J’ai commencé par vous parler d’amour à l’occasion de la Saint-Valentin, voici un feuilleton involontairement créé. Le Figaro du 26 février comporte un droit de réponse où Joël Robuchon et Robert Parker remettent en cause les critiques que j’avais formulées sur l’ouverture des vins de leur dîner (bulletin 126). Ils ont éprouvé le besoin de se justifier. Je ne le ferai pas de mon coté, d’autant que je trouve assez réconfortant qu’en protestant de leur bonne procédure – contraire à ce que la caméra aura montré – ils reprennent et corroborent toutes les méthodes que je ne cesse de recommander. Alors ! Tout est pour le mieux. Le seul point mineur de désaccord concerne la décantation des vins anciens. Si l’on veut servir un vin homogène à tous les convives, on peut penser qu’il faut décanter. Je souhaite au contraire ne pas casser la structure intime des vins anciens, naturellement fragiles. Donc je ne décante pas. L’évolution que le vin connaît dans le verre, entre la première et la dernière gorgée prouve que le vin vit toujours. Ce qu’on lui fait subir avant sa dégustation n’est pas neutre. Moins on chahute un vin, plus son chant sera intact.
Ces deux personnalités jouissent de mon respect. Je n’entretiendrai pas de polémique. Il n’y aura pas de réponse à la réponse. Mais je suis prêt à revoir les images du reportage de ce dîner dit « du siècle » avec les deux intéressés. Autour d’une bouteille ? Dans ce cas là, dirais-je avec une gentille perfidie, c’est moi qui l’ouvrirai.