dîner au restaurant Noma à Copenhague samedi, 16 juin 2012

C’est par Kristoffer que nous avions pu l’an dernier disposer de la magnifique table du premier étage du restaurant Noma. A cet étage, il n’y a qu’une vaste cuisine et une pièce donnant sur l’eau avec une seule table. Nous aurons cette même table privilégiée. Il était donc légitime de demander à Kristoffer de se joindre à notre groupe de sept. Alors que je suis en pleine sieste Kristoffer m’appelle et me demande si nous sommes prêts pour demain. Je lui réponds :  » ce n’est pas demain mais ce soir ». Kristoffer a fait une fâcheuse méprise. Nous serons sept seulement.

Le taxi nous dépose sur le quai devant un immense entrepôt qui a stocké jadis de la graisse de baleine. Mats nous attend sur le seuil et, selon le rite, nous conduit à travers les cuisines du rez-de-chaussée puis au dehors pour rejoindre l’escalier qui monte au premier. Toute l’équipe nous salue et je suis une fois de plus impressionné par les larges sourires de toute l’équipe. René Redzepi est lui aussi tout sourire et nous salue chaleureusement. Il n’a pas 35 ans et a constitué une équipe qui compte 26 cuisiniers et 37 stagiaires d’une vingtaine de nationalités. L’un des chefs, irlandais, nous dira plusieurs fois avec insistance qu’il regrette qu’aucun stagiaire français n’ait envoyé de lettre de candidature. Notre pays n’a jamais été représenté dans la plus ingénieuse cuisine du monde.

Au premier étage, le service sera assuré par Mats, dont la connaissance des vins est impressionnante, et par Kro, une jeune danoise rousse souriante et très concernée . Dans les conditions d’inscription à cette fameuse table, il est dit qu’il faut assurer un minimum de recette au restaurant, et l’absence de Kristoffer pourrait poser problème. Pour atteindre ce quota, on demande une pré-réservation des vins. C’est assez surprenant. Nous avions soumis notre copie il y a quelques jours. On aimerait un peu plus de décontraction dans l’approche financière des inscriptions.

Le menu est toujours d’une folle imagination et d’une exécution remarquable. Les cuissons sont divines, comme celle de la langoustine, et les goûts sont forts comme celui des délicieux petits pois. J’ai été fortement décontenancé, troublé, voire agacé parce que les treize amuse-bouche se sont succédé en un rythme effréné : tous servis en vingt minutes. Alors, on ne sait jamais où l’on en est d’autant que les explications en anglais ne sont pas toujours faciles à comprendre. Ce n’est qu’après la pause qui suit ces treize services que le repas – à notre demande – a repris un rythme acceptable.

Il y a dans cette cuisine un souci louable de perfection. Les horaires de cueillette des plantes locales ou des herbes de plage sont choisis : certains stagiaires se lèvent à trois heures du matin pour cueillir des plantes au réveil, d’autres sont cueillies quelques minutes avant le service. Le crabe est cuit juste en début de repas. Le pain fume encore quand on s’en saisit, car il est fait à la dernière seconde. La recherche de la perfection est permanente. Des plats sont les mêmes que l’an dernier et d’autres sont des nouveautés. Mais à la fin, je ressens comme un manque. La gamme de goûts explorés est quasiment toujours la même : on veut du naturel, de l’authentique, du local, et la pureté prime sur le goût. De temps à autre, on aimerait du gourmand, du charnu, et sortir d’une palette aromatique somme toute assez limitée. Alors, l’impression d’avoir fait le tour du monde de René Redzepi apparaît, et c’est un peu dommage. Car ce chef a un tel talent qu’on aimerait le voir explorer des voies complémentaires où le plaisir compte autant que l’authenticité. Pour l’instant l’envie de revenir une troisième fois ne s’impose pas. Mais René est si jeune et si inventif que l’envie nous reprendra un jour, si l’on apprend qu’il explore d’autres pistes. C’est mon souhait le plus cher.

C’est un ami qui a consciencieusement noté le menu, mêlant le français et l’anglais au fil des explications. J’ai laissé son texte « dans son jus » spontané. La succession des plats est impressionnante : Croustillant Malt flower and Mousse / Mushroom reinder dusted with cepes / fresh pork skin and a thin slice of black current / Cookie fromages suedois herbes ciselees coriander / Sandwich crispy potatoes black trumpet roasted chicken liver mushroom on top / Blue muscle top shell remoulade danish pickle celery / Foie de morue caramelised milk chips / Sandwich crispy rye bread lump fish peau poulet grille fromage danois / Oeuf de caille pickled and fumé / Radis et jeunes carottes terre chicorée mangeable goat milk yogurt and grass / Beignet pickled cucumber poisson finlandais / Fibres de veau crème fraiche sea weed powder /Peau de morue vinegar powder surnageant de gras de canard / Butter de Suède arrêté avant totale séparation petit lait /Saindoux oignons, pain maison /Petits pois purée épinard thé camomille miso a partir de pois jaune fermentés et herbes de la plage (coriandre) verveine citronnée / Crabe de Norvège gelée de raifort feuille capucine jaune œuf 68 degrés thé verveine purée persil / Tartare organic Danish tenderloin horseradish graine de moutarde genièvre oignons tarragone oxalis / Langoustine Norvège émulsion huitre persil /Poudre d’algue séchée un an / Pétales d’oignons rôtis et cuits sous vide avec beurre green strawberries et pur jus huile de thym / Pike perch sandre verveine and spinach sauce cooked in cabbage leaf au barbecue herbes de la plage nappage sauce aux arêtes / Sélection de légumes au vinaigre carotte miel betterave rose choux rave sauce moelle estragon beurre noisette oxalis /ris de veau sauce cèpes danois groundelder fleur sureau oseille branche turnip / Rhubarbe lait huile de genièvre vert fromage caramélisé de Norvège oxalis / Poire grillée au barbecue herbes et fleurs poire fraiche parfait épines avec genièvre réduction poire thym beurre salé verveine citronnée. Quel voyage au pays des saveurs !

Le Champagne la Colline inspirée extra brut blanc de blancs magnum Jacques Lassaigne sans année est un très grand champagne, profond, pur, de très grande longueur. De plus, il est adaptatif, prenant de la vigueur sur beaucoup d’amuse-bouche.

Le Champagne Les Beaux Regards chardonnay Béréche et Fils brut nature blanc de blancs dégorgé en octobre 2010 sur une base de 2007 est très dur, rêche, mais de grande personnalité. Il se réveille fort à propos sur le délicieux plat de petits pois, un des meilleurs du repas. Il est un peu acide mais il crée un accord splendide sur le crabe.

Le Champagne Les Papilles Insolites Blanc de noirs Jacques Lassaigne sans année est d’une approche très originale. Il est splendide avec le tartare goûteux à souhait formant un accord mémorable. Il est très sec, original et de belle personnalité.

Le Muster Erde vin d’Autriche 2007 servi en bouteille de terre cuite est très troublant. Il est moins brillant que le même bu à la propriété il y a une semaine. Sa couleur est presque orange, son nez est superbe. En bouche on sent de fortes épices, de la pêche, du laurier fumé, créant un bel accord sur le thym et l’oignon. Il est très sec, oxydatif, un peu rêche. Il revit avec le sandre, devenant profond avec la chair de poisson. Il est assez troublant tant il est inhabituel.

