Voyage dans le Jura pour la Percée du Vin Jaune samedi, 5 février 2011

La Percée du Vin Jaune – jour 1 – arrivée dans le Jura et dîner au château de Germigney

La Percée du Vin Jaune, c’est une institution. Chaque année, les vignerons organisent une grande fête au moment où les fûts de vieillissement du vin jaune du Jura, emprisonné pendant six ans et trois mois, sont percés pour qu’enfin se révèle le millésime dont le chiffre est de sept ans de moins. Cette fête populaire est chaleureuse et c’est un prétexte pour moi d’aller respirer l’esprit du Jura.

Mon point de chute rituel est le Château de Germigney, château hôtel à Port-Lesney, magnifiquement décoré. Une incitation supplémentaire est la présence à la traditionnelle vente aux enchères d’un vin jaune de 1774.

Lors du voyage au Japon, j’avais raconté cette aimable tradition a Tomo, aussi sommes nous quatre au château de Germigney, Tomo et son épouse, la mienne et moi.

Lorsque j’avais voulu réserver, on m’apprît que l’hôtel est réservé pour des journalistes car il y a un dîner de journalistes prévu à l’occasion de la Percée. Me drapant dans une dignité offensée, je remue ciel et terre pour avoir deux chambres. Mon souhait est exaucé. Ayant été nommé l’an dernier ambassadeur des vins du Jura, je devais m’inscrire au dîner des ambassadeurs. Demandant quatre places au lieu des deux normalement attribuées, j’ai senti que ce n’était pas aussi simple, même pour un ambassadeur. Faute de réponse, nous n’en serons pas.

Nous arrivons à l’hôtel dont je connais chaque recoin et je suis heureux de retrouver la chambre que j’ai chaque année, comme s’il s’agissait d’un pèlerinage. Peu de temps après, Tomo qui venait d’arriver m’appelle au téléphone et me demande de nous rencontrer. Tomo se présente à notre chambre et son épouse porte un magnifique bouquet de fleurs printanières surmontées d’une belle orchidée. Ce sont les senteurs de printemps que met en avant ce bouquet. Quoi de plus amical que ce premier geste ? C’est une attention charmante.

Nous allons prendre l’apéritif au caveau, belle salle voûtée de plusieurs siècles. La carte des vins est assez embarrassante, car la majorité des vins sont en demi-teinte. Il est difficile de trouver des pépites, mais nous serons ce soir de géniaux orpailleurs.

Le Champagne Comtes de Champagne Taittinger 1995 est la dernière du lieu. L’étiquette est rongée et illisible. Le millésime n’apparaît pas et la contre-étiquette ne donne pas l’année. Le vin est ouvert et c’est le bouchon qui confirme 1995. Le champagne fait plus que son âge mais il est délicieux. Le nez est envoûtant et le vin est d’une grande profondeur. Si je devais exprimer ses qualités, ce serait : facilité mais intensité. C’est-à-dire qu’il se boit bien comme un champagne de soif, mais il a en lui un message typé miellé, riche et profond. Sur des gougères et des petites noix caramélisées, nous sommes aux anges.

Nous passons dans la jolie salle à manger voûtée dont l’architecture est étrange. On peut imaginer une cathédrale, aux voûtes imposantes, dans laquelle on aurait mis un plancher à trois mètres du faîte. Ce serait cette impression là. La décoration est délicate comme partout dans l’hôtel.

Mon choix de plats dans une carte très intelligente est : coquilles Saint-Jacques en deux services et selle d’agneau. La coquille crue est accompagnée de saveurs trop différentes qui dispersent l’attention alors que la coquille crue est superbe. Les dernières gouttes du Taittinger se délectent de cette chair douce.

La deuxième coquille, mi-cuite, est associée à une truffe fortement trempée dans de l’huile de truffe. C’est l’occasion de se précipiter vers le Château Gazin Pomerol 2000 qui, avant carafage, m’avait un peu rebuté par un fort modernisme, mais se civilise joliment après aération.

La selle d’agneau est divine, la chair étant d’une expressivité exemplaire. Inutile de dire que le Gazin s’en régale, car il peut briller sans la moindre retenue. Et c’est vraiment un pomerol de plaisir, un peu sculptural, mais réjouissant. Un peu de fromage permet de terminer le pomerol et c’est un morbier qui a renvoyé un signal amical au vin plus qu’un saint-nectaire pourtant hospitalier.

Nous passons au salon devant l’immense cheminée où pourraient cuire des cerfs entiers. Nous goûtons une Grappa de Sassicaia et un Marc d’Arbois de Jacques Tissot 1976. Au nez, il n’y a pas de comparaison possible, le marc est infiniment mieux dessiné que la Grappa. En bouche, le marc italien démarre de façon assez aguicheuse et finit avant même d’être apparu. Plus court, je ne connais pas. A l’inverse, le marc est pur, avec toutefois un côté écurie assez prononcé. Le cœur penche vers le marc. Nous devisons, devisons, quand arrive l’heure du marchand de sable.

La Percée du Vin Jaune – jour 2 – tourisme

Le lendemain matin, nous allons à Arbois au point central de la Percée. La ville grouille de gens qui finissent les décorations, fignolent les façades ou mettent la dernière main aux circuits et signalisations. Nous nous échappons vite de cette agitation pour aller découvrir quelques merveilles des paysages de cette jolie région. Les cascades du Hérisson sont un émerveillement. Dans les chutes, eau et glace cohabitent, aussi, de temps à autre on entend le bruit sourd que fait en montagne une charge de dynamite. C’est un lourd bloc de glace qui se détache de la falaise et plonge dans le torrent. L’abbaye de Baume-les-Messieurs est une étape incontournable. Restaurée en 910 elle envoya ses moines fonder l’abbaye de Cluny. Il y a là le poids de l’histoire. Les grottes et les chutes de Baume-les-Messieurs sont à ne pas manquer. Nous poursuivons notre périple par la ville de Château-Chalon qui surplombe les vignes de l’appellation que je révère. L’église de Château-Chalon, sobre mais délicate est un appréciable lieu de culte respirant l’histoire de cette commune renommée.

Passant à Poligny, c’est l’occasion de faire un crochet au magasin "Essencia", tenu par la famille Bouvret. Je vante à Tomo les vieux champagnes, vieux Yquem et vieux Tokaji. Lorsque je demande de voir deux bouteilles antiques, on me regarde comme si je voulais commettre un hold-up. Le patron appelé à la rescousse me reconnaît mais dit quand même : "à quel titre voulez-vous les voir ?". Je réponds : "mais pour les acheter bien sûr, puisque je vous ai déjà acheté quelques raretés".

La réponse claque comme un coup de fouet : "je n’ai aucune intention de les vendre, ce sera pour ma consommation". Une telle rudesse, alors que les vins sont listés et cotés dans son livre commercial, est purement inacceptable. Nous sommes sortis, abasourdis de tant d’impolitesse, puisqu’à aucun moment il n’a essayé d’expliquer pourquoi il ne vendrