dîner au restaurant Bel Canto jeudi, 8 octobre 2015

Ayant dû transférer ma cave pour cause d’expropriation du site où elle se trouvait, j’ai profité de l’aide de quelques amis amateurs de vins avec qui j’ouvrais une bouteille prise in situ lors des piqueniques organisé en cave à la pause déjeuner, jusqu’à ce que je bénéficie de l’aide d’une collaboratrice à mi-temps qui a fait un travail considérable pour ranger la nouvelle cave. Elle ne connaissait rien au vin mais à force de manipuler et inventorier les bouteilles, de sentir celles pour lesquelles mon regard se porte avec amour, et d’assister aux séances de l’académie des vins anciens, elle s’est forgé sa propre image de certains vins. Vivant à moitié à Londres où se trouve son fiancé et à Paris où se trouvent ses parents, Maria a décidé de ne plus couper sa vie en deux et m’annonça son départ. Elle était devenue assez proche de mon épouse et moi, aussi pour le soir de son départ, ma femme, Maria et moi allons dîner au restaurant Bel Canto où le service des plats est assuré par des chanteurs professionnels. Le niveau des chanteurs est particulièrement remarquable ainsi que celui du pianiste. Etre servi par de ravissantes chanteuses est très agréable.

Maria en rangeant la cave passait en permanence devant une décoration murale où j’ai rangé les plus emblématiques bouteilles de Dom Pérignon que j’ai bues. Je commande donc ce champagne qu’elle va boire pour la première fois. Le menu consiste en un foie gras aux oignons confits, des côtes d’agneau et un éclair au café. La nourriture est simple, bonne et goûteuse.

Le Champagne Dom Pérignon 2004 est toujours aussi rassurant, avec des évocations de noisettes, de lait qui s’ajoutent en fines suggestions à une belle trame vineuse. Il est confortable, serein, équilibré. Entre les morceaux chantés, nous avons le temps de bavarder et il fait rapidement soif car le Dom Pérignon se boit avec une rare facilité.

Le Champagne Cristal Roederer 2006 a aussi beaucoup de charme, plus fluide, plus romantique et très réussi. Ayant conservé des deux champagnes dans deux verres, j’ai pu constater que si j’aime les deux, la matière vineuse du Dom Pérignon me paraît plus gourmande que celle du Cristal. Comme les deux sont dissemblables, il faut aimer les deux.

C’est sur ces deux beaux champagnes et des airs magnifiques de grands opéras que se finit une belle collaboration. Maria reviendra à l’académie des vins anciens, j’en suis sûr, car elle en a pris le virus des vins anciens.

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les chanteurs d’Opéra

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Dîner de mariage au château de la Marquetterie dimanche, 4 octobre 2015

Une jeune journaliste du vin, spécialiste du champagne, se marie en Champagne. Les deux fiancés sont chinois et leur union est consacrée par l’un des plus grands producteurs de champagne où Lei, la jeune mariée, a travaillé pendant quelque temps.

Je rejoins les festivités au moment du dîner dans une immense salle annexe du château de la Marquetterie qui appartient aux champagnes Taittinger. Une vingtaine de tables sont dressées aux couleurs rouge et blanc, pour accueillir environ 160 convives dont une majorité de chinois dont certains très jeunes, contemporains des jeunes mariés. A ma table, il y a un cadre de Taittinger, deux vignerons champenois dont l’un avec son épouse, un photographe, une femme membre de la direction d’un grand hôtel parisien et une journaliste finlandaise spécialisée dans le champagne.

Le menu est : crémeux de tomates au pistou et sa brunoise de homard / escalope de foie gras de canard poêlée au vinaigre balsamique, minestrone de fruits aigres-doux / suprême de pintadeau en croûte truffée sur son lit de légumes de saison en fricassée / vieux comté et Brie de Meaux, pain aux noix et son mesclun/ nage de fruits frais au coulis de fruits rouges et champagne, glace vanille et madeleine tiède. A la lecture de ce menu, on prend conscience que l’on a voulu faire plaisir sans compter à tous les invités. L’intention est remarquable.

