réveillon – ouverture des vins samedi, 31 décembre 2011

trois rouges ont été ouverts avant le déjeuner pour le soir : La Tâche 1998, La Tâche 1996 et Cathelin de Chave 1991

on note les hauts de bouchons très différents alors qu’il n’y a que deux ans d’écart

ce qui est très étonnant c’est que Chave n’a pas fait faire des bouchons spécifiques pour l’Ermitage, utilisant des bouchons pour l’Hermitage, avec un « H » !

les autres vins ont été ouverts vers 18 heures

Voici maintenant le grand moment d’émotion avec l’incertitude créée par la neutralité de la capsule et du bouchon de Pétrus 1952

de plus, il est de qualité vraiment moyenne et court !

les champagnes ont été ouverts vers 19h30

de bien beaux bouchons !

réveillon J le déjeuner samedi, 31 décembre 2011

Le lendemain midi, jour du 31 décembre, avec un mâle courage, nous sommes prêts à déjeuner à l’eau, pour réserver nos forces au réveillon. Le déjeuner consiste en de fines tranches de Cecina de Léon délicieux et en linguinis recouverts d’abondantes tranches de truffes. Démon tentateur, je propose un Champagne Krug Vintage 1996 et à ma grande surprise, le rempart des grandes volontés cède à la première poussée. Mes amis disent oui. Le premier contact avec le champagne est très vert, mais plus on avance et plus il prend de la rondeur, devenant généreux. Les linguinis cohabiteraient aussi bien avec un vin rouge, mais le Krug est irremplaçable sur les fines tranches de viande de bœuf fumée. Ce champagne est un régal, avec une rémanence en bouche extrême.

Bulletins 2011 – De 409 à 468 samedi, 31 décembre 2011

(bulletin WD N° 468 111229)

Le bulletin n° 468 raconte : au Grand Tasting, « master class » des vins d’Ornellaia, visite aux Champagnes Deutz, déjeuner au siège de Deutz, présentation de Dom Pérignon 2003 au « Rosenblum Collection and friends ».

(bulletin WD N° 467 111229)

Le bulletin n° 467 raconte : au Grand Tasting, diverses « master class » dontles présentations de Krug, le Clos des Goisses de Philipponnat, « le génie du vin » et le Taittinger Brut Millésimé.

(bulletin WD N° 466 111223)

Le bulletin n° 466 raconte : La seizième séance de l’académie des vins anciens au restaurant La Cagouille et le Grand Tasting avec la présentation du « génie du Corton ».

(bulletin WD N° 465 111223)

Le bulletin n° 465 raconte : Dégustation des 2008 du domaine de la Romanée Conti au siège de Grains Nobles et troisième mi-temps amicale dans les locaux, avec les organisateurs.

(bulletin WD N° 464 111216)

Le bulletin n° 464 raconte : déjeuner au restaurant Hiramatsu, dîner de l’académie du vin de France au restaurant Laurent, dîner du prix Grand Siècle de Laurent Perrier au pavillon Gabriel, dîner de la bûche de Noël dans des caves de Moët & Chandon.

(bulletin WD N° 463 111216)

Le bulletin n° 463 raconte : dégustation des 2010 de la maison Bouchard Père et Fils, dîner au château de Beaune avec un subjuguant 1891, déjeuner au restaurant La Rôtisserie d’en face, déjeuner au Yacht Club de France.

(bulletin WD N° 462 111213)

Le bulletin n° 462 raconte : le matin des mauvaises nouvelles, un petit encas chez moi et le 150ème dîner de wine-dinners au château de Saran à Chouilly.

(bulletin WD N° 461 111206)

Le bulletin n° 461 raconte : un déjeuner au restaurant Guy Savoy, un apéritif à la « Compagnie des Vins Surnaturels », un dîner au restaurant Agapé Substance, la remise du prix Edmond de Rothschild, un déjeuner à la maison de l’Aubrac, une visite à Michel Rostang, une dégustation de vins de Madère à l’hôtel Crillon.

(bulletin WD N° 460 111129)

Le bulletin n° 460 raconte : l’incroyable dégustation d’un pinot noir bourguignon qui pourrait être du 18ème siècle et la vente aux enchères de six bouteilles de Moët & Chandon 1911.

(bulletin WD N° 459 111122)

Le bulletin n° 459 raconte : un déjeuner au restaurant La Cagouille, une séance du jury du prix Edmond de Rothschild, un dîner chez des amis dans le sud, un dîner dans un salon de l’hôtel Plaza avec le mythique champagne Moët & Chandon 1911.

(bulletin WD N° 458 111115)

Le bulletin n° 458 raconte : un déjeuner au Yacht Club de France, un dîner au restaurant Shang Palace de l’hôtel Shangri-La, un dîner chez des amis et le dîner de gala de l’association « Les Grandes Tables du Monde »dans les caves de Moët & Chandon.

(bulletin WD N° 457 111108)

Le bulletin n° 457 raconte : un déjeuner à la campagne chez ma fille, un déjeuner au château de Saran à Chouilly, un déjeuner à la Tour d’Argent, une visite de ma cave et un dîner au restaurant de Patrick Pignol.

