Déjeuner au Yacht Club de France mercredi, 29 mars 2017

La vie est un éternel recommencement. Notre club de conscrits se réunit à nouveau au Yacht Club de France et de nouveau Thierry Le Luc n’en finit pas de nous éblouir. Une habitude vient de se créer de faire de l’apéritif que nous prenons dans la bibliothèque une gargantuesque débauche. Si c’est agréable sur le moment, la balance à l’aurore suivant nous dit « j’accuse ».

Aujourd’hui de délicieuses cochonnailles typées, des huîtres, des bulots et des praires, quatre sortes de saumons fumés sur blinis, d’Ecosse, d’Alaska et de mer Baltique sont autant de tentations et de plaisirs. Le Champagne Delamotte Brut est toujours aussi agréable et vif, l’archétype du champagne direct et franc, de bonne soif.

A sa suite, un Champagne Besserat de Bellefond Brut Réserve, s’il se boit aisément, n’a pas la tension et la salinité du Delamotte sur les fruits de mer. Delamotte et huître, c’est un pur bonheur.

Le menu composé par Thierry Le Luc et le chef Benoît Fleury est : petit couscous de langoustines / filet de bœuf Wellington, pommes château, jus de viande / fromages d’Éric Lefebvre MOF / éclair à l’orange et mini-meringue.

Pour la première fois, Thierry, stimulé par le représentant en vins qui le livre, veut nous faire essayer un Riesling dont je n’ai mémorisé le nom. Quelle déception. Ce vin très jeune n’a pas la moindre évocation de riesling et l’un de nous dit même que cela lui fait penser à du cidre plus qu’à du vin.

Thierry va donc lui substituer un Clos Poggiale Jean-François Renucci Vin Corse 2016 de cépage Vermentino. Ce doit être le premier 2016 que je bois. Il est vif, précis et charmeur. C’est un vin jeune bien sûr mais qui a du caractère et qui se boira bien quand il fera chaud sur les côtes de la Méditerranée. Avec le couscous, il est idéal.

Evidemment, quand on sert le Meursault Domaine du Château de Meursault 2013, le fruit du bourgogne emporte la mise tant il est gourmand. C’est un vin qui n’est pas très complexe, mais qui est joyeux et bien large en bouche.

Les choses deviennent plus sérieuses sur la délicieuse viande servie avec une farce fourrée dans la croûte de cuisson. C’est la préparation en croûte et farce qui justifie l’appellation de la recette et non la victoire de Waterloo. Sur le plat, nous goûtons deux vins de 1989.

Le Château Figeac Saint-Emilion 1989 est d’une richesse de truffe. En le buvant on croit croquer une truffe noire bien parfumée. Le vin est solide, riche, charpenté. C’est un fonceur.

Le Château Beychevelle Saint-Julien 1989 est très séducteur. Sa palette de saveurs est plus large. Il est moins incisif que le Figeac mais il est d’une grande séduction par sa longueur et sa joie de vivre. Je préfère le Beychevelle mais les deux vins sont au sommet de leur art, provenant d’une très grande année. Les temps ont bien changé sur l’appréciation de la vie des vins, car ces vins ont 27 ans et il paraît tout à fait normal aujourd’hui de les trouver jeunes. Que de chemin parcouru !

Les deux rouges accompagnent les délicieux fromages et le champagne Besserat de Bellefond échange sa fraîcheur avec le délicat dessert. La charmante Marie- Chrisline qui a fait un service de qualité nous tente avec un Rhum Vieux Agricole Clément relativement jeune mais qui a déjà une belle profondeur de joli caramel. Voilà un alcool bien sensuel.

L’ambiance au Yacht Club de France, grâce à une équipe motivée et des produits splendides fait de ces repas pantagruéliques des rites que nous ne manquerions pour rien au monde.

Verticale exhaustive des « quilles » du champagne Lanson et déjeuner aux Crayères samedi, 25 mars 2017

Lors d’une récente visite à l’hôtel Les Crayères à Reims, lorsque je suis allé au bar avant un repas auquel je devais me rendre, quelqu’un de l’hôtel, était-ce un sommelier, a proposé de me présenter à un vigneron qui est assis à une table avec plusieurs personnes. Nous nous présentons. Philippe Baijot est président des champagnes Lanson. Je lui dis que dans ma famille, Lanson jouissait dans les années 50 d’une grande notoriété et on le retrouvait sur la table de mes grands-parents. Je signalai aussi que tout récemment, nous avions ouvert avec des amis des Lanson Red Label dont le 1971 et le 1961.

Cette introduction lui plaisant, Philippe Baijot m’invita à venir le rejoindre au siège de sa maison de champagne pour une dégustation extensive des champagnes qui ont utilisé la forme de quille si caractéristique de cette maison. Des mails se sont échangés et le jour dit je me présente au siège de la maison Lanson à Reims.

