Il est une expression qui fleurit depuis quelques années et qui me sort par les trous de nez, c’est : "à vous".
J’avoue qu’à vous, ça m’ troue, ça m’ gonfle, ça m’escagasse.
Bon réveillon à vous.
Bon après-midi à vous
Bonnes fêtes à vous
Bon appétit à vous
Bonne dégustation à vous
Et bonne continuation à vous
Quand on est deux dans la même pièce et deux seulement et que la vendeuse me dit : "et bon réveillon à vous", en quoi cette précision apporte-t-elle quelque chose ?
C’est un peu plus énervant que quand un maître d’hôtel vient dire : "excellent appétit" ou "excellente dégustation", le "excellente" ayant un petit côté vaseline qui m’horripile.
Alors, faudra-t-il créer un comité anti "à vous" ?
Il faut que l’on gare à vous, il faut que l’on garde à vous pour les occasions où il est approprié :
"à vous les studios" disent les journalistes qui ne veulent plus être à l’antenne (ce qui est extrêmement rare)
"à vous de jouer" disent les croupiers.
"Le lot 342 est à vous" dit le commissaire priseur, effondré qu’on ait pu enchérir aussi haut pour un lot sans valeur. Et nous avec ce mot sans valeur.
Le prince d’Eckmühl, Davout, aurait certainement aimé qu’on lui dise : "bon après-midi à vous". Il aurait répondu : "non, moi, c’est Davout".
A vous – ez que "à vous" est totalement horripilant.
A exclure.
A vous de jouer.