châteauneuf-du-Pape 1959 du fait de sa richesse, le Krug rosé pour son charme puissant et en quatrième le vin espagnol non pas à cause de sa prestation qui est parfaite mais parce que je le connais trop bien.