Effondrement des bordeaux et explosion des champagnes dans ma consommation.
Ayant fait une étude de ce que je bois par grandes régions ou par couleur en distinguant ce que j’ai bu de moins de 20 ans au moment où je les bois et de 20 ans et plus, j’ai constaté qu’au fil du temps, il y a un effondrement des bordeaux et une explosion des champagnes dans ma consommation.
Regardons d’abord la consommation générale en trois périodes ; 2000 à 2007, 2008 à 2013 et 2014 à 2020 (au 15 mars). Ce sont des périodes de 417 semaines, 313 semaines et 324 semaines, dont les nombres de vins bus sont assez proches : 5357 – 5973 – 4955 (ligne 2).
Dans la première période j’étais encore en activité dans mes sociétés industrielles, ce qui explique une moindre consommation, ou du moins, je buvais dans mon activité industrielle des vins pour lesquels je n’ai pas toujours pris des notes. La seconde période est celle d’une pleine activité dans mon hobby. Le rythme baisse un peu dans la troisième période, et il n’est pas impossible que l’âge joue un rôle.
La répartition des consommations entre vins de 20 ans et plus et vins de moins de 20 ans est assez stable, le pourcentage des 20 ans et plus évoluant ainsi : 51 % – 50,3% et 52,3%. A noter que je bois plus d’un vin de plus de vingt ans par jour, ce qui est important.
Remarque : les vins de mes dîners sont partagés entre dix ou onze personnes et ceux dans les autres occasions sont bus entre trois et dix personnes, et les vins bus chez les vignerons ou dans les salons sont servis en portions pour une vingtaine de personnes, ce qui fait que ma consommation est relativement faible, à quoi s’ajoute l’usage d’une timbale pour cracher ce que je bois, sauf les champagnes.
Regardons maintenant la situation des bordeaux rouges, qui montrent un effondrement particulier.
La consommation de bordeaux rouges est passée de 3 par semaine à 1,6 (ligne 3), ce qui fait une baisse de presque moitié. Et en rapport à la consommation générale, le bordeaux rouge est passé de 23,2% à 10,6% (ligne 4). Il a baissé de plus de moitié.
Pour les bordeaux de moins de 20 ans, c’est l’effondrement, avec une division par trois, de 1,2 vin par semaine à 0,4. Cela est certainement volontaire, puisque je trouve que les bordeaux rouges de moins de 20 ans sont loin d’avoir atteint ce qu’ils sont capables d’exprimer. Mais c’est aussi lié au fait qu’après les achats du millésime 2000, j’ai arrêté d’acheter des bordeaux, pour deux raisons : d’une part leur prix, puisque pour de nombreux vins le prix des vins anciens est plus bas que le prix des vins récents de grandes années et d’autre part parce qu’il est peu probable que je boirai les jeunes bordeaux de mon vivant. Je n’ai conservé des achats de vins récents que là où je bénéficie d’allocations qui imposent d’acheter tous les millésimes, comme c’est le cas en Bourgogne.
Je suis étonné que les bordeaux anciens, que j’adore, aient baissé d’un tiers dans ma consommation sur la période 2014-2020 car je possède des stocks en cave qui m’auraient permis d’en boire, même sans achat.
La raison est probablement la montée en puissance des champagnes.
Ma consommation de champagnes a presque triplé, avec des consommations par semaine de 1,8 – 4,9 et 5,2 bouteilles par semaine. La consommation de vieux champagnes a presque été multipliée par cinq, passant de 0,5 par semaine à 2,3 (ligne 7). Je bois presque deux fois plus de vieux champagnes que de vieux bordeaux rouges, alors que j’en buvais trois fois moins dans la première période.
Si on regarde ce qui n’est ni champagne ni bordeaux rouge on voit un ensemble de grande stabilité, ce qui semble montrer qu’il y a eu un phénomène de vases communicants entre bordeaux rouge et champagnes, pour des raisons qui ne sont pas de substitution, car l’équilibre des repas est peu changé mais tient à un amour pour les champagnes et les vieux champagnes et un désamour pour les jeunes bordeaux rouges qui a rejailli sur les anciens aussi.