Il y a toujours des surprises le lendemain. Les bouteilles vides sont celles du Haut-Brion et celle du Beaune. Il reste un peu du Pétrus 1958 qui a pris une acidité trop prononcée pour qu’on se réjouisse de sa texture riche et du goût de truffe très présent.
Le Château Margaux 1949 est infiniment plus grand que ce que j’avais gardé en mémoire. Le velouté de ce vin est extraordinaire et son charme est conforme à sa réputation. Je devrais changer le classement d’hier, mais contrairement aux votes dans les partis politiques, on ne revient pas en arrière. Je suis ébloui par ce vin qui est « le » bordeaux parfait ce soir comme l’est, dans mon Panthéon, Mouton 1945.
Fort curieusement, c’est de La Tâche 1992 qu’il restait le plus, certainement du fait de la fatigue de fin de soirée ou plutôt de ce premier matin de 2013. Et comme pour le Margaux 1949, l’effet de plusieurs heures d’aération sur La Tâche 1992 est spectaculaire. Le vin a lui aussi pris un velouté extrême et révèle une grande puissance. C’est tellement enthousiasmant que si j’osais, j’évoquerais le talent de La Tâche 1990 pour ce vin aujourd’hui.
Il y avait donc bien un esprit magique qui veillait sur ces vins.