Le Champagne Taittinger Prestige rosé sans année est d’une couleur rose très prononcée. Le champagne s’est animé sur la brunoise de homard mais je ne l’ai pas trouvé d’une grande vibration.

En contradiction avec le programme qui prévoyait un ordre différent, nous avons été tout de suite servis du Champagne Taittinger Comtes de Champagne 2006 qui devait être le clou des vins présentés. L’évocation de noisettes est très forte et je suis probablement passé à côté de ce champagne qui ne m’a pas fait l’impression qu’il devrait. Il est à goûter de nouveau.

Le Champagne Taittinger Folie de la Marquetterie me plait beaucoup plus. C’est une cuvée très confidentielle, peu diffusée, que je découvre. Elle est d’une belle vibration gourmande et réagit bien sur la truffe qui recouvre le pintadeau.

Les deux vignerons de la table avaient eu l’autorisation de pouvoir apporter une bouteille chacun. Nous commençons par le Champagne Marguet 2009 d’Ambonnay. Il a un très joli bouquet aromatique où figurent de fins fruits rouges. Mais c’est un champagne au final un peu court.

Le Champagne Ulysse Collin Les Maillons 2008 est lui aussi un blanc de noirs. Je suis un peu troublé par une palette aromatique très forte, avec des accents de bonbon anglais. Cette impression s’estompera lorsque le champagne s’aérera. Apparemment, je n’avais pas ce soir le palais très réceptif aux champagnes.

La mariée ravissante, apparue dans une belle robe blanche en début de repas est réapparue deux fois ensuite dans deux magnifiques robes rouges dont la couleur est celle des décorations de table. Les inévitables discours et souvenirs se sont succédé en chinois et en français. Toutes ces festivités et attentions préparées de longue date dans une atmosphère amicale seront un souvenir éternel pour les jeunes époux.

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les mariés venus saluer ma table

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Manu Dibango à la brasserie Le Petit Journal de Montparnasse mercredi, 30 septembre 2015

Les assassins reviennent souvent sur les lieux de leurs crimes. Ayant apprécié la soirée passée à la brasserie Le Petit Journal de Montparnasse, je souhaite que mon épouse en profite aussi. Nous réservons deux places pour un dîner concert avec Manu Dibango. Lorsque nous arrivons, on nous place à une table qui est directement au premier rang, de grand confort. Je n’avais pas prévenu André Robert le propriétaire des lieux de notre venue. Un ange a sans doute donné un coup d’aile pour l’attribution de cette table.

Le menu est : pressé de canard au foie gras, piment d’Espelette, mousseline de petits pois / filet de bar, risotto crémeux, beurre blanc infusé au safran / velours tout chocolat et crème anglaise. On n’est plus dans le registre de la cuisine d’Alain Pégouret, chef venu en ami samedi dernier, mais ce dîner est très convenable avec des saveurs franches. C’est Lydia qui nous sert avec un large sourire. Elle se souvenait que j’avais pris du champagne. Je récidive en commandant une bouteille du Champagne Delamotte Brut sans année, qui est toujours aussi agréable de franchise et se comporte encore mieux sur cette cuisine.

Manu Dibango est accompagné de deux choristes, d’un ou deux guitaristes, d’un pianiste sur synthé et d’un batteur particulièrement talentueux. A 81 ans, Manu est comme un jeune homme, souriant, optimiste, nous entraînant dans un jazz rassurant, facile à vivre, rythmé et efficace. Un de ses amis camerounais probablement de sa génération est venu chanter avec une rare bonhommie, chauffant la salle avec bonheur. André Robert est venu nous rejoindre pour bavarder quelques instants.

Le Petit Journal du Montparnasse diffuse une atmosphère de convivialité, de partage et de bon jazz. Je sens que nous en avons attrapé le virus !

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Déjeuner au restaurant Le Petit Verdot mercredi, 30 septembre 2015

Déjeuner au restaurant Le Petit Verdot. Hidé m’accueille avec le sourire. Il est étonné que je ne sois pas venu avec une belle bouteille, mais j’ai envie de choisir sur la carte des vins.

