Des amis viennent dîner dans notre maison du sud. Le Champagne Dom Pérignon 1998 est une heureuse retrouvaille. D’emblée, il met à l’aise. Il est large, fleuri, avec aussi quelques accents confiturés. J’aime qu’il virevolte et nous offre de multiples facettes. Il n’a pas la pénétration de champagnes plus typés, mais il est confortable. Avec des tranches fumées de viande des alpages, avec un saucisson viril ou avec un foie gras à prendre sur des gressins, il s’adapte à chaque fois avec bonheur.
A table, nous avons des langoustines juste poêlées, cuites à la seconde près pour avoir un moelleux incommensurable puis deux loups de ligne goûteux. Le Meursault Clos de la Barre Domaine des Comtes Lafon 2000 est quasiment insaisissable. Il va dans quatre directions : le minéral, pierre à fusil, le citronné, avec une jolie acidité maîtrisée, les agrumes confits et les impressions lactées ou de noisette. Et ce qui est curieux, c’est qu’à chaque gorgée, la pondération de ces quatre pistes change. Il est assez facile d’être désarçonné par ces changements de facettes. Je suis plus à l’aise que d’autres, mais je n’ai pas trouvé la plénitude sereine que ce vin peut avoir, avec une longueur moins présente que d’habitude.
Au dessert, plus question de boire du vin car nous goûtons les délicieuses glaces de madame Ré, qui a quitté Hyères pour la Moutonne et qui fait des glaces qui boxent dans la catégories du regretté Berthillon. C’est bientôt la fin août. Nous avons profité d’une bien belle soirée.
Le riz à l’encre de seiche accompagnait le loup non photographié