Ma fille aînée arrive par avion juste à l’heure du dîner. Ma femme voulait faire des salades, des tomates et des melons et je lui avais dit : « je te parie que lorsque notre fille se présentera, elle dira : qu’est-ce qu’on boit ». Aussi le menu fut transformé en un poulet aux oignons. Ce qui devait arriver arriva et j’aurais dû parier. J’ouvre un Château de Pibarnon Bandol rouge 2001. Au premier nez, c’est une explosion de garrigue. En bouche, on se sent envoûté par cette garrigue. Le vin respire la garrigue. 2001 est une année de grande réussite pour Pibarnon et je me suis demandé si un vin plus jeune ne serait pas plus excitant car avec ses seize ans la perte de vivacité du fruit limite un peu la richesse de sa palette aromatique. C’est un grand vin, idéal sur le poulet et aussi sur un camembert bien affiné, mais qui ne gagnera plus grand-chose au vieillissement.
Ma fille cadette arrive à minuit après avoir conduit en voiture depuis Paris. Pour la réconforter, je lui sers un verre du Pibarnon qu’elle apprécie et sirote doucement en regardant les étoiles lors d’une nuit particulièrement étoilée.