Part des Bordeaux dans les vins rouges que j’ai bus vendredi, 5 août 2011

Poussé sur ma lancée, j’ai regardé si dans les rouges, la part des Bordeaux diminue, notamment du fait des prix. Et ça donne :

2002 – 2006 : 46% Bordeaux, 28% Bourgogne, 11% Rhône, 15% autres.

2007 – 2011 : 38% Bordeaux, 35% Bourgogne, 15% Rhône, 11% autres.

C’est très net que Bourgogne et Rhône sont les grands gagnants en progression sur la période récente. Ils faisaient ensemble 7 points de moins que Bordeaux (39 contre 46) et ils font 12 points de plus (50 contre 38) !

Le goût peut jouer, mais l’aspect budgétaire a certainement fortement joué.

mon amour pour les champagnes et de plus en plus les vieux jeudi, 4 août 2011

Il est indéniable que de plus en plus pour moi, le vin de l’été, c’est le champagne. Et de plus en plus aussi, en magnum, car une bouteille se vide extrêmement vite.

J’ai eu la curiosité de regarder si mon amour croissant pour le champagne est une tendance de fond.

J’ai analysé mes statistiques et j’ai comparé deux périodes : de 2002 à 2006 et de 2007 à 2011 (fin juin).

Le compte est fait de bouteilles que j’ai bues, sans tenir compte de la quantité bue d’une bouteille, ni de leurs formats. C’est donc le nombre de flacons auxquels j’ai eu accès, dont j’ai bu une quantité variable.

Voilà ce que ça donne en % de vins bus :

2002 – 2006 : 49% de rouges, 24% de blancs, 14% de champagnes et 13% de liquoreux.

2007 – 20011 : 48% de rouges, 18% de blancs, 23% de champagnes et 11% de liquoreux.

La progression des champagnes est donc très importante, le pourcentage augmentant de 9 points au détriment des blancs -6 points, des liquoreux -2 points et des rouges -1point.

Deux explications possibles :

– l’âge, car la digestibilité des champagnes est supérieure à celle des blancs

– le phénomène prix, car en recherche d’excellence, les meilleurs champagnes, sauf exception, sont moins chers que les meilleurs blancs : rares sont les champagnes plus chers que les Corton Charlemagne de Coche Dury ou les Montrachet DRC (cet argument vaut moins pour les liquoreux).

Mais je crois que la raison majeure est la progression de mon amour des champagnes anciens. Ainsi, sur les 14% de champagnes (par rapport au total), il y en avait 3% d’avant 1984 et 11% d’après 1983.

Alors que sur les 23% de la période récente, il y a 8% d’avant 1989 et 15% d’après 1988.

Sur les 9 points de progrès des champagnes, 5 sont dus à des champagnes anciens.

Donc âge, prix des vins et surtout meilleure connaissance des champagnes anciens a fait progresser mon amour pour les champagnes.

de plusieurs vins, c’est le plus inattendu qui remporte la palme mercredi, 3 août 2011

Le dîner se tient chez ma fille, qui loue une somptueuse maison au bord de l’eau à une portée de fusil de notre maison. Après une esquisse de partie de pétanque, le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle vers 1970 (fait de 1969, 1970, 1973) est subjuguant. C’est un champagne ancien au parfum redoutable, qui emmène dans des directions inconnues. Le mot « indéfinissable » lui convient parfaitement.

Sa bulle est insistante, et le fruit confit est sa caractéristique dominante. Sur des toasts variés à l’infini, il délivre des saveurs plus complexes les unes que les autres. Personnellement, face à un tel champagne, je n’ai qu’un mot : « respect », car je suis incapable de le cerner, et j’essaie simplement de capter une partie de ses complexités.Une amie de ma fille ayant exprimé récemment son scepticisme à l’égard de Dom Pérignon, j’ai décidé de frapper fort, en apportant un Champagne Dom Pérignon magnum 1990. Et le champagne est confronté à un grenadin de veau cuit à basse température avec une crème de champignons et des champignons. Ce champagne, dans ce format, c’est une rareté. Et nous goûtons un champagne parfait. Nous commençons à nous extasier et je suis le premier – parce que je peux me le permettre puisque c’est mon vin – à dire que derrière la perfection, il y a un certain manque de génie. Car ce champagne est trop « premier de la classe ». On aimerait qu’il s’encanaille et il reste « question de cours ». Il est objectivement grand, et comme la soirée s’est attardée dans la nuit, j’ai pu mesurer dans mon verre à quel point le vin est d’une pureté inégalable. Le vin est objectivement magistral, mais sans folie.