Il sert de faire valoir à l’Arbois Pupillin Maison Overnoy Chardonnay 2007 lui aussi très oxydatif mais beaucoup plus charmant, qu’on ne situerait jamais dans le Jura. Il se boit bien, avec gourmandise. C’est un vin de grande profondeur.

Le Chateauneuf-du-Pape Réserve des Célestins Henri Bonneau 2001 est un vin que j’adore, droit, puissant, gouleyant, à la belle fraîcheur mentholée. Il capte le fumé du ris de veau, pour se l’approprier. Ce sera mon vin préféré de la soirée.

La Bulle Gamay, vin mousseux aromatique de qualité maison P.U.R est intitulé « mon produit de beauté » sur l’étiquette où l’on voit une belle qui s’ébat dans une baignoire de ce breuvage anecdotique, que j’aurais du mal à considérer comme du vin, cadeau d’essai de Mats, essai non transformé pour moi.

Le Riesling Vom Horn Mosel Prädikatswein 2009 malgré sa jeunesse est pertinent. C’est le type même du vin allemand de plaisir, bien adapté à la poire et au genièvre.

Avant le dessert, nous sommes allés dans la cuisine du premier étage où une quinzaine de stagiaires épluchent, classent et préparent des composantes de plats. On me montre un cageot où glissent une myriade d’escargots. Nous nous rendons dans une pièce que je ne connaissais pas, qui est à la fois réfectoire des stagiaires, bureau des chefs, laboratoire et lieu de maturation de certaines plantes ou épices. L’un des chefs montre une assiette sur laquelle se promènent lentement, comme anesthésiées, des fourmis vivantes. Il en prend avec une pince à épiler et nous les tend. Qui eût dit qu’un jour je croquerais une fourmi vivante ?

Noma ne peut pas laisser indifférent car il y règne une créativité impressionnante. Des plats font déjà partie de l’histoire de la cuisine. Nous attendrons quelques années avant de revenir dans ce temple de la cuisine créative. Longue vie au talent de René Redzepi.

le cadre

notre table

un tableau posé au sol représente l’atmosphère de la cuisine

Champagne la Colline inspirée extra brut blanc de blancs magnum Jacques Lassaigne ss A

Champagne Les Beaux Regards chardonnay Béréche et Fils brut nature blanc de blancs ss A

Champagne Les Papilles Insolites Blanc de noirs Jacques Lassaigne ss A

Muster Erde vin d’Autriche 2007, en bouteille de terre, bue aussi il y a une semaine lors de ma visite au domaine en Autriche

Arbois Pupillin Maison Overnoy Chardonnay 2007

Chateauneuf-du-Pape Réserve des Célestins Henri Bonneau 2001

La Bulle Gamay, vin mousseux aromatique de qualité maison P.U.R ss A « mon produit de beauté » !!!

Riesling Vom Horn Mosel Prädikatswein 2009

les plats

à ce stade du repas, nous faisons une pause à notre étage, pour rencontrer les stagiaires et cuisiniers, et voir la grande salle qui fait réfectoire, mais aussi lieu de recherche. Ici des stagiaires et le chef qui a accompagné notre repas

Mats, le sommelier et serveur qui a accompagné notre voyage. Le chef explique des recettes à notre groupe

la salle du personnel, multi-usages

et dire que j’ai mangé une fourmi !!!!

le repas reprend

toutes ces photos montrent bien l’esprit Noma, d’exploration de goûts. Avec cette succession de plats, on est attentif à des saveurs. Mais on n’est jamais dans une mouvance gourmande. Une cuisine intellectualisée, aux cuissons parfaites, aux goûts purs, sans la sensualité du bon vivant.

Restaurant Kiin-Kiin et restaurant Radio à Copenhague samedi, 16 juin 2012

Nous avions tellement été enthousiasmés il y a un an par le voyage à Copenhague couronné par le dîner à Noma que nous y retournons. Ma femme et moi arrivons un jour avant les autres par un froid très inhabituel pour un mois de juin. L’hôtel Admiral est un ancien entrepôt du port de Copenhague, étroit et de grande hauteur, dont la charpente est faite de lourdes poutres consolidées d’armatures métalliques. Le confort est spartiate, ce qui est étonnant dans ce pays. Nous grignotons un agréable déjeuner sur une terrasse au bord de l’eau et des radiateurs infrarouges aériens réchauffent notre zone. Les harengs sont délicieux et les fromages danois fort affinés.

C’est Jean-Philippe qui s’est occupé de nous retenir pour le dîner une table au Kiin- Kiin restaurant thaï doté d’une étoile au guide Michelin. Je ne sais pas ce que Jean-Philippe a pu dire à Henrik, le sympathique propriétaire du lieu qui nous accueille, mais c’est comme si nous étions des réincarnations de Bouddha. Une déférence comme la sienne pourrait faire sourire. En fait c’est Laurent, un belge vivant à Copenhague que je connais et que nous avions rencontré l’an dernier qui a permis de réserver une place en cet endroit. La décoration est superbe, raffinée, ce qui est rare, car les restaurants thaïs partagent avec les restaurants de poisson une fâcheuse tendance à avoir des idées très personnelles du bon goût.

Comme c’est la tendance maintenant, nous sommes embarqués dans un menu unique, avec une multitude de plats : lobster-based Tom Yum Limfjord oysters / Spicy squid salad with glass noodle / Frozen Tom Kha with pickled mushrooms / poached eggs with green beans and holy basil / snails intermezzo /confit of chicken with green curry and summer peas / Star anise and poppy seeds Pandan leaves pistachio and tapioca / petits fours. C’est un repas de grande cuisine, subtil, délicat, avec un service extrêmement attentionné et une grande élégance. A la fin, nous nous disions que l’on aurait pu faire l’économie de quelques plats, car c’est un voyage long dans lequel nous sommes emmenés.

Le Champagne Fleur de Passion Diebolt Vallois 2002, d’une maison que j’aime beaucoup, ayant eu la chance de boire un 1953 exceptionnel, se présente très vert ce qui est étonnant car il a dix ans. Il est bien fait et devient plaisant au cours du repas quand il s’étoffe. Il redevient vert à la fin du repas, quand aucune nourriture ne lui permet de s’arrondir.

Alors que nous attendions le reste de la troupe pour le déjeuner, Jean-Philippe nous surprend au petit-déjeuner. Nous décidons d’aller à pied au lieu du rendez-vous, mais les routes sont barrées car le premier ministre chinois rend visite au Danemark. Nous trouvons des chemins de traverse et parcourons cette ville agréable, aux voies larges, aux nombreux parcs où le moindre rayon de soleil fait éclore sur la pelouse de jolies jeunes filles comme autant de pâquerettes.

Le restaurant Radio est décoré de façon simple mais de très bon goût. Là aussi, nous allons profiter d’un menu unique composé par le chef, avec une multitude de plats, comme si le standard danois était la double douzaine de bouchées diverses.

Le Champagne Brut Tradition Grand Cru Egly-Ouriet sans année a été dégorgé en janvier 2009 après 42 mois de maturation. Il est plus accueillant que le Diebolt d’hier, fort plaisant sur une cuisine simple, danoise, authentique. On sent que Noma a influencé les restaurants de la ville, car les herbes et salades diverses abondent.

Le Champagne Francis Boulard blanc de blancs vieilles vignes est un pur chardonnay dégorgé en août 2010 et fait de vins de 2006 et 2007. Il est beau comme un blanc de blancs, très pur, de grande personnalité. Il est à noter que les champagnes de ces maisons familiales de champagne se trouvent plus facilement sur les cartes danoises que sur les cartes françaises.

