C’est un déjeuner de famille avec nos deux filles et deux de nos petites-filles. L’apéritif se prend avec un Champagne Salon 2006. Sa bulle est belle, sa couleur est claire et le pschitt d’ouverture est clairement claironnant. En bouche le champagne est agréable, calme et serein et n’a pas la vivacité tonique du 2007. C’est un champagne de consensus qui mérite qu’on le laisse tranquille pendant de nombreuses années car je pressens qu’il deviendra grand lorsque son calme deviendra une belle affirmation.
Sur une délicieuse soupe froide de petits pois, je sers un Sancerre Salmon Frères Vigneron 1973 à la très jolie couleur mais au niveau plutôt bas. C’est un vin direct, franc, agréable et très linéaire. Il ne cherche pas à briller et sa droiture en fait un vin agréable à boire, sans prétention.
Pour le veau Orloff, je sers un Hermitage Audibert & Delas 1947 qui m’avait joué un tour à l’ouverture à 9 heures ce matin : il s’est mis à bouger et à chaque fois que je piquais, il descendait d’un millimètre. Avec des ruses de sioux j’ai essayé de planter la pointe de la mèche, mais je n’ai pas pu stopper sa chute. Le vin a donc été carafé, ce qui n’est pas l’oxygénation lente.
Au service il est brillant et paré de toutes les qualités possibles. C’est un vrai vin du Rhône, mais ses complexités délicieuses me font penser aux plus grands des plus grands Grands Crus de Bourgogne. Quelle élégance et quelle subtilité ! Il est équilibré, merveilleusement charmeur, c’est une complète réussite à deux doigts d’être un vin parfait. Il faut dire que l’année 1947 brille particulièrement en ce moment. Le plat lui convient ainsi qu’un très goûteux fromage anglais de type cheddar.
La performance de l’Hermitage a marqué ce repas.