Le Château Trotanoy 2001 a un nez d’une rare noblesse. En bouche, c’est son velouté et sa trame précise qui nous ravissent. Sur la pièce de bœuf divine, le vin est superbe, mais quand arrive la Côte Rôtie La Mouline Guigal 1986, le match n’existe pas. La Mouline de 25 ans est trop parfaite pour qu’une comparaison puisse se faire. Ce vin est la sérénité absolue. Ce n’est pas la plus grande des Mouline, mais ce soir, c’est un régal.

Sur une salade de pêches blanches, j’ai apporté une petite merveille, un Champagne Perrier Jouêt rosé 1966. La couleur est d’une rare profondeur. Le nez est intense, envoûtant de fruits. Et en bouche, dès la première gorgée, c’est un voyage vers l’infini. Tout le monde tombe sous le charme de cet immense champagne, aux complexités folles, faites de fruits blancs comme la pêche, mais de tellement d’autres choses qu’on reste bouche bée.

Nous nous amusons à voter, et mon vote est partagé par beaucoup de convives. Il est : 1 – Champagne Perrier Jouêt rosé 1966, 2 – Côte Rôtie La Mouline Guigal 1986, 3 – Champagne Laurent Perrier Grand Siècle vers 1970, 4 – Champagne Dom Pérignon magnum 1990, 5 – Château Trotanoy 2001.

Le plus bel accord de ce dîner, c’est le grenadin de veau et son coulis de champignon avec le Dom Pérignon. La bonne nouvelle, c’est de voir des champagnes anciens aussi bien placés. Mais j’attendais beaucoup mieux de mon arme secrète, le Dom Pérignon 1990 en magnum. Ce fut une grande soirée, et une leçon d’humilité, car comprendre les vins anciens aux saveurs si changeantes n’est pas chose aisée.

apéritif un soir d’été samedi, 30 juillet 2011

Apéritif impromptu par une jolie soirée d’été. Un Champagne Henriot magnum1996 sert d’introduction. Classique, bien dessiné, il est l’archétype du champagne de plaisir. Nous tranchons des lamelles de poutargue, de fines tranches de Jabugo viennent exciter nos papilles et un camembert Jort vient ajouter sa touche de doux-amer. Je donne ensuite le choix entre un magnum de Dom Pérignon 1998 et un magnum de Salon 1997 et l’unanimité se fait sur le Salon, alors que mon humeur eût porté vers le Dom Pérignon.

Le nez du Champagne Salon magnum 1997 est une pure merveille. Il est vineux et évoque de grands bourgognes, tant le Chardonnay imprime sa marque. En bouche, c’est peut-être un des plus grands 1997 que j’aie bu. Il combine la délicatesse florale avec un caractère vineux qui s’affirme de jour en jour. Compagnon de gastronomie, il s’adapte quasiment à tout et lorsque l’on sert un gigot d’agneau de plus de onze heures, l’accord est saisissant de pertinence. Ce Salon est taillé pour les repas aux viandes expressives. Ce champagne me plait de plus en plus.

Bernard Pivot cite « Audouzer » dans « Les mots de ma vie » samedi, 30 juillet 2011

A la définition de Néologismes, B.Pivot dans son nouveau dictionnaire, introduit ce mot :

Audouzer : déboucher une vieille bouteille au moins quatre heures avant de la boire.
De François Audouze, collectionneur de vins très vieux, de bouteilles mathusalémiques, qui les propose à la dégustation après un minutieux et savant rituel. « Il faudrait audouzer nos beychevelle 28. » (Bernard Pivot, les mots de ma vie).

Le mot « audouzer » est en fait né sur le forum de Robert Parker, après que j’ai exposé la méthode que j’utilise, qui a donné lieu à des discussions épiques.
Au bout d’un certain temps, les témoignages confirmant l’intérêt de ma méthode sont devenus plus nombreux et un membre du forum a dit un jour :
« 
I have audouzed my wine« .
Et cette expression est restée, et j’ai trouvé cela plutôt sympathique.