Le hall d’entrée présente des évocations d’un passé prestigieux et des touristes étrangers, surtout asiatiques, écoutent les explications. Marie-Albane d’Utruy me conduit directement dans la salle de dégustation puisque j’ai déjà fait la visite des chais il y a trois ans. Hervé Dantan, le maître de chais qui va conduire la dégustation me rejoint dans cette salle sombre entourée des impressionnantes cuves de stockage et de maturation. Seule la table est éclairée du plafond, formant un halo de lumière central.

Hervé va chercher les flacons, tous des quilles (c’est la seule fois où j’accepte qu’on utilise le mot quille car lorsqu’un amateur de vin utilise ce mot quille, ça me choque autant que lorsqu’on me dit que j’ai travaillé dans la ferraille, alors que les sociétés que je dirigeais vendaient de l’acier). Il y a face à nous, bien alignés, treize flacons, soit cinq magnums et huit bouteilles. Dix flacons ont été ouverts et dégorgés le matin même, et trois bouteilles ont encore leur bouchon et leur muselet car il s’agit de bouteilles dont le dégorgement est d’origine, c’est-à-dire fait au moment de leur commercialisation.

Je constate que certains niveaux sont assez bas. Il se peut que ces bouteilles aient été bues auparavant mais la fraîcheur lors de la dégustation montre qu’il s’agit de bouteilles ouvertes tout récemment. Pour trois années, nous allons comparer le champagne en magnum et en bouteille de dégorgement sur l’instant ainsi que la bouteille au dégorgement d’origine. Pour deux autres années où il n’y a pas en stock de bouteilles au dégorgement d’origine nous ne boirons que magnum et bouteille au dégorgement sur l’instant. L’alignement est impressionnant.

Marie-Albane voudrait nous laisser seuls mais Hervé fort aimablement lui permettra de goûter quelques-uns de ces trésors. Nous avons devant nous les seules années où les bouteilles en forme de quilles ont été utilisées, 1975, 1971, 1969, 1966 et 1964.

Les vins de tous ces champagnes sont à 51-52% pinot noir et 48-49% chardonnay, et sont tous des grands crus. Nous commençons par le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1975 et le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant bouteille 1975. Au nez, on sent tout de suite que la bouteille a vieilli plus vite ce qui paraît assez logique. Nous verrons plus tard que la logique ne sera pas toujours respectée.

Le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1975 est gourmand, très pâtisserie. Il est complexe et d’une belle précision. Le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant bouteille 1975 est plus évolué mais gourmand. Le magnum est plus vif, pâtisserie, craie et minéral. La bouteille est plus gastronomique car plus évoluée et réclamerait un plat pour s’exprimer. Les deux vins se caractérisent par précision et noblesse.

Pour le millésime 1971 nous avons les trois versions. Le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1971 a un nez plus pointu et plus noble. La matière est superbe, florale et je sens une pointe végétale d’anis et de fenouil. Le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant bouteille 1971 a un nez de champignon frais. En bouche ça va, mais les notes de champignon et de sous-bois limitent l’amplitude du champagne. Le Champagne Lanson dégorgement d’origine bouteille 1971 a un rythme très dansant. C’est un vin très rond, mais marqué aussi d’un peu de champignon. Le magnum est superbe de jeunesse. Champagne très grand, il a la fraîcheur, la précision et une belle minéralité. La bouteille devient meilleure, avec des évocations salines d’huître. Le vin est tendu et strict mais il y a quand même le champignon dans le finale. La bouteille au dégorgement d’origine n’est pas parfaite. Il faut peut-être attendre qu’elle se reconstitue. On note cependant une petite pointe de bouchon qui fait douter de son retour à l’excellence.

Pour le millésime 1969 nous avons aussi les trois versions. Le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1969 a un nez qui très semblable à celui du 1971 magnum. C’est le champagne parfait. Dès le premier contact, il est parfait. Il a tout pour lui. Il combine la tension et la douceur. Je note : « c’est le gendre idéal ». Il a des fleurs blanches et il est gourmand. Le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant bouteille 1969 est une très belle bouteille, avec une belle tension. Pour moi il serait presque meilleur que le magnum. Le Champagne Lanson dégorgement d’origine bouteille 1969 est assez intéressant mais on ressent l’âge. De plus il est un peu champignonné. Le magnum est plus vif et la bouteille au dégorgement sur l’instant est plus sexy et plus large. Je préfère la bouteille au magnum parce que j’aime les vins plus évolués. Hervé est plus hésitant sur cette préférence. La bouteille au dégorgement d’origine montre des notes liégeuses qui la condamnent.

Pour le millésime 1966 nous avons aussi les trois versions. Le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1966 a une couleur particulièrement claire, signe de jeunesse. Cette couleur est incroyable. Le nez du magnum est fabuleux. Il est inutile de décrire ce parfum car c’est la perfection absolue, l’archétype du parfum parfait ou du parfait parfum. Il est tout en finesse et équilibre, tout simplement immense. L’attaque est belle, le champagne est floral avec de petits fruits jaunes, mais il est trop strict. C’est un champagne qui n’est pas sexy et qui ne se livre pas, la bouche ne suivant pas la magie du nez.

