Barbecue avec Pibarnon rosé et rouge vendredi, 20 juin 2014

Il y a eu de grands travaux d’aménagement et de décoration dans ma maison du sud. La fin est proche aussi nous décidons d’inviter les ouvriers qui ont participé à ce chantier pour un déjeuner barbecue préparé par notre boucher-traiteur. Il y a des saucisses avec divers parfums et épices, des brochettes de poulet au citron et un agneau fort tendre.

Nous sommes une trentaine et le Château de Pibarnon Bandol rosé 2011 se boit avec une joyeuse soif. Ce rosé vineux est plus gastronomique que désaltérant. Tout le monde l’apprécie. Il a une belle longueur et a plus de structure que beaucoup de rosés de la région.

Quelques personnes, dont moi, privilégient le Château de Pibarnon Bandol rouge 2000 qui est spectaculaire. Il sent la garrigue, il est d’un poivre fort, et c’est du soleil en bouche. Je l’adore.

Les deux vins sont à l’aise avec les plats et aussi avec un fromage des Pyrénées qui convient bien au rosé et plus encore au rouge. Il fait chaud, tout le monde est heureux que j’aie tenu à perpétuer une tradition de fin de chantier dont on me dit qu’elle se fait rare. J’ai félicité les ouvriers, leurs chefs et l’architecte, ce qui leur a fait plaisir.

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Déjeuner au siège du champagne Salon avec un immense Salon 1943 jeudi, 12 juin 2014

Didier Depond, président de la maison de champagne Salon-Delamotte lance une invitation à déjeuner au siège de Salon. Ça ne se refuse pas. Nous sommes dix-huit et je reconnais des fidèles amis de Didier, de tous horizons, avocats, sommelier, marchand de fleurs, journaliste, financier, directeur d’une école de dégustation, caviste et bien d’autres. Ils viennent de plusieurs pays, Argentine, Grande-Bretagne, Suisse. Certains sont des professionnels du vin et d’autres non, mais tous sont des amis de Didier.

A l’arrivée, on demande à chacun, devant une caméra, de dire quelques mots sur Salon et plus précisément sur le 2002 qui vient d’être commercialisé depuis peu de mois.

L’apéritif se prend avec le Champagne Delamotte Blanc de Blancs non millésimé magnum. C’est une magnifique surprise et je suis conquis. Le nez évoque la noix et le champagne glisse en bouche avec un extrême plaisir. Il a beaucoup d’atouts et une grande vivacité.

Nous montons à l’étage pour rejoindre la très jolie salle à manger aux tons d’or et de sable. Le menu qui est mis à chaque place indique sur la page de gauche : vin n° 1, vin n° 2, … jusqu’à vin n° 10. Sur la page de droite il y a le menu : soufflé de turbot, sauce homardine et son étuvée de poireaux / pièce de veau, petits pois à la française / fromages affinés : vieille mimolette et comté 18 mois, mesclun de salade / sablé aux framboises, mousse vanille et son coulis.

La dégustation est donc à l’aveugle, mais on peut supposer que les vins seront des Salon ou des Delamotte. J’ai pris des notes succinctes, car les discussions avec mon voisin marchand et producteur de fleurs ainsi qu’avec le directeur de l’institut Bisinger étaient passionnantes.

Le vin n° 1 a une bulle active, très jeune. L’acidité est belle mais le vin est moins rond que le blanc de Blancs sans année bu à l’apéritif. Il y a de beaux fruits blancs et le vin jeune est sans concession.

Le vin n° 2 a une bulle plus fine. Il est plus profond et plus long que le n° 1 qui a sans doute plus de potentiel mais moins de charme à ce jour que le 2.

Il s’agit de Champagne Delamotte 2004 et de Champagne Delamotte 1999. Le soufflé de turbot est d’un goût prononcé et délicieux. Il épaissit le 2004 alors qu’il étoffe le 1999. Quand le plat est parti, le 2004 se montre très frais et le 1999 est un peu plus lourd et brut de forge. En s’épanouissant dans le verre, le 2004 montre de plus grandes subtilités, alors que le 1999 se comportait mieux au départ.

Les vins 3, 4 et 5 sont servis en même temps. Alors que mon voisin hiérarchise les âges en donnant au n° 3 un âge canonique, je considère que l’âge n’est pas discriminant, car je ne vois pas comment trouver l’un ou l’autre plus vieux que les autres. Mais je ne pousse pas le raisonnement au bout. Je ressens le n°3 comme doté de beaucoup de subtilité, le n° 4 avec beaucoup de fruit et de soleil et le n° 5 comme plus rond, plus calme et plus accompli. C’est le 5 que je préfère. Didier Depond nous annonce que les trois vins sont des Salon 2002, avec Champagne Salon 2002 non dosé, Champagne Salon 2002 en bouteille et Champagne Salon 2002 en magnum.

Le n° 6 a un nez sublime et de grosses bulles. Il donne des notes confites. C’est pour moi un grand vin et une belle bouteille. Le n° 7 est aussi grand et très subtil. Je pense que le Salon est le n° 7 mais en fait il s’agit de Champagne Salon 1976 magnum et Champagne Delamotte blanc de blancs 1996 magnum. Le Salon 76 est non dosé et les deux vins ont été dégorgés le matin même. Je trouve plus de délicatesse dans le Delamotte dont Didier dit que 1996 est une de ses plus grandes réussites.

Le 1976 est un peu plus évolué qu’il ne devrait et a des notes lactées. Le 1996 est vif et brillant.

Didier annonce que les trois vins à venir évoqueront certains d’entre nous. Le n° 8 a un infime bouchon mais qui disparaîtra. Il est non dosé et dégorgé il y a 18 mois. Le n° 9 a un nez très strict et serré, truffe blanche. Il me rappelle le 1982 que j’adore. Ce vin est pour moi le « vrai » Salon historique. Il a un peu de champignons des bois. Le n° 10 a le confort du grand vin superbe, aisé, accessible. Il est d’une grâce extrême. Les 9 et 10 ont été dégorgés ce matin. Pour le 10, je cherche une année ancienne, mais jamais je n’imaginerais que Didier nous ait fait un tel honneur.