Ayant une admiration profonde pour Bernard Pivot, je l’ai invité à un dîner, et il a apporté un magnum de Beychevelle 1928 délicieux, ce qui veut dire que sa citation n’est pas le fait du hasard :

« Tout de go Bernard Pivot me dit qu’il attend avec impatience de lire le compte-rendu de ce dîner, car il est différent de lire les aventures que l’on vit. J’écris donc ce texte avec l’angoisse d’être jugé par celui qui a côtoyé tout ce que la littérature a produit de meilleur. Bernard est étonné que je ne prenne aucune note. Nous abordons maintenant son vin, le Château Beychevelle en magnum 1928. La couleur est belle, d’un rouge de grande jeunesse. Le vin est à peine trouble. Etant servi en premier, je suis sensible à une petite acidité dont j’espère, chacun s’accommodera, pour ne pas passer à côté du beau message. Le vin est velouté, rond et joyeux, et l’accord avec le lourd jus truffé est gourmand. L’acidité disparaît vite. Bernard qui n’est pas familier des vins de cet âge constate que son vin n’est pas bu « post mortem » mais bien vivant. La pureté du chatoiement du vin est un plaisir que je prolonge en buvant la lie. »

(le récit complet du dîner où ce Beychevelle 1928 fut bu est ici : https://www.academiedesvinsanciens.org/archives/1987-120eme-diner-de-wine-dinners-au-restaurant-de-la-Grande-Cascade.html )

La mention de Bernard Pivot dont je suis le plus fier, et c’est ce qui a justifié que je l’invite, c’est celle qu’il a faite dans le dictionnaire amoureux du vin, où il dit que je suis le Bossuet des vieux flacons. C’est un compliment dont je suis fier.

déjeuner à l’hôtel du Castellet mardi, 26 juillet 2011

Lorsque j’étais allé à l’hôtel du Castellet il y a un mois, j’avais discuté avec le chef Christophe Bacquié, meilleur ouvrier de France et avec son sommelier, Romain Ambrosie, de cuisine et de vin. Dans le restaurant San Felice, qui n’est pas le restaurant gastronomique mais jouit d’une vue exceptionnelle, il y a une exposition de grands formats du Château Vannières, un Bandol renommé que Jean-Philippe, notre talentueux ami, nous avait fait découvrir dans sa version 1983 chez Marc Veyrat à la Ferme de mon Père à Megève. Cette bouteille m’avait marqué aussi ai-je demandé à Romain s’il pouvait se la procurer, ce qu’il fit.

Nous arrivons à sept, ma femme et moi avec deux de nos enfants, mon gendre et deux de nos petits-enfants. Sur la terrasse du bar, nous commençons par un Champagne Krug Grande Cuvée sans année peu âgé. Le vin est racé, grand, mais une légère amertume me gêne, qui s’estompera sur de la nourriture. C’est un grand champagne mais sa vibration ne m’a pas suffisamment atteint.

Le menu est simple, tranches de jambon Jabugo, côtelettes d’agneau et côte de bœuf que nous nous partageons. Les viandes sont superbes et goûteuses. Pour que la confrontation soit intéressante, j’ai prévu d’associer le Vannières à un Rayas 2000.

Le Château Vannières Bandol 1983 a une couleur très foncée, presque opaque tant il semble avoir de la matière. Le nez est riche mais discret. C’est en bouche qu’il explose d’un velouté extraordinaire. Ce vin sublime la notion de Bandol. On est dans des impressions que donnent les grandes Côtes Rôties de Guigal. C’est assez envoûtant. Avec les olives noires de l’apéritif, c’est un régal.

Le Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 2000 est l’opposé de ce vin. Sa couleur est d’un rubis rose clair, le nez est d’une subtilité exceptionnelle et ma femme qui ne boit pas, préfère de loin le Rayas à son parfum. Hélas, le Rayas commandé au dernier moment, alors que le Vannières nous attendait en salle, provient d’une cave ou d’une armoire beaucoup trop froide et je sens le coup de froid qui agit sur le vin comme un lac gelé sur la virilité d’un nageur. Et j’ai attendu longtemps qu’il se reconstitue. Mon gendre et surtout mon fils vibrent au Rayas qui est grand. Je suis beaucoup plus sur la réserve. Le vin est indéniablement un grand vin, avec des évocations bourguignonnes fortes et une profondeur de message dans les compotes de quetsches qui sont évidemment plaisantes, mais il manque toujours quelque chose pour me faire plaisir. Car le Vannières est la sérénité absolue. Le qualificatif qui me vient est « serein comme un Guigal ».

Les deux vins ne se contredisent pas tant ils sont différents, et mon cœur penche pour le Vannières à l’équilibre et à la cohérence saisissants. Plusieurs minutes après le dessert, je reviens sur les deux verres. Le Rayas a retrouvé du pep et de la cohérence. Il montre enfin du panache et fait jeu égal avec le Bandol. Il est beaucoup plus complexe. Mais on ne refait pas une partie après la fin du match. La vedette de ce repas, c’est un Vannières 1983 éblouissant de sagesse et de sérénité, au velouté envoûtant.