Le menu est écrit sur une ardoise. Je choisis : thon blanc mi- cuit au sésame, purée de haricots blancs / onglet de bœuf grillé, jus de cuisson / flan de reine-claude, glace pistache. Le prix du menu est à peine plus cher que le tiers du prix d’une entrée au Taillevent.

Le vin choisi est un Chambolle-Musigny 1er Cru Les Amoureuses domaine Robert Groffier P&F 2010. Il est d’une belle grâce bourguignonne avec un fruit un peu acide, comme dans une soupe de fruits au vin. Il est encore très jeune, mais j’aime son goût prononcé qui n’est pas flatteur. On n’est pas dans le charme mais dans la typicité. Il a un côté campagnard qui ne me déplait pas.

A une table voisine déjeunent un représentant en vins de plusieurs domaines du Rhône et parfois ailleurs, et un grand critique de vin dont l’amitié m’honore. Atterrit sur ma table un verre de vin charnu, gourmand et plaisant, un Clos Triguedina les sélections parcellaire « les Galets » Nozières Jean Luc Baldès Cahors 2007. Le vin est riche et tannique et immédiatement ce qui me frappe c’est que l’année 2007 lui va parfaitement car rien n’est surjoué. Il paraît plus gourmand que le bourgogne mais lorsque je reviens au bourgogne, je suis plus convaincu par la richesse vibratoire et la complexité du Chambolle-Musigny. Les deux vins sont très attachants.

La cuisine du Petit Verdot est simple et agréable mais a perdu de la complexité que l’on trouvait avec certains chefs précédents du lieu. La gentillesse d’Hidé est légendaire. On y va beaucoup pour ça. Un détail « qui tue » : la bouteille du 2010 n’était pas finie. Hidé m’a compté 80% du prix du vin sur le livre de cave. Impensable et inimaginable de nos jours.

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Dîner et récital à la brasserie Le Petit Journal de Montparnasse samedi, 26 septembre 2015

André Robert, le truculent propriétaire du restaurant La Cagouille est aussi celui de la brasserie Le Petit Journal de Montparnasse. Je reçois ses mails proposant des soirées musicales et mon œil est attiré par l’annonce d’une soirée jazz et gastronomie avec Alain Pégouret, le talentueux chef du restaurant Laurent, au fourneau, et Jacky Terrasson au piano. Ce programme me plait, avec la curiosité de voir comment le chef s’organise en un tel endroit.

Lorsque j’arrive, André Robert m’offre une coupe de champagne et je salue le chef, tout sourire et très décontracté.

Le lieu est sympathique et l’acoustique est parfaite. Le service est tonique et joyeux. Lydia, la serveuse de ma table s’est montrée parfaite. Le programme comporte normalement une coupe de champagne, un blanc et un rouge mais j’ai décidé que mon repas sera accompagné par une bouteille de Champagne Delamotte Brut sans année. Il est toujours agréable, solide champagne de bonne soif.

Le tourteau dans ses sucs en gelée, crème de fenouil est une institution du restaurant Laurent. Elle est parfaitement exécutée ici, un peu différente, mais de quoi, je ne sais pas. La volaille de Bresse fourrée au foie gras, macaronis aux giroles, est remarquable. Comment Alain Pégouret a-t-il pu réussir des cuissons parfaites dans une cuisine qui n’est pas la sienne ? C’est le secret des grands chefs. Ce plat ne trouvant pas de résonnance avec le champagne, je prends un verre du vin rouge du menu, un Pinot Noir Grande Réserve Domaine de Mauperthuis 2013. On ne peut pas lui demander plus que ce qu’il peut offrir.

Le fondant au chocolat noir sur un sablé, framboises et poivron a été préparé avant, sans doute au Laurent, ainsi que les démoniaques palmiers.