Les 8, 9 et 10 sont Champagne Delamotte magnum 1964, Champagne Salon 1969 et Champagne Salon 1943. Les amis autour de la table nés en 1964 et en 1969 pourront se féliciter que je sois né en 1943 car cela nous aura permis de goûter un Salon sublime, qui démontre à l’évidence, comme pour les vins jaunes, que plus Salon vieillit, meilleur il est, s’il est d’un grand millésime. Le 1943 est cohérent, immense, énorme, confortable, assumé, le 1969 de ce jour est l’archétype de Salon avec une vibration qui est rare.

Mon classement de ces vins est 1 – Salon 1943, 2 – Salon 1969, 3 – Delamotte 1996. Le plus émouvant est pour moi le Salon 1943 qui montre à quel point l’âge réussit à Salon. La cuisine a été pertinente et bien exécutée. Les convives de tous horizons sont éminemment sympathiques. Ce fut un plaisir mais aussi un honneur de participer à un tel événement.

L’invitation

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salon de dégustation et visite de cave

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apéritif

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le menu donné en début de repas

MENU SALON 2 140611 001 MENU SALON 1 140611 001

soupière Salon et plats

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le menu donné en fin de repas

MENU SALON 3 140611 001

photos de table et de vins

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Dans le sud, dîner chez des amis jeudi, 29 mai 2014

Dans le Sud, à peine sorti de l’avion, ma femme qui était déjà sur place, me dit que nous sommes invités chez des amis. Ce sera une paella-party. Le Champagne Mumm Cordon Rouge est simple, agréable, mais sans grande complexité. A côté de lui, le Champagne Laurent Perrier Brut a plus de fraîcheur et de discours.

A table, le Côtes de Provence Domaine Bouisse-Matteri 2012 passe facilement avec la paella, mais il n’a pas grand-chose à raconter, manquant de complexité.

Un Klein Constantia South Africa 2005 a des douceurs bien construites. Il ne titre que 12,5° et donne l’impression de plus. Délicieux comme une pâte de fruit, c’est un plaisir simple qui se bonifiera avec l’âge. Et il lui faudra un siècle pour valoir le légendaire Constantia.

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les millésimes des vins des 181 dîners de wine-dinners mercredi, 28 mai 2014

2005 vins ont été ouverts au cours des 181 dîners de wine-dinners. En voici les millésimes (s’il n’y a qu’un seul vin bu d’un millésime, on n’indique pas le nombre de vins ouverts). Il y a 135 millésimes bus lors de ces dîners :

1791, 1819, 1828 (2), 1837, 1840, 1845 (10), 1850 (2), 1858, 1860 (2), 1861, 1864, 1865 (2), 1866, 1867, 1868, 1870, 1874, 1880 (2), 1885, 1888, 1889, 1890 (6), 1891 (4), 1893 (4), 1894, 1895, 1896 (4), 1898 (2), 1899 (8), 1900 (19), 1904 (8) – 1906 (4) – 1907 – 1908 (2) – 1909 – 1910 (2) – 1911 (9) – 1912 (3) – 1913 (5) – 1914 (3) – 1915 (10) – 1916 (2) – 1917 – 1918 (10) – 1919 (12) – 1920 – 1921 (18) – 1922 (7) – 1923 (7) – 1924 (13) – 1925 (6) – 1926 (11) – 1927 (2) – 1928 (59) – 1929 (43) – 1930 (8) – 1931 (6) – 1932 – 1933 (8) – 1934 (42) – 1935 (8) – 1936 (9) – 1937 (18) – 1938 (7) – 1939 (5) – 1940 (8) – 1941 (8) – 1942 (4) – 1943 (33) – 1944 – 1945 (40) – 1946 (3) – 1947 (87) – 1948 (12) – 1949 (41) – 1950 (23) – 1951 (4) – 1952 (20) – 1953 (31) – 1954 – 1955 (57) – 1956 (10) – 1957 (10) – 1958 (6) – 1959 (74) – 1960 (22) – 1961 (57) – 1962 (30) – 1963 (3) – 1964 (49) – 1965 (8) – 1966 (63) – 1967 (28) – 1968 – 1969 (26) – 1970 (21) – 1971 (23) – 1972 (13) – 1973 (20) – 1974 (10) – 1975 (26) – 1976 (46) – 1977 (2) – 1978 (29) – 1979 (29) – 1980 (18) – 1981 (14) – 1982 (38) – 1983 (43) – 1984 (10) – 1985 (43) – 1986 (31) – 1987 (20) – 1988 (67) – 1989 (40) – 1990 (65) – 1991 (11) – 1992 (29) – 1993 (27) – 1994 (10) – 1995 (9) – 1996 (21) – 1997 (19) – 1998 (11) – 1999 (13) – 2000 (4) – 2001 (3) – 2002 (7) – 2003 (2) – 2004 (2) – 2005 (2) – 2007 – 2008 – 2009 – 2010 – non millésimés (27) – Total (2005)

Un incroyable dîner à quatre mains au restaurant David Toutain mardi, 27 mai 2014

David Toutain, le talentueux chef du restaurant David Toutain a décidé de faire des dîners à quatre mains avec des chefs qui ont un style de cuisine qui ressemble au sien. Ce soir, il est associé avec Christophe Aribert le chef doublement étoilé du Grand Hôtel restaurant Les Terrasses à Uriage. Lorsque j’arrive, ils sont tous les deux affairés en cuisine et l’ambiance est joyeuse.

