Les assassins reviennent souvent sur les lieux de leurs crimes. Ayant apprécié la soirée passée à la brasserie Le Petit Journal de Montparnasse, je souhaite que mon épouse en profite aussi. Nous réservons deux places pour un dîner concert avec Manu Dibango. Lorsque nous arrivons, on nous place à une table qui est directement au premier rang, de grand confort. Je n’avais pas prévenu André Robert le propriétaire des lieux de notre venue. Un ange a sans doute donné un coup d’aile pour l’attribution de cette table.
Le menu est : pressé de canard au foie gras, piment d’Espelette, mousseline de petits pois / filet de bar, risotto crémeux, beurre blanc infusé au safran / velours tout chocolat et crème anglaise. On n’est plus dans le registre de la cuisine d’Alain Pégouret, chef venu en ami samedi dernier, mais ce dîner est très convenable avec des saveurs franches. C’est Lydia qui nous sert avec un large sourire. Elle se souvenait que j’avais pris du champagne. Je récidive en commandant une bouteille du Champagne Delamotte Brut sans année, qui est toujours aussi agréable de franchise et se comporte encore mieux sur cette cuisine.
Manu Dibango est accompagné de deux choristes, d’un ou deux guitaristes, d’un pianiste sur synthé et d’un batteur particulièrement talentueux. A 81 ans, Manu est comme un jeune homme, souriant, optimiste, nous entraînant dans un jazz rassurant, facile à vivre, rythmé et efficace. Un de ses amis camerounais probablement de sa génération est venu chanter avec une rare bonhommie, chauffant la salle avec bonheur. André Robert est venu nous rejoindre pour bavarder quelques instants.
Le Petit Journal du Montparnasse diffuse une atmosphère de convivialité, de partage et de bon jazz. Je sens que nous en avons attrapé le virus !