L’accueil de « Radio » est sympathique, la cuisine est authentique er légère. Ce restaurant est agréable, simple et sans recherche particulière. C’est une halte sans souci.

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La chambre de l’hôtel Admiral donne sur un bateau antique et l’Opéra de Copenhague. Quoi de plus calme !

mais si on regarde de plus près, qu’y a-t-il ? L’Euro de football en plein air !!!

la profusion de petits plats est plus de l’école danoise que de l’école thaï

l’Opéra illuminé à notre retour de Kiin Kiin

quelques vues de Copenhague – une exposition de chateaux de sable

tasting of 41 vintages of the Romanée Liger-Belair dimanche, 10 juin 2012

The tasting of 41 vintages of the Romanée Liger-Belair is held at the restaurant « Im Fünften » which as the name suggests is on the fifth floor of a shopping center, overlooking the Jakominiplatz in Graz. We are about 24, but each bottle will be divided into sixteen glasses, since several people will share a glass for two. The service of the wines is done according to a rather clever process. Gerhard, the organizer of the tasting, brought small schnapps glasses, and each participant receiving the carafe of a new wine uses a small glass to dose the amount, having a mark on the glass. It is very hot and during the first part of the tasting, before the night falls, the wines show a little too much alcohol first.

We taste « blind » almost total since, if we know the wine we drink, we do not know his year. The series are of five wines, whose order was established by Gerhard, and we do not know anything about it. The notes I have taken are more to differentiate the wines in each series, since we vote, than to describe them intrinsically. In addition, as there are many series, for prudence I do not come back many times on each wine. The desire to differentiate means that I put forward such or such defect, even if the wine is overall pleasant. Note that I do not know what the wine is when I wrote these notes where, for questions of readability, I indicate the year after the year instead of the order number of the wine. I kept my notes as they were, with their mistakes, their repetitions, and their imperfections. It should be noted that most often, my vote for the first three wines is very close to the vote of the group.

Series No. 1. The 1988 has the most tired color, its deep nose shows signs of age. The 1995 is much younger in color, cooler, and a bit strict. It has a nice pleasant structure. The 2004 has a powerful nose, a blackcurrant nose and a generous attack. This is the favorite of Louis-Michel Liger-Belair, because he is in the style he wants to give to his wine. He is opulent. The 1993 is more watery, a little less structured. But he improves in the glass. The 2006 is elegant, measured, and very pretty.

Wines, in the service order, series 1: 1988 – 1995 – 2004 – 1993 – 2006.

The vote of the group is: 1: 2006, 2: 2004, 3: 1993, 4: 1995, 5: 1988.

My vote is: 1: 2006, 2: 2004, 3: 1993, 4: 1988, 5: 1995.

Series n ° 2. The 1979 has a warm nose, the 1970 a less precise nose, the 1982 has a rather animal nose, the 1972 has an elegant nose, the 1976 exhales a lot of alcohol, but it is related to the heat .The mouth of 1979 is elegant, refined. I like this wine. The 1970 is slightly tired, with a hint of cork that is not confirmed. It is quite mineral. He becomes warmer. The 1982 is older, a little watery, but it has a beautiful elegance. It is a little rough, rough and a little imprecise. The 1972 has freshness and elegance, in the end very fluid. I note: « that is happiness ». The 1976 is elegant but with a little less personality. He is racy too.

Wines, in Service Order Series 2: 1979 – 1970 – 1982 – 1972 – 1976

The vote of the group is: 1: 1972, 2: 1976, 3: 1970, 4: 1982, 5: 1979.

My vote is: 1: 1972, 2: 1976, 3: 1979, 4: 1970, 5: 1982.

Series No. 3. The 2000 has a very young color. He is very fluid. He is elegant and silky. The 1997 has a nice nose. It is a beautiful wine, less fine than the first. The 2007 has a less clear nose. I like his raspy side. He is more seductive, more Burgundian, but with the heat, shows too much his alcohol. The 2003 has a less pleasant nose. The taste is also less pleasant. The final is not precise enough. It is rather closed. The 2001 has a perfume of beautiful personality. It is atypical but exciting enough. It’s confusing, but I like it.

Wines, in Service Order Series 3: 2000 – 1997 – 2007 – 2003 – 2001

The vote of the group is: 1: 2003, 2: 2007, 3: 2001, 4: 2000, 5: 1997.

My vote is: 1: 2000, 2: 2007, 3: 2001, 4: 1997, 5: 2003.

Series No. 4. The 1968 has a nose of camphor, wine that has no vintage but that can be dated between 1920 and 1935 since it is a wine distributed by Marey & Comte Liger Belair has a nose of game, the 1973 has a superb nose, the 1923 has a nose of port, the 1975 has a « possible » nose. The 1968 is not so bad in the mouth, at least on the attack, but it is deviated, sick. The probable 1925 has a nice attack, but he is a little tired. The 1973 is more elegant. He still has fruit. The final is a little uncertain. But after a few minutes he shows that he is very handsome. The 1923 is pleasant. We smell his alcohol. The 1957 is the youngest of the five. As the first two were a little tired, Gerhard added a sixth wine, the 1975 that I find very pretty. Tasted then knowing the year, I find it above what it should be for 1975. And I have the same reaction knowing that the 4th wine is 1923. It is a superb 1923.

The wines, in the service order of series 4: 1968 – around 1925 – 1973 – 1923 – 1957 – 1975

The vote of the group is: 1: 1973, 2: 1957, 3: 1975, 4: 1923, 5: towards 1925, 6 – 1968.

My vote is: 1: 1973, 2: 1975, 3: 1957, 4: 1923, 5: 1968, 6: around 1925.

Series No. 5. The 1998 has a pretty fruity nose. He is pretty, rich, peppered, very powerful. The 2010 has an older nose, not easy to identify (I do not know the vintage). It is truffle, vegetal, not yet structured. The 2008 has a young nose like the 2010 (that’s what I wrote, which does not seem very coherent). He is happier, well structured. It’s a great wine in the making. The 1996 has a very pretty, rich, opulent nose. In the mouth, it is a little tight, strict, but of great potential. The 2002 has a nice and discreet nose. On the palate it is elegant and refined. This is for me the most beautiful series, very young and very well made wines.

Wines, in Service Order Series 5: 1998 – 2010 – 2008 – 1996 – 2002

The vote of the group is: 1: 2008, 2: 2002, 3: 2010, 4: 1996, 5: 1998.

My vote is: 1: 2002, 2: 2008, 3: 1998, 4: 2010, 5: 1996.

Series No. 6. The 1986 has a very pretty nose. He is pretty, charming, but is not Grand Cru. The 1983 has a seductive, winey nose. I like it. It is quite simple but very authentic. The 1985 is corked, alas. The 1992 has a very charming nose. It is very pleasant in mouth, charming, but does not have the tension that had the 5th series. The 1978 is corked, which is annoying when you learn what vintage it is. Louis-Michel votes for this wine at the first place by explaining why: he recognized the vintage and feels the immense potential of this wine. It therefore ignores the taste of cork that we suffer.

Wines, in Service Order Series 6: 1986 – 1983 – 1985 – 1992 – 1978

The vote of the group is: 1: 1992, 2: 1983, 3: 1986, 4: 1978, 5: 1985.

My vote is: 1: 1983, 2: 1992, 3: 1986, 4: 1978, 5: 1985.

