Dîner au restaurant Medlar dans le quartier de Chelsea mardi, 12 avril 2016

A 18 heures, la veille du 198ème dîner, je me présente au restaurant Medlar dans le quartier de Chelsea dirigé par Christopher Delalonde, chef sommelier qui parle un français impeccable. Mon ami Tim, fidèle de l’académie des vins anciens est venu à 16 heures pour ouvrir la majorité des vins du dîner. J’ouvre mes deux apports, un Hermitage M. de la Sizeranne M. Chapoutier 1949 au niveau parfait et au parfum sensuellement prometteur et un Quinta do Noval Vintage Port 1975 que j’ai choisi parce que nous sommes en Grande-Bretagne, pays d’amateurs de portos.

Nous serons six, Tim, l’organisateur de ce dîner, un couple de britanniques qui sont déjà venus à l’académie des vins anciens, un autre anglais qui avait participé au dîner que j’avais fait à Londres il y a un an et Maureen Downey une américaine vivant à Los Angeles, spécialiste mondiale de la détection des faux dans le domaine du vin et gestionnaire de caves particulières. Comme souvent la débauche marquera la soirée.

Le menu est : cured Scottish salmon with an oyster beignet, green apple, keta and oyster leaf / roasted quail with green asparagus, jersey royals, eryngii and bois boudran / rump of lamb with Peruvian Oca, pied bleu, with garlic and roasted baby gem / selected cheeses.

J’ai été très impressionné par la qualité de cette cuisine cohérente et goûteuse qui montre qu’elle est le fait d’un amoureux des vins.

Le Champagne Drappier Pinot noir zéro dosage brut nature est très agréable, précis, direct et franc. Ce n’est pas un champagne de joie mais un champagne d’affirmation.

Le Meursault Hospices de Beaune Cuvée Jehan Humblot élevé par maison Albert Bichot 1995 a un parfum incroyablement puissant. Il est riche, plein et joyeux. Quel dommage qu’il ait été placé avant le Château Haut-Brion blanc 1989 car il fait de l’ombre au beau vin bordelais tout en subtilité. Christopher Delalonde ne démordra pas du fait qu’il est bouchonné mais aucun autour de la table ne l’a remarqué. Ce vin est grand, subtil, mais effacé par le Meursault.

Le Château La Mission Haut-Brion 1981 est d’une belle sérénité. C’est un vin confortable et profond. Ce qui m’étonne au plus haut point, c’est qu’il puisse cohabiter aussi bien avec les deux autres bordeaux magnifiques.

Le Château Palmer 1921 a un joli nez de fruits rouges. En bouche il est d’une séduction de fruits rouges poussée à l’extrême. Tout en lui est charme. Sa couleur sang de pigeon est incroyablement jeune. Ce vin magnifique va tenir toute la soirée à un niveau exceptionnel.

Le Château Branaire (Duluc-Ducru) 1945 est carré, solide, un vrai guerrier. Il a la sérénité puissante des vins de 1945. Il est manifestement grand et pourrait être le gagnant de ce dîner si le 1921 n’avait cette grâce ultime.

Le Bonnes-Mares Domaine Comte Georges de Vogüé 1997 est un vin de bonne race qui ne trouvera pas vraiment sa place dans ce repas du fait du timing, les deux vins du Rhône ne lui laissant pas réciter son texte comme il eût fallu. C’est un beau vin de belle définition mais n’attirant pas assez notre attention.

L’Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné 1983 est une belle surprise car il a beaucoup plus l’énergie et de persuasion que ce que j’attendais. C’est vin riche convainquant.

L’Hermitage M. de la Sizeranne M. Chapoutier 1949 avait à l’ouverture un parfum riche et gourmand. Son nez maintenant est seigneurial. Ce vin combine force et douceur. Il est suave et tellement facile à vivre que l’on est au septième ciel. C’est un grand parmi les hermitages. Il n’est pas, pour moi, au niveau de l’Hermitage la Chapelle 1949 qui est un monstre sacré, mais il est passionnant et sensuel. C’est un grand vin de haute stature.

Le Quinta do Noval Vintage Port 1975 est tout en charme. Sa couleur est assez claire, avec des petites notes de rose un peu comme le Château Chalon 1934 bu ce midi. En bouche il est doucereux et plein de charme avec des accents de portos beaucoup plus vieux que 1975. C’est un grand porto, séducteur qui fait oublier qu’il a 20,5°.

Le Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 2004 a pour vocation de nous rafraîchir après ces « épreuves ». Fort curieusement, alors que j’ai encore en bouche la mémoire du porto, je trouve ce champagne trop dosé à mon goût alors qu’il aurait dû me donner l’impression inverse.

