Promenade en forêt. Dans des buissons, des mûres. Je cueille quelques mûres. Dans ma main, onze mûres.
Je les installe dans ma bouche, de telle façon qu’elles y soient confortables.
Utilisant mon palais et mes dents comme un pressoir, je déchiquète les mûres.
Comme aucune d’entre elles n’a le goût d’une autre, la variété des saveurs est une extase totale.
Je ne connais pas beaucoup de sensations gustatives plus fortes que celle-là, car les variations sont infinies.
C’est pour moi l’atteinte d’un Olympe du goût, plus complexe que le plus complexe des vins.