(bulletin WD N° 456 111101)

Le bulletin n° 456 raconte : le 151ème dîner de wine-dinners au restaurant Ledoyen et un dîner chez le père d’un ami sur la cuisine de Jean-Philippe Durand.

(bulletin WD N° 455 111025)

Le bulletin n° 455 raconte : deux dîners gastronomiques à l’hôtel Casadelmar à Porto-Vecchio, un déjeuner à Marina di Cavu et un vin extraordinaire bu avec mon fils.

(bulletin WD N° 454 111018)

Le bulletin n° 454 raconte : des verticales de plusieurs vins du domaine de Montille au restaurant Taillevent, un dîner chez des amis dans le sud, un autre dîner dans le sud, un dîner au restaurant Ledoyen, un déjeuner puis un dîner au restaurant de l’hôtel Casadelmar à Porto-Vecchio.

(bulletin WD N° 453 111011)

Le bulletin n° 453 raconte : une visite à la maison de champagne Jacques Selosse, un déjeuner à l’hôtel Les Avisés et un dîner à l’hôtel Les Crayères pour un repas « de pleine lune » avec Dom Pérignon.

(bulletin WD N° 452 111004)

Le bulletin n° 452 raconte : un déjeuner à l’Atelier de Joël Robuchon de la rue Montalembert et le 149ème dîner de wine-dinners au restaurant Taillevent avec une éblouissante verticale de vins du domaine Armand Rousseau.

(bulletin WD N° 451 110927)

Le bulletin n° 451 raconte : un dîner impromptu chez Yvan Roux avec de grands vins et un dîner à l’Agapé Substance avec une cuisine de grand talent et de grands vins.

(bulletin WD N° 450 110920)

Le bulletin n° 450 raconte : un dîner chez Yvan Roux, un dîner chez des amis, un dîner « belote » et un déjeuner avec un ami autrichien avec de très grands vins.

(bulletin WD N° 449 110913)

Le bulletin 449 raconte : déjeuner avant le dîner de gala, dîner de gala sur la cuisine de Jean-Philippe, déjeuner de clôture d’un week-end gastronomique et déjeuner à l’hôtel du Castellet.

(bulletin WD N° 448 110913)

Le bulletin 448 raconte : Dîner chez ma fille avec une abondance de champagnes, petit casse-croûte au champagne, déjeunerchez moi puis dîner chez Yvan Roux avec les trois Côtes Rôties de Guigal.

(bulletin WD N° 447 110906)

Le bulletin 447 raconte une succession de repas dans le sud, chez des amis, chez mes enfants ou chez moi, avec une abondance de grands vins.

(bulletin WD N° 446 110830)

Le bulletin 446 raconte une visite aux champagnes Pommery, un dîner au restaurant coréen Gwon’s Dining et plusieurs repas de vacances dans le sud.

(bulletin WD N° 445 110726)

Le bulletin n° 445 raconte un dîner au restaurant Taillevent avec une Romanée Conti et la célébration du 50ème anniversaire de la création des champagnes Bollinger R.D. (récemment dégorgés) au restaurant Jules Verne.

(bulletin WD N° 444 110719)

Le bulletin n° 444 raconte : un dîner dans le sud, le cinquantième anniversaire de ma promotion de l’X, un repas d’amis chez Yvan Roux avec une débauche de grands vins et un déjeuner d’amis dans ma maison du sud.

(bulletin WD N° 443 110712)

Le bulletin n° 443 raconte : le 148ème dîner (déjeuner) de wine-dinners au restaurant Ledoyen avec six magnums de Lafite, de 1990 à 1900.

(bulletin WD N° 442 110705)

Le bulletin 442 raconte : dîner au restaurant Noma, premier restaurant au monde et brunch à l’hôtel Nimb, pour conclure un séjour gastronomique au Danemark.

(bulletin WD N° 441 110705)

Le bulletin 441 raconte : dîner au restaurant Geranium à Copenhague, déjeuner au restaurant Sankt Annae, dîner au restaurant The Paul, grignotage au restaurant 42° RAW et visite de l’impressionnante cave d’un ami danois.

(bulletin WD N° 440 110628)

Le bulletin 440 raconte : un dîner dans l’appartement d’un américain à Paris, un dîner au restaurant Relae à Copenhague, un déjeuner au restaurant Aamann à Copenhague.

(bulletin WD N° 439 110621)

Le bulletin 439 raconte : un déjeuner au restaurant Laurent, un déjeuner chez mon frère et la 15ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo.

(bulletin WD N° 438 110614)

Le bulletin 438 raconte : la découverte et la dégustation d’un vin du 17ème siècle.

(bulletin WD N° 437 110614)

Le bulletin 437 raconte : une visite au domaine de la Romanée Conti avec dégustation et le 147ème dîner de wine-dinners au restaurant Arpège

(bulletin WD N° 436 110607)

Le bulletin 436 raconte : déjeuner au restaurant le Cinq du George V,verticale du Clos Saint Denis au domaine Dujac, déjeuner avec la famille Seysses au domaine Dujac.

