Des cousins viennent dîner dans notre maison du sud. Nous ferons un apéritif long et passerons directement ensuite au plat de résistance, un gigot d’agneau avec de la semoule mariée à des plantes odorantes. Pour l’apéritif, j’ai acheté du Cecina de Léon, du jambon de porc noir de Bigorre, une viande sèche de Corse, de la Coppa et du Pata Negra.
Le Champagne Delamotte Brut Magnum sans année accompagne l’apéritif. Il est tout à son aise, aussi bien avec des petites sardines délicieuses, des olives noires parfumées de romarin et avec les cochonnailles et viandes séchées. Il est agréable, champagne de soif peu compliqué mais accueillant. Il accompagne mieux les saveurs douces que les goûts très fort du Pata Negra.
C’est donc l’occasion d’ouvrir un Rosso Azzurro Nerello Mascalese vin de l’Etna 2010 vin qui titre 13,5° dont le parfum dérange mes cousins alors que je l’accueille sans problème. Le vin atypique, un peu rêche mais très plaisant à boire va trouver avec les olives et le Pata Negra des accords que le Delamotte ne trouvait pas. Ce vin offert par un de mes fournisseurs de vin est une curiosité intéressante mais avec le gigot qui arrive maintenant, il ne trouve pas sa place.
Le Vega Sicilia Unico Ribera del Duero 1995 est une merveille. Frais, de fenouil et de menthe, avec des accents de garigue et de romarin est un régal avec le plat. Sa longueur est quasi infinie. Et chose qui surprend toujours nos invités, il trouve un accord raffiné avec un camembert Jort affiné idéalement.
J’avais fait saliver mes cousins en annonçant un Maury sur la mousse au chocolat mais lorsque je vais chercher le vin dans le réfrigérateur je m’aperçois qu’il en manque les deux tiers. C’est une bouteille que j’avais ouverte l’été dernier. Le Mas Amiel Maury Prestige 15 ans d’âge qui doit dater d’avant 1980 est buvable, mais au goût affadi comme par un voile. On en profite malgré tout car l’accord est pertinent.
Il reste tellement de choses à se dire que j’ouvre un Champagne Dom Pérignon 1982 vin d’une année romantique que j’adore chez tous les très grands vignerons de Champagne. Ce Dom Pérignon est superbe, évoquant fleurs et fruits blancs. On se recueille devant un tel champagne noble et raffiné. Les deux vins qui émergent ce soir sont le Vega Sicilia Unico et le Dom Pérignon qu’il est difficile de départager, même si mon cœur aurait tendance à pencher vers le vin espagnol. Dans les accords il y a le Vega Sicilia avec la semoule parfumée des mêmes romarins que ceux du vin, le Vega Sicilia avec le camembert, les petites sardines avec le Delamotte et le Pata Negra bien gras et très marqué par la noix avec le vin de l’Etna. Ce fut un très beau dîner.