Ce matin, c’est le début du printemps. Un rayon de soleil illumine la pelouse encore lourde des déchets de l’hiver, branches et feuilles.
Un oiseau, est-ce une mésange, est-ce un moineau, je ne peux le dire, car le petit être bondissant tient dans son bec une branche et une feuille morte qui sont beaucoup plus grands que lui et qui le masquent à mon regard.
Comment passer sous les thuyas pour fabriquer son nid ? Il hésite, sautille et je sens qu’il ne lâchera pas sa prise.
Par quel miracle au printemps, alors que l’hiver sonnait l’arrêt complet de toute activité et de tout chant, les oiseaux reprennent-ils leurs chemins de bâtisseurs de nids ? Comment les oiseaux ont-ils su que les œufs qu’ils pondent doivent éclore loin des prédateurs, loin des accidents possibles qui briseraient la vie ?
Et on ne peut s’empêcher de penser à Dieu quand l’oiseau répond à un appel plus que millénaire : « dès que ça bourgeonne, tu bâtis ».
C’est le miracle du printemps et le miracle de la création.
L’acharnement de cet oiseau de porter cette branche encombrante sur un support stable à l’abri des regards a quelque chose de motivant.
Il semble me dire : « fais ce que tu dois ».