(bulletin WD N° 435 110531)

Le bulletin n° 435 raconte : dîner chez des amis dans le sud, déjeuner au Yacht Club de France, casual Friday au restaurant Arpège, et merveilleux dîner au thé et au vin au restaurant Yam’tcha.

(bulletin WD N° 434 110531)

Le bulletin n° 434 raconte : Dégustation de Moët & Chandon dans ma cave, petit casse-croûte au Krug, déjeuner familial champêtre et repas de double anniversaire au restaurant Laurent avec des vins de grands formats.

(bulletin WD N° 433 110524)

Le bulletin n°433 raconte : Déjeuner au restaurant Rekondo à San Sebastian, dîner au restaurant du domaine Arzuaga, visite des vignobles d’Alion et Vega Sicilia Unico,déjeuner chez Pablo Alvarez de Vega Sicilia, visite de Pingus, dîner à l’hôtel Fuente de la Acena.

(bulletin WD N° 432 110524)

Le bulletin n° 432 raconte : Dîner chez Laurence Féraud du domaine du Pégau, plusieurs ateliers au salon « les printemps de Chateauneuf-du-Pape ».

(bulletin WD N° 431 110517)

Le bulletin n° 431 raconte : une dégustation et un déjeuner au Domaine de Chevalier, une visite à Château Rayas et une visite au Domaine Henri Bonneau

(bulletin WD N° 430 110510)

Le bulletin n° 430 raconte : une dégustation des primeurs chez Jean-Luc Thunevin, une visite à Château Cheval Blanc, une dégustation d’Yquem au Grand Théâtre de Bordeaux et un dîner au château Grand Puy Ducasse.

(bulletin WD N° 429 110503)

Le bulletin n° 429 raconte : un déjeuner au siège du champagne Salon pour le lancement du 1999, une visite aux Champagnes Selosse, un déjeuner au restaurant Hiramatsu à Paris et un petit casse-croûte dans ma cave.

(bulletin WD N° 428 110426)DDD

Le bulletin n° 428 raconte le 146ème dîner de wine-dinners au restaurant Ledoyen.

(bulletin WD N° 427 110419)

Le bulletin n° 427 raconte : Présentation des bourgognes 2008 par « les domaines familiaux de tradition » au Pavillon Ledoyen, déjeuner au restaurant Laurent, présentation des vins d’Antinori au Royal Monceau, présentation de vins d’Alsace à l’hôtel d’Evreux, conférence dégustation à l’Institut Supérieur du Marketing du Luxe, déjeuner au restaurant Jean-François Piège de l’hôtel Thoumieux, présentation au ministère de l’agriculture des 2008 par l’union des crus classés de Graves.

(bulletin WD N° 426 110412)

Le bulletin n° 426raconte : un dîner au restaurant Drouant sur le thème des bordeaux hermitagés et un dîner au domicile de mon ami Tomo, compté comme 145ème dîner de wine-dinners.

(bulletin WD N° 425 110405)

Le bulletin n° 425 raconte un déjeuner pantagruélique au restaurant Arpège, un dîner chez moi et un déjeuner au restaurant du Yacht Club de France.

(bulletin WD N° 424 110329)

Le bulletin n° 424 raconte : le 144ème dîner de wine-dinners au restaurant Taillevent, un « casse-croûte » dans ma cave et un déjeuner chez mon ami japonais Tomo.

(bulletin WD N° 423 110322)

Le bulletin n° 423 est sous le signe de l’imprévu. Il raconte : un dîner au restaurant avec des inconnus, un déjeuner au restaurant Michel Rostang où je rejoins des inconnus, et un dîner surprise chez moi.

(bulletin WD N° 422 110315)

Le bulletin n° 422 raconte : un Déjeuner au restaurant de l’hôtel Meurice, un dîner à l’Abbaye des Vaulx de Cernay, un dîner au restaurant Laurent et un déjeuner au Bistrot du Sommelier.

(bulletin WD N° 421 110308)

Le Bulletin n° 421 raconte : un dîner chez un caviste brocanteur de Salins-les-Bains, divers achats et tourisme dans le Jura, dîner au restaurant de Jean-Paul Jeunet à Arbois, et achats aux Caves Jean Bourdy.

(bulletin WD N° 420 110301)

Le bulletin n° 420 raconte : la Percée du vin jaune, un dîner au Château de Germigney,du tourisme, un nouveau dîner au même hôtel, la Percée et la vente aux enchères.

Trois bulletins parlent de Miami et ses alentours (le dernier comporte aussi deux repas parisiens). J’ai choisi de diffuser ces trois bulletins ensemble, pour préserver l’ambiance du voyage. Il est même conseillé d’aller voir les photos qui participent à créer l’atmosphère.

(bulletin WD N° 417 110222)

Le bulletin n° 417 raconte : un dîner à Coral Gables, un déjeuner au Nikki Beach Miami Beach, un dîner au Wynwood Kitchen & Bar, un dîner au restaurant de l’hôtel Setai, un dîner au restaurant italien de l’hôtel Biltmore, le « Fontana ».

