Mes deux filles viennent à la maison avec leurs enfants. Au déjeuner, je tente un timide : « pas de vin ce midi ? » qui est balayé d’un revers de main. Au menu, veau basse température et gratin dauphinois. La Côte Rôtie La Turque Guigal 1996 est ouverte au dernier moment. Plus le temps passe et plus je souhaite respirer l’éclosion des vins jeunes. C’est comme une fleur qui s’ouvre au matin. A l’attaque le vin montre une puissance certaine. Il occupe le terrain. L’alcool est présent mais tempéré par une magnifique fraîcheur. L’impression est celle d’une main de fer dans un gant de velours. Car ce vin conquérant pratique l’amour courtois. Le final est frais. Mes filles sont aux anges. L’accord avec viande et gratin est naturel et contre toute attente, le vin réagit bien sur un Comté de belle maturité. Ce vin me semble dans un état de grâce. Il a presque 18 ans mais semble aussi frais que s’il venait de naître. La Turque me plait de plus en plus.