Avec des amis fidèles des festivités du 15 août, il y aura deux dîners en notre maison du sud, les 14 et 15 août. La mise au point des dîners s’est faite avec ma femme qui a réalisé une cuisine la plus simple possible, fondée sur des produits de grande qualité.
Le menu du 14 août sera : eau de tomate / cœur de saumon fumé / anguille fumée au lait fumé / tarte à la tomate / dos de cabillaud cuit à l’ail / fromage de chèvre et saint-nectaire / stilton / tarte à la mirabelle.
L’ouverture des vins commença à 15 heures pour se terminer un peu après 16 heures. Du fait d’une forte chaleur très humide les bouchons ont dû gonfler car ils ont tous été difficiles à retirer, le tirebouchon faisant gémir les bouchons comme s’ils souffraient mille morts. Ils sont tous venus entiers et le seul vin qui me pose question est le Château Caillou Pomerol 1953 qui semble particulièrement fatigué. J’ouvrirai un autre vin si nécessaire. Le parfum du Mouton 2001 est une pure merveille, d’une classe extrême.
Nous sommes six, les mêmes qui étaient au restaurant d’Alexandre Mazzia hier.
Pour les deux amis qui n’étaient pas là le 12 août, je sers le reste du Champagne Salon 2007 qui est toujours aussi plaisant, vif, et vivant qui a juste une longueur à peine plus faible. Un grand plaisir.
Le Champagne Pierre Péters Cuvée les Chétillons Blanc de Blancs 2009 est un vin très agréable, beau témoignage de la Côte des Blancs. Il est subtil et authentique mais je dois dire qu’il est assez loin de la perfection du Chétillons 2002 qui est un pur miracle.
L’apéritif consiste en olives de Kalamata, anchoïade, poutargue, foie gras, gouda au Pesto, jambon ibérique, chips à la truffe et autres. Le plus bel accord si naturel est avec l’anchoïade.
Nous passons à table et un petit verre nous attend d’eau de tomate. C’est très original et goûteux.
Le Châteauneuf du Pape Domaine de La Solitude blanc 1993 a une puissance que jamais personne n’attendrait d’un 1993. Il est brillant, profond et s’accorde bien au cœur de saumon et à l’anguille fumée.
Le Château Mouton-Rothschild 2001 a un parfum à se damner. Ce vin est absolument parfait, intense avec des suggestions de truffe et de charbon. L’accord avec le cabillaud à l’ail est un accord idéal.
Le Château Caillou Pomerol 1953 m’avait fait peur à l’ouverture et son apparition me fait infiniment plaisir car il démontre la pertinence de la méthode d’ouverture fondée sur l’oxygénation lente. Il est délicat, élégant et plaisant, d’un raffinement discret. Sa transformation est spectaculaire.
Le Grange des Pères Vin de Pays de l’Hérault 2004 est un vin qui a toutes les qualités d’un grand vin, puissance réelle, largeur, profondeur, mais je dois dire que je n’ai jamais vraiment mordu à ce vin, quel qu’en soit le millésime. Il manque d’émotion pour mon palais. Aussi, pour que je ne sois pas taxé de parti pris, j’ai choisi de garder la moitié de la bouteille pour la confronter demain avec une Turque de Guigal. Ce vin a tellement d’a priori positifs que je ne voudrais pas qu’on pense que j’ai des idées figées sur ce vin, qui se comporte très bien avec les fromages.
Le Château d’Yquem 1990 appartient au trio célèbre des Yquem 88, 89 et 90. Il est déjà bien ambré sans l’être trop. Le botrytis est présent sans excès. Le stilton de belle maturation est idéal avec l’Yquem mais l’accord le plus gourmand est avec la tarte à la mirabelle sur une purée d’amandes crues.
La pureté des plats a permis des accords superbes. Nous avons classé : 1 – Mouton 2001, 2 – Yquem 1990, 3 – Châteauneuf-du-Pape 1993, qui sont les trois champions de ce repas. Le Mouton est hors norme et le Châteauneuf la plus belle surprise.
Vers deux heures du matin il était temps d’aller dormir car pour demain, le programme est extrêmement chargé !