Le cadre de l’hôtel du Castellet est propice au farniente et à la méditation devant une nature d’une rare beauté. Ce fut un beau moment autour de ce déjeuner. L’étape suivante sera le restaurant gastronomique.

Un grand Cristal rosé 1999 dimanche, 24 juillet 2011

Ma fille et mon gendre sont maintenant installés dans la villa qu’ils louent à deux pas de chez nous. C’est l’occasion de fêter cela avec du lourd. Le mistral est encore très fort, les vagues sont puissantes, organisées en rouleaux bruyants. Contre toute attente le Champagne Henriot magnum 1996 ouvert il y a deux jours n’a pas la moindre trace de fatigue. La couleur est la même, la bulle a la même vivacité et le goût n’a pas pris la moindre trace d’acidité. Et on ne peut même pas dire qu’il s’est assagi, car il a la même tension que précédemment.

J’ai tenu à frapper fort, car j’ai apporté un Champagne Cristal Roederer rosé magnum 1999. Ce champagne est connoté bling-bling, a un prix russe, il faut donc vérifier s’il justifie tout le bla-bla médiatique qui l’entoure. La couleur est d’un jaune de pêche. Discrète, élégante et raffinée. La bulle est belle, fine active, mais pas envahissante. Et ce qui frappe à la première gorgée, c’est la précision du champagne. Le contraste est saisissant entre l’image des rappeurs californiens qui boivent ce champagne dans leurs Lamborghini avec des pinups fessues, ou celle de russes ventrus qui font couler ce vin sur la croupe de naïades tarifées et la réalité d’un champagne strict, structuré, qui ne cherche pas à briller mais qui montre une élégance rare. C’est un grand rosé droit, ferme, architecturé, qui ne montrera tout au long de sa dégustation aucun signe de faiblesse. Ce champagne n’est pas très typé, mais il est droit, précis et parfait. Il tient donc son rang et sa réputation, jamais sur le show, mais surtout par sa précision doctrinaire.

Mon gendre a voulu confronter deux vins de régions que tout oppose. Nous commençons par un Château de Pibarnon Bandol rouge 2005. Tout dans ce vin respire l’été avec la tapenade et le fenouil qui transparaissent dans un vin râpeux et chaleureux. J’avoue que j’en attendais un peu plus.

Le Château Trotanoy Pomerol 1999 a un parfum d’une rare complexité, très pomerol. D’emblée, on le situe au dessus du Pibarnon, par la complexité, par la longueur et par ce côté riche qui emplit la bouche de délices. Mais au fil du temps, le froid du soir venant s’installer sur notre table en extérieur, c’est le Pibarnon qui se trouve le plus à son aise. Il fallait juxtaposer ces deux vins différents. Le Bandol jouant à domicile a marqué plus de buts. Mais la prime à la complexité revient au bordelais.

Cette soirée fut illuminée par un rosé impérial, le Cristal rosé 99 est un vin de grande race, qui justifie son aura.

Mémoire du champagne Dom Ruinart rosé 1990 dimanche, 24 juillet 2011

Je n’imaginais pas l’avoir bu autant de fois. Ici un Dom Ruinart rosé 90 bu avec Richard Juhlin chez Ruinart :

Alors que je suis assez peu fanatique des champagnes rosés, je suis interdit comme sur un uppercut par le Dom Ruinart rosé 1990. le nez est incroyablement séducteur et en bouche, quelle élégance après les blancs ! Passionnant. Mais le Dom Ruinart rosé 1988 allait me plaire plus encore par un fruité excitant. Je l’ai préféré au 1990, contre l’avis de mes amis qui ont plébiscité le 1990. Mais ce fruité m’allait bien. Le Dom Ruinart rosé 1986 moins ouvert, plus conventionnel, fut vite doublé, sur un froncement de cil de Richard Juhlin, par un magnum du même millésime. Malgré une nette amélioration, ce champagne ne me fit pas vibrer.

Un Dom Ruinart rosé 1990 est une splendeur. Des arômes incroyablement flexibles, qui s’adaptent aux saveurs qui lui sont proposées. Un magnifique champagne, avec des variations extrêmement éclectiques.

