Le lendemain, donc le 30, déjeuner chez Yvan Roux, avec cette merveilleuse vue sur la baie de Giens et un combat de l’ombre et de la lumière, le soleil voulant percer les nuages pour faire briller la mer.
Sur des solides tranches de pata negra jabugo cinq glands, un champagne Laurent Perrier Grand Siècle. Le gras du jambon excite la bulle romantique de ce beau champagne. Les crevettes roses à l’ail se croquent avidement sur ce champagne. Il fait soif et il faut une deuxième bouteille pour une brouillade d’oursins délicatement dosée, qui est merveilleuse sur le Grand Siècle.
Le Vacqueyras 1970 a pris de l’ampleur depuis hier et accompagne des calamars cuits au parfum de pata negra avec une belle présence. Ce vin est naturellement bon. L’accord qui suit est un bonheur pur. Des cigalons, petites cigales qui ne grandiront jamais, comme les crevettes ne deviendront jamais langoustes, ont une chair intense, parfumée, qui s’accorde bien avec le Château Rayas rouge 1992, petite merveille de vin. Ce vin est serein. Il a bien sûr une définition pure. Et il rassure. La chair de la daurade rose aux gros yeux, daurade qui vit à moins trois cents mètres et se nourrit de crevettes, chair simple mais précise, s’accorde avec le Rayas. Le risotto au cigalon est moins en harmonie avec le vin.
Le fondant au chocolat trouve dans le Maury Mas amiel cuvée Charles Dupuy 1998 un écho exceptionnel. L’attaque du vin est en framboise et se poursuit dans une combinaison subtile de mûre et de cassis. Va-t-on tenir jusqu’au réveillon, c’est la question du jour, car des truffes nous attendent ce soir.