Series No. 7. The 1990 has a high class nose. On the palate it is sweet, almost sweet, and not very orthodox. The 1989 has a pretty nose, but not very structured. In the mouth, it is fresher, charming, with a lot of fruit. I love him enough. The 2009 has a beautiful nose. It is a little sweet too but much more successful than the 1990. I blame myself, because I did not recognize this 2009 that I had tasted at the domaine. The 1999 has a slightly closed nose. It is a bit raspy on the palate but very interesting. The 2005 has a pretty nose, discreet. In the mouth it is not bad, but I do not find it very sexy.

Wines, in Service Order Series 7: 1990 – 1989 – 2009 – 1999 – 2005

The vote of the group is: 1: 2009, 2: 1999, 3: 2005, 4: 1989, 5: 1990.

My vote is: 1: 1989, 2: 2009, 3: 1999, 4: 1990, 5: 2005.

Series No. 8. The 1961 has a rather old nose. It’s old. In the mouth, it is sweet, and has almost no final. The 1966 has a pretty animal nose. On the palate it is sweet but bitter too. The 1964 has a tired nose, but it is pleasant on the palate. It has a pleasant end where alcohol shows itself. The 1969 has a much prettier nose. Despite bitterness in the end, I like this wine. The 1953 has an interesting nose. It is a little watery in the mouth but does not displease me. This series is perhaps the one that convinced me the least, because we are in a period where we can think that those who made the wine did not have a sufficient desire for excellence, contrary to what we see today.

Wines, in Service Order Series 8: 1961 – 1966 – 1964 – 1969 – 1953

The vote of the group is: 1: 1969, 2: 1953, 3: 1961, 4: 1964, 5: 1966.

My vote is: 1: 1969, 2: 1953, 3: 1964, 4: 1966, 5: 1961.

Gerhard now makes us taste blind a series of liquoreux.

Series n ° 9. The Bonnezeaux field of the Cross of Loges 1974 is very sweet. It looks like an English candy to which one would add cinnamon and marshmallow. It has a nice freshness, but the pineapple aspect does not do as well. The Zeltinger Schlossberg Riesling Auslese Mosel Maximilian Keilereien 1964 has a weird nose. It is fairly light, barely sweet, in the end a little imprecise.

The Château Rieussec 1985 is much more pleasant, because it is a cozy Sauternes (I have no doubt about its origin by drinking it). The next wine and last wine has a whimsical label because it cannot be marketed because it only earns 4 °. While drinking it I immediately thought of a Hungarian Essenzcia because it has the nose, the enormous sugar and the beautiful freshness. And it is an Austrian Welschriesling Essenz 2001. We are therefore in the same spirit. We drank these four liquoreux on Austrian cheeses chosen with love by the restaurant, damn fine, so that we realize that Austria also makes cheeses. They are raised by Alt Grottenhof with permanent Gregorian songs. My ranking of these four wines is Rieussec, Essenz, Bonnezeaux and Mosel Riesling.

What about this evening? First of all, Gerhard’s determination has made it possible to gather all these wines, which is not an easy task when a wine has such a small production. Then, it’s a privilege to drink as many vintages of this great wine. Gerhard is a big wine enthusiast and it takes such characters to make beautiful events. The 1923, which I put fourth in his series, when I drank it knowing what it is, enthusiasmed me. This shows me that I prefer vertical tastings when we know what we drink, because I can then take advantage of my references on these years.

But the advantage of blind tasting is that it can be shown without risk of being influenced that there are so-called « average » years among the best classified as 1992, 1973, 1972 and 1957, for example, and so-called « big » years less well ranked like 2005, 1990, 1989, 1978, 1961, 1923.

Thus the wines ranked 1 or 2 by the group are: 2009, 2008, 2007, 2006, 2004, 2003, 2002, 1999, 1992, 1983, 1976, 1973, 1972, 1969, 1957 (Leroy), 1953 (Leroy-tastevinage).

And the wines ranked beyond 2nd by the group are: 2010, 2005, 2001, 2000, 1998, 1997, 1996, 1995, 1993, 1990, 1989, 1988, 1986, 1985, 1982, 1979, 1978, 1975, 1970 (Bichot), 1968, 1966 (Bichot), 1964 (Bichon to Margaux), 1961 (Leroy), around 1925 (Marey and Liger-Belair), 1923 (Leon Rigault).

During certain periods, the wine may not have had the treatment it deserved. Is it because those who were in charge did not give all the care they should have, I do not know. But a great wine from a great terroir always takes over. And Louis-Michel is demonstrating that the Romanée Liger-Belair is one of the most beautiful wines, the most racy of the beautiful Burgundy. The fact that this wine is big in so-called small years is a sign that it is an exceptional wine.

Long life to this Romanée whose recent vintages have conquered us.

(pictures are in the articles in French)

Dégustation de 41 millésimes de La Romanée Comte Liger-Belair dimanche, 10 juin 2012

Dégustation de 41 millésimes de La Romanée Comte Liger-Belair

Nous sommes 24 personnes, mais seuls 16 verres sont servis, quelques personnes partageant le même verre. Dégustation en sachant que c’est la Romanée, mais sans aucune indication de millésime. Donc un aveugle total sur les années.

Série 1 : 1988 – 1995 – 2004 – 1993 – 2006

Série 2 : 1979 – 1970 – 1982 – 1972 – 1976

Série 3 : 2000 – 1997 – 2007 – 2003 – 2001

Série 4 : 1968 – vers 1925 – 1973 – 1923 – 1957 – 1975

Série 5 : 1998 – 2010 – 2008 – 1996 – 2002

Série 6 : 1986 – 1983 – 1985 – 1992 – 1978

Série 7 : 1990 – 1989 – 2009 – 1999 – 2005

Série 8 : 1961 – 1966 – 1964 – 1969 – 1953

Chacun vote pour son n° 1 et son n° 2 seulement. J’ai classé tous les vins de chaque série.

Voici les classements dans chaque série :

Série 1 – Le vote du groupe est : 1 : 2006, 2 : 2004, 3 : 1993, 4 : 1995, 5 : 1988.

Mon vote est : 1 : 2006, 2 : 2004, 3 : 1993, 4 : 1988, 5 : 1995.

Série 2 – Le vote du groupe est : 1 : 1972, 2 : 1976, 3 : 1970, 4 : 1982, 5 : 1979.

Mon vote est : 1 : 1972, 2 : 1976, 3 : 1979, 4 : 1970, 5 : 1982.

Série 3 – Le vote du groupe est : 1 : 2003, 2 : 2007, 3 : 2001, 4 : 2000, 5 : 1997.

Mon vote est : 1 : 2000, 2 : 2007, 3 : 2001, 4 : 1997, 5 : 2003.

Série 4 – Le vote du groupe est : 1 : 1973, 2 : 1957, 3 : 1975, 4 : 1923, 5 : vers 1925, 6 – 1968.

Mon vote est : 1 : 1973, 2 : 1975, 3 : 1957, 4 : 1923, 5 : 1968, 6 : vers 1925.

Série 5 – Le vote du groupe est : 1 : 2008, 2 : 2002, 3 : 2010, 4 : 1996, 5 : 1998.

Mon vote est : 1 : 2002, 2 : 2008, 3 : 1998, 4 : 2010, 5 : 1996.

Série 6 – Le vote du groupe est : 1 : 1992, 2 : 1983, 3 : 1986, 4 : 1978, 5 : 1985.

Mon vote est : 1 : 1983, 2 : 1992, 3 : 1986, 4 : 1978, 5 : 1985.