Là je ne peux pas résister à la tentation de mettre un passage totalement bling-bling ! :

Raffinement suprême, quand le crépitement du feu d’artifices cessa, à travers le nuage gris qui retombait, le château fut percé par l’éclairage de toutes les fenêtres, d’un ton orange strictement de la couleur du Yquem 1967. Si c’était voulu, c’est un magistral clin d’œil. Eblouis par les saveurs intenses de ce sublime repas on cherchait autour de soi avec qui partager ses impressions. Michael Broadbent était tout sourire, Philippine de Rothschild était aux anges. Une coupe de Dom Ruinart rosé 1990 allait préparer le retour vers nos voitures dans des allées où des torches remplaçaient les rosiers qui ponctuent les rangs de vignes.

Là, ça redevient plus popu, car c’est à l’occasion d’une partie de belote :

Lors d’une revanche aux cartes, le champagne Dom Ruinart 1990 rosé confirme, s’il en était besoin, l’impression et l’admiration que j’avais ressenties lorsque je l’avais découvert lors d’un dîner au siège de Dom Ruinart. Magnifique rosé joyeux et dense.

Rebelote :

Un champagne Dom Ruinart rosé 1990 est un dessert à lui tout seul. Il chante dans le verre. Il s’est amusé de diverses expressions de desserts et a confirmé que 1990 est particulièrement réussi. Je n’étais pas du camp des gagnants à la belote. L’important était à table et dans nos verres.

Re, rebelote :

mais c’est un champagne Dom Ruinart rosé 1990 qui montre où se trouve la vraie grandeur. Savoir que la belote n’est qu’un jeu, d’accord. Mais aligner les humiliations, même avec Dom Ruinart rosé, ça casse, double casse, comme on dit à Nice.

le Champagne Dom Ruinart rosé 1990 fut placé ici comme une pause entre deux plats. Quel choix judicieux ! Ce champagne est un vent de fraîcheur. J’ai été immédiatement frappé par l’élégance de sa construction. C’est un immense champagne rosé, très au dessus de la mémoire que j’en avais. Un grand moment de charme.

Le Champagne Dom Ruinart rosé 1990 séduit déjà par son flacon particulièrement élégant. Dans le verre, la couleur rose saumonée est une invitation à la luxure. Et sur le lait caillé, étrange et délicieux, nous sommes embarqués dans un monde inexploré. J’adore la confrontation du plat et du vin dont aucun ne ressort indemne. Il y a une interpénétration redoutable. Nous discutons avec Alain de la transformation que subit le champagne. Point n’est besoin de savoir ce qu’il vaudrait intrinsèquement car ce dont il faut jouir, c’est de ce qu’il nous offre maintenant, dans un accord étrange, rare, important.

Mon gendre qui avait un événement à fêter a apporté un Champagne Dom Ruinart rosé 1990. D’une couleur de pêche jaune rose, ce champagne est un vrai bonheur, qui combine la complexité et la facilité. D’une bulle très active, il trouve un joli partenaire dans les tranches d’une pomme à peine acide, cuites à l’extérieur mais crues à l’intérieur.

Deux interprétations de la pêche blanche accompagnent un magnum de Champagne Dom Ruinart rosé 1990. La couleur d’un rose de nacre intense réjouit les yeux. La bulle est très active et le champagne est d’un charme surhumain. C’est un des plus grands champagnes rosés que l’on puisse imaginer, de la même race que le rosé Dom Pérignon 1990 en magnum lui aussi. Ce champagne a du chien, de la race, et une sensualité raffinée et l’on se demande si ce rosé ne dame pas le pion au Salon 1995. Ce champagne de classe se sirote dans le calme d’une nuit paisible au rythme des conversations interminables.

dîner chez des amis samedi, 23 juillet 2011

Chez des amis, un Champagne Bollinger Spéciale Cuvée magnum sans année est sympathique, solide et rassurant, mais il lui manque un peu d’imagination et d’émotion. Quand il s’épanouit, il se structure et devient de plus en plus plaisant.

Le Champagne Salon magnum 1997 qui le suit est largement mis en valeur par le précédent. Ce qui frappe, c’est sa complexité et son extrême longueur. Fleurs délicates, fruits blancs, et subtilité caractérisent cet excellent champagne qui est une version de Salon moins guerrière que des millésimes plus vineux. J’aime beaucoup cette version élégante et délicate.

Le Terrebrune Bandol rouge 2007 est extrêmement plaisant. C’est vraiment un vin d’été, avec ses évocations de truffe, d’anis et de fenouil. Il est gouleyant et généreux.

Le nez du Château Figeac 2001 est une petite merveille. Quelle race ! Ce Figeac puissant ne fait pas très bordelais, mais il est d’une complexité gourmande et se boit bien. La maîtresse de maison exécute avec talent des recettes complexes de Thuriez magasine. Des discussions passionnantes nous ont entraînés tard dans la nuit.