Jacky Terrasson joue du piano avec un contrebassiste, un batteur et un percussionniste. Il interprète des standards comme Take Five, Night in Tunisia et beaucoup d’autres avec des accommodements ambitieux. Le spectacle est de haute volée. La complicité des quatre musiciens fait plaisir à voir. On vibre avec eux. Courez au Petit Journal de Montparnasse, pour y passer de belles soirées musicales dans une ambiance festive.

le lieu

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le maître des lieux

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la soirée

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il a eu une médaille !

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Déjeuner au restaurant Taillevent vendredi, 25 septembre 2015

Ma fille aînée veut bavarder avec moi. Pour être proche de son bureau, je choisis le restaurant Taillevent. Jean-Marie Ancher et toute l’équipe sont souriants. Le service est une arme de ce restaurant. Sur la carte, les prix sont excessivement élevés. Je choisis le boudin de homard bleu « tradition Taillevent » et la palombe qui n’est pas à la carte et ne sera servie que pendant peu de jours, et je m’attends à poursuivre avec une grouse d’Ecosse, jus au whisky et châtaignes car ma fille pense ne pas la manger entièrement.

L’Hermitage domaine Jean-Louis Chave rouge 2001 est un vin tout en douceur et velours. Il est riche et tout en subtilité. Il est à l’aise avec chacun des plats délicieux. C’est surtout son velours si élégant qui me fait l’aimer.

Après un dessert léger, le point final est un Bas-Armagnac Château de Ravignan 1981 de belle empreinte et déjà large malgré sa jeunesse. Taillevent est un restaurant d’une grande élégance.

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Déjeuner au restaurant du Polo de Paris jeudi, 24 septembre 2015

Notre déjeuner de conscrits abandonne pour une fois le Yacht Club de France et s’installe au Polo de Bagatelle. Le restaurant du Polo de Paris comporte une jolie terrasse le long du terrain de polo, mais il fait trop froid aussi notre table est dressée dans la grande salle lambrissée d’une belle élégance. Le service est sympathique et l’audience est assez faible quand le temps est maussade. Nous déjeunons à la carte. Mon choix est : tataki de bœuf sauce thaï / filet de daurade en croûte d’épices, bouillon aigre-doux / tiramisu au café. Le repas est de bonne qualité.

Nous commençons par un Champagne Bollinger sans année agréable, un peu convenu mais qui joue bien son rôle. Nous poursuivons par un Chablis Fourchaume Domaine Laroche d’une année que je n’ai pas notée, comme pour les vins suivants, car je n’ai pas pris de photos des vins. Le chablis, jeune bien sûr est d’un beau fruit. Le Château La Commanderie Saint-Estèphe est d’un niveau agréable même s’il manque un peu de complexité. Le Vosne Romanée Joseph Drouhin a une belle sensibilité. C’est le discours bourguignon qui nous ravit.

L’ami qui nous invite a choisi des vins solides qui passent bien. Etre ensemble est notre plus grand réconfort.

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Un bien joli Moët mercredi, 23 septembre 2015

Un ami antiquaire était installé au Louvre des Antiquaires. Les investisseurs ayant d’autres appétits, il dut quitter et s’installa rue de Lille dans un quartier idéal. Invité à l’inauguration du nouveau site, mes yeux s’émerveillent devant la collection de céramiques et porcelaines dont cet ami est expert. Bavarder avec des collectionneurs de ces bibelots dont les prix transcendent les prix des vins est passionnant. Il y a un joli buffet où l’on grignote et le champagne est Champagne Moët & Chandon 2006. Si j’ajoute cette anecdote au sommaire de mes aventures avec le vin c’est que j’ai été charmé par la personnalité de ce Moët. Il est de bon ton de le snober du fait des quantités astronomiques qui passent dans les cuves, mais là, force est de reconnaître que ce Moët 2006 est fort bon, mesuré, bien sûr dosé un peu plus que d’autres, mais avec une vibration qui mérite ma remarque. J’ai rencontré des gens passionnants dont le père d’un restaurateur chez qui je vais souvent, qui collectionne les céramiques aussi follement que je collectionne les vins. L’un ne détruit pas sa collection, l’autre la détruit dès qu’il fait sauter un bouchon.

