Le bonheur est à portée de main et il faut savoir le saisir. C’est l’anniversaire de mon épouse. Mon fils et mon petit fils sont là. Nous tranchons le jambon Serrano et pour mon fils ce sera un jambon à la goutte de sang car les couteaux effilés sont intraitables pour les doigts qui s’égarent hors des zones de sécurité. Un nouveau magnum de champagne Laurent Perrier Grand Siècle est d’une fraîcheur apaisante. Ce champagne qui compose des bouquets en brassées de fleurs blanches et de fruits blancs est d’une belle longueur et le jambon un peu sec lui répond.
Quoi de plus familial que deux coquelets ? Mon fils ouvre un Terrebrune, Bandol 1995. Le premier mot qui vient à l’esprit est : « bonheur total ». Ce vin réjouit le cœur de l’homme, et si l’on devait trouver un vin pour correspondre à l’adage : « bonum vinum laetificat cor hominum », ce serait ce vin là. Simple mais immédiatement charmant, ce vin remplit de bonheur. J’ai rarement bu un vin avec une impression aussi mentholée. Il y a tout le charme chaud du sud, et une fraîcheur rare, bonifiée par l’âge, car ces Bandol s’améliorent irrémédiablement avec le temps. Le champagne se continue sur des macarons. Celui au caramel salé est le meilleur, et le plus tétanisant est à la réglisse. Face à la mer, quand seuls le bruit des vagues et le crissement des cigales peuplent le silence, un Bandol résume le bonheur du vin.