L’Ordre des Dames du Vin et de la Table fête ses trente ans au restaurant Laurent. La Présidente est Françoise Cornu-Rigord de la Commanderie de Peyrassol. Avant le dîner il était possible de goûter des vins des Dames mais je ne suis arrivé que pour le dîner .
L’apéritif est servi à table. C’est un Champagne AR Lenoble grand cru blanc de blancs non millésimé. Ayant passé ma journée à goûter des champagnes de Pierre Péters, il m’est difficile de recalibrer mon palais sur ce champagne plus opulent et d’un autre terroir.
Je suis à la table d’une ancienne présidente, Gisèle Gonet, de la célèbre maison de champagne de Mesnil-sur-Oger où j’étais ce matin même, d’une ancienne propriétaire de Cheval Blanc que je connais depuis quelques années, qui possède maintenant le château qui a appartenu à Joséphine Baker. Il y a aussi un couple de vignerons suisses dont la femme est présidente de l’association des vins de Suisse (Artisanes du Vin), une vigneronne de Pommard et d’autres personnes de l’autre côté de la table avec qui il fut impossible de parler dans l’ambiance bruyante et joyeuse de ce dîner.
Le menu mis au point par l’Ordre et Alain Pégouret est : araignée de mer dans ses sucs en gelée, crème de fenouil / homard en civet / volaille de Bresse farcie au foie gras, champignons des bois / pamplemousse rose en marmelade dans un pain d’épice maison, sorbet / café, mignardises et chocolats.
Le Sancerre Cuvée des 500 ans, Joseph Mellot 2012 est brutal. C’est une bombe olfactive et j’ai bien du mal avec ce vin auquel je prédis un bel avenir. Le Montagny 1er cru « Les Coères » Feuillat Juillot 2011 est d’une densité extrême. Lui aussi est très fort mais plus civilisé du fait de son âge. C’est lui qui accompagne le mieux l’araignée d’une qualité particulièrement appréciable.
Le Chinon « Clos du Chêne vert » Charles Joguet 2009 est probablement le vin de la soirée pour moi. Il est riche mais absolument charmant, glissant en bouche avec une joie certaine. Madame de Labarre, ex-Cheval Blanc, l’adore pour la pureté de son cabernet franc.
Le Château d’Afrique Côtes de Provence Elie Sumeire 2009 est moins précis que le chinon qui est servi en même temps que lui. Le Chinon est plus adapté à la chair du homard, et le Côtes de Provence plus adapté à la sauce très (trop ?) poivrée.
Le Pommard 1er Cru Les Epenots domaine Parent 2007 de ma voisine de table est plus puissant et tannique que ce que j’aurais imaginé. Il est plus puissant qu’il n’est Pommard, mais il est très bon.
Le Château La Tour de l’Evêque Côtes de Provence Régine Sumeire 2009 est très agréable, plus fondu que celui d’Elie. Les deux vins se régalent avec la volaille de Bresse exceptionnellement aérienne et goûteuse.
Le Château Rayne Vigneau 2007 est un bonheur. C’est le mieux dessiné de tous les vins du repas. Il est précis, sa puissance est contenue. Il dégage un bonheur serein. Avec les agrumes du dessert, il vibre bien, mais les biscuits et le sorbet ne lui conviennent pas. Le dessert est trop disparate pour le vin.
Les Dames du Vin et de la Table ne sont pas toutes des oratrices et il est difficile d’entendre leurs discours dans le brouhaha de groupes qui bavardent lors des discours. L’ambiance est chaleureuse et souriante. Tous et toutes sont heureux d’être ensemble. Le service du Laurent pour 150 couverts et neuf vins à servir a été parfait comme d’habitude. L’araignée et la volaille sont deux temps forts, ainsi que le Chinon et le Rayne-Vigneau.