Série 7 – Le vote du groupe est : 1 : 2009, 2 : 1999, 3 : 2005, 4 : 1989, 5 : 1990.

Mon vote est : 1 : 1989, 2 : 2009, 3 : 1999, 4 : 1990, 5 : 2005.

Série 8 – Le vote du groupe est : 1 : 1969, 2 : 1953, 3 : 1961, 4 : 1964, 5 : 1966.

Mon vote est : 1 : 1969, 2 : 1953, 3 : 1964, 4 : 1966, 5 : 1961.

Voici les vins qui sont classés par le groupe soit n° 1 soit n° 2, classés dans l’ordre des millésimes (avec entre parenthèse le classement du groupe puis mon classement) :

2009 (1 – 2), 2008 (1 – 2), 2007 (2 – 2), 2006 (1 – 1), 2004 (2 – 2), 2003 (1 – 5), 2002 (2 – 1), 1999 (2 – 3), 1992 (1 – 2), 1983 (2 – 1), 1976 (2 – 2), 1973 (1 – 1), 1972 (1 – 1), 1969 (1 – 1), 1957 (2 – 3), 1953 (2 – 2).

Vins n°s 3, 4, 5 ou 6 pour le groupe :

2010 (3 – 4), 2005 (3 – 5), 2001 (3 – 3), 2000 (4 – 1), 1998 (5 – 3), 1997 (5 – 4), 1996 (4 – 5), 1995 (4 – 5), 1993 (3 – 3), 1990 (5 – 4), 1989 (4 – 1), 1988 (5 – 4), 1986 (3 – 3), 1985 (5 – 5), 1982 (4 – 5), 1979 (5 – 3), 1978 (4 – 4), 1975 (3 – 2), 1970 (3 – 4), 1968 (6 – 5), 1966 (5 – 4), 1964 (4 – 3), 1961 (3 – 5), vers 1925 (5 – 6), 1923 (4 – 4).

A part pour le 2003 jugé premier par le groupe et 5ème par moi et les 2000 et 1989 jugés 4ème par le groupe et premiers par moi, il y a une grande homogénéité entre les votes du groupe et les miens, ce qui semble indiquer que dans chaque groupe l’écart qualitatif était assez clair.

Pour plus de lisibilité, vins classés 1 ou 2 par le groupe :

2009, 2008, 2007, 2006, 2004, 2003, 2002, 1999, 1992, 1983, 1976, 1973, 1972, 1969, 1957, 1953.

Vins classés au-delà de 2è par le groupe :

2010, 2005, 2001, 2000, 1998, 1997, 1996, 1995, 1993, 1990, 1989, 1988, 1986, 1985, 1982, 1979, 1978, 1975, 1970, 1968, 1966, 1964, 1961, vers 1925, 1923.

On note qu’il y a des années dites « moyennes » dans les mieux classées comme 1992, 1973, 1972 et 1957, par exemple, et des années dites « grandes » moins bien classées comme 2005, 1990, 1989, 1978, 1961, 1923.

Dans le compte-rendu ci-dessous, je donne des indications succinctes sur chaque vin.

Une remarque sur l’aveugle. J’ai participé à beaucoup de verticales extensives comme celle-ci. L’intérêt de ces événements, c’est de mieux connaître l’histoire et l’âme d’un vin. Je sens que j’apprends beaucoup mieux quand je bois le vin d’une année en faisant appel à ma mémoire des vins de cette année.

Il faisait très chaud, et l’alcool revenait plus qu’il ne devrait, aussi mes appréciations de l’âge des vins était toujours plus vieille que la réalité. Et je n’étais pas dans mes repères.

Il est certain que l’avantage, c’est de ne pas être influencé par l’année, ce qui a permis à des années dites moyennes de surclasser de plus grands millésimes, mais j’ai pu vérifier par exemple sur le 1923 que j’ai bu à l’aveugle, puis en sachant que c’est 1923, que je comprenais dix fois plus de choses lorsque je savais ce que je buvais. Et le 1923 que j’ai classé 4ème de la série, comme le groupe, je l’ai retrouvé avec une richesse de message beaucoup plus grande, car j’avais le référentiel de 1923.

Avantage pour la spontanéité de l’exercice avec cet aveugle, mais moins de pertinence des jugements, qui sont moins complets et moins précis quand on ne sait pas ce qu’on boit.

La verticale de 56 milésimes de Clos de Tart convenait plus à mon approche et j’ai beaucoup plus appris sur chaque décennie que je ne l’ai fait dans celle-ci.

Mais, bien évidemment, c’est un plaisir et un honneur de participer à de telles verticales.

Gerhard, l’organisateur, et Louis-Michel Liger-Belair

dégustation de 41 millésimes de la Romanée dimanche, 10 juin 2012

La dégustation de 41 millésimes de la Romanée Liger-Belair se tient au restaurant « Im Fünften » qui comme son nom l’indique est au cinquième étage d’un centre commercial, surplombant la Jakominiplatz de Graz. Nous sommes environ 24, mais chaque bouteille sera partagée en seize verres, puisque plusieurs personnes partageront un verre à deux. Le service des vins se fait selon un processus assez astucieux. Gerhard, l’organisateur de la dégustation, a apporté des petits verres à schnaps, et chaque participant recevant la carafe d’un nouveau vin utilise un petit verre pour doser la quantité, en ayant le repère d’une marque sur le verre.

Il fait très chaud et pendant la première partie de la dégustation, avant que le soir ne tombe, les vins montrent un peu trop leur alcool en premier. Nous dégustons « à l’aveugle » presque total puisque, si nous connaissons le vin que nous buvons, nous ne connaissons pas son année.

Les séries sont de cinq vins, dont l’ordre a été établi par Gerhard, et nous n’en savons rien. Les notes que j’ai prises sont plutôt pour différencier les vins dans chaque série, puisque nous votons, que pour les décrire de façon intrinsèque. De plus, comme il y a beaucoup de séries, par prudence je ne reviens pas de nombreuses fois sur chaque vin. Le souci de différencier fait que je mets en avant tel ou tel défaut, même si le vin est globalement plaisant. A noter que je ne sais pas quel est le vin quand j’ai écrit ces notes où, pour des questions de lisibilité, j’indique après coup l’année au lieu du numéro d’ordre du vin. J’ai gardé mes notes telles quelles, avec ses erreurs, ses redites, et ses imperfections. On notera que le plus souvent, mon vote pour les trois premiers vins est très proche du vote du groupe.

Série n° 1. Le 1988 a la couleur la plus fatiguée, son nez profond montre des signes d’âge. Le 1995 est beaucoup plus jeune de couleur, plus frais, un peu strict. Il a une belle structure plaisante. Le 2004 a un nez puissant, un nez de cassis et une attaque généreuse. C’est le préféré de Louis-Michel Liger-Belair, car il est dans le style qu’il veut donner à son vin. Il est opulent. Le 1993 est plus aqueux, un peu moins structuré. Mais il s’améliore dans le verre. Le 2006 est élégant, mesuré, très joli.

Les vins, dans l’ordre de service, de la série 1 : 1988 – 1995 – 2004 – 1993 – 2006.

Le vote du groupe est : 1 : 2006, 2 : 2004, 3 : 1993, 4 : 1995, 5 : 1988.

Mon vote est : 1 : 2006, 2 : 2004, 3 : 1993, 4 : 1988, 5 : 1995.