Quelle surprise de voir arriver le célèbre chef Sang-Hoon Degeimbre du restaurant l’Air du Temps à Eghezée près de Namur. Il est venu avec son équipe car, m’explique-t-il, c’est lui qui sera à quatre mains avec David Toutain ici dans une semaine. Et il ajoute que quelque temps plus tard, c’est David Toutain qui viendra à Eghezée. A la fin du repas, j’apercevrai Christopher Hache le talentueux chef avec lequel j’ai fait de brillants dîners aux Ambassadeurs du Crillon.

La fête commence. Plutôt que de présenter le menu en une seule fois, je vais donner mes commentaires plat par plat, non pas au plan technique mais au niveau de l’émotion ressentie.

Bœuf, framboise noisette. Le carpaccio de bœuf se présente comme une petite bourse en forme de fraise, et on saisit cet amuse-bouche comme on saisirait une fraise, que l’on croque en une bouchée. Superbe combinaison qui met en valeur la viande de bœuf.

Rhubarbe et cacahuète. Présentation très originale. La cacahuète est très forte mais la rhubarbe se défend bien.

Radis beurre. Petite touche rose pâle, mais il est difficile de donner du goût à un radis même trituré.

Huître concombre. Magnifique, car le concombre est très présent mais n’enlève rien au caractère iodé et fort de l’huître. C’est d’une grande pertinence.

Le menu démarre. La truite, benoîte urbaine est un plat qui nous annonce que nous sommes sur un planète de la plus haute gastronomie. Tout est tellement judicieux, que je suis au septième ciel. Les fines tranches de champignons de Paris se marient bien avec le poisson goûteux à souhait. Quel plaisir !

Seiche, feuille de citronnier. C’est un plat tout en blanc barré du vert de la feuille et de pétales de fleurs violettes. C’est excellent, mais beaucoup moins gourmand que le plat précédent.

Tomate, livèche. Je tombe en pâmoison. Ce plat est irréel de créativité. Comment peut-on faire quelque chose d’aussi exquis avec de simples tomates ? Je bouge sur mon siège, tout excité, tant je jouis de ce plat d’une inventivité extraordinaire. C’est ce plat qui aura pour moi la palme de la création.

Homard, asperge, curry. On est dans la gourmandise absolue. L’asperge est divinement préparée, le homard est gourmand. On mange, on croque, on jouit de plaisir. C’est de la grande cuisine, car les cuissons sont d’une exactitude absolue et les épices sont pesées au trébuchet du talent. Là aussi, chapeau.

Féra, bergamote. Que dire d’autre que ce plat mérite des applaudissements. On prend conscience que ce qui se passe n’est pas l’effet du hasard. Pour offrir des plats aussi bien dosés, aux cuissons idéales, cela demande un talent exceptionnel. Et tout, dans ces plats, est d’une intelligence exceptionnelle.

Anguille, sésame noir. J’adore l’anguille de Christian Le Squer. Celle-ci, différente, est aussi monumentalement gourmande. Ce poisson est tellement expressif. Encore un plat de rêve.

Bœuf, nectar d’oignon, fèves. La viande est très goûteuse, les fèves apportent de la fraîcheur. C’est cuisiné avec une justesse de ton totalement pertinente. Il n’y a aucune recherche d’effet, c’est sobre mais exécuté avec un sens de la mesure qui me ravit.

Comté. Il se grignote, mais je ne m’en souviens plus.

Chou-fleur, chocolat blanc, coco. Premier dessert d’une grande subtilité.

Ravioles passion. Dessert gourmand dont je n’ai pas gardé le souvenir, car il était déjà bien tard dans la nuit.

Epluchures de pommes. Une bien jolie façon de terminer le repas. Enfin presque car arrivent ensuite les mignardises et ce clin d’œil adorable : la dernière bouchée sucrée est exactement la reproduction du bœuf du début qui avait, lui aussi, une forme de fraise.

Inutile de dire que j’ai été tout au long du repas sous le charme. L’addition des talents de Christophe et de David a donné un repas dont, dans mon enthousiasme, je dirais volontiers qu’il figure dans les vingt plus grands repas de ma vie. Est-ce que j’exagère ? Je ne sais pas, mais c’est pour marquer mon adhésion totale à ce dîner à quatre mains. Ce qui me fascine c’est que le talent de ces deux chefs est tout dans l’intelligence. Il y a bien sûr les produits superbes, les cuissons idéales, et le talent des constructions. Mais tout est dominé par l’intelligence. Chaque plat est cohérent.

Le plat le plus étonnant est la tomate qui m’a enthousiasmé. Le carpaccio du début m’a frappé. Quel plat serait le meilleur ? J’ai beaucoup de mal à choisir entre le homard, la truite et le bœuf. Laissons les choses sans classement.

Les deux chefs sont facétieux, car ils n’ont jamais indiqué de qui est tel ou tel plat. Je soupçonne qu’ils ont dû échanger des recettes. Nous ne saurons rien car lorsque j’ai dit à Christophe que le homard était de lui, il m’a dit que je m’étais trompé. Restons dans ce flou et souvenons-nous que ce repas est un repas d’anthologie.

Et le vin dans tout cela ? J’ai voulu dans ce compte-rendu faire la part belle au travail des deux chefs car ils le méritent. Mais nous avons eu la chance de boire un Champagne Version Originale Selosse dégorgé en octobre 2013 qui est probablement l’un des plus beaux vins de Selosse que j’aie jamais bu. Dès la première gorgée, chacun de nous quatre a regardé les autres avec un signe qui ne trompe pas : nous étions devant une merveille. Ce champagne vineux, ambré, fort, puissant, envahissant, à la trace sans limite est une merveille de grandeur et de bonheur.

Nous avons la confirmation que nous venions de boire un vin grandiose quand je fais ouvrir un deuxième Champagne Version Originale Selosse dégorgé en octobre 2013 qui est bon, qui a tout pour plaire, mais qui est à cent coudées du champagne irréel que nous venions de boire.