Le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant bouteille 1966 est bouchonné. Curieusement j’avais dû utiliser mon tirebouchon pour retirer le bouchon provisoire mis ce matin, qui s’est cassé au moment où Hervé a voulu servir ce champagne. Le nez de bouchon ne se retrouve pas en bouche mais le vin n’est pas parfait.

Le Champagne Lanson dégorgement d’origine bouteille 1966 a un nez plus grand que celui de ses conscrits et il n’a pas de signe de vin passé. Il est gourmand, joyeux, fruité, au finale un peu amer mais sans que cela gêne. C’est un très joli champagne ancien. Fort curieusement le nez du magnum si extraordinaire se referme.

Entretemps, le magnum de 1969 est repassé dans mes classements devant la bouteille.

Pour l’année 1964 il n’y a que les deux bouteilles de dégorgement sur l’instant. Les couleurs des deux champagnes sont très belles et très claires. Le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1964 a un nez très floral. Ce nez est superbe. La bouche est brillantissime. C’est à mon avis, partagé par Hervé, de loin le gagnant de cette verticale. Le finale est de fruits roses. C’est le plus abouti de tous les vins et le finale le plus beau. Il a une grande fraîcheur, il est romantique, avec des évocations de groseilles blanches. Son finale est unique par rapport aux vins des années précédentes.

Très curieusement, le Champagne Lanson dégorgement sur l’instant bouteille 1964 est strictement identique au magnum avec un nez plus discret mais une bouche que je trouve encore plus aboutie.

Le classement final sera : 1 – Champagne Lanson dégorgement sur l’instant bouteille 1964, 2 – Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1964, 3 – Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1969, 4 – Champagne Lanson dégorgement sur l’instant bouteille 1969, 5 – Champagne Lanson dégorgement d’origine bouteille 1966, 6 – Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1966. Les 1964 sont très au-dessus des autres champagnes car ils n’ont pas les amers aussi prégnants que ceux des vins plus jeunes.

J’ai particulièrement apprécié cette verticale pour plusieurs raisons. Pour moi, la décennie la plus passionnante en champagne est celle des années 60. Dans cette décennie, je classe 1964 et 1966 en haut, avec deux personnalités très différentes, puis il y a 1969, 1962 et 1961 toutes intéressantes. J’ai donc pu aborder des vins que j’aime. Je suis un peu étonné que les vins de dégorgement d’origine ne se soient pas mieux comportés et je me demande s’il n’y a pas un problème de conservation qui est apparu à un moment ou à un autre dans les caves de Lanson, de température ou d’hygrométrie. Il est aussi à noter que les amers sont plus importants dans les plus jeunes vins comme 1971 et 1975. On a donc bien fait de boire les vins dans l’ordre du plus jeune au plus ancien.

Il faut décider de ce que nous apporterons à table puisqu’un déjeuner est prévu avec le président, Hervé et moi. Ayant le choix je retiens Champagne Lanson dégorgement sur l’instant bouteille 1964, Champagne Lanson dégorgement sur l’instant magnum 1964, Champagne Lanson dégorgement d’origine bouteille 1966 et Hervé se souvient qu’en 2013 lors d’une autre dégustation ici-même, j’avais retenu les 1964.

Nous nous rendons à l’hôtel Les Crayères et nous allons directement au restaurant sans faire d’arrêt par le bar car ce que nous avons bu représente un apéritif consistant.

Nous choisissons le menu « La Découverte » qui comporte : asperges vertes et couteaux cuits à l’eau de mer, champignons roulés dans un dashi au beurre de salicorne / cabillaud de ligne à la vapeur d’agrumes, radis et betteraves multicolores au poivre Timut / magret de canard doré au sautoir, pomme fondante et duxelles de morilles / chaource foisonné à l’huile de noisette, coulis de cresson, dés de brioche craquante / soufflé chaud au praliné amandes, sorbet et confit de citron.

J’ai apporté un vin à partager avec mes hôtes pour montrer les ponts qui peuvent exister entre les saveurs et les énergies des champagnes et d’autres vins. Philippe Jamesse me demande si je veux faire découvrir le vin à l’aveugle mais comme je vois qu’il y a des champignons dès le premier plat, je préfère que nous buvions le vin à découvert. C’est un Vin Jaune Château l’Etoile JH. Vandelle & Fils 1969 dans une jolie bouteille clavelin. Les quatre vins sont donc servis ensemble. Il est absolument fascinant de voir à quel point le vin jaune élargit les champagnes lorsqu’on les boit juste après avoir bu une goutte de vin jaune. Celui-ci est particulièrement puissant et de forte personnalité. Il est incroyablement imprégnant mais sait aussi se faire gastronomique. Sur toutes les saveurs secondaires comme les champignons, il est merveilleux, à la longueur infinie. Et les champagnes en profitent. La couleur du vin jaune est la plus dorée des quatre vins.

