Au cœur de Paris, j’ai rendez-vous avec une papesse de la communication. Elle virevolte entre ses téléphones, tutoie la terre entière, brusque les uns et caresse de sa voix les autres. Entremetteuse de talent, sans le moindre souci du contenu de mon agenda, elle m’organise pour le lendemain un enregistrement sur France Culture.
Ce jonglage permanent sur les ondes hertziennes s’arrête soudain et elle me dit : « on va manger un kebab, vous m’emmenez ». Elle sait que j’ai le dîner de l’Académie du Vin de France qui m’attend, mais on ne résiste pas à cet Attila en jupe.
Au coin d’une rue, il y a effectivement une boutique « Grillé » ouverte et lumineuse, qui fait des kebabs. On me dit que le midi, on y fait la queue tant il y a de demandes, et ce soir, nous sommes les premiers servis du premier service du soir de la boutique qui n’était active qu’au déjeuner. C’est donc le soir d’ouverture. Et là, qui vois-je ? Hugo Desnoyer le boucher le plus célèbre de Paris. Il est associé dans cette affaire. Quelle belle surprise ! On me donne à goûter un kebab absolument délicieux, dont la viande est excellente et la sauce verte judicieusement épicée. On peut grignoter de petites frites croquantes à souhait. Ce lieu a joué la carte de la qualité et c’est franchement bon.
Ne dites pas à ma mère que je suis dans un kebab, elle me croit au dîner de l’Académie du Vin de France, où je me rends toutes affaires cessantes.