Quand la salle s’est clairsemée, les deux chefs se sont assis à la table où Sang-Hoon Degeimbre et ses convives dînaient. Nous avons bavardé un peu avec eux. Il était deux heures du matin quand j’ai pris le chemin du retour, encore émerveillé par le talent de ces deux grands chefs.

Vive les dîners à quatre mains.

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Dîner au restaurant Hiramatsu mardi, 27 mai 2014

Dîner au restaurant Hiramatsu. Arrivé en avance j’ai le temps de consulter la carte des vins riche et intelligente. Le soir le menu est déjà tracé, avec le choix possible entre un dîner à cinq ou à neuf plats dans lesquels on compte l’amuse-bouche et le pré-dessert. Le plat principal est proposé avec deux variantes. Le vin que j’ai choisi est le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle dont le très sympathique sommelier – qui m’a fait visiter la cave bien fournie – me dit qu’il a quatre à cinq ans de cave. C’est cette particularité qui a entraîné le choix de ce vin.

L’amuse-bouche est d’une poudre de petits pois qui arrive trop glacée mais qui est goûteuse. Les asperges sont très bonnes, le rouget est succulent et les desserts sont gourmands, avec de jolies évocations de caramel. Cette cuisine est rassurante, experte, et comme la décoration du lieu est très apaisante, on se sent bien. Le personnel est d’une amabilité particulière. C’est un endroit à recommander.

Le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle est très romantique. J’aime ses évocations de fleurs blanches et ses subtilités discrètes. Ce n’est pas un champagne puissant, c’est un champagne raffiné. Il est très agréable et gagnerait encore s’il avait quelques années de cave de plus. Hiramatsu, restaurant courtois et raffiné est une table que je devrais fréquenter plus souvent.

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Une élève de Cordon Bleu commente les vins de l’académie des vins anciens dimanche, 25 mai 2014

Béatrice, l’une des deux élèves de Cordon Bleu, m’a envoyé ses commentaires sur les vins qu’elle a bus lors de la séance du 22 mai 2014. Elle était à la table du groupe 1. Je les mets bien volontiers sur ce blog :

Champagne le Brun de Neuville Brut sans année 

La bulle est fine et vive, arômes de brioche et d’amande fraiches, l’attaque en bouche est généreuse et tapisse le palais de gourmandise. Il fut une excellente mise en bouche.

 Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943* La robe ambrée a perdu son effervescence, le premier nez sur des arômes tertiaires de pommes à surmaturité, de noix, l’aération à rendu le bouquet de plus en plus intense et complexe (j’ai conservé mon verre plus de 4 heures) vers des arômes délicats de fruits secs, de raisins de Corinthe d’abricots, et de figues. A ma grande surprise la bouche est ample et la structure acide toujours là. Le milieu de bouche est généreux, les bulles invisibles à l’œil crépitent encore et apportent de la fraicheur, la finale est longue et persistante sur des arômes agréables ranciotés. Voyage au cœur de l’histoire, 1943, la France n’est pas encore libre (un champagne de femmes sans doute …), maman venait d’ouvrir les yeux.

Meursault Patriarche 1942.

Je suis servie en dernier, le dépôt s’écoule dans mon verre …Qu’en sera t-il? La robe jaune paille aux reflets ambrés est encore cristalline. Le premier nez est incroyablement intense sur des arômes d’amandes et noisettes grillées, la bouche est encore vive, la structure a perdu de la chair mais l’acidité se défend encore et prolonge le plaisir de la dégustation ! Je suis partie à 23H30, il embaumait encore …Sacré « Meursault ».

Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980* 

Quelle surprise, moi qui suis alsacienne ! Une flute de Muscat Tunisien 1980! La robe est dense, couleur papaye aux reflets tuilés, le nez est puissant et net sur des arômes de fruits exotiques confiturés avec une note mentholée, la bouche est ronde avec une certaine amertume, la finale assez courte. J’ai respiré ce nez toute la soirée, et toujours fidèle il ne m’a jamais quitté ! Quelle persistance, une très belle découverte.

Vin du Château Katsunuma Japon 1938.

Ce vin m’interpelle ….Japon 1938 ? La robe est encore bien intense couleur framboise écrasée, peu dégradée pour un vin de 76 ans … le nez est incroyablement puissant sur des arômes d’encens, d’épices cannelle, girofle, et cardamome, la bouche est ronde et la chair encore pulpeuse. Ce vin n’a cessé de me surprendre toute la soirée.

 Varennes Franc de Pied Chinon Domaine Charles Joguet 1989 La robe est encore bien intense rubis profond, le premier nez est encore fermé quelques notes de poivre noir apparaissent cependant, la bouche est tendue les tannins sont fondus mais toujours présents. Deux heures s’écoulent …le vin s’est ouvert, les notes de fruits noirs compotés se sont réveillés !Il faut toujours être patient.

Le Château Carbonnieux rouge 1961* Un vieux Carbonnieux de 1961 ….. habillé d’un manteau « couleur du passé » m’a livré tout l’orgueil qui lui restait mais je l’ai trouvé malgré tout bien fatigué.

 Château Fougueyrat Saint Emilion 1961 Même Millésime sur l’autre rive, avec plus de chair et d’élégance.

 Château Ausone 1953* Dommage qu’il fut bouchonnée, ce flacon m’a néanmoins fait rêver, quelques heures…..Nous nous presque rencontrés !

Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion magnum 1955* la robe grenat est encore intense, le nez puissant, giboyeuse, de sous-bois a vraiment fière allure, la bouche n’a pas à rougir, elle est ronde et toujours généreuse l’équilibre est encore au rendez-vous.

Vosne-Romanée Camille Giroud 1949

Je suis déjà surprise par la couleur de la robe …65 ans …Encore intense, grenat au reflets tuilés, le bouquet m’étonne encore plus, des notes de cerises si caractéristiques d’un jeune pinot noir ? l’aération complexifie les arômes, humus, feuilles d’automne apparaissent peu à peu, la bouche est généreuse et délicate, la structure des tannins soyeuse, la finale est longue et racée, quelle chance d’avoir dégusté une telle merveille !