(bulletin WD N° 418 110222)

Le bulletin n° 418 raconte : un dîner à l’hôtel Delano Miami Beach, un déjeuner au restaurant « Georges », un dîner chez mon fils et un déjeuner chez des amis à West Palm Beach.

(bulletin WD N° 419 110222)

Le bulletin n° 419 raconte : un déjeuner au restaurant Mai Tardi, au Design District de Miami, le brunch du dimanche à l’hôtel Biltmore, un déjeuner au restaurant La Cagouille et un déjeuner au restaurant Alain Senderens.

Pour compléter l’ambiance de ces aventures à Miami, il y a des photos que l’on peut consulter à cette adresse : https://www.academiedesvinsanciens.org/archives/2533-photos-de-Miami-1.html .  On veut voir aussi les dossiers de photos 2, 3 et 4. Pour cela on clique sur la flèche en bas de page.

(bulletin WD N° 416 110215)

Le bulletin n° 416 raconte : une galette des rois, un déjeuner au restaurant chez Fred, un dîner au restaurant Laurent, le départ pour Miami.

(bulletin WD N° 415 110208)

Le bulletin n° 415 raconte : le dîner du réveillon de la Saint-Sylvestre, le dîner du 1er janvier et le déjeuner du 2 janvier dans le sud.

(bulletin WD N° 414 110201)

Le bulletin n° 414 raconte : un dîner au restaurant le Petit Verdot, ledîner de Noël et le déjeuner de Noël avec de beaux vins.

(bulletin WD N° 413 110125)

Le bulletin n° 413 raconte : un déjeuner au restaurant Gérard Besson en hommage au chef, la présentationdes vins de 2007 de la Romanée Conti par Aubert de Villaine et un déjeuner au restaurant Dessirier.

(bulletin WD N° 412 110118)

Le bulletin n° 412 raconte : un déjeuner au restaurant Apicius et le 143ème dîner de wine-dinners au restaurant Les Ambassadeurs de l’Hôtel de Crillon.

(bulletin WD N° 411 110111)

Le bulletin n° 411 raconte : de nombreuses dégustations en Master Class, en ateliers mets et vins et aux stands, lors du Grand Tasting 2010 au Carrousel du Louvre.

(bulletin WD N° 410 110104)

Le bulletin n° 410 raconte : présentation de Climens devant les élèves de Sciences Po, dîner au Carré des Feuillants, début du premier jour du Grand Tasting au Carrousel du Louvre.

(bulletin WD N° 409 110104)

Le bulletin n° 409 raconte : la 14ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo.

Tous les autres bulletins depuis le n° 1 sont disponibles en allant sur le blog en choisissant la catégorie « bulletins ».

réveillon J-1 le soir samedi, 31 décembre 2011

Le soir, pas question de cuisiner. Nous avions tous apporté tant de fromages que ce sera le thème du repas, permettant de finir les vins d’hier. Le Meursault Perrières Jacques Prieur 1995 est nettement moins brillant que la veille, manquant de vivacité alors qu’au contraire la Romanée Saint-Vivant Jean-Jacques Confuron 1997 s’est épanouie et son pinot noir est plus élastique, souple et vibrant. Il est d’un bel accomplissement malgré sa jeunesse.

Le Château Filhot 1975, quant à lui, est solide comme un roc, ayant gagné de l’ampleur. Son agrume claque comme un fouet.

Une sauce au Beaucastel vendredi, 30 décembre 2011

Jean-Philippe me demande si j’ai un vin ordinaire pour la cuisson du chevreuil. Ma réponse fuse : « chez moi, il n’y a pas de vin ordinaire ». Ce qui évidemment n’est pas vrai.

Je descends à la cave et je remonte un Côtes du Rhône rouge de A. Arène Malosse et fils vignerons à Bagnols-sur-Cèze. Je lis sur l’étiquette : « Médaille d’or Nîmes 1924 » et quatre médailles d’or au concours général agricole de Paris en 1952, 1956, 1960 et 1962.

Et sur la contre-étiquette qui n’a pas de millésime, on lit « mise au domaine » et « à servir très frais », ce qui paraît curieux pour un Côtes du Rhône » qui a tout l’air d’être un rouge.

Et, lorsque mon œil se porte sur le haut de l’étiquette, on lit : « Haut-Castel », mais le « H » est dessiné d’une façon suffisamment ambiguë pour qu’on puisse lire un « B ».

Est-ce volontaire ou non ? Car très vite, on lit « Baut-Castel », et on pense Beaucastel, ce qui ressemble à ces tricheries de faussaires qui essaient de faire croire qu’un picrate serait un grand vin.

La morale sera sauve, car le vin est si affreux qu’il ne pourrait même pas entrer dans une sauce. C’est en fait un Visan 1971 Côtes du Rhône de la Cave « les Coteaux », qui a rejoint le chevreuil du repas du réveillon dans la casserole de marinade.

