Les amis vont partir et ma fille les a invités avec nous chez elle. Ils avaient apporté quatre bouteilles et l’un d’entre elles n’a pas été bue, la plus ancienne. Ce dernier déjeuner est l’occasion de la boire. Sur des anchois au gingembre, anchois provençale, saucisson, lomo et chipolatas, le Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1995 a bien du mal à soutenir la comparaison avec les champagnes des derniers jours. Pataud, il ne montre pas beaucoup d’imagination. Bien sûr, il se boit convenablement, mais il manque de vibration. J’ai de bien meilleurs souvenirs avec une année comme 1985.
Le grenadin de veau aux herbes de Provence cuit à basse température est idéalement fondant. Le Vega Sicilia Unico 1960 a un nez d’une rare distinction. Le vin est d’un bel équilibre et d’un grand raffinement. C’est comme un idéal pour un vin et j’adore les Vega Sicilia Unico des années 60. Mais en cette période de l’année de fortes chaleurs, je préfère le Vega Sicilia Unico plus jeune que nous avons bu il y a deux jours, car il est plus tendu, plus vif et plus marqué par la fraîcheur finale. Cependant, ce vin est comme une leçon de choses, une leçon de raffinement. Il clôt de la plus belle façon un séjour d’amitié.