Le Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959 est une merveille. Je partage cet avis, un vrai cadeau, souvenir fixé dans ma mémoire pour longtemps, je n’ai pas manqué de remercier la personne qui avait apporté ce merveilleux flacon !

 Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier 1955, Les Côtes du Rhône à l’honneur, ce soir ….Micaschistes ou Artzel, qui des deux sera le mieux nous restituer ce vieux millésime? Encore concentrés et puissants, la Syrah s’exprime …Le terroir aussi, j’ai cependant une préférence pour la Côte Brune pour sa longueur en bouche et son nez de poudre à canon couplé à des notes de poivre noirs. J’ai pris un cliché de ces deux bouteilles je ne manquerai pas d’en faire l’éloge au Domaine Chapoutier la semaine prochaine!


22ème séance de l’académie des vins anciens vendredi, 23 mai 2014

La 22ème séance de l’académie des vins anciens se tient au restaurant Macéo où nous avons nos habitudes. Nous serons 34 au dîner, avec des fidèles, beaucoup de nouveaux dont deux vignerons, et deux élèves de l’école « le Cordon Bleu » où j’ai fait récemment une conférence-dégustation.

A 16h30, je commence l’ouverture des vins et certaines bouteilles me donnent tant de soucis qu’à 19h, heure d’arrivée des premiers académiciens, il me reste encore plusieurs bouteilles à ouvrir. Trois fois le bouchon du vin est tombé dans le liquide avant même que je ne touche à la bouteille. Il s’agit d’accidents de parcours entre la cave et le lieu du dîner. De nombreux bouchons sont venus en charpie.

Comme je l’ai fait lors d’une précédente réunion, j’ai apporté beaucoup plus de vins que je n’aurais dû, 16 flacons représentant l’équivalent de 22 bouteilles, parmi lesquelles des bouteilles sont de bas niveaux. De ce fait, il est logique que certaines m’aient inspiré de fortes craintes que j’ai évoquées dans mon discours d’introduction de la séance : les deux Meursault 1942 et la Mission Haut-Brion 1943.

Nous sommes répartis en deux tables de 17 personnes et chacun aura accès à 22 vins, ce qui est une chance toute particulière. Voici les vins dans l’ordre de service, les vins dont l’année est suivie d’une astérisque étant mon apport :

Les vins du groupe 1 : Champagne le Brun de Neuville Brut – Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943* – Meursault Patriarche 1942* – Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980* – Vin du Château Katsunuma Japon 1938 – Varennes Franc de Pied Chinon Domaine Charles Joguet 1989 – Château Carbonnieux rouge 1961* – Château Fougueyrat Saint Emilion 1961 – Château Fougueyrat Saint Emilion 1947 – Château Ausone 1953* – Magnum Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion 1955* – Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971* – Volnay Ph. Meunier Négociant 1949* – Vosne-Romanée Camille Giroud 1949 – Corton Ph. Bouchard 1937 – Moulin à Vent Château du Moulin-à-Vent 1967 – Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959 – Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier 1955 – Rioja Viña Real – Bodegas CVNE Haro 1964 – Royal Kébir Frédéric Lung années 40 – Château Closiot Sauternes 1929 – Fine Champagne Château de Flaville # 1920.

Les vins du groupe 2 : Champagne le Brun de Neuville Brut – Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943* – Château Carbonnieux blanc 1996 – Meursault Patriarche 1942* – Château La Mission Haut-Brion 1943* – Château Talbot 1975 – Château Phélan-Ségur 1975 – Château Nénin 1975 – Cos d’Estournel 1970 – Château Ausone 1953* – Magnum Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion 1955* – Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971* – Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971* – Bourgogne Beaunes Grèves Chanson 1964 – Pommard Ph. Bouchard 1937 – Pommard Epenots Moingeon-Ropiteaux Négociant 1938* – Vosne Romanée Le Roy Négociant 1949* – Corton Clos du Roi Emile Chandessais 1957 – Varennes Franc de Pied Chinon Domaine Charles Joguet 1996 – Rioja Viña Tondonia – Bodegas Lopez de Heredia Haro 1954 – Château de Malle Sauternes 1979 – Fine Champagne Château de Flaville # 1920.

Par un hasard récurrent que j’ai du mal à expliquer, la table où je suis, la numéro 1, compte un nombre beaucoup plus important de femmes. C’est sans doute un genre dont il faudra que j’étudie la théorie. Je n’ai pas pris de notes pendant ce dîner ce qui veut dire que ma mémoire n’a retenu que des esquisses et des émotions.

L’apéritif débute par le Champagne le Brun de Neuville Brut sans année dont l’un des membres fidèles est propriétaire. Il est simple, facile et sans histoire et permet de croquer des gougères tout en bavardant avec les académiciens.

Chacun ayant repéré sur les listes que j’avais apporté un Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943* on me presse de le faire servir à l’apéritif. Le bouchon ne donne aucun pschitt, la couleur est d’un ambre discret. Les premières gorgées qui me sont servies sont marquées par une amertume qui n’empêche pas de percevoir que le vin est grand. L’amertume se dissipe et l’on prend conscience que la matière vineuse de ce champagne est superbe. Il est élégant et je suis heureux car tout le monde l’apprécie, alors que le monde des champagnes anciens est un monde particulier qu’il n’est pas facile d’apréhender.

Le menu préparé par le restaurant est : carpaccio de lotte fumée / gaspacho de concombre au lait de coco / la gambas craquante, grattée de condiment exotique / romsteak de Salers façon tournedos, galette de pommes de terre et fèves / fromages (apportés par des académiciens généreux) / panna cotta de fruits rouges et fleur d’hibiscus.

Nous passons à table. Je suis persuadé que le Meursault Patriarche 1942* sera mort. A ma grande surprise, non seulement son nez est engageant, riche de beaux fruits, mais le goût est aussi très précis. Ce n’est pas un vin éblouissant mais il est agréable à boire et tient bien la route.