Série n° 2. Le 1979 a un nez chaleureux, le 1970 un nez moins précis, le 1982 a un nez plutôt animal, le 1972 a un nez élégant, le 1976 exhale beaucoup d’alcool, mais c’est lié à la chaleur.

La bouche du 1979 est élégante, raffinée. J’aime ce vin. Le 1970 est légèrement fatigué, avec un soupçon de bouchon qui ne se confirme pas. Il est assez minéral. Il devient plus chaleureux. Le 1982 est plus vieux, un peu aqueux, mais il a une belle élégance. Il est un peu râpeux, rêche et un peu imprécis. Le 1972 a fraîcheur et élégance, au final très fluide. Je note : « que du bonheur ». Le 1976 est élégant mais avec un peu moins de personnalité. Il est racé aussi.

Les vins, dans l’ordre de service de la série 2 : 1979 – 1970 – 1982 – 1972 – 1976

Le vote du groupe est : 1 : 1972, 2 : 1976, 3 : 1970, 4 : 1982, 5 : 1979.

Mon vote est : 1 : 1972, 2 : 1976, 3 : 1979, 4 : 1970, 5 : 1982.

Série n° 3. Le 2000 a une couleur très jeune. Il est très fluide. Il est élégant et soyeux. Le 1997 a un joli nez. C’est un beau vin, moins fin que le premier. Le 2007 a un nez moins clair. J’aime son côté râpeux. Il est plus séducteur, plus bourguignon, mais avec la chaleur, montre trop son alcool. Le 2003 a un nez moins plaisant. Le gout est aussi moins plaisant. Le final n’est pas assez précis. Il est plutôt fermé. Le 2001 a un parfum de belle personnalité. Il est atypique mais assez excitant. Il est déroutant, mais j’aime.

Les vins, dans l’ordre de service de la série 3 : 2000 – 1997 – 2007 – 2003 – 2001

Le vote du groupe est : 1 : 2003, 2 : 2007, 3 : 2001, 4 : 2000, 5 : 1997.

Mon vote est : 1 : 2000, 2 : 2007, 3 : 2001, 4 : 1997, 5 : 2003.

Série n° 4. Le 1968 a un nez de camphre, le vin qui n’a pas de millésime mais que l’on peut dater entre 1920 et 1935 puisque c’est un vin distribué par Marey & Comte Liger Belair a un nez de gibier, le 1973 a un nez superbe, le 1923 a un nez de porto, le 1975 a un nez « possible ».

Le 1968 n’est pas si mal en bouche, du moins à l’attaque, mais il est dévié, malade. Le probable 1925 a une belle attaque, mais il est un peu fatigué. Le 1973 est plus élégant. Il a encore du fruit. Le final est un peu incertain. Mais après quelques minutes il montre qu’il est très beau. Le 1923 est plaisant. On sent son alcool. Le 1957 est le plus jeune des cinq. Comme les deux premiers étaient un peu fatigués, Gerhard ajoute un sixième vin, le 1975 que je trouve très joli. Goûté ensuite en sachant l’année, je le trouve au dessus de ce qu’il devrait être pour 1975. Et j’ai la même réaction en sachant que le 4ème vin est de 1923. C’est un superbe 1923.

Les vins, dans l’ordre de service de la série 4 : 1968 – vers 1925 – 1973 – 1923 – 1957 – 1975

Le vote du groupe est : 1 : 1973, 2 : 1957, 3 : 1975, 4 : 1923, 5 : vers 1925, 6 – 1968.

Mon vote est : 1 : 1973, 2 : 1975, 3 : 1957, 4 : 1923, 5 : 1968, 6 : vers 1925.

Série n° 5. Le 1998 a un nez joliment fruité. Il est joli, riche, poivré, très puissant. Le 2010 a un nez plus ancien, pas facile à cerner (je ne connais pas le millésime). Il est truffe, végétal, pas encore structuré. Le 2008 a un nez jeune comme le 2010 (c’est ce que j’ai écrit, qui ne semble pas très cohérent). Il est plus joyeux, bien structuré. C’est un grand vin en devenir. Le 1996 a un nez très joli, riche, opulent. En bouche, il est un peu serré, strict, mais de beau potentiel. Le 2002 a un nez joli et discret. En bouche il est élégant et raffiné. C’est pour moi la plus belle série, de vins très jeunes et très bien faits.

Les vins, dans l’ordre de service de la série 5 : 1998 – 2010 – 2008 – 1996 – 2002

Le vote du groupe est : 1 : 2008, 2 : 2002, 3 : 2010, 4 : 1996, 5 : 1998.

Mon vote est : 1 : 2002, 2 : 2008, 3 : 1998, 4 : 2010, 5 : 1996.

Série n° 6. Le 1986 a un très joli nez. Il est joli, charmeur, mais ne fait pas Grand Cru. Le 1983 a un nez séduisant, vineux. Je l’aime bien. Il est assez simple mais très authentique. Le 1985 est bouchonné, hélas. Le 1992 a un nez très charmant. Il est très plaisant en bouche, charmeur, mais n’a pas la tension qu’avait la 5ème série. Le 1978 est bouchonné, ce qui est rageant quand on apprend de quel millésime il s’agit. Louis-Michel vote pour ce vin et le place premier en expliquant pourquoi : il a reconnu le millésime et ressent tout le potentiel immense de ce vin. Il fait donc abstraction du goût de bouchon que nous subissons.

Les vins, dans l’ordre de service de la série 6 : 1986 – 1983 – 1985 – 1992 – 1978

Le vote du groupe est : 1 : 1992, 2 : 1983, 3 : 1986, 4 : 1978, 5 : 1985.

Mon vote est : 1 : 1983, 2 : 1992, 3 : 1986, 4 : 1978, 5 : 1985.

Série n° 7. Le 1990 a un nez de grande classe. En bouche il est doucereux, presque sucré, pas très orthodoxe. Le 1989 a un nez assez joli, mais peu structuré. En bouche, il est plus frais, charmant, avec pas mal de fruit. Je l’aime assez. Le 2009 un beau nez. Il est un peu doucereux aussi mais beaucoup plus réussi que le 1990. Je m’en veux, car je n’ai pas reconnu ce 2009 que j’avais goûté au domaine. Le 1999 a un nez un peu fermé. Il est un peu râpeux en bouche mais très intéressant. Le 2005 a un assez joli nez, discret. En bouche il n’est pas mal, mais je ne le trouve pas très sexy.

Les vins, dans l’ordre de service de la série 7 : 1990 – 1989 – 2009 – 1999 – 2005

Le vote du groupe est : 1 : 2009, 2 : 1999, 3 : 2005, 4 : 1989, 5 : 1990.

Mon vote est : 1 : 1989, 2 : 2009, 3 : 1999, 4 : 1990, 5 : 2005.

Série n° 8. Le 1961 a un nez assez ancien. Il fait âgé. En bouche, il est doucereux, et n’a pratiquement pas de final. Le 1966 a un nez assez animal. En bouche il est doucereux mais amer aussi. Le 1964 a un nez fatigué, mais il est plaisant en bouche. Il a un final plaisant où l’alcool se montre. Le 1969 a un nez beaucoup plus joli. Malgré une amertume dans le final, j’aime ce vin. Le 1953 a un nez intéressant. Il est un peu aqueux en bouche mais ne me déplait pas. Cette série est peut-être celle qui m’a le moins convaincu, car on est dans une période où l’on peut penser que ceux qui ont fait le vin n’avait pas une suffisante envie d’excellence, contrairement à ce qu’on voit aujourd’hui.