Déjà, tout naturellement, les champagnes à table ont pris une largeur qu’ils n’avaient pas en cave car la superbe cuisine de Philippe Mille leur donne plus de personnalité. J’avais demandé à Philippe Jamesse de changer le fromage pour un plat qui conviendrait mieux au vin jaune et nous avons eu la chance et la bonne surprise d’avoir un saint-nectaire farci de noix de Pécan puis des champignons et gnocchis au vin jaune. L’accord fut à se damner. Qu’il est agréable d’avoir un restaurant où la cuisine est aussi réactive. Les trois champagnes ont été parfaits, aux robes beaucoup plus dorées qu’elles ne l’étaient en cave, ce qui a fait rêver le jeune japonais qui mangeait seul à la table voisine. L’harmonie des quatre vins bus ensemble était totale. Et mes hôtes ont pu constater à quel point le vin jaune est comme la perche qui propulse le sauteur à la perche. Il apporte un supplément d’énergie.

J’avoue que j’étais sur un petit nuage de participer à une telle expérience gastronomique avec des vins de cette qualité.

Tout fut parfait, depuis cette exploration d’une période bénie pour les champagnes Lanson jusqu’à ce repas d’une grande harmonie. Grand merci à la générosité des dirigeants du champagne Lanson.

le bouchon du Lanson 1971 dégorgement d’origine

avec Hervé Dantan

on voit les couleurs des champagnes, plus dorées qu’en cave et le vin jaune est au premier plan

Déjeuner au restaurant de Guy Savoy mercredi, 22 mars 2017

Des amis du sud ont envie de découvrir le restaurant de Guy Savoy à l’hôtel de la Monnaie. Nous sommes quatre à déjeuner. Devant organiser un dîner dans une dizaine de jours en ce même lieu, j’arrive avec ma femme un peu plus tôt pour discuter du menu avec Guy Savoy. Il a déjà réfléchi au menu avec Sylvain le très compétent sommelier et nous discutons de façon très ouverte, les propositions de changer l’ordre des vins donnant lieu à des échanges passionnants. Guy suggère que nous goûtions à midi des plats prévus pour le prochain dîner.

Etant en avance je discute avec Sylvain des vins de ce déjeuner et nous tombons facilement d’accord. Les amis arrivent alors que tout est déjà en route mais ils me font confiance.

Le menu sera : surprise de homard / un morceau d’énorme turbot cuisiné tout simplement / soupe d’artichaut à la truffe noire, brioche feuilletée champignons et truffes / pigeon grillé au barbecue, les petits pois, jus aux abats, à la manière de Léonie / saint-nectaire, la croûte et le champagne en gelée / miel d’ici.

En attendant les amis, je bois un Champagne Jacquesson Cuvée 740 extra-brut qui est d’une belle tension, vif, un peu acide mais très agréable à boire dans sa vivacité. Les toasts au foie gras, que les serveurs piquent avant de les donner, pour les présenter sur des sticks, sont d’un confort extrême et idéaux pour le champagne.

Le Champagne Comtes de Champagne Taittinger 2006 a un parfum d’une intensité rare. En bouche il est d’un charme incroyable. Il combine une puissance extrême avec un romantisme délicat. Cette juxtaposition de force et de grâce est passionnante. Il est d’une longueur racée et d’une présence imposante. C’est un très grand champagne pour lequel la question ne se pose pas de savoir comment il vieillira. Il est parfait maintenant, tant mieux.

Le Meursault Luchets Domaine Roulot 2009 se présente de façon assez timide. On sent la pureté et la précision, mais il manque de présence. Il fallait tout simplement attendre le turbot pour que ce vin devienne extrêmement joyeux, plein, riant, avec une précision qui vaut celle des rieslings. Quel beau vin ! Le homard est d’une grande délicatesse, avec des évocations raffinées. Le turbot est un bonheur. L’oignon qui l’accompagne est un bijou. Ce plat révèle le vin blanc comme aucun autre plat ne le ferait.

La soupe aux truffes et artichaut fait partie de ces plats emblématiques où tout est dosé au milliardième de millimètre. On ne conçoit pas ce plat autrement. La brioche est un péché mortel.

La Côte Rôtie Stéphane Ogier 2007 est exemplaire car le vin est d’un velours rare et son finale exprime de la menthe lui donnant une fraîcheur qui est parfaite pour aller avec le pigeon. Le saint-nectaire tel qu’il est traité se marie merveilleusement avec le champagne Taittinger.

Le mangue au miel provenant des ruches posées sur le toit de l’hôtel de la Monnaie accompagne avec une pertinence totale le Château Coutet Barsac 2007. Ce dessert est prévu aussi pour le prochain dîner et je me demande s’il sera aussi pertinent sur un sauternes vieux d’un siècle. Sylvain a noté les deux ou trois remarques d’ajustements à faire pour le prochain dîner.