Pour le Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980* je n’ai absolument aucun repère. Ce vin est énigmatique mais délicieux. Je ne vois aucun vin qui pourrait lui ressembler. Il y a un peu de barbe d’artichaut, de foin, et le charme agit. J’adore des vins inclassables qui offrent de si belles surprises. Il y a de beaux fruits jaunes dans ce vin.

En matière de surprises, nous sommes servis, car une amie journaliste japonaise avait reçu d’un vigneron japonais une bouteille de deux litres de l’année de naissance du vigneron. Celui-ci a reconditionné le vin dans des bouteilles de 75cl récentes, appliquant juste une étiquette sur la bouteille fermée d’un bouchon neutre. Le Vin du Château Katsunuma Japon 1938 est une énigme totale. Pendant de longues minutes, je ne peux pas croire que ce vin aurait plus de 75 ans. Il est d’un rouge d’une jeunesse extrême fruité comme un gamin. Là aussi la palette de saveurs étranges et indescriptibles est très fournie et sans fin. Ce vin me plait énormément car il amène dans l’inconnu. L’amie ne croyait pas que le vin serait bon. Elle est toute émue de voir que ce vin, fort symbole pour elle, est au rendez-vous. Nous avons eu coup sur coup deux surprises extrêmes, diablement excitantes.

Le Varennes Franc de Pied Chinon Domaine Charles Joguet 1989 est un vin de la propriété de ma voisine de table. L’attaque est de pur charme. Le vin a une belle charpente et une complexité remarquable. C’est un vin qui fait plaisir à boire, rassurant par sa solide structure. La vigneronne a aussi apporté un 1996 affecté au deuxième groupe. J’ai pu le goûter et c’est un vin très canvaincant et -forcément – rabelaisien.

On me fait goûter le Château La Mission Haut-Brion 1943* de l’autre table que j’avais annoncé probablement mort et à ma grande surprise, il est comme monsieur de la Palice, encore bien vivant.

Le Château Carbonnieux rouge 1961* est un vin encourageant, car il a une matière très riche et très dense, à la limite de la torréfaction mais le charme prime. Cette bouteille avait un niveau très bas mais ne souffre pas de ce défaut, tant le vin est solide.

Le Château Fougueyrat Saint Emilion 1961 est de la même année que le Graves. Il a plus de grâce et de subtilité que le Carbonnieux.

Nous allons diverger autour de la table pour dire si nous préférons le Château Fougueyrat Saint Emilion 1947 ou bien le 1961 qui le précédait. Beaucoup vont aimer le 1947. Je diffère, car le 1947 est exactement ce qu’on attendrait d’un 1947 mais il est trop dans la ligne du parti, alors que le 1961 est un peu plus canaille pour mon palais.

L’aventure du Château Ausone 1953* se termine avant de commencer car le vin est bouchonné. Je n’ai pas eu d’information sur l’autre bouteille de ce vin que j’avais apportée pour le groupe 2.

Le Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion magnum 1955* est d’une année que j’adore. Le vin sent assez bon, il est assez agréable à boire mais je ne retrouve pas le charme enthousiasmant d’un Canon d’une grande année. C’est dommage et je n’ai pas su ce qu’a donné l’autre magnum que j’avais apporté.

J’avais fourni trois bouteilles du Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971* dont deux pour le groupe 2. J’avais été agréablement surpris des parfums des trois bouteilles. La notre est profondément bourguignonne, avec des accents que l’on trouve dans les vins du domaine de la Romanée Conti : la rose et les sel. J’adore ces vins bourguignons simples et authentiques.

Le Volnay Ph. Meunier Négociant 1949* ne m’a pas laissé un réel souvenir, alors que le Vosne-Romanée Camille Giroud 1949 est généreux, joyeux, très bourguignon encore une fois. Il est dans une plénitude agréable.

Le Corton Ph. Bouchard 1937 est désespérément mort, mais son apporteur, et c’est sympathique, le trouvera délicieux. Comme quoi tous les goûts sont dans la nature. J’aime ces optimismes.

Le Moulin à Vent Château du Moulin-à-Vent 1967 est de la propriété du jeune vigneron qui me fait face à table, vin fait par sa famille. C’est un beau Moulin à Vent, encore très jeune et de belle personnalité mais je le trouve un peu perlant, ce que ne perçoivent pas les deux vignerons de la table.

Le Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959 est une merveille. C’est l’archétype de ce que l’on vise à l’académie des vins anciens. Quelle richesse, quelle ampleur de goûts. C’est le Beaucastel idéal, celui que l’on rêve de boire. Ce vin est authentiquement rhodanien mais a aussi des accents bourguignons de bon aloi.

Le match va être dur avec la Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier 1955, vin lui aussi merveilleux. Selon les gorgées, lorsque l’on passe de l’un à l’autre, on va préférer tantôt l’un, tantôt l’autre. Ma préférence changera et se fixera sur la Côte Rôtie, mais la différence avec le Châteauneuf est d’un cheveu.

Tout se complique lorsqu’entre en scène le Rioja Viña Real – Bodegas CVNE Haro 1964 qui a une aisance et une facilité où se mêle la complexité d’un vin de soleil. Il est peut-être un peu moins subtil que les vins du Rhône, mais ça se joue à la nième décimale !

Celui qui va régler tous les problèmes de classement, c’est le Royal Kébir Frédéric Lung années 40. L’ami qui a apporté ce vin sait que je suis un inconditionnel des vins algériens de Lung. Pour mon goût, il coiffe au poteau ses trois prédécesseurs. Tout le monde dans notre groupe applaudit au tir groupé de ces quatre vins exceptionnels. Le Royal Kébir a une aura extrême, une majesté démocratique et se boit comme un vin de pur plaisir. Je l’ai encore en bouche en écrivant.