Nous avons tous voté pour nos trois préférés. Les ordres sont différents mais il y a des constances. Mon vote est : 1 – Château Palmer 1921, 2 – Hermitage M. de la Sizeranne M. Chapoutier 1949, 3 – Château Branaire (Duluc-Ducru) 1945. Si je devais rajouter un quatrième, ce serait 4 – Quinta do Noval Vintage Port 1975.

Dans une ambiance enjouée, avec un repas de haut niveau et un service du vin de grande compétence, nous avons passé un dîner mémorable autour de grands vins.

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Déjeuner au 67 Pall Mall Club de Londres mardi, 12 avril 2016

Il y a tout juste un an j’avais organisé le 187ème de mes dîners à Londres. Un journaliste du Financial Times présent avait fait un article élogieux dans le supplément de son journal : « How to Spend It ». Il m’a suggéré de faire un nouveau dîner dans un club d’amateurs de vins, le « 67 Pall Mall Club ». Il a créé le lien entre le club et moi et après des péripéties parfois rocambolesques le dîner s’est mis en place.

Le fondateur du club ayant annoncé ce dîner à ses membres, l’un d’entre eux, avec qui je corresponds par mails me demande si nous pourrions déjeuner ensemble pendant mon séjour. J’ai prévu de déjeuner au club la veille du 198ème dîner qui sera tenu en ces lieux, afin de vérifier si la cuisine du chef Marcus Verberne est compatible avec les besoins des vins anciens. Il est donc possible d’accéder à sa demande. Il m’annonce qu’il apportera plusieurs vins anciens et je freine son ardeur car ce soir j’ai un dîner avec de nombreux vins, la veille du dîner dans ce club.

Sortant de l’Eurostar je me rends directement au 67 Pall Mall Club où je suis accueilli avec une amabilité rare et de larges sourires de bienvenue. Les bouteilles du dîner vont être déposées en cave et j’explique déjà aux sommeliers les consignes de conservation et de service de mes vins. Je demande au chef de nous faire le menu de son choix qui donnerait une bonne idée sur sa façon de traiter les plats. Nous serons trois car Jordi, la personne qui voulait déjeuner avec moi, est accompagné d’un caviste londonien.

Mes jugements sur la cuisine ne seront pas sur la valeur du talent du chef mais sur l’adéquation aux vins anciens. Les croquettes de lotte sont parfaites pour un apéritif. Les couteaux au chorizo sont à éviter car le chorizo est dominant, propre à étouffer les vins, le homard Thermidor est parfait, le ris de veau aux morilles n’a pas besoin de petits pois. Le porc est goûteux. Lors de l’examen que nous avons fait après le repas, nous avons vu que ce repas préalable était nécessaire pour affiner les présentations, mais que les ajustements seraient faciles à faire. L’envie de coopérer du chef est évidente. Le climat est idéal.

Mon correspondant inconnu autrement que par mails a apporté un Bâtard-Montrachet Etienne Maroslavac Propriétaire 1969 embouteillé par Alexis Lichine. La couleur du vin est extrêmement jeune d’un blé très blond. Le vin a une belle acidité citronnée, signe de jeunesse. Il a un joli gras. Il y a un peu de cire d’abeille mais qui n’est pas gênante. Le vin est très plaisant.

Le Ruchottes-Chambertin Thomas Bassot 1947 est bouchonné. On sent en bouche une belle matière mais le bouchon est là et le vin s’évanouit progressivement.

Jordi, mon correspondant, se demande s’il ouvre son vin de réserve et à la réflexion c’est ce qui est décidé. Mais le Château Palmer 1937 a un nez désagréable et vinaigré. La cause est entendue, c’est un mauvais jour pour ce nouvel ami. L’odeur du vin s’améliorera une heure plus tard mais le goût restera sans espoir.

Pour compenser, Thomas l’ami de Jordi commande au verre un Sassicaia 1996 au nez très riche de fruits noirs. En bouche les fruits noirs offrent un agréable velours. C’est un très beau vin. Le petit goût à peine métallique vient-il du système Coravin, ce serait à vérifier.

J’ai apporté une bouteille d’une beauté qui m’émeut. C’est un Château Chalon de domaine inconnu 1934 en demi-bouteille. L’étiquette ne porte que « Château Chalon » sans autre texte, ce qui laisse penser qu’il s’agit d’une étiquette de caviste et un médaillon de verre gravé sur la bouteille indique aussi Château Chalon. La bouteille est belle et le vin est d’une rare jeunesse. Le nez est d’une puissance extrême, intense, riche, suggérant un fort vin jaune. La bouche est plus douce et suave que le nez. C’est une merveille, d’une persistance aromatique infinie et j’invite le fondateur du club, Grant Ashton, à venir trinquer avec nous. Il se montre fort aimable, entreprenant. Il expose dans son club cinq cent vins que l’on peut goûter au verre, en utilisant la technique du Coravin qui remplace l’air par un gaz inerte qui préserve les vins de bouteilles entamées. Ce chiffre est incroyable.

