Jacques Berthomeau est un serial-blogueur qui s’impose d’écrire deux sujets par jour sur son blog. C’est un pari difficile à tenir mais Jacques est pugnace.
Et il jouit d’une audience qui est grande parmi tous les blogueurs du vin.
Ancien haut fonctionnaire (il nous le rappelle assez souvent !), il a des idées sur tout, l’un n’étant pas forcément lié à l’autre.
Je vais de temps en temps sur son blog, car il a le sens du titre et de l’accroche comme peu de gens.
On ne peut pas dire que nous partageons les mêmes idées, mais j’aime assez la façon dont il les exprime, surtout par les voies détournées qu’il utilise pour arriver au sujet sur lequel il donne un avis.
Ce n’est pas le fond mais la manière qui m’attire vers son blog. Car il y a beaucoup d’invention.
Son blog est un peu l’antipode du mien puisque je raconte quasiment uniquement des événements où le vin est l’acteur principal, alors que Jacques donne son avis sur des sujets dans l’air du temps. Il faut de tout sur la Toile.
Lors d’une de ses missives j’ai fait un commentaire, comme cela m’arrive de temps à autre, et j’ai lancé une invitation à Jacques pour la prochaine séance de l’académie.
Il l’a saisie. Je m’en réjouis car il est bon que l’on se connaisse et que l’on parle entre acteurs ou spectateurs du monde qui peuple notre passion.
Je ne me souviens plus du tout du sujet qui m’a poussé à lancer cette invitation, mais Jacques me le rappellera.
Puisqu’il me fait le plaisir de venir, j’en profite pour rappeler comment est née l’académie des vins anciens et quels sont ses objectifs.
Ma cave a commencé en 1970 quand j’ai acheté une maison qui avait un sous-sol. La nature a horreur du vide. Il « fallait » que j’entre du vin par la trappe qui jadis servait à l’écoulement du charbon en sacs.
Cette cave a trouvé ensuite plusieurs lieux pour favoriser son expansion et en 2000, j’ai lancé wine-dinners.com pour permettre à des amateurs de profiter des vins que j’avais frénétiquement acheté sur trente ans.
Pour faire connaître mes dîners, il fallait communiquer. J’avais de bonnes relations avec les organisateurs du « Salon des Grands Vins » qui est devenu plus tard le « Grand Tasting ».
J’ai exposé des bouteilles vides très anciennes dans les allées du salon, discutant avec les passants curieux de ces bouteilles.
Un jour, l’un d’entre eux, probablement septuagénaire, me dit : « monsieur, j’ai dans ma cave une seule bouteille vraiment ancienne et c’est un Haut-Brion 1949. Et cette bouteille, savez-vous, je mourrai avec ».
Je lui ai dit qu’il fallait absolument la boire et il me répondit : « je ne connais personne avec qui la partager ».
Cette remarque a été un déclic. Il fallait créer une structure qui permette à des gens qui ont des bouteilles et ne savent pas avec qui ou comment les boire de les partager avec d’autres amateurs. L’idée est celle du partage.
Pour permettre au plus grand nombre de participer, l’académie a été créée sous la forme d’une activité non lucrative, fonctionnant à prix bas, très bas par rapport au prix de mes dîners.
C’est un travail énorme de rassembler les réponses, les paiements, les choix de bouteilles et la livraison des bouteilles, mais la récompense, c’est de voir des amateurs heureux que leurs vins trouvent enfin leur destination : « être bus avec des amateurs en bonne compagnie ».
Jacques va venir le 5 décembre. J’en suis heureux.