Le Château Closiot Haut-Barsac 1929 est incroyablement foncé, plus qu’un caramel foncé. Le nez évoque les pomelos. Mais fort curieusement, ce nez ne me donne pas envie de le goûter, sans doute parce que je voudrais continuer à passer d’un verre à l’autre pour me repaître des quatre vins rouges sublimes. C’est donc plus tard que j’ai goûté ce sauternes agréable et sans grande complexité.

La Fine Champagne Château de Flaville # 1920 a un nez fort agréable. Le goût est un peu éventé mais l’alcool se goûte avec plaisir.

La cuisine a été de bonne qualité mais a péché sur la viande de Salers trop ferme. Le service est toujours aussi motivé et efficace.

Si je dois classer les vins, je ferai une mention spéciale aux deux vins les plus originaux : 1 – Vin du Château Katsunuma Japon 1938, 2 – Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980*.

Sur le plan du plaisir pur, ce sera : 1 – Royal Kébir Frédéric Lung années 40, 2 – Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier 1955, 3 – Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959, 4 – Rioja Viña Real – Bodegas CVNE Haro 1964, 5 – Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943*.

L’académie des vins anciens a tenu une fois de plus une réunion passionnante avec des vins de grande qualité. Les quelques vins défaillants font partie de la démarche et nous devons viser d’aller toujours plus haut dans la recherche de vins de légende à partager, puisque c’est l’esprit de l’académie.

Vins du Groupe 1 :

Champagne le Brun de Neuville  Brut

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Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943*

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Meursault Patriarche 1942*

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Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980*

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Vin du Château Katsunuma Japon 1938

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Varennes Franc de Pied  Chinon Domaine Charles Joguet 1989

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Château Carbonnieux rouge 1961*

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Château Fougueyrat Saint Emilion 1961

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Château Fougueyrat Saint Emilion 1947

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Château Ausone 1953*

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Magnum Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion 1955*

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Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971*

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Volnay Ph. Meunier Négociant 1949*

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Vosne-Romanée Camille Giroud 1949

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Corton Ph. Bouchard 1937

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Moulin à Vent Château du Moulin-à-Vent 1967 (venant du domaine, sans étiquette)

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Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959

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Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier  1955

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Rioja Viña Real – Bodegas CVNE Haro  1964

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Royal Kébir Frédéric Lung années 40

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Château Closiot Sauternes 1929

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Fine Champagne Château de Flaville # 1920

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Vins du grouper 2 :

Champagne le Brun de Neuville  Brut

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Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943*

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Château Carbonnieux blanc 1996

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Meursault Patriarche 1942*

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Château La Mission Haut-Brion 1943*

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Château Talbot 1975

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Château Phélan-Ségur 1975 (réel 1974)

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Château Nénin 1975

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Cos d’Estournel 1970

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Château Ausone 1953*

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Magnum Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion 1955*

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Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971*

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Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971*

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Bourgogne Beaunes Grèves Chanson 1964 (appellation illisible)

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Pommard Ph. Bouchard 1937

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Pommard Epenots Moingeon-Ropiteaux Négociant 1938*

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Vosne Romanée Le Roy Négociant 1949*

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Corton Clos du Roi Emile Chandessais 1957

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Varennes Franc de Pied  Chinon Domaine Charles Joguet 1996

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Rioja Viña Tondonia – Bodegas Lopez de Heredia Haro 1954

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Château de Malle Sauternes 1979

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Fine Champagne Château de Flaville # 1920

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les bouchons

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les plats (dessert sans photo)

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Académie des Vins Anciens (AVA) – 22ème séance du 22 mai 2014 jeudi, 22 mai 2014

Académie des Vins Anciens (AVA) –  22ème séance du 22 mai 2014

Règles et informations  (à lire avec attention)

Date et heure : 22 mai 2014 à 19h00

Lieu : Restaurant Macéo 15 r Petits Champs 75001 PARIS – 01 42 97 53 85

Participation financière :

120 € par personne si l’inscrit apporte une bouteille de vin ancien (1) agréé par François Audouze

240 € par personne si l’inscrit vient sans bouteille

(1) si l’inscrit n’a pas de vin assez ancien, un « troc » est possible avec François Audouze, qui mettra au programme un vin ancien, contre une (ou plusieurs) bouteille de vin jeune qui présente un intérêt pour lui.

Paiement :

Aucun chèque ne sera remis en banque avant le 19 mai 2014. Il n’y a donc aucune raison de retarder l’envoi du chèque de paiement. On peut l’envoyer des maintenant.

Le chèque doit être remis avant le 1er mai à François Audouze. L’ordre du chèque est : « François Audouze AVA »

Chèque à envoyer à François Audouze 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Livraison des vins :

Les vins doivent être proposés et agréés par François Audouze. Les bouteilles sont à déposer chez Henriot 5 rue la Boétie 75008 Paris – 2ème étage – 01.47.42.18.06. Notre contact sur place est Martine Finat : mfinat@champagne-henriot.com . Aucune bouteille ne devrait être livrée après le 8 mai. Merci d’attendre le 1er avril pour commencer à remettre votre bouteille chez Henriot.

Une variante est de m’envoyer par la poste la bouteille à l’adresse : François Audouze société ACIPAR 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Pour que l’organisation de cet événement soit fluide, il est recommandé de ne pas attendre avant de proposer les vins, les livrer et payer.

Remarque sur les niveaux des vins :

On peut envisager qu’un académicien propose une bouteille de bas niveau, à la condition que cette bouteille soit une bouteille supplémentaire et pas la bouteille principale.

Veillez à la qualité de vos apports. Les groupes de dégustation seront créés en fonction de la qualité des apports.

Au plaisir de vous accueillir pour une réunion aussi brillante que les précédentes.