Grant va chercher une bouteille. Je vois qu’il s’agit d’un Château Cheval-Blanc 1947 bouché d’une cape en plastique. Alors que Grant voulait nous la montrer pour que nous jugions si l’étiquette paraît authentique, je croyais qu’il nous proposait de la goûter. Je le remercie donc et il réagit en prince en versant un verre.

L’étiquette examinée par Jordi a toutes les chances d’être authentique, car le papier de l’étiquette, l’impression et le grain de l’impression sont rassurants. En bouche, le vin donne tous les signes d’être de son époque. Je ne sens pas vraiment le goût de Porto si caractéristique de ce vin, mais malgré un certain manque d’énergie, tout m’indique qu’il doit s’agir d’un vrai Cheval Blanc 1947. Les derniers que j’ai bus avaient des signes de faiblesse. Celui-ci semble être dans la continuité.

Le Club 67 Pall Mall est installé dans un bel immeuble. Le salon salle à manger est au rez-de-chaussée de l’immeuble avec des décorations de bois clair mais l’œil est attiré par les innombrables vitrines où reposent des vins prestigieux des plus belles appellations. Grant, sans doute avec quelques complices, a investi des sommes énormes pour proposer à des amateurs un lieu cosy où l’on peut apporter ses vins, les boire sans manger ou en mangeant. Il se dégage de ce lieu une atmosphère conviviale du meilleur effet.

Je quitte Jordi et Thomas et vais m’installer à l’hôtel Dukes d’un confort anglais. Je devais aller à 16 heures épauler mon ami américain Tim, fidèle de l’académie, pour ouvrir les vins du dîner, mais la fatigue du voyage et du long repas m’obligent à faire un embryon de sieste. C’est à 18 heures que je rejoins le restaurant où se tiendra ce soir un repas d’amis de folie.

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some indications about 200 dinners dimanche, 10 avril 2016

On April 12 the 198th dinner will be made. As the programs of the 200 dinners are all made it is interesting to see what these dinners represent :

2213 wines have been put in the 200 dinners which makes 11,1 wines per dinner.

136 different vintages have been represented and the average age of the wines when they have been drunk is 48,5 years. (the age is the difference between the millesime of the wine and the year when it was drunk).

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The liquorous are the most aged wines of the dinners, with an average of 67,4 years.

The domains which have been the most presented are :

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I am happy that Domaine de la Romanée Conti is the most represented in my dinners, with Yquem as nearly equivalent.

What is interesting is that for every wine, I presented old wines, taking the risk to choose old wines. Lafite and Filhot have an average age exceeding 70 years and even for wines like Moët & Chandon, the average age is of 54,9 years. This means that I wanted that the participants of my dinners enter deeply in the world of old wines.

Considering the average age of the wines of each dinner, the dinner with the highest average age will be the 200th with an age of 98,5 years with 4 wines of the 19th century.

The second one is the 160th dinner with an age of 95,1 years with 5 wines of 1900 and 3 wines of the 19th century.

Normally in every dinner, people vote for their preferred wines. I have voted in all the dinners. And people voted for 159 dinners, as sometimes it was difficult to organize votes.

The wines in my votes named 1st have an age of 68,7 years and the ones which had no vote from are 43,3 years old. It could mean two things. Either I have a special love for old wines, or I chose preferably the greatest wines among the oldest wines. It could be a combination of the two reasons.

For the 159 dinners with votes of everyone, the wine which was voted 1st by the consensus was for 76 dinners also my number one, in 31 dinners my second one, in 29 my third one, 6 times my number four and 17 times with no vote from me.

I am always surprised by the diversity of the votes, which shows that the approach towards old wines is very personal.

trois repas de famille samedi, 9 avril 2016

Mon fils vient d’arriver à Paris. Pour son premier dîner, un bocal de foie gras truffé et du fromage, pour un repas spécifiquement français. Le Champagne Comtes de Champagne Taittinger 1994 est une très heureuse surprise. La bulle est intense et le vin offre un fruit jaune opulent. Je ne l’imaginais pas aussi riche. Il est solide, aimable mais aussi convaincant. C’est un bon champagne de repas, à la belle persistance sur des notes de fruits ensoleillée. Je n’imaginais pas cela d’un 1994.

Le lendemain j’ouvre un Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1979. Mon fils et moi connaissons ce vin par cœur, mais nous sommes impressionnés par le caractère floral prononcé et par les fruits roses de ce vin. Il est plein, riche, mais c’est surtout sa grâce fruitée puis nous convainc. On est dans un registre plus ample et plus profond que celui du Comtes de Champagne. La délicieuse soupe aux petits pois et pointes d’asperges se prend sans le champagne qui se rattrape sur le foie gras truffé et sur les fromages. Je ne prends que du camembert dont le salé fait vibrer les champagne dans un accord de bon aloi.