Il règne en ce lieu, à la décoration moderne superbe, une atmosphère de bonheur. On se sent chez soi. L’accueil est souriant et attentif et Guy Savoy est l’hôte le plus agréable que l’on puisse imaginer. A l’écoute de nos désirs, prévenant, son empathie rejaillit sur toute son équipe. Sylvain nous a conseillé des vins judicieux. Le fait d’être avec des amis qui sont des esthètes a enrichi un peu plus ce repas. En sortant du restaurant on se dit qu’il existe peu de restaurants dans le monde dont on repart avec le sentiment d’avoir passé un moment exceptionnel. Il y a Anne-Sophie Pic à Valence et Guy Savoy à Paris.

Ce repas est un moment de grâce sur un beau nuage gastronomique.

David Rockefeller vient de s’éteindre mardi, 21 mars 2017

David Rockefeller vient de s’éteindre à l’âge de 101 ans. Je suis personnellement touché car je l’ai rencontré en 1962 et ce fut l’une des rencontres qui ont marqué ma vie.

Je faisais un stage d’été à la fin de la première année de l’Ecole Polytechnique à la Chase Manhattan Bank à New York.

J’étais au département de l’international, qui est chargé de la surveillance comptable des filiales à travers le monde. On m’avait donné à convertir les bilans présentés en devises locales en bilans exprimés en dollar. A l’époque il n’y avait pas de calculettes électroniques et on faisait les calculs dont les divisions, soit avec une calculatrice électrique qui mettait une demi-minute pour faire une division soit une table de logarithmes qui prenait aussi beaucoup de temps à la main.

 

Au vu de la pile de bilans qu’on m’avait confiés, j’en avais pour plus de trois semaines pour effectuer ce travail. Je me suis donc dit qu’il fallait que je fabrique des abaques suffisamment précises pour atteindre la précision demandée.

Je fabrique mes abaques, je me lance dans les calculs et en moins d’une semaine j’ai accompli le travail qui devait m’occuper près d’un mois.

Le chef de service se demande comment j’ai fait et vérifie au hasard les calculs pour voir si je ne m’étais pas trompé. Il ne trouve aucune erreur.

 

On me donne un autre travail et quelques jours plus tard dans l’immense bureau du service qui compte bien une centaine d’employés, je sens que l’on chuchote. La rumeur prend de l’ampleur : « François Audouze va être reçu par David Rockefeller ».

Dans l’immeuble de la Chase qui comptait plusieurs milliers d’employés, David Rockefeller occupait à lui tout seul un étage. Pour accéder à son bureau il fallait passer le barrage d’une bonne dizaine de collaborateurs ou secrétaires. Dans les couloirs, des tableaux de maîtres dignes de figurer dans des musées.

Entrant dans son bureau dont la taille me paraissait immense, je vois david Rockefeller qui vient m’accueillir, me serre la main et dans un français impeccable il me dit : « vous ne savez pas la chance que vous avez de faire l’Ecole Polytechnique ». A 19 ans on est encore un peu benêt. Je lui réponds : « pour vous, apparemment, ce n’est pas mal non plus ». Il sourit, m’invite à m’asseoir devant lui et nous bavardons de choses et d’autres, de politique et d’avenir.

 

A un moment il me demande comment se passe mon stage. Je lui réponds que toutes les personnes sont d’une extrême gentillesse à mon égard mais qu’à mon sens, ce stage manque de rythme et de sujets d’intérêt.

David Rockefeller prend son téléphone, parle une minute et me dit : « demain, vous allez travailler à notre succursale dans l’immeuble de l’O.N.U. ».

J’ai effectivement continué mon stage dans cet environnement cosmopolite. Parrainé par le grand patron, cela me valait une certaine considération des cadres de la succursale. On m’a confié une étude sur le swap des euro-dollars dont j’avoue que ma formation mathématique ne me prédisposait pas pour faire un mémoire de portée définitive.

 

La rencontre avec cet homme puissant alors que j’avais passé toute mon existence d’étudiant dans les livres m’a donné l’envie d’avoir de l’ambition.

Merci David Rockefeller pour votre écoute à mon égard.

Par la suite, dans le groupe que j’ai dirigé, je me suis astreint à recevoir des stagiaires d’été, espérant que cela leur donne aussi la motivation que ce grand patron m’avait donnée.

R.I.P. David, que Dieu vous accueille auprès de lui.

Week-end en champagne samedi, 18 mars 2017

L’organisateur de cet événement, la Communauté d’Agglomération Epernay, Coteaux et Plaine de Champagne me demande de relayer son invitation.

Ce sera : Vendredi 30 juin, samedi 1er juillet et dimanche 2 juillet 2017

Pour découvrir, le temps d’un week-end, les trésors de la Champagne !