Les vins, dans l’ordre de service de la série 8 : 1961 – 1966 – 1964 – 1969 – 1953

Le vote du groupe est : 1 : 1969, 2 : 1953, 3 : 1961, 4 : 1964, 5 : 1966.

Mon vote est : 1 : 1969, 2 : 1953, 3 : 1964, 4 : 1966, 5 : 1961.

Gerhard nous fait maintenant goûter à l’aveugle une série de liquoreux.

Série n° 9. Le Bonnezeaux domaine de la Croix des Loges 1974 est très sucré. On dirait un bonbon anglais auquel on ajouterait cannelle et guimauve. Il a une belle fraîcheur, mais l’aspect ananas lui va moins bien. Le Zeltinger Schlossberg Riesling Auslese Mosel Maximilien Keilereien 1964 a un nez bizarre. Il est assez léger, à peine sucré, au final un peu imprécis.

Le Château Rieussec 1985 est nettement plus agréable, car c’est un sauternes confortable (je n’ai pas de doute en le buvant). Le vin suivant et dernier vin a une étiquette fantaisiste, car il ne peut pas être commercialisé du fait qu’il titre seulement 4°. En le buvant j’ai immédiatement pensé à un Essenzcia hongrois car il en a le nez, le sucre énorme et la belle fraîcheur. Et c’est un Welschriesling Essenz autrichien 2001. On est donc dans le même esprit.

Nous avons bu ces quatre liquoreux sur des fromages autrichiens choisi avec amour par le restaurant, sacrément affinés, pour que nous constations que l’Autriche aussi fait des fromages couillus. Mon classement de ces quatre vins est Rieussec, Essenz, Bonnezeaux et Mosel Riesling.

Que dire de cette soirée ? D’abord, c’est l’opiniâtreté de Gerhard qui a permis de rassembler tous ces vins, ce qui n’est pas une mince affaire quand un vin a une aussi petite production. Ensuite, c’est un privilège de boire autant de millésimes de ce grand vin. Gerhard est un grand passionné de vin et il faut de tels personnages pour faire de beaux événements.

Le 1923, que j’ai mis quatrième de sa série, quand je l’ai bu en sachant ce qu’il est, m’a enthousiasmé. Ceci me montre que je préfère les dégustations verticales quand on sait ce que l’on boit, car je peux alors profiter de mes références sur ces années.

Mais l’avantage de la dégustation à l’aveugle, c’est que l’on peut faire apparaître sans risque d’être influencé qu’il y a des années dites « moyennes » parmi les mieux classées comme 1992, 1973, 1972 et 1957, par exemple, et des années dites « grandes » moins bien classées comme 2005, 1990, 1989, 1978, 1961, 1923.

C’est ainsi que les vins classés 1 ou 2 par le groupe sont : 2009, 2008, 2007, 2006, 2004, 2003, 2002, 1999, 1992, 1983, 1976, 1973, 1972, 1969, 1957 (Leroy), 1953 (Leroy- tastevinage).

Et les vins classés au-delà de 2è par le groupe sont : 2010, 2005, 2001, 2000, 1998, 1997, 1996, 1995, 1993, 1990, 1989, 1988, 1986, 1985, 1982, 1979, 1978, 1975, 1970 (Bichot), 1968, 1966 (Bichot), 1964 (Bichon à Margaux), 1961 (Leroy), vers 1925 (Marey et Liger-Belair), 1923 (Léon Rigault).

Pendant certaines périodes, le vin n’a peut-être pas eu le traitement qu’il méritait. Est-ce parce que ceux qui en avaient la charge n’ont pas donné tout le soin qu’ils auraient dû, je ne sais pas. Mais un grand vin venant d’un grand terroir prend toujours le dessus. Et Louis-Michel est en train de démontrer que la Romanée Liger-Belair est un des plus beaux vins, des plus racés de la belle Bourgogne. Le fait que ce vin soit grand dans des années dites petites est bien le signe qu’il s’agit d’un grand vin.

Souhaitons longue vie à ce beau vin dont les millésimes récents m’ont conquis.

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pour voir les fromages dégustés, dont un est affiné en entendant chaque jour et chaque nuit des chants grégoriens, c’est ici : LesfromagesGraz.pdf

photos de quelques bouteilles, dans l’ordre de dégustation

2001 – 1968

entre 1920 et 1932 – 1973

1923 Tête de Cuvée !!!

1957

1975 – 2010

2008 – 1996

2002 – 1990

1989 – 2009

1961

1964 – 1966

1969

1953

Les liquoreux

Champagnes de la Baltique autour de 1839 / 1840 vendredi, 8 juin 2012

La vente a été faite de 11 bouteilles sur les 79 buvables (2 vendues en 2011 – il en restera 66) :

1 bt de Heidsieck à 11.500 € avant frais

4 bt de Veuve Clicquot entre 10.000 et 14.000 € chacune avant frais

6 bt de Juglar entre 9.500 et 14.000 € avant frais.

Les estimations d’Artcurial ont donc été confirmées par les faits. Il n’y a pas eu l’explosion de prix que certains attendaient.

Comparativement, les bouteilles vendues l’an dernier ont atteint 30.000 € chacune.

Reste maintenant à savoir si elles sont bonnes !

dîner à Graz avec Lafleur 1999 vendredi, 8 juin 2012

Gerhard, l’ami autrichien fou de vin, rendu célèbre dans mon modeste microcosme par son plongeon accidentel en plein repas dans la piscine intérieure d’Yvan Roux, parce qu’il était excité d’aller chercher une de ses bouteilles prête à être servie, organise à Graz une dégustation verticale de 41 millésimes de La Romanée Liger-Belair, la plus petite appellation française, mais une des toutes grandes en qualité.

Je prends l’avion à Roissy pour rejoindre Louis-Michel Liger-Belair qui m’attendra à Vienne, pour que nous nous rendions ensemble à Graz en voiture. Prendre l’avion avec 45 minutes de retard parce que le personnel de nettoyage des avions est en sous-effectif est une spécificité particulièrement intéressante d’une France « normale ». Louis Michel Liger-Belair, venu de Lyon, m’accueille à Vienne et nous arrivons sans encombre à notre hôtel à Graz. Il a retenu une table au restaurant Eckstein où nous dînons à l’extérieur, sur la place Mehlplaz, dans une ambiance de plein été. Le tout Graz est de sortie, les terrasses des restaurants et bistrots regorgent de monde, les femmes sont jolies, ça sent l’été.

C’est un ami autrichien de Louis-Michel qui a organisé les vins pour nous. Le premier est un Pichler FX, Grünerveltliner Smaragd Dürnsteiner Kellerberg 2001 qui titre 13,5%. Le nez est très expressif, la robe est d’un jaune à peine doré. En bouche, il y a une impression combinée de sec et de doucereux, une fraîcheur remarquable et un confort certain. Le vin iodle ses complexités. C’est charmant, plaisant et agréable à boire.

Le serveur ajoute un vin au programme conçu par l’ami de Louis-Michel. C’est un Pichler FX Riesling Smaragd Loibner Steinertal 2004. Le vin est intéressant, plus sec, mais contrairement à Louis-Michel, je suis gêné par le côté perlant très prononcé. Le vin s’anime sur les plats, notamment un délicieux jambon fumé sec accompagné d’une soupe au concombre et de beignets de champignons. Le 2004 est très pertinent sur un steak tartare peu épicé, ce qui est important pour l’accord.