3ème et dernier jour des Etoiles de Mougins, festival de gastronomie lundi, 21 septembre 2015

Le festival « les Etoiles de Mougins » se poursuit le lendemain et à 14h30 je vais faire une nouvelle conférence sur les vins anciens et la gastronomie. Mais avant, je passe à l’office du tourisme, dans le carré VIP où le conseiller culinaire d’un producteur du caviar d’Aquitaine Sturia me fait goûter trois caviars différents. Les qualités de ces caviars sont superbes. Le Champagne Piper-Heidsieck n’est pas d’une émotion extrême mais il fait bonne figure sur ces caviars dont l’osciètre est le plus percutant.

Ma conférence se passe très différemment de la précédente et cela tient au fait que je parle plus. Les questions sont tout aussi pertinentes et je ne résisterai pas à relater un chef d’œuvre d’imagination dans la flagornerie. Il me dit : « il y a deux personnes que je voulais rencontrer dans ma vie, le Pape et vous ». Je laisse le lecteur seul juge de la pertinence de mettre le Pape dans ses deux préférés.

A la suite de la conférence, je suis interviewé sur France Bleue Côte d’Azur et je vais me reposer au carré VIP où une personne que je connais me demande si je suis intéressé à assister à une verticale du champagne Piper-Heidsieck. Rien ne s’y oppose et je me retrouve au dernier étage du restaurant l’Amandier de Mougins où le responsable de « Tell Me Wine » me propose de me casquer d’un appareil qui va mesurer mon pouls ainsi que des impulsions électriques de mon cerveau lors de vingt secondes de dégustation de quelques champagnes. Ce n’est pas une verticale mais une expérience de laboratoire dont je suis le cobaye. Alors que je suis casqué comme une standardiste, on m’appelle au téléphone car ma voiture vient d’avoir un procès-verbal de mauvais stationnement. Je cours enlever ma voiture, je reviens et monte à nouveau les quatre étages du restaurant. Les conditions de l’expérience vont évoluer puisque mon pouls est plus élevé. On me tend une coupe avant que je ne me casque. C’est un Champagne Piper-Heidsieck rosé dont le rose est très soutenu. C’est un rosé dynamique, envahissant. On me tend alors le casque pour vingt secondes de dégustation. Je connais déjà le champagne puisque je viens de le boire, ce qui devrait changer les résultats de l’expérience.

Elle commence de fait avec le Champagne Piper-Heidsieck 2006 que je trouve charmant aussi bien au nez qu’en bouche. C’est un champagne vif, direct et expressif.

J’essaie ensuite, toujours avec le casque, le Champagne Rare Piper-Heidsieck 2002. Le champagne à l’étiquette luxueuse, sérigraphiée et dorée, est grand, plus sophistiqué, mais j’aimais bien la franchise du 2006.

Les trois courbes de mes dégustations ne me paraissent pas concluantes. J’ai dit à l’auteur de cette expérience que les courbes sont trop lissées, trop plates alors que les sensations varient en vingt secondes. Ce que j’imagine avoir ressenti ne se retrouve pas sur les courbes trop plates. De plus, il devrait avoir des référentiels qui permettraient de comparer les courbes d’émotions à des exemples vécus solides. On ne peut se départir de l’impression (non mesurée par le casque) qu’il y a du charlatanisme dans tout cela, ou pour le moins, une manifeste impréparation.

Le Festival de la gastronomie se termine par un cocktail de gala. Il se tient dans le Parc Lenôtre, parc gigantesque de plusieurs hectares au sein duquel est implantée une maison et de nombreuses dépendances d’une architecture médiévale récente. J’apprends que cette propriété louée à la ville pour de grandes réceptions, appartient à un footballeur célèbre. Que n’ai-je caressé le ballon plutôt que les logarithmes ! Il y a plus de cinq cents personnes de tous horizons. De nombreux stands attirent les gourmands. David Chauvac, le chef du Mas Candille où j’ai dîné hier, présente une assiette avec un œuf mollet entier dont la couleur du blanc est celle de la coquille pour un effet visuel confondant. L’œuf est sur un lit de radis et un vinaigre d’hibiscus. C’est délicieux. Et dans la même salle, Nicolas Decherchi, le chef du Paloma où j’ai fait le 191ème dîner présente une tartelette au foie gras et à la framboise, dont la présentation est visuellement celle d’un dessert.