Non, la sauce n’a pas été faite au Beaucastel, ni au « Haut-Castel » en forme de « Baut-Castel ».

réveillon J-1 au Petit Nice vendredi, 30 décembre 2011

Après le festin de l’avant-veille de la Saint-Sylvestre, la nuit fut rude. Nous nous rendons à Marseille au restaurant de l’hôtel Le Petit Nice. Le voiturier demande le nom de la réservation et par une attention charmante, Gérald Passédat nous attend au seuil de l’hôtel. Les membres de l’équipe qui nous connaissent nous saluent chaleureusement ce qui est très agréable.

Nous sommes installés au bar à une table confortable. C’est Jean-Philippe qui prend en main le choix des vins. L’apéritif consiste en des assiettes individuelles à neuf alvéoles où figurent diverses préparations délicates dont une friture délicieuse et de petits sablés au céleri. Le Champagne Bollinger Grande Année 2002 dégorgé en octobre 2010 est un champagne imposant. Il a une forte personnalité très conquérante et profite à plein des effets d’un millésime d’exception. Son aptitude gastronomique est extrême et son goût possède le code génétique de Bollinger. C’est un grand champagne qui sait être tendu mais aussi accueillant et plein en bouche.

Nous ne choisissons qu’un autre vin, car la pente sera rude, qui nous conduira au changement d’année. Dans les menus, puisque c’est la première fois que Tomo, son épouse et Jean-Philippe viennent en ce lieu, c’est le « menu Passédat » que nous prendrons, qui est une belle introduction à la découverte de l’art du chef. Mais Gérald, ayant envie de nous faire plaisir a remodelé le menu pour notre plus grand plaisir.

Le menu conçu par Gérald Passédat est : avant-goût / rougets de roche en nage d’anis étoilé / bar de ligne comme l’aimait Lucie Passédat / Pagre de palangre grillé, jus de la tante Nia / bouillon de pêche tel une bourride / noix de Saint-Jacques de Saint-Brieuc aux sucs de champignons / navarin de homard au secret du bateau Jean G, truffe d’Alba / l’avant douceur / souplesse de lait de l’Anse des enfers / mignardises.

Ce menu est d’un grand raffinement. Les amuse-bouche, à base de maquereau puis de moule, sont d’une finesse et d’une grande délicatesse. Tous les poissons se mangent avec la peau, tant ils sont bien préparés. Le repas est léger, les quantités sont d’une belle justesse, pour que l’on puisse suivre le chemin sans caler en route. Les plats sont inventifs et le chef est créatif. Et ce que j’apprécie le plus, c’est que ses créations sont sereines, assumées, sans besoin d’en faire trop. Le chef a atteint une sérénité qui donne un équilibre remarquable à tous ses plats.

Le champagne a accompagné le début du repas jusqu’aux rougets en deux préparations raffinées, l’anis étoilé trouvant une résonnance dans le champagne. Ensuite, c’est un Chablis Grand cru Les Clos Vincent Dauvissat 2005 qui a fait la suite du repas jusqu’au homard, la fin du repas se déroulant à l’eau minérale, ce qui mériterait une photo.

Le chablis est d’une grande pureté et d’une belle précision. La première impression est glycérinée, mais elle disparaît quasi instantanément, dès que l’on mange le pagre. Le vin s’installe, très minéral, et qui change de facette en fonction de l’acidité du plat. Car son acidité naturelle est élégante et s’adapte aux mets rencontrés. Je l’ai adoré sur le pagre et sur le turbot. Il est encore jeune et s’épanouira à son plus grand bénéfice, mais c’est déjà un chablis de haute stature, et flexible en gastronomie raffinée comme ici.

C’est sur les premiers plats que la créativité du chef est resplendissante. Sur des plats plus traditionnels comme les coquilles Saint-Jacques et le homard il s’adapte aux produits alors qu’au début il les précède. Les desserts et mignardises sont d’une grande élégance.

Nous étions placés à une table idéale, sur la mer violemment agitée par un fort mistral. Le soleil étincelant, presque aveuglant, créait des ombres dans les jolies assiettes creuses des plats, rendant les photos difficiles. Le service attentif est une des qualités de cette belle maison. Avec ma femme, nous nous sommes fait la réflexion que nous devrions y revenir plus souvent.

réveillon de notre « dream team », J-2 dîner jeudi, 29 décembre 2011

J’ouvre les vins du premier dîner. Le meursault a un nez d’une rare richesse. Le Haut-Brion 1989 a le nez d’un vin de 2005, tant les tannins explosent dans les narines. La Romanée Saint-Vivant a un parfum d’une rare sensualité, et le Rayas 1988 a un parfum impérial tandis que le Filhot se distingue par une puissance inhabituelle de beaux agrumes.

L’heure du dîner arrive. Les plats seront indissociables des vins, tant les accords auront été exceptionnels. Le Meursault Perrières Jacques Prieur 1995 est d’un parfum plus riche que ce qu’on attendrait. En bouche, on sent des tas de choses, de la minéralité, du fruit, de la noix qui fait écho à celle de la coquille et c’est le praliné de la sauce qui crée un trait d’union irréel entre le vin et le plat. Le vin est très solide, à maturité, et gardera sa grandeur dans le verre tout au long du repas quand on se plait à le sentir à nouveau.