La vedette du repas, c’est un Château Lafleur 1999. Respect, comme on dit en banlieue. Ce qui frappe immédiatement, c’est un velours impressionnant. Le vin a une longueur extrême et le velours s’étale pendant tout le parcours en bouche. Les tannins sont forts mais bien contenus. Ce vin a un charme fou et nous avons ri car nous avons eu la même idée au même moment : ce vin a un charme inouï qui ne peut pas être bordelais. Traduisez, sans qu’on le dise, que ce charme est forcément bourguignon. J’exagère, bien sûr.

Le vin est profond, musclé mais galant, et c’est son énorme velours qui séduit nos palais conquis. L’agneau à basse température lui convient parfaitement.

Le service a été épatant Par une belle température estivale nous sommes revenus à l’hôtel à pied, croisant une foule hétéroclite et bigarrée. Graz est une ville qui vit !

visite au domaine Stefan Potzinger en Autriche vendredi, 8 juin 2012

Le lendemain matin Gerhard, femme et enfants ainsi qu’un ami allemand nous dirigent vers les vignobles autrichiens qui jouxtent la Slovénie. Les paysages sont vallonnés, voire torturés, d’une grande beauté et les vignes sont installées sur des pentes vertigineuses. J’ai du mal à imaginer que des tracteurs puissent remonter de telles pentes. Nous rendons visite à un vigneron, Stefan Potzinger, propriétaire du domaine éponyme.

Lorsque Stefan nous accueille au seuil de sa maison, et nous parle de son domaine, une épouvantable odeur d’une porcherie voisine envahit nos narines. Nous visitons ses installations et nous allons en salle de dégustation, heureusement non touchée par les odeurs, pour goûter ses vins.

Stefan Potzinger Sauvignon blanc Aus den Rieden 2011, Stefan Potzinger Joseph Sauvignon blanc Ried Sulz 2009, Stefan Potzinger Joseph Sauvignon blanc Ried Sulz 2008, Stefan Potzinger Joseph Sauvignon blanc Ried Sulz 2003, Stefan Potzinger Joseph Sauvignon blanc Ried Sulz 2004, Stefan Potzinger Traminer Zoppelberg 2003. Il me faut beaucoup de temps pour m’acclimater à des vins qui, même avec quelques années, ont encore des candeurs de vins trop jeunes. Leur caractéristique est d’être précis, frais, bien faits. On sent l’enthousiasme de ce jeune vigneron ambitieux.

Nous allons ensuite visiter les vignes pentues du domaine Stefan Potzinger. Les vendanges sont faites à la main, car il serait impossible d’engager des machines sur ces pentes. Les allées étant herbeuses, je me demande comment l’on peut rester debout lorsqu’il pleut. Si l’on tombe, on ira rapidement plus vite qu’une luge. Nous nous arrêtons pour l’apéritif chez les parents de Stefan dans une maison rustique au panorama de toute beauté.

Même avec beaucoup d’imagination, je n’arrive pas à comprendre que l’on puisse prendre un apéritif avec ces bébés : Stefan Potzinger Gelber Muskateller Steirische Tradition 2011 et Stefan Potzinger Weissburgunder (pinot blanc) Aus den Rieden 2011. On sent que c’est bien fait, que le pinot blanc a de belles promesses, mais pourquoi se faire mal ? On passe à côté de l’ampleur que peuvent prendre ces vins bien faits. On en verra la preuve ce soir.

Stefan Potzinger et Louis-Michel Liger-belair

les photos ne rendent pas l’ampleur vertigineuse des pentes. Quels beaux paysages !

déjeuner en Autriche dans une auberge bobo vendredi, 8 juin 2012

Nous nous rendons ensuite dans l’auberge Buschenschank Oberguess, une Buschenschank, selon la loi, n’ayant le droit de vendre que des produits de sa propre production. C’est du local food poussé à l’extrême. Christian Krampl, qui était vigneron et maintenant fait du vin pour son restaurant, a le look du bobo retiré à la campagne. Sa femme et lui sont jeunes et beaux, cools, rustiques à souhait. On grignote une assiette de nourritures variées sur les vins de Christian : Ober Guess Sclossberg Gelber Muskateller 2011, Ober Guess Sclossberg Weissburgunder 2011, Ober Guess Sclossberg Sauvignon blanc 2011. Là encore, c’est dur de se tordre les boyaux, mais on constate l’extrême écart entre des vins bien faits, ceux de Stefan Potzinger, et ceux-ci, franchement peu intéressants du fait de leur élaboration imprécise. Un quatrième vin dont je n’ai pas noté le nom mais de 2009 s’est montré beaucoup plus convaincant. Pourquoi boire des 2011, si les 2009 se boivent mieux ?

visite au vignoble Sepp et Maria Muster en Autriche vendredi, 8 juin 2012

Nous rendons visite au vignoble Sepp et Maria Muster qui travaille en biodynamie. L’homme est charmant, didactique, et d’une simplicité d’approche remarquable. Ce n’est pas un de ces ayatollahs de la biodynamie, qui voient des influences telluriques ou stellaires partout. Tous les choix sont raisonnés et l’on sent qu’il est en recherche permanente. Il nous explique sur le terrain sa vision de la croissance de la vigne, en cave, il nous parle d’expériences que Louis-Michel m’aide à comprendre, et le résultat se goûte dans la salle de dégustation.

Muster Sauvignon vom Opok 2008, Muster Morillon Vom Opok 2008, Muster Graf Morillon Vom Opok 2008, Muster Graf Sauvignon 2008, Muster Graf Sgaminegg 2008, Muster Graf Sgaminegg 2007. On est assez impressionné par la précision, la fluidité, la longueur de ces vins délicieux. Alors, la question que je me pose est : est-on favorablement conditionné pour aimer ces vins dans le contexte du lieu où ils sont faits, ou sont-ils aussi bons que ce que nous ressentons ? Et Gerhard a la réponse : un des vins de Sepp Muster ayant une vingtaine d’années, confronté à des Corton Charlemagne, les dominait nettement. Il se trouve que nous aurons l’occasion de vérifier ce soir la pertinence de cette assertion.

Nous goûtons ensuite un essai, une curiosité : Muster Gräfin 2008, vin non filtré qui a passé deux ans en fût. C’est original mais ne m’émeut pas, alors que le Muster Erde 2007, mis en bouteille dans un flacon en grès me plait énormément.

Nous nous livrons ensuite à une expérience très passionnante : le Muster Sgaminegg 2006 a été mis en bouteille au même moment dans une bouteille en verre et dans un flacon en grès. L’écart est intéressant. Le nez, le fruit, et la rondeur du vin sont nettement à l’avantage de la bouteille de verre. Et la rémanence et la longueur sont nettement en faveur du pot de grès. Alors lequel préférer ? Sur la mâche, c’est le verre. Pour la mémoire en bouche, c’est le grès. Sepp Muster, passionnant conteur, fait des vins de très grande précision et surtout de grande persistance en bouche. Il nous rejoindra ce soir au dîner.

l’enseigne au bord de la petite route et l’une des maisons anciennes

ça fermente dans les tonneaux !

Sepp Muster et Louis-Michel Liger-Belair

les contre-étiquettes expliquent les vins

voici le recto des bouteilles dégustées (quelques unes)

le Muster « Erde » (terre) est embouteillé dans un flacon en terre

Sepp Muster a embouteillé le même vin en verre et en terre

Sepp dans la salle de dégustation répondant aux questions