J’ouvre ensuite un Champagne Krug 1988. On change totalement de registre. Ce Krug est beaucoup plus vif, cinglant, vif comme un coup de fouet. Mais ce qu’il a en énergie il l’a moins en charme. C’est donc un champagne rigoureux, très grand et racé, au sel très marqué. Il en restera pour demain au déjeuner dominical et familial.

Le lendemain, dimanche, le soleil donne enfin l’impression que le printemps s’installe. Avant que ma fille cadette n’arrive, j’ouvre un Vosne-Romanée Marey & Liger-Belair 1947. La bouteille est belle, le niveau très acceptable pour un vin de 69 ans. Le bouchon qui avait légèrement baissé dans le goulot est remonté avec mille précautions pour qu’il ne glisse pas vers le bas et ne se brise en de nombreux morceaux car une surépaisseur en haut de l’intérieur du goulot l’empêche de sortir entier.

A l’apéritif nous buvons la bouteille de Krug 1988 ouverte hier. Dès la première gorgée nous voyons à quel point ce vin est glorieux et guerrier. C’est un samouraï. C’est l’opposé du Mumm qui jouait sur son charme fruité. Le Krug, c’est un étendard de grandeur. Les chiffonnades de Pata Negra se dégustent avec bonheur sur ce champagne.

Ma femme a préparé un poulet tout simple et particulièrement goûteux. Le nez du Vosne-Romanée Marey & Liger-Belair 1947 est un parfum onctueux, velouté et séducteur. En bouche c’est un vin de velours. Ma fille est totalement sous le charme de ce vin et ne cesse de s’extasier. Elle voit même des évocations de rose. Ce qui me plait beaucoup, c’est que mes enfants sont enthousiastes. Je vois bien une petite imprécision qui ne gêne pas le plaisir et je n’en fais pas état tant je suis heureux que mes enfants vibrent aussi fort sur ce beau vin ancien. Ce qui est marquant, c’est son velours et sa douceur. En lui, tout est suggéré et même les roses, si je les trouve fugaces, complètent le tableau en pastel.

Sur la mousse au chocolat agrémentée d’arlettes, un fond de Madère Manuel Misa très ancien probablement des années 30 se marie bien ainsi qu’un Marc de Bourgogne Charvet 1913 que j’avais ouverte pour mon anniversaire en 2013 pour goûter un alcool de cent ans. Depuis trois ans il n’a pas pris un seul signe d’âge ou d’évaporation, marc superbe et expressif.

En ce premier dimanche à la nature fait exploser les promesses de bourgeons, de feuilles et de fleurs, ce fut un beau repas familial, marqué par un délicieux Vosne-Romanée.

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déjeuner au restaurant Le Petit Verdot vendredi, 8 avril 2016

Je vais déjeuner au restaurant Le Petit Verdot. Hidé, toujours aussi accueillant, que j’avais rencontré à la présentation des vins de Bourgogne, m’avait incité à venir avec un vin. J’ai envie de vérifier dans quel sens évolue le Château Mouton-Rothschild 1990. Ce vin a été très critiqué car il ne représenterait pas ce que Mouton devrait donner pour cette année. Qu’en est-il aujourd’hui qu’il a vingt-cinq ans ? La bouteille a un niveau dans le goulot, le bouchon est de superbe qualité. Le nez est puissant, vineux, parfum d’un vin très jeune. Quel menu composer à partir de ce qui est proposé sur l’ardoise du restaurant ? Après discussion avec Hidé, nous décidons que l’entrée sera des asperges vertes et blanches accompagnées de magrets de canard froids en tranche, puis un bar juste cuit sur sa peau sans accompagnement, puis une pièce de bœuf dont la sauce au vin serait servie à part.

Mon invitée qui est journaliste au Japon connaît la controverse sur ce millésime de Mouton. En bouche le vin est étonnamment jeune, ses tannins très marqués étant ceux d’un vin de cinq ans. Le vin est équilibré et son finale est joliment marqué. Ce qui est intéressant, c’est que l’on peut soit critiquer ce vin, soit vanter ses qualités. C’est à l’humeur de chacun.

Si l’on pense en effet aux Mouton des années 1982 ou 1986, on est loin d’un Mouton glorieux. Mais si l’on goûte le vin en oubliant que c’est Mouton on a un vin de belle grâce de beau velours mais aussi de forte affirmation. Il se boit bien, généreux et goûteux, avec un finale inspiré. Ce qui lui manque c’est un peu d’ampleur, de complexité et de joie. A l’aveugle, je crois que tout le monde l’aimerait. Il ne renverse pas encore la réputation défavorable qu’il avait mais je sens que dans quinze à vingt ans, il fera partie des Mouton que l’on aime.