Un événement festif pour célébrer l’art de vivre champenois au cœur d’un lieu d’exception : 15 communes de la Champagne et 150 vignerons et maisons de Champagne vous attendent !

Dégustations de champagne : Visites de caves / Animations musicales / Accords mets-vins / Découverte du vignoble / Savoir-faire champenois / Embrasement des coteaux

Les communes participantes : Avize – Aÿ-Champagne – Bergères-lès-Vertus – Chavot-Courcourt – Chouilly – Cramant – Cumières – Epernay – Grauves – Hautvillers – Monthelon – Mutigny – Oger – Vertus – Vinay

Programme : Ouverture des festivités sur l’avenue de Champagne à Epernay. / Dans les villages, dégustations de Champagne, concerts, gastronomie et expériences originales. / Samedi soir, embrasement des coteaux. / Découverte du patrimoine architectural et des paysages viticoles, promenades dans le vignoble, visites de caves et dégustations de Champagne.

Le lien : CHAMPAGNE EN FETE

Académie des Vins Anciens (AVA) – 27ème séance du 30 mars 2017 samedi, 18 mars 2017

Comme d’habitude il faut lire très attentivement le texte ci-dessous qui contient des nouveautés.

La 27ème séance de l’académie des vins anciens se tiendra au RESTAURANT MACEO 15 r Petits Champs 75001 PARIS (téléphone : 01 42 97 53 85)

La réunion débutera à 19h30.

Cette réunion aura une forme très particulière, pour changer et permettre des inscriptions d’amateurs qui n’ont pas de vins anciens en cave.

Tous les vins proviendront de ma cave. Il ne sera donc pas nécessaire d’en proposer (sauf dérogation).

De ce fait il y aura un prix unique pour cette séance de 210 € à payer à l’ordre de « François Audouze AVA ». Le paiement devra me parvenir avant le 1er mars 2017, date à laquelle la liste d’inscription sera close. Aucune inscription ne sera admise si le paiement n’est pas reçu à bonne date. Pour les retardataires, envoyer les chèques à mon domicile (me demander l’adresse) ou payer par virement (me demander le RIB).

L’adresse d’envoi du chèque est : François Audouze chez société ACIPAR 44 rue Andrei Sakharov 93140 BONDY.

La forme de cette réunion n’a pas vocation à devenir définitive, car l’un des objets de l’académie est le partage. Elle a pour objet de donner un nouvel élan devant conduire à un renforcement de l’académie.

Au plaisir de vous accueillie le 30 mars au restaurant Macéo.

La « private boutique » de Moët Hennessy et le restaurant Le Pichet de Paris jeudi, 16 mars 2017

Le groupe Moët Hennessy loue dans Paris un appartement de haut standing pour recevoir ses clients internationaux qui passent des commandes de produits hors du commun. Il est appelé « Private Boutique » pour qu’on se souvienne qu’ici on fait du commerce, mais, évidemment, dans une ambiance de grand luxe. Lorsque je dis que la décoration du lieu évoque pour moi celle de l’hôtel du Marc, demeure de réception de Veuve Clicquot, on me répond que c’est le même décorateur qui en est l’auteur. Dans cet endroit il y a un magnifique salon cosy, une salle à manger qui peut accueillir douze personnes, une cave prestigieuse où figurent tous les fleurons des vins de Moët Hennessy comme Dom Pérignon, Ruinart, Veuve Clicquot , Moët bien sûr, Cheval Blanc, Yquem, Clos des Lambrays, Ao Yun le vin chinois, Cheval des Andes. J’en oublie peut-être. Et ces vins sont représentés dans des formats dont certains sont du domaine du rêve. Il y a aussi une représentation des alcools de Hennessy, et dans une petite salle confidentielle un cognac irréel créé pour les 250 ans de Hennessy, qui comporte les meilleures cuvées sélectionnées par les sept générations de la famille des assembleurs des cognacs sur ces 250 ans, puisque cette charge est assumée par la même famille depuis la création. Il y a dans la grande salle de la cave une table de dégustation et dans une salle à part un fumoir où se dégustent les alcools les plus réputés tout en tétant les meilleurs cigares. Tout est fait pour que le client se sente le roi.

Je suis reçu par trois cadres du groupe et nous trinquons sur un Champagne Dom Pérignon rosé 2004. Les verres choisis sont les Montrachet de Riedel, et si l’ampleur du verre donne au vin une belle assise, il n’en est pas de même des parfums qui ne se développent pas. Le champagne d’une belle couleur de rose rose (si, si, ça existe) me frappe surtout par son équilibre. On sent ce champagne assis sur ses jambes, solide et prêt pour l’éternité. Car il a une réserve de progression qui est énorme. C’est un beau champagne rosé en devenir. Un cracker à la tomate crée un accord couleur sur couleur comme je les aime.

