Ça y est ! La dernière de nos petits enfants vient d’arriver dans notre maison du Sud. Les parents s’installent dans leur appartement. Midi sous un vacarme de cigales est le prétexte de fêter Lise, et c’est un champagne Salon 1996 qui s’impose avec évidence. Le champagne a une forte personnalité. Il claque sur la langue et les olives noires le provoquent avec efficacité. Il va se domestiquer, c’est logique, mais il a déjà beaucoup de charme. Sur une barigoule, faite de viande d’agneau de Sisteron, de pommes de terre et artichauts, le Château Lynch Bages 1978 prend des accents du Sud. Il chanterait presque comme les cigales qui rythment les pulsations des feuilles caressées par une brise légère. Il est beau, typé, construit et expressif, et le mariage se fait bien. Ce Lynch Bages 1978 qui coule en bouche avec facilité est un de ceux que j’aime.
Après ces vins, le ton des journalistes qui commentent l’étape de montagne du Tour de France est le plus sûr garant d’une sieste profonde. Un petit tour en mer, de l’iode plein les narines, et le calme du soir impose un Côtes de Provence Rimauresq rosé 2004. Ça chante le Sud mais je ne suis pas convaincu. Ce vin n’est pas bouchonné mais en a l’amertume. Une erreur de bouteille. Deux petits coquelets accueillent un Chateauneuf du pape, Château de Beaucastel 1990 qui est une pure merveille. Il évoque la peau du fruit de cassis, l’anis étoilé, le poivre, et séduit par la facilité apparente de son langage. C’est bon, calme, serein, accompli. Par une magnifique journée d’été, il fait bon vivre en famille.