Hidé est un hôte toujours aussi agréable. Chers lecteurs, allez manger dans ce restaurant qui mérite d’être encouragé et pratique des prix très inférieurs à sa qualité, y compris sur les vins.

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Simplicité comme je l’aime

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Maisons Familiales de Tradition de Bourgogne mercredi, 6 avril 2016

Les Maisons Familiales de Tradition de Bourgogne font chaque année la présentation de leurs récemment mis en bouteilles. On présente ainsi les 2013. Boire ces vins juste après un séjour en Châteauneuf-du-Pape, c’est un peu comme si l’on devait goûter des rieslings alsaciens après un voyage au Portugal. C’est le jour et la nuit et c’est très intéressant de remettre ainsi en perspective les deux régions. Les Châteauneuf-du-Pape ont beaucoup d’alcool, sont riches, joyeux et déjà prêts à déguster de façon gourmande. Alors que les 2013 de Bourgogne ont un alcool très mesuré, sont frêles, d’autant moins prêts à boire qu’il sont de plus noble naissance. Les « Villages » sont déjà goûteux, beaucoup plus que les Premiers Crus, eux-mêmes plus ouverts que les Grands Crus.

Ce qui m’a frappé, c’est l’impression que je me trouve face à des vins « à l’ancienne », peu riches en alcool, assez fermés et construits pour la garde. Je les imagine vraiment comme des vins des années trente, à attendre longtemps et prometteurs de grandes merveilles. Je n’ai pas pris de notes, préférant m’imprégner de ce millésime qui me donne la conviction de devenir dans vingt ans un millésime historiquement bourguignon.

Atelier des accords mets et vins au printemps de Châteauneuf-du-Pape mardi, 5 avril 2016

Le lendemain, j’assiste à la septième édition de l’atelier des accords mets et vins, « inspirations culinaires d’un grand chef sur une déclinaison de vins de Châteauneuf-du-Pape ». Le chef est Olivier Scola, chef du restaurant « Ze Bistro » à Aix-en-Provence et c’est Dominique Laporte, sommelier très titré et qui tentera pour la France en 2019 de devenir meilleur sommelier du monde, qui a conçu avec le chef les accords. Ses explications ont enthousiasmé les présents.

Châteauneuf-du-Pape Clos de l’Oratoire des Papes blanc 2015 est associé à une huître de Cancale n° 3 en gelée de pamplemousse, crème de petits pois mentholée et une n° 2 en crépinette, fricassée de petits pois, beurre monté en pamplemousse. Le vin très jeune a le nez et le goût de tous les vins trop jeunes dans toutes les régions. Mais il va s’animer sur l’huître chaude en crépinette qui crée un bel accord que je n’aurais jamais imaginé alors que l’huître froide souffre du pamplemousse qui ajoute son acidité à celle du vin jeune. La crépinette est une bonne surprise.

Châteauneuf-du-Pape Domaine du Pégau Réserve rouge jéroboam 2008 cohabite avec un cabillaud mi- fumé, betterave aux appétits (garniture au poivre et échalotes), jus de viande. Le vin est lourd, vif, doucereux et lascif avec des airelles et des épices. L’accord de texture est brillant, le jus contribue et donne au vin des tons de chocolat.

Châteauneuf-du-Pape domaine Saint-Préfert rouge 2005 sur un croustillant de rouget de Méditerranée aux merguez, jus aux épices, patate douce. Le vin est raffiné, noble, élégant, de fraîcheur et de garrigue.

Châteauneuf-du-Pape Château Mont-Redon rouge 1998 est associé au même plat. Le vin, un peu tuilé est assagi et c’est lui qui va le mieux avec le plat qui pourrait se passer des merguez trop fortes. Le rouget n’est pas assez sauvage et la patate douce adoucit trop.

Châteauneuf-du-Pape Le Vieux Donjon rouge 2010 avec un porc noir de Bigorre en saupiquet, lardons et champignons. Le vin est puissant, aux tannins expressifs. Le plat est parfait et l’accord est merveilleux. Les lardons secs ne se justifient pas. Le vin gourmand et élégant est bien mis en valeur par le plat.

Châteauneuf-du-Pape Domaine de la Barroche rouge 2012 et agneau Comte de Provence, gigot confit aux épices, aubergine au cumin. Le vin est très Châteauneuf-du-Pape avec une belle râpe qui se combine à de la douceur. Il est fort et aérien. Les vieilles vignes développent le côté floral. Le vin est transcendé par le plat et devient gourmand.

Châteauneuf-du-Pape Le Cellier des Princes blanc 2014 et bœuf du limousin en ravioli, bouillon katshuaubushi aux amandes. Le nez du vin est de cirage et de cataplasme. Il est bizarre au point que je ne reconnais pas un Châteauneuf-du-Pape. La soupe est aussi bizarre avec des goûts de poisson. Mon cher cousin, sur cet accord vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre. Les suggestions de poisson sur du bœuf ne me conviennent pas.