Jean-Philippe n’a pas pour habitude de manger les coraux des coquilles et je ne comprends pas pourquoi ces organes sexuels ne sont jamais cuisinés par les chefs. Lorsque j’ai vu l’assiette où ils étaient écartés, j’ai dit à Jean-Philippe qu’il fallait les poêler pour le Haut-Brion 1989. Jean-Philippe a eu l’intelligence de leur adjoindre trois épices qui ont donné à ces chairs une vibration qui a créé avec le Château Haut-Brion 1989 à un accord d’anthologie. Cet accord est pour moi une récompense que je pourrais résumer ainsi : « j’ai osé, Jean-Philippe l’a fait ». Le vin est une folie. Son parfum est celui d’un vin outrageusement jeune. On dirait celui d’un 2005. Ses tannins sont jeunes, ce qui est une folie. En bouche, il envahit le palais de façon conquérante. Sa richesse, sa force, sa profondeur sont impressionnantes. On le voit bâti pour l’éternité, comme un 1961 ou comme un 1945. On sent que l’on est en présence d’un vin grandiose, pas facile à maîtriser, mais qui en impose. La vibration du corail est immense. Ses tannins, sa mâche, sa richesse sont impressionnantes.

Et l’on prend conscience de la pertinence de l’accord précédent, car le boudin blanc à la truffe donne du Haut-Brion une perception radicalement différente. Le vin devient soyeux, délicat, d’un charme inouï mais sans faiblesse langoureuse. Il est velouté tout en gardant sa force. La cohabitation avec le boudin n’est, sur le papier, pas évidente, mais l’aspect velouté du vin montre la pertinence.

Après ce fantastique bordeaux, lorsque je goûte avant le plat la Romanée Saint-Vivant Jean-Jacques Confuron 1997, j’ai un petit mouvement de recul, car son acidité est assez prononcée. Mais lorsque le plat arrive, le rehaussement du vin par l’accord est confondant. Si l’on prend avec une cuiller la sauce à l’hibiscus et si l’on boit le vin ensuite, on est incapable de savoir lequel est lequel, et l’on mesure à quel point cette sauce diabolique inventée par Jean Philippe est pertinente. Ce vin est probablement le plus faible des vins du dîner, mais c’est celui qui a suscité avec la sauce l’accord de loin le plus transcendant.

Lorsque je goûte le Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 1988 je reste sans voix. Et quand mes amis portent ce vin à leurs lèvres, c’est le même silence qui se fait. Ce vin est dans un état de perfection confondant. Il est extrêmement difficile à décrire tant il est complexe. Il est follement bourguignon, mais il a de la puissance en plus. On peut trouver des aspects de vieille rose, de fumé, mais aussi du fruit et de la cerise. Il est envoûtant, car il séduit sans être saisissable. Chaque gorgée est époustouflante. En faisant appel à ma mémoire, je pense que ce 1988 est plus grand que le Rayas 1978 légendaire.

Sur l’Aizy cendré, nous revenons à la Romanée Saint-Vivant qui trouve une vibration nouvelle, pour le camembert truffé, c’est le Rayas qui s’impose, et sur un stilton absolument parfait, le Château Filhot 1975 montre à quel point il est exceptionnel. Il est doré, d’un ambre déjà prononcé, son nez est riche d’agrumes intenses, et en bouche il est « the right man in the right place ». Il joue juste, sans être tonitruant et je l’aime pour cela. La Tarte Tatin, du fait du caramel, ne convient pas au Filhot.

Arrivé à la fin de ce voyage nous nous demandons si un réveillon est utile, puisque nous avons eu un dîner miraculeux. Nous avons vécu des accords irréels et profité de vins immenses. Mon classement serait, pour ce soir : 1 – Château Haut-Brion 1989, 2 – Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 1988, 3 – Meursault Perrières Jacques Prieur 1995 ex aequo avec le Champagne Pol Roger Cuvée Winston Churchill 1996.

Allant contempler les étoiles d’une nuit au ciel clair, nous savons que nous avons partagé un immense moment et bu d’immenses vins sur des accords d’une rare sensibilité.

les vins de ce dîner (le Cristal rosé 2000 a été changé au profit du Filhot 1975)

de la truffe, il y en a !!!

la sauce de l’assiette centrale imite la forme de la fleur d’hibiscus

le stilton est d’une qualité exceptionnelle

la dream team de cette fin 2011

réveillon de notre « dream team », J-2 jeudi, 29 décembre 2011

Le réveillon de fin d’année sera celui de la « dream team ». Nous sommes dans le sud et nous avons invité Jean-Philippe Durand, le « doctor chief cook » et notre ami japonais Tomo et son épouse. Ils arrivent dès le 29 après-midi et nous faisons le point de nos apports. Dix-huit bouteilles, dont une cassée dans l’avion, ce qui porte à dix-sept les vins à boire au réveillon et aux repas qui vont autour. Comme nous allons au Petit Nice demain, cela fait beaucoup de bouteilles à répartir entre les différents repas possibles.