Dîner de vins jeunes et vieux au restaurant Laurent dimanche, 18 mai 2014

Il y a trois ans j’avais partagé un déjeuner avec un musicien canadien et son père, grands amateurs de vins. Nous nous retrouvons à dîner au restaurant Laurent avec eux et un couple de canadiens que je ne connais pas. Après quinze jours du mois de mai qui ont fait mentir le proverbe : « en avril ne te découvre pas d’un fil et en mai fais ce qu’il te plait », dîner dans le magnifique jardin du restaurant, c’est un privilège dont on jouit avec empressement.

Mike apporte des vins récents. Je pourrais limiter mon apport à une bouteille, mais j’ai envie de puiser dans les bas niveaux de ma cave. Avec trois bouteilles, j’espère qu’il y en aura une bonne et si ce n’est pas le cas, je compléterai avec un vin de la carte du restaurant. Mes vins ont été livrés il y a trois jours et à 17h30, je les ouvre. L’Evangile 1955 a un bouchon qui vient en pièces détachées mais heureusement offre un très joli parfum prometteur. Ça démarre bien. Je saisis le Vosne Romanée 1949 et je vois que le bouchon flotte dans le liquide. C’est certainement le transport de ma cave au restaurant qui a fait chuter le bouchon car j’avais inspecté les bouteilles en prenant les photos en cave et le bouchon tenait encore. Je carafe le vin et la couleur est rebutante. Le vin a toutes les chances d’être mort. Le Corton Clos du Roy 1929 a, lui aussi, un bouchon qui sort en charpie. Le bouchon est imbibé et de vilaine odeur. Le vin a une odeur peu aimable. Ce résultat me conduira à offrir à mes amis un vin de la carte.

Nous choisissons le menu de saison : salade de coques et petits pois, velouté glacé / homard rissolé dans ses sucs, jus coraillé, gnocchis et mousserons / morilles farcies, écume d’une sauce poulette au savagnin / pigeon à peine fumé et rôti, pissaladière de jeunes primeurs, sauce piquante / fromages / soufflé chaud au citron-basilic.

Le Champagne Pol Roger 2002 que j’ai commandé de la cave du restaurant est un champagne d’un confort extrême. Il est bien charpenté, équilibré, et n’offre que du bonheur. On se sent bien avec lui, de belle longueur, d’acidité maîtrisée, et de beaux fruits jaunes.

Le Criots-Bâtard-Montrachet domaine Blain-Gagnard 2008 est une magnifique surprise. Il sent la noisette, évoque des odeurs lactées, et envahit la bouche avec une générosité rare, associée à une grande finesse. C’est un vin très élégant et très abouti. On le mangerait presque, tant il est riche.

Lorsqu’on me sert les premières gouttes du Château L’Evangile Pomerol Hannapier & Peyrelongue 1955, je ressens une torréfaction qui pourrait gêner la dégustation. Mais en fait il s’agissait des premières gouttes et le vin s’est montré sous son meilleur jour. La couleur est d’un rouge foncé intense, le nez est profond et la bouche évoque la truffe, les fruits secs noirs. Sa longueur est belle. C’est un très beau vin.

A côté de lui le Clos de Vougeot Pierre Bourée Fils 1988 joue en dedans. Il est bien fait et j’aime beaucoup ce domaine, mais il ne s’exprime pas. Comme s’il était timide. Alors, il laisse la vedette au Bordeaux, à la fois sur le homard et sur les délicieuses morilles.

Nous devrions avoir maintenant trois vins rouges, mais j’annonce que le Vosne Romanée Clos du Roy, Leroy & Cie 1949 est désespérément mort. Evidemment, tout le monde veut vérifier. Deux seulement goûteront ce vin et confirmeront le diagnostic de mort. Une demi-heure plus tard, ce vin que je n’ai pas bu sentira le bouchon.

Sur le pigeon, nous allons goûter deux mêmes vins. Le Corton Clos du Roy, L.A. Montoy 1929 me fait une belle surprise, car il a complètement effacé les odeurs qui me faisaient douter. Il est magnifique et Lynn se découvre un amour pour les vins anciens car elle avait adoré l’Evangile et se régale de ce 1929. Il est riche, opulent et sa couleur est d’un noir profond bordé d’un cercle rouge au contact du verre. A côté de lui, le Corton Clos du Roy domaine Antonin Guyon 2010 a une couleur beaucoup plus claire. Le vin est joyeux dans sa jeunesse fruitée mais il semble souffrir du même mal que le Vosne Romanée, car il paraît simplet à côté de son aîné. Le 1929 est enthousiasmant, complexe, distribuant les saveurs et arômes avec générosité. Vin charnu d’une jeunesse rare.

Mike s’aperçoit que le liquoreux que nous allons boire est le même que celui qu’il avait apporté il y a trois ans. Le Kracher Welschriesling Nummer 11 Trockenbeeren Auslese 1998 n’a pas changé. Il a une robe dorée et attaque le palais par un sucre épais. Il est doucereux, assez monolithique même s’il est agréable. C’est le sucre qui tapisse le palais, et malgré ses 7,5° il en impose. Les évocations sont celles de thé.

A côté de lui c’est un Château Climens en 1/2 bt 2001. Le vin est encore étonnamment jeune mais lorsque l’on s’habitue à ce côté un peu brut de forge, il expose des subtilités et des complexités de fort bon aloi. Il montre à quel point l’année 2001 est une année propice aux liquoreux bordelais.

Comme la dernière fois, Mike sort une fillette déjà entamée d’un Whisky Duncan Taylor single malt 1968 mis en bouteille en 2004. Il est absolument délicieux, doucereux et légèrement sucré comme un Bourbon. Un grand plaisir.

Mon classement serait : 1 – Corton Clos du Roy Montoy 1929, 2 – Criots-Bâtard-Montrachet Blain-Gagnard 2008, 3 ex aequo : Champagne Pol Roger 2002, Château L’Evangile 1955 et Climens 2001.

Le menu du restaurant Laurent est remarquable. Ce fut un bien beau dîner.

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une deuxième étiquette est mise pour rendre plus lisible le nom du vin

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bouchon de l’Evangile 1955 et du Clos du Roy 1929

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