Châteauneuf-du-Pape domaine des trois Cellier, réserve blanc 2013 et salers en capuccino, crème de marrons, croûtons de pain. Le vin a un nez floral très jeune. L’accord existe mais je suis mal à l’aise avec cette interprétation du salers. C’est un accord intellectuel. Les Cellier n’ont pas d’s, car c’est le nom de famille des propriétaires.

Dans cet exercice talentueux, on est à l’opposé de mes recherches. Pour les vins anciens, je ne recherche pas des plats, mais des goûts cohérents qui conviennent au vin. La multiplicité des saveurs ne m’intéresse pas. Ici à l’inverse on essaie de nombreuses pistes, dont Dominique Laporte donne des explications brillantes ainsi que le chef qui explique bien les voies explorées. Cette vision a tout son intérêt et c’est une bonne chose de l’avoir faite avec un chef de grand talent.

Paradoxalement cette expérience me renforce dans la voie que je suis, de lisibilité absolue des recettes pour un seul but, rendre cohérente la dégustation des vins anciens. Le dessert qui a suivi est de talent, associé à un délicieux café.

Il me faudrait une chute pour ce bulletin consacré au Printemps de Châteauneuf-du-Pape. Il y en a une qui s’impose : « tout finit par l’Echanson ».

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la sympathique équipe qui a fait le service des vins

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visite du domaine de la Barroche et soirée de vignerons sur une péniche mardi, 5 avril 2016

Ma voisine de table lors du dîner au Palais des Papes, qui possède des chambres d’hôtes en centre-ville de Châteauneuf-du-Pape, m’avait proposé de me joindre à un groupe de huit suédois qu’elle loge et d’aller visiter le domaine de la Barroche. C’est Julien Barrot, cousin de la vigneronne qui me loge, qui fait faire la visite. Il a investi dans des cuves en béton aux formes d’amphores qui sont de grande beauté. Il nous fait déguster une verticale de ses vins de 2013 jusqu’en 2006 année par année. La différence entre les millésimes est spectaculaire avec des écarts de degrés d’alcool significatifs.

J’ai pris des notes à la volée car j’étais fatigué. Les voici en style télégraphique.

Châteauneuf-du-Pape domaine de la Barroche 2014 Pure d’une parcelle près de Rayas. Attaque joyeuse, poivre, vin riche très prometteur et très pur !

Châteauneuf-du-Pape domaine de la Barroche 2013 Signature beau fruit, fraîcheur, bel équilibre, acidité, râpe, fruit et beau finale.

Châteauneuf-du-Pape domaine de la Barroche 2012 Signature très belle bouteille. Grâce et élégance.

Châteauneuf-du-Pape domaine de la Barroche 2011 Signature nez de barbe d’artichaut, rond, lourd, finale de chocolat et de café. Vin très fort avec du velours malgré la force  mais quand même lourd.

Châteauneuf-du-Pape domaine de la Barroche 2010 beaucoup de cassis, plus strict. Vin très précis, bien fait, âpre, serré, notes de café.

Châteauneuf-du-Pape domaine de la Barroche 2009 gourmand. C’est un vin qui se goûte bien. Notes de café. Bel équilibre, coordonné, vin puissant.

Châteauneuf-du-Pape domaine de la Barroche 2008 plus calme et plus agréable car beaucoup plus tempéré. Très équilibré et joyeux.

Châteauneuf-du-Pape domaine de la Barroche 2005 bel équilibre, moins racé que 2008 mais de très bel équilibre, café, élégant et gastronomique.

Enfin voici celui ce qui a retenu mon attention c’est le Châteauneuf-du-Pape domaine de la Barroche 1980 au nez de joli fruit, distingué. Vin délicieux au fruit rouge génial. Quelle grâce. Il est magnifique de douceur, de grâce. Un pur bonheur. Fait par le père de Julien, il est d’une fraîcheur et d’une explosion de fruit gourmand qui est la preuve irréfutable de la capacité des Châteauneuf-du-Pape à vieillir. Quel grand vin.

Je suis retourné très vite à ma chambre pour une sieste impérative. Le soir, je suis invité à une soirée qui se tient sur une péniche qui nous mènera sur le Rhône de Châteauneuf-du-Pape à Avignon et retour. Quand il fait nuit et quand il pleut, un tel périple perd un peu de son sens. La nourriture sur la péniche mérite tous les compliments, des ratatouilles et des poissons sont cuits exactement. Ce fut un régal, au goût d’inattendu. Comme en Avignon, la générosité des vignerons est extrême. Laurence Féraud est venue avec deux jéroboams de Pégau Cuvée réserve 2008. Les autres vignerons ont fait preuve de la même générosité. On sait vivre à Châteauneuf-du-Pape.

