Ayant dû transférer ma cave pour cause d’expropriation du site où elle se trouvait, j’ai profité de l’aide de quelques amis amateurs de vins avec qui j’ouvrais une bouteille prise in situ lors des piqueniques organisé en cave à la pause déjeuner, jusqu’à ce que je bénéficie de l’aide d’une collaboratrice à mi-temps qui a fait un travail considérable pour ranger la nouvelle cave. Elle ne connaissait rien au vin mais à force de manipuler et inventorier les bouteilles, de sentir celles pour lesquelles mon regard se porte avec amour, et d’assister aux séances de l’académie des vins anciens, elle s’est forgé sa propre image de certains vins. Vivant à moitié à Londres où se trouve son fiancé et à Paris où se trouvent ses parents, Maria a décidé de ne plus couper sa vie en deux et m’annonça son départ. Elle était devenue assez proche de mon épouse et moi, aussi pour le soir de son départ, ma femme, Maria et moi allons dîner au restaurant Bel Canto où le service des plats est assuré par des chanteurs professionnels. Le niveau des chanteurs est particulièrement remarquable ainsi que celui du pianiste. Etre servi par de ravissantes chanteuses est très agréable.
Maria en rangeant la cave passait en permanence devant une décoration murale où j’ai rangé les plus emblématiques bouteilles de Dom Pérignon que j’ai bues. Je commande donc ce champagne qu’elle va boire pour la première fois. Le menu consiste en un foie gras aux oignons confits, des côtes d’agneau et un éclair au café. La nourriture est simple, bonne et goûteuse.
Le Champagne Dom Pérignon 2004 est toujours aussi rassurant, avec des évocations de noisettes, de lait qui s’ajoutent en fines suggestions à une belle trame vineuse. Il est confortable, serein, équilibré. Entre les morceaux chantés, nous avons le temps de bavarder et il fait rapidement soif car le Dom Pérignon se boit avec une rare facilité.
Le Champagne Cristal Roederer 2006 a aussi beaucoup de charme, plus fluide, plus romantique et très réussi. Ayant conservé des deux champagnes dans deux verres, j’ai pu constater que si j’aime les deux, la matière vineuse du Dom Pérignon me paraît plus gourmande que celle du Cristal. Comme les deux sont dissemblables, il faut aimer les deux.
C’est sur ces deux beaux champagnes et des airs magnifiques de grands opéras que se finit une belle collaboration. Maria reviendra à l’académie des vins anciens, j’en suis sûr, car elle en a pris le virus des vins anciens.
les chanteurs d’Opéra