Les Maisons Familiales de Tradition de Bourgogne font chaque année la présentation de leurs récemment mis en bouteilles. On présente ainsi les 2013. Boire ces vins juste après un séjour en Châteauneuf-du-Pape, c’est un peu comme si l’on devait goûter des rieslings alsaciens après un voyage au Portugal. C’est le jour et la nuit et c’est très intéressant de remettre ainsi en perspective les deux régions. Les Châteauneuf-du-Pape ont beaucoup d’alcool, sont riches, joyeux et déjà prêts à déguster de façon gourmande. Alors que les 2013 de Bourgogne ont un alcool très mesuré, sont frêles, d’autant moins prêts à boire qu’il sont de plus noble naissance. Les « Villages » sont déjà goûteux, beaucoup plus que les Premiers Crus, eux-mêmes plus ouverts que les Grands Crus.
Ce qui m’a frappé, c’est l’impression que je me trouve face à des vins « à l’ancienne », peu riches en alcool, assez fermés et construits pour la garde. Je les imagine vraiment comme des vins des années trente, à attendre longtemps et prometteurs de grandes merveilles. Je n’ai pas pris de notes, préférant m’imprégner de ce millésime qui me donne la conviction de devenir dans vingt ans un millésime historiquement bourguignon.