Je suis tout excité, comme un collégien qui va sortir pour la première fois avec une jeune fille.
Ce n’est pas ce que j’ai bu de plus vieux, mais cette bouteille est très rare. Existe-t-il encore des Tokay 1819 comme celui-ci dans le monde ?
L’idée de boire une bouteille qui n’existe peut-être plus m’excite énormément.
Je constate que de plus en plus, j’ouvre des pièces uniques de ma collection.
La raison est simple : à mon âge, le temps passe vite. Et je voudrais avoir bu certaines bouteilles rares avant que mon palais ne change, car j’ai évidemment peur qu’un jour je n’éprouve plus le même plaisir à boire ces merveilles.
Ce soir, je l’ouvrirai pour Steve, mon ami collectionneur américain qui est toujours généreux.
J’espère qu’entrera dans mon cerveau la mémoire d’un goût rare qui ne sera plus jamais reproduit, car les conditions climatiques et les méthodes de vinification ne seront plus jamais les mêmes.
Qu’y a-t-il dans cette bouteille, je ne sais pas du tout, car que veut dire Tokay écrit ainsi, dans une bouteille de la forme des bouteilles du 18ème siècle ?
Cette incertitude m’excite aussi.
Il y a un blason sur la bouteille, qui est le même que celui d’une bouteille de vin de Chypre qui pourrait être de 1857 ou 1897, c’est difficile à dire. Si elle était de 1817, ce serait encore plus extraordinaire !
Si un passionné d’héraldique peut me donner la réponse, je serai heureux.