Je suis retenu à déjeuner par l’un des trois cadres, qui est fidèle de mes dîners et nous allons au restaurant Le Pichet de Paris. Deux bouteilles de Krug nous attendent dans des seaux, l’une d’un blanc l’autre d’un rosé. Ayant le choix, je demande le champagne blanc, le Champagne Krug 2002. Nous choisissons à la carte le même menu : neuf huîtres Gillardeau N° 5 Papillon et homard bleu juste rôti beurre blanc avec une purée de pommes de terre. Cette cuisine simple fait un sans-faute, les huîtres sont goûteuses et le homard est remarquablement cuit. Si le lieu ne brille pas par sa décoration, il permet de boire dans de bonnes conditions de bons champagnes. Le Krug 2002 est superbe et il se boit dans sa belle jeunesse avec beaucoup de plaisir. Autant pour le rosé on aimerait que le vin ait une quinzaine d’années de plus pour qu’il s’exprime plus vaillamment, autant pour ce 2002, il n’est besoin de rien. Il est vif, actif, cinglant, et glorieux. On aurait envie de lui dire : « ne changez rien ! ». C’est avec les huîtres qu’il crée un accord superbe, car l’iode fait apparaître sa minéralité et son côté crayeux. L’accord avec le homard est plus tranquille.

Au cours de ce déjeuner nous avons exploré des pistes de dîners que nous pourrions faire, fondées sur des pépites de ma cave et des trésors des caves des sociétés de ce groupe vivant et entreprenant. Cette rencontre fut féconde pour échafauder des moments rares.

des flacons d’anthologie

Message de Jean-Marc Quarin sur les bordeaux rouges 2016 lundi, 13 mars 2017

L’extraordinaire grandeur des Bordeaux rouges 2016 et leurs différences avec 2005, 2009, 2010 et 2015 .

(12 mars 2017)

 

Ce millésime tient du génie, de l’inhabituel et de l’inexplicable. Une fabuleuse et très rare combinaison à l’équilibre parfait entre une fantastique qualité des tanins, des degrés d’alcool modérés et des acidités soutenues mais imperceptibles.

 
– Quand on habite Bordeaux et que l’on observe depuis des années chaque jour la météo de l’été et que l’on trouve celle de 2016 sans cesse favorable de juillet à octobre et très sèche.
– Quand on se déplace d’une propriété à l’autre pendant les vendanges, que l’on goûte le raisin depuis des années, et que l’on observe qu’en 2016 chacun ramasse tranquillement selon la maturité de chaque parcelle, au point d’avoir les dates de vendange les plus étalées de l’histoire. Alors, on est fondé à croire que pendant les vinifications il devrait se passer quelque chose de différent et même d’inconcevable, à priori, dans le goût de ces vins.
– Quand on pénètre les chais librement et que l’on goûte depuis des années pendant les fermentations alcooliques jusqu’aux malolactiques et encore après, sans cesse en 2016, parce que le résultat vous éblouit et que vous vous pincez pour savoir si vous ne rêvez pas .
– Quand du coup, on file d’une rive à l’autre, sur tous les terroirs, sur tous les cépages pour vérifier.
Alors oui, je peux vous dire qu’après trois mois à ce rythme et plus de 300 échantillons dégustés, Bordeaux tient actuellement dans ses chais le plus grand millésime jamais fait depuis 1982 (j’y étais).
 
Ce millésime tient du génie, de l’inhabituel, du fantastique et de l’inexplicable.
Les vins rouges sont denses, très parfumés, riches, pleins, avec un toucher de bouche moelleux, velouté et une grande profondeur de saveurs. Le tout si savoureux, si éclatant de fruit, si raffiné dans le grain du tannin, avec une note plaisir si forte que 2016 va faire passer les 2010 que j’adore pour des vins rustiques !
Difficile à croire n’est-ce pas ? Et pourtant !
 
1/ Des couleurs parfaites .
Les couleurs sont superbes très sombres, (signe de la densité des vins)  pourpres, profondes et vives.
 
2/ Une qualité du fruité parfaite .
La qualité du fruit est excellente, au nez comme en bouche, bien mûre, pas surmûre, avec beaucoup d’éclat et aucune note végétale, à l’exception des vignes qui ont souffert de la sècheresse. Mais en général ces lots ont été éliminés de l’assemblage du grand vin.
 
3/ Des structures de bouche fabuleuses.

Et voici pourquoi.
 
– Des degrés d’alcool plus bas !

Le génie commence ici. Comment murir des tanins sans monter le degré d’alcool et donc alourdir les vins ? Et même si Bordeaux par sa position géographique est favorisé dans ce processus, cet équilibre n’a jamais été aussi parfait qu’en 2016. Les degrés d’alcool sont bons mais moindres qu’en 2009, 2010 et 2015. Et sur les deux rives ! En conséquence, on ne ressent aucun effet de chaleur en fin de bouche. Au contraire, il apparait une sensation de précision qui laisse la bouche fraîche et pousse à l’envie d’avaler. 
 