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Atelier Déclinaison de vieux millésimes de Châteauneuf-du-Pape au fil des âges mardi, 5 avril 2016

Le lendemain matin, à 9h30 je me présente au réfectoire de l’école maternelle du village où des vignerons et des sommeliers ouvrent et préparent les bouteilles qui seront dégustées à partir de 11 heures à l’atelier « déclinaison de vieux millésimes de Châteauneuf-du-Pape au fil des âges ». C’est Kelly Mac Auliffe, un sommelier américain à la carrure de rugbyman qui mène les opérations. Il décante les vins deux fois, une première fois dans une carafe à décantation pour écarter la lie, et une deuxième fois en remettant le vin dans sa bouteille. On est très loin de la « méthode Audouze », mais cela n’a pas une importance déterminante puisque les vieux millésimes sont encore de jeunes vieux.

La salle se remplit et aucune place n’est disponible, cet atelier ayant attiré beaucoup de monde au point qu’il faut six bouteilles ou trois magnums par vin. Ce qui indique une assistance d’environ 90 personnes. A côté de moi Philippe Cambie, œnologue conseil de beaucoup de propriétés de Châteauneuf-du-Pape fera des commentaires, comme les vignerons présents.

Le Châteauneuf-du-Pape Château de la Nerthe rouge 1998 a une couleur qui n’est pas très nette. Le nez est celui d’un vin déjà évolué. Il a une belle attaque généreuse avec une belle minéralité. Dans le final il y a un petit côté tisane et fumé qui signe un vin qui commence à évoluer.

Le Châteauneuf-du-Pape Boisrenard domaine de Beaurenard rouge 1995 a une couleur plus jeune que celle de la Nerthe et le nez est aussi plus jeune. Le vin est rêche, le final est très précis et de belle fraîcheur. Le vin provient de vieilles vignes qui ont entre 60 et plus de cent ans.

Le Châteauneuf-du-Pape Clos de Montolivet rouge 1989 a une couleur un peu tuilée. Le nez est un peu fatigué. Il y a beaucoup de matière, le vin est riche aux tannins très présents. C’est une cuvée tradition.

Comme j’anime la dégustation, je suis obligé de me faire une idée assez vite sur chaque vin sans y revenir comme je le ferais en ayant le temps. Or les premières gorgées sont plus brutes que lorsque le vin s’est assis dans le verre.

Le Châteauneuf-du-Pape domaine de Nalys rouge 1983 a un nez fabuleux. Le vin est brillantissime et surprend même les vignerons qui constatent qu’une petite année, avec le temps peut devenir brillante. Il y a un très joli fruit et du menthol dans le finale, signe d’un grand vin.

Le Châteauneuf-du-Pape Château des Fines Roches rouge 1981 a un nez un peu viandeux, sa couleur est à peine tuilée. L’attaque est fluide et le finale manque un peu de précision. Il y a des notes de moka.

Le Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel rouge 1980 a une belle couleur. Le vin sent la fraîcheur. Il a une belle attaque et le finale qui manque d’ampleur et dévie un peu. Mais comme souvent il s’améliore car sa matière est ample et très précise. Comme je l’ai suggéré il ne faut pas juger un vin trop vite.

Le Châteauneuf-du-Pape domaine de la Solitude rouge 1978 a une belle couleur. Le nez est un peu acide. C’est un très beau vin, magnifique, qui a tout pour lui et profite de cette année exceptionnelle.

Le Châteauneuf-du-Pape Clos Saint-Jean rouge 1974 a une couleur assez sombre. Le nez est incertain, un peu médicinal. C’est un vin non éraflé. Il est très riche. Au début il n’est pas très agréable, et offre des notes de chocolat. Alors que j’aurais tendance à critiquer ce vin j’ai été surpris de constater à quel point il plait aux participants, ce qui est une bonne chose, car cela veut dire que les présents ont accepté d’intégrer les signes d’évolution.

Tous les participants ont été heureux de cette dégustation convaincante qui montre la capacité de vieillissement des Châteauneuf-du-Pape. En parlant avec les uns et les autres les préférences varient mais il y a une constante : 1 – Châteauneuf-du-Pape domaine de Nalys rouge 1983, 2 – Châteauneuf-du-Pape domaine de la Solitude rouge 1978. C’est après que les classements différent. Pour mon goût, c’est : 3 – Châteauneuf-du-Pape Boisrenard domaine de Beaurenard rouge 1995, 4 – Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel rouge 1980.

Les échos qui me sont revenus de diverses sources montrent à quel point les amateurs sont désireux d’approcher des vins plus anciens que ceux qu’ils ont pu déguster aux stands des vignerons. Cet atelier a donc sa pleine justification.