Pour fêter leur arrivée par un soleil radieux qui dure depuis les trois jours que nous sommes dans le sud, j’ouvre un Champagne Pol Roger Cuvée Winston Churchill 1996, qui vient s’ajouter au programme. Le champagne est d’une plénitude remarquable. Serein, rond, riche de subtilités rassurantes, il se boit avec le sentiment que l’on boit du grand. Je dirais volontiers qu’il n’étonne pas, mais rassure. Avec des tranches de Belota-Belota, c’est un régal.

Pendant que nous buvons, nous répartissons les bouteilles que j’ai alignées sur le manteau de la cheminée et nous élaborons les différents menus. Les vins de ce soir seront : Meursault Perrières Jacques Prieur 1995 / Château Haut-Brion 1989 / Romanée Saint-Vivant Jean-Jacques Confuron 1997 / Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 1988 / Château Filhot 1975.

Le menu, au moment où j’écris, serait : coquilles Saint-Jacques et écrevisses, crème d’avocat, sauce au yuzu, praliné et fumet d’écrevisse / coraux des coquilles au sumac, cumin et feu du grec (1) / boudin blanc à la truffe noire / ris de veau sauce hibiscus rose / filet de bœuf, pomme de terre écrasée à la truffe noire / Aizy cendré / stilton / tarte Tatin.

Pour le réveillon, nous avons prévu la crème de la crème : Champagne Clos du Mesnil 1990 / Champagne Krug 1976 / Montrachet Marquis de Laguiche 1993 Joseph Drouhin / Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 2000 / Pétrus 1952 /La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1998 / La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996 / Ermitage Cuvée Cathelin Chave 1991 / Château d’Yquem 1975. Le menu est encore à parfaire. Nous verrons.

Sur le banc de touche, prêts à être ouverts dans les autres temps forts : Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1978 / Chambertin Bouchard Ainé & Fils 1969 / Châteauneuf du Pape cuvée spéciale Henri Bonneau 1998 / Champagne Cristal Roederer rosé 2000.

(1) lire fenugrec ! (j’ai mal entendu le nom de cette épice, cité par Jean-Philippe)

Les vins des trois jours dans le sud :

les vins du réveillon

Yquem 1992 ? mardi, 27 décembre 2011

Dans la cave de ma maison, j’ouvre les bouteilles d’un repas. Sur la table où j’officie, des bouchons et des capsules rappellent des moments heureux.

Mon oeil est attiré par un bouchon, car je ne peux pas m’être laissé piéger par une anomalie :

C’est impossible, puisque Yquem 1992 n’a jamais existé. Piégé ? Non, pas possible !

Je retourne le bouchon et voici la réponse :

C’est un Yquem 1950 rebouché en 1992.

Cette bouteille a été bue en 2006 et voici ce que j’en avais dit :

Yquem 1950 va susciter des clans. Ma femme qui ne boit presque jamais, sauf les Yquem, trouve sa couleur très belle, son nez magnifique et son goût adorable. Mon fils aime tout en ce vin. Je suis moins content de la couleur que je trouve trop brune. J’approuve le nez, mais comme j’ai une petite prévention contre les Yquem caramélisés, je ne suis pas totalement convaincu. Mais il faut lui faire un compliment : il est tout-à-fait dans la ligne d’Yquem 1921, quasiment à son niveau pour cette bouteille là. Bien sûr, je préfère les 1928, 1947 ou 1955, mais on doit reconnaître que c’est un Yquem fort typé et grand.

les repas de Noël dimanche, 25 décembre 2011

C’est Noël. Mon fils et sa famille le fêteront à Miami et ma fille aînée qui vient de passer quelques jours chez lui avec les siens revient juste pour notre réveillon, les yeux marqués par le décalage horaire. Pour elle j’ai ouvert dès potron-minet un vin de Ginette plus et l’un de ses cousins.

Ma fille cadette avec mari et enfants est présente dès midi pour un déjeuner léger. Une sieste est bienvenue pour se préparer au Marathon du soir. Vers 17 heures les cadeaux s’échangent à une vitesse éclair, tant le cadeau qui compte est celui qui n’est pas encore ouvert. Les quatre petits enfants trinquent avec un jus pétillant de pomme et de citron dont la couleur répond à s’y méprendre à celle de notre Champagne Dom Ruinart 1990. La bouteille est jolie, distinguée dans ses tons d’or et de noir. Le pschitt est très marqué même si le bouchon est chevillé. Le parfum est intense et le goût du champagne est profond, racé, noble. Il emplit bien la bouche de sérénité. Les tranches de lomo, saucisson d’échine de porc, et la terrine de foie gras vont surtout accompagner le second champagne d’apéritif, le Champagne Billecart-Salmon Cuvée Nicolas François Billecart 1969. C’est un petit clin d’œil à la date de naissance de mon fils qui fêtera Noël six heures plus tard à six mille kilomètres de nous.