– Une fantastique qualité des tannins

Ils sont si parfaitement mûrs qu’ils ne se montrent jamais comme âpres ou tanniques. Au contraire, ils induisent une sensation de velouté, de soyeux, particulièrement forte. Pourtant les 2016 offrent un corps dense, puissant, mais le tout se révèle particulièrement fondant. Cette association entre la puissance et le raffinement est extrêmement rare dans des vins si jeunes sauf en 1982. C’est la grande différence avec 2005 et 2010 !
 
Mais il y a mieux encore ! Plus inédit, plus magique, plus inexplicable : des pH bas.

Les pH des Bordeaux 2016 sont bas et largement en dessous de la moyenne. Un pH bas signifie une sensation acide élevée. Et une acidité élevée devrait renforcer l’âpreté des tannins. Or, nul ne saurait dire pourquoi, il n’en est rien. C’est la grande différence  avec 2005. L’avantage de cette acidité présente, mais qui ne se sent pas, qui ne durcit pas le tannin, est de provoquer une immense sapidité, fraîcheur, buvabilité et des structures riches, mais sans lourdeur, non solaires où le fruité s’en trouve éclatant et même jaillissant. Du coup la note plaisir de ces vins est très forte alors qu’ils sont très puissants, mais cette puissance est particulièrement harmonieuse. Cette matière charnue, mais fraîche est la grande différence avec 2009 et 2015 !
 
Cette qualité n’est pas réservée qu’à l’élite de la production

Plus fort et plus inédit ! C’est l’ensemble de la production qui profite de la grandeur du millésime.

Cette sensation de pulpe joyeuse se retrouve sur toutes les catégories de sol (moins sur les sols sableux avec les jeunes vignes). Et c’est encore ça l’extraordinaire. Habituellement les sols les moins qualitatifs sont ceux qui possèdent une importante réserve en eau. Or, avec la sècheresse de l’été 2016, ces sols ont protégé la vigne des blocages de maturité. De fait, il existe de grandes réussites sur les terroirs réputés moyens, y compris au sein d’une même propriété où la hiérarchie entre les terroirs s’inverse.

De façon tout à fait incompréhensible, le résultat est aussi très bon sur les grands terroirs traditionnels plutôt chauds, surtout ceux dotés d’un sous-sol argileux ou calcaire. Ainsi, c’est l’ensemble de la production qui profite de la grandeur du millésime. Vu le niveau de satisfaction de tous, c’est toute une région qui va pousser pour valoriser le rendu de ces vins.
 
Les seuls points de faiblesse et d’hétérogénéité concernent les jeunes vignes en particulier sur les sols sableux, les propriétés très touchées par le mildiou (bien que celui-ci ait joué un rôle dans l’abaissement du rendement) et l’excès de production. En effet, 2016 est le millésime le plus productif depuis 2004. Après le petit volume de 2013, il ne fait aucun doute que certains producteurs voudront se rattraper en volume avec le 2016,  privilégiant la quantité à la qualité dans leur premier vin.
 
Dans quelques jours à l’ouverture officielle des dégustations, je pense qu’une onde de choc va parcourir le vignoble, les palais, les chais et les marchands. A juste titre, tous les esprits vont s’enflammer et tous les excès sont à craindre. Alors, réservez, réservez, réservez ! Jamais je n’ai goûté d’aussi grands vins, riches, nobles, profonds, complexes, juteux et néanmoins incrachables à Bordeaux sauf en 1982. Une pluie de notes extraordinaires va s’abattre sur Bordeaux.
 
Compte tenu de cette situation, un message d’alerte sera spécialement envoyé dès que la note atteindra 100 (déjà 4 crus bénéficient de cette mention) ou que le cru se présentera comme le plus grand jamais fait.

Pour recevoir mes notes et commentaires, vous pouvez me suivre ici : /fr/abonnements/tout-quarin-com_-b.html#.WMWvcyj5Zyc​

 

Bien cordialement.

Jean-Marc Quarin
Critique indépendant des vins de Bordeaux

www.quarin.com

Dîner dominical dimanche, 12 mars 2017

Un dimanche soir, ma fille cadette vient dîner avec ses enfants. Le Champagne Delamotte Blanc de Blancs 2004 de la veille a pris de l’ampleur en vingt-quatre heures et expose encore plus son fruit agréable. J’ouvre ensuite un Champagne Egérie de Pannier Extra-Brut 2006. Le repas sera de coquilles Saint-Jacques juste poêlées avec du riz noir. Le champagne agréable et de belle composition m’inspire une impression de « déjà-vu ». Il a tout pour lui mais il manque la petite étincelle qui va créer l’émotion. Il faudrait sans doute que je le revisite dans un autre contexte, mais après une semaine de champagnes au fort caractère, ce champagne trop consensuel n’a pas su me toucher.