Après l’atelier, je suis allé visiter les stands dans le grand hall où se tient le Printemps de Châteauneuf-du-Pape. En dehors de l’immense bâtiment des stands de victuailles offrent des produits de grande qualité qui permettent de se restaurer.

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Je suis nommé Echanson des Papes de Châteauneuf au Palais des Papes en Avignon mardi, 5 avril 2016

Chaque année, la fédération des producteurs de Châteauneuf-du-Pape organise pour le premier week-end d’avril « le Printemps de Châteauneuf-du-Pape ». J’y suis venu plusieurs fois et j’ai même animé un atelier consacré aux vieux millésimes. Les organisateurs m’ayant demandé d’animer à nouveau cet atelier, j’ai accepté bien volontiers. Ils poussent la gentillesse au point de me demander d’accepter l’honneur d’être nommé échanson dans l’ordre de « l’Echansonnerie des Papes ». La cérémonie d’intronisation a lieu dans la grande salle du conseil du Palais des Papes en Avignon. Elle est suivie d’un repas dans le grand réfectoire du Palais des Papes.

Au moment d’entrer dans la salle du conseil, longue salle où les sièges sont étagés en gradins se faisant vis-à-vis de part et d’autre de l’allée centrale, les huit impétrants sont installés sur les sièges du bas, le long de l’allée. La mise en place est longue car la présence du Prince Albert de Monaco parmi les huit impose des formalités protocolaires et de sécurité. Je me trouve donc condisciple et camarade de promotion du Prince Albert, du préfet du Vaucluse, d’un pilote de Formule 1, d’un restaurateur, d’un sommelier au lourd pedigree, et de deux journalistes.

Chaque impétrant est présenté à la salle d’environ trois cents personnes par un des maîtres de l’ordre qui tient un discours personnalisé et flatteur sur le futur échanson qui doit répondre à une question. La mienne fut de reconnaître du même vin un verre de 1999 et un autre de 2012 et de dire celui que je préfère. Apparemment, j’ai eu bon. La question pour le Prince fut de reconnaître de deux verres celui qui a du vin blanc et celui qui a du vin rouge. Le Prince après avoir goûté dit qu’il aime les deux et fut applaudi. Lorsque nous avons trinqué à l’apéritif entre intronisés j’ai demandé au Prince : « une question me taraude, avez-vous réellement trouvé lequel était le vin blanc ? ». Le Prince a eu la gentillesse de sourire.

La salle du réfectoire est toute en longueur et ogivale. L’arête centrale doit bien être à quinze mètres de hauteur ou plus. Ce palais est gigantesque. La salle est extrêmement bruyante. Le menu mis au point par le chef Laurent Deconinck de l’Oustalet de Gigondas est : tartare de maigre aux noisettes et citron sur une émulsion de racines / poitrine de veau à la sarriette, tomates confites et rave de céleri doré / voyage fromager sur le chemin des Papes : le brie des bois, le rove du Ventoux et le persillé du Venaissin, affinés par Claudine Vigier, MOF / sphère de chocolat pur cacao et quelques Amarena.

L’entrée est délicieuse et le plat principal a souffert de cuissons imprécises. Mais qui s’en soucie car la parole est aux vins. Les sommeliers arrivent avec des magnums ou des jéroboams, et l’on n’a pas le temps de finir son verre qu’un nouveau vin arrive. Les vignerons sont tellement généreux qu’ils ont apporté des quantités excessives de vins. J’ai su le lendemain qu’ils étaient étonnés eux-mêmes que l’on ait fait un sort à tous leurs apports. A Châteauneuf, on est généreux mais on boit bien et beaucoup. Dans ce contexte il serait impossible de citer les vins servis et c’est dommage car ils furent fort bons. Un jéroboam de Domaine du Pégau 2008 m’a fait forte impression comme les vins du domaine de la Barroche, de Saint-Préfert, d’années déjà mûres.

Un aide de camp du Prince veille à ce qu’il ne soit pas assailli par des convives et puisse profiter de cette soirée. Tout le monde a remarqué son aisance et sa gentillesse. J’ai eu la chance qu’il me consacre beaucoup de temps et nous avons évoqué l’idée de partager des vins prestigieux de nos deux caves lors d’un dîner à élaborer. Le Prince se souviendra-t-il de ces échanges, l’avenir le dira. Il avait le souvenir du dîner que j’avais organisé au Yacht Club de Monaco en 2010 dont ses amis lui avaient fait le récit.

C’est bien tard dans la nuit que j’ai rejoint la maison de deux jeunes vignerons située au centre de Châteauneuf-du-Pape pour un repos bien nécessaire.

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le Prince Albert boit le vin qu’il doit reconnaître. Est-il blanc ou rouge ?

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la salle du réfectoire

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on me voit dans le groupe des nouveaux échansons

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les nouveaux échansons

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le cadeau

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