L’étiquette de la bouteille est d’une beauté particulièrement raffinée. Le pschitt est faible, ce qui n’empêche pas le pétillant. Le parfum est marqué de fruits confits. En bouche, ce champagne a l’élégance des champagnes anciens où l’on ressent des fruits subtils, confits délicatement. Il est aimable, d’une complexité raffinée et tout le monde l’adore, mais je dois dire que je ressentirai plus que d’autres des signes de fatigue qui standardisent un peu son goût de champagne ancien. Malgré cela, nous n’avons pas boudé notre plaisir.

Nous passons à table et les merveilleuses huîtres Gillardeau se goûtent avec un Champagne Salon 1999 car je voulais qu’un champagne jeune et tendu accompagne ces coquillages. L’accord est d’un naturel confondant, le champagne tendant l’iode des huîtres comme un arc qui va diriger au but sa flèche gustative.

Sur des coquilles Saint-Jacques saupoudrées de grains de caviar d’Aquitaine Tradition Prunier, formant un ensemble sucre et sel au goût impérissable, le Montrachet Grand Cru Louis Jadot 1995, qui m’avait fait peur à l’ouverture par son absence d’odorat, crée un accord d’anthologie. Car le vin équilibre à merveille la combinaison du sucre de du sel, aussi bien que celle du gras et du sec. Le vin est profond, trouve un longueur exemplaire qui prolonge celle du caviar. Tout semble dosé avec une exactitude extrême. Nous sommes ravis.

Ayant compulsé plusieurs recettes de sandwiches à la truffe, ma femme a préparé des sandwiches. J’ai eu l’outrecuidance de lui demander d’épaissir les couches de truffe et je pense ne pas avoir eu tort. Sur ce plat, on peut essayer le Montrachet, mais l’accord se trouve idéalement avec la Côte Rôtie La Landonne Jean-Michel Gérin 1998. Ce vin répond exactement au tactile du sandwich et à la profondeur de la truffe, mieux que la Côte Rôtie La Landonne E. Guigal 1996.

On ne peut imaginer deux Landonne plus dissemblables que ces deux là. Les nez à l’ouverture étaient tout deux charmants, le Guigal ayant infiniment plus de fruit. Maintenant, le Gérin est plus marqué par l’alcool, fait plus vieux alors qu’il est un peu plus jeune, et fait plus bourguignon dans la râpe. Alors que le Guigal est plus velouté, plus riche en fruit, tout luxuriant. Et l’on n’a pas besoin de désigner un vainqueur tant ils sont différents.

Sur le filet de biche à la crème de patate douce, c’est le Guigal qui est de loin le plus adapté. La chair est puissante, au goût imprégnant et le fruit du Guigal lui convient bien.

A la Maison de la Truffe, j’avais acheté des parts d’un brie fourré à la crème et aux truffes. Il est à se damner de gourmandise coupable. Il est onctueux et la crème rafraîchit l’empreinte indélébile de la truffe. C’est fou. Et c’est la Landonne Gérin qui sort son épingle du jeu sur ce fromage.

La tarte aux pommes accompagne un Château Caillou Haut-Barsac 1921 à la couleur d’un thé noir et au parfum d’une élégance rare. En bouche tout n’est que raffinement, d’une noblesse qui n’appartient qu’à ces liquoreux qui ont dépassé les quatre-vingt automnes. On ne peut pas imaginer, tant qu’on n’a pas bu des vins de ces années 20, toute la grâce, l’élégance et la subtilité de ces sauternes nobles, chatoyants, impériaux.

Ce serait difficile de classer ces vins, mais je risquerai un choix : 1 – Château Caillou Haut-Barsac 1921, 2 – Montrachet Grand Cru Louis Jadot 1995, 3 – Côte Rôtie La Landonne Jean-Michel Gérin 1998, 4 – Côte Rôtie La Landonne E. Guigal 1996, 5 – Champagne Salon 1999, 6 – Champagne Dom Ruinart 1990, 7 – Champagne Billecart-Salmon Cuvée Nicolas François Billecart 1969.

J’ai placé le Gérin avant le Guigal alors que j’aurais pu faire l’inverse, pour saluer la performance de cette Côte-Rôtie en pleine possession de sa maturité et qui a le plus souvent, sauf sur la biche, été le générateur d’accords plus justes.

Le lendemain midi, qui est en fait le vrai jour de Noël, nous avons déjeuné des restes et suppléments. Souvent les saveurs sont plus affirmées, aussi bien pour les chairs que pour les vins. Le Salon 1999 sur les huîtres est pertinent avec une facilité déconcertante alors que le Montrachet 1995 n’en veut pas mais s’accorde avec des petites gambas fraîches. Les coraux des coquilles Saint-Jacques forment avec la Côte Rôtie de Gérin un accord saisissant et gourmand. Le Guigal est magnifiquement à son aise avec la biche enrichie d’une sauce à la truffe plus riche que la veille. Le fromage de Brie est toujours un péché de gourmandise. Ces deux repas de Noël furent de grands moments de gastronomie, dans la joie de l’amour familial.

le lendemain