Tous les prétextes sont bons pour ouvrir une bouteille de champagne Salon 1996. Frais, délicat, nous l’essayons sur de la charcuterie corse et diverses tapenades et autres crèmes. C’est sur une crème de sardine que le Salon chante le mieux.
(voici le prétexte le plus fréquent)
Des amis viennent dîner à la maison. C’est l’occasion de tester des bouteilles que l’on m’avait offertes. Le champagne Mumm Cordon Rouge brut sans année bu en ayant la mémoire du Salon, cela fait tout drôle. Le champagne Mumm Cordon Rouge brut millésimé 1999 est beaucoup plus civilisé. Il a sans doute encore des progrès à faire, mais il se boit. Un Rimauresq Côtes de Provence rosé 2006 chante comme les cigales une mélodie très simple mais de saison. Sur un agneau de Sisteron, nous commençons par un Domaine des Baguiers, Bandol 1989. Une fois de plus, il se confirme que ces vins du Sud vieillissent remarquablement. Quel agréable goût où une trace d’olives noires excite le palais. Ce vin de soleil est aguichant.
Nous poursuivons par un vin qui fait peur, car il titre 14,8° d’alcool. C’est un Domaine Tempier, Bandol, cuvée spéciale la Tourtine 2000. Ce vin résume les directions prises depuis quelques années pour plaire à Robert Parker. Ce vin « boum-boum » plaira au consommateur international, car on reconnaît son goût mille fois reproduit dans tous les pays. Il a tout simplement oublié d’être un Bandol. Comme il fait encore soif dans le calme douillet de la nuit, un champagne Salon 1996 vient remettre les pendules à l’heure. Tout dans sa vinosité est parfait et son charme agit. Comme disait Aimé Jacquet à son équipe de France, il faut revenir aux fondamentaux. Mais je suis prêt à admettre que j’ai tort, si mon goût est politiquement minoritaire.