Perdu au milieu de cette foule immense, après trois coupes du Champagne Piper-Heidsieck, sponsor des Etoiles de Mougins, je me suis éclipsé sans doute le premier, pour récupérer après les événements de ce week-end passionnant à Mougins.

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dégustation de caviar

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expérience sensorielle avec Piper Heidsieck

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les œufs de David Chauvac du Mas Candille. Il n’y a aucune coquille !

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les Etoiles de Mougins et dîner au restaurant du Mas Candille lundi, 21 septembre 2015

Le lendemain, la fête « les Etoiles de Mougins » dans le vieux village de Mougins bat son plein. Il y a partout des ateliers gourmands où des chefs réalisent des recettes que des mordus de gastronomie vont reproduire ensuite chez eux. Des amis de Hyères que je rencontre m’entraînent pour assister à la présentation d’une recette par deux chefs dotés de deux étoiles chacun. L’un d’eux est Philippe Mille le brillant chef des Crayères que j’apprécie énormément.

A 14h30 je fais une conférence sur la gastronomie et les vins anciens, au café littéraire du festival. Les questions qui me sont posées sont de grand intérêt, par des amateurs pointus.

Le soir, je vais dîner au restaurant du Mas Candille en compagnie des deux américaines et d’un couple qui ont participé tous les quatre au dîner de la veille au Paloma. Le lieu est cossu. La carte des vins a adopté les prix parisiens ou ceux de la Côte d’Azur, qui font que les vins que l’on aimerait boire sont tarifés avec des coefficients multiplicateurs inacceptables. Les bonnes pioches sont quasi inexistantes mais nous avons quand même choisi de grands vins.

Le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle est de belle structure et de grande précision mais il n’a pas le romantisme que j’avais perçu dans le dernier Grand Siècle que j’ai bu. Celui-ci est strict, solide, mais d’une vibration plus limitée.

Nous prenons des plats différents à la carte. Mon choix a été : médaillons de langouste et pancetta coppata, risotto de lentilles corail, velours de brocolis / côte de bœuf Angus, bonbon de tomate persillé, crème soubise en écrin de pomme de terre / autour de l’œuf et de l’orange, comme un soufflé au Grand-Marnier.

David Chauvac le chef, a réalisé deux plats dissemblables. Dans le plat de viande, tout est cohérent et se complète. Pour la langouste, pas assez cuite à mon goût, la viande qui larde n’est pas forcément nécessaire et les accompagnements de légumes verts vivent leur vie séparément.

Le Champagne Initial de Selosse dégorgé en janvier 2013 fait un contraste saisissant avec le Laurent-Perrier. Il est d’une vivacité sans égale et fuse de complexités comme un feu d’artifice. C’est surtout sa vibration qui est remarquable. Il est légèrement oxydé et fumé et il dégage une joie de vivre communicative.

Le Château Vannières Bandol 2010 est absolument superbe d’équilibre. Malgré son jeune âge, il est d’une grande sérénité. Il est moins garrigue que d’autres bandols et se rapproche de la noblesse de grands vins du Rhône. Avec la viande délicieuse et goûteuse, c’est un vrai régal.

La cuisine est de bon aloi, le lieu se veut palace avec cette distanciation du service qui se veut le must du chic. Qu’importe, ce qui compte c’est que nous avons bavardé avec des amoureux du vin et de la gastronomie que je reverrai avec un grand plaisir pour de belles et nouvelles aventures.

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les Etoiles de Mougins, c’est festif

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création artistique éphémère que l’on pouvait lécher !

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les vins et le repas au Mas Candille

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