La Master Class suivante est la présentation de champagnes Krug par Olivier Krug. Commencer par le Champagne Krug Clos du Mesnil 1998 est assez original, car débuter par le plus rare n’est pas habituel. Mais Olivier considère que l’âme de la maison Krug, c’est l’assemblage, qui conduit notamment à la Grande Cuvée. Commencer par ce vin monocépage puisqu’il n’y a que du chardonnay, c’est commencer par le plus facile à faire. Le champagne a une belle couleur. La bulle est à peine visible. Le nez est un peu beurré. Dans le goût il y a de la noisette. La persistance aromatique est extrême, la longueur est grande. On trouve du beurre, de la noisette et quelques fruits secs. Michel Bettane parle de l’autolyse de levures nobles qui explique ses goûts.
Le Champagne Krug 1998 a une bulle fine. Il est plus charmeur que le Clos du Mesnil qui vieillira plus. Il a une belle structure. Il y a moins de persistance aromatique que pour le Clos, mais c’est un vin de grande élégance. C’est un « vrai » champagne. Il est meilleur à ce stade que le Clos, très riche, très vineux et de longueur extrême.
Le Champagne Krug 1995 a une couleur nettement plus ambrée. Il y a peu de bulles et le nez est assez strict. En bouche on sent la crème, le beurre, les levures et les fruits secs, mais aussi des gâteaux comme dans une pâtisserie. Il est très élégant et profond. Je l’aimerais volontiers un peu plus vieux. Le fruit s’élargit, très noble. La persistance aromatique s’amplifie. Le final est beurré. Je l’adore.
Que ce soit Rémi Krug ou Olivier maintenant, leur cœur penche vers le Champagne Krug Grande Cuvée, car c’est le savoir-faire de Krug. Il transcende les millésimes, fait avec 150 vins de réserve dont le plus vieux est de 1995. Je le trouve un peu amer, avec un peu de pomme dans le goût. Il a une belle structure, mais je préfère les « Grande Cuvée » un peu plus âgés.
Nous finissons par le Champagne Krug Collection 1989. Ce champagne est à mon goût magnifique, car on sent l’effet de l’âge. Il y a du champignon, du sous-bois exposés délicatement. C’est un millésime qu’Olivier Krug aime beaucoup.
Cette présentation de champagnes rares est d’une extrême générosité si l’on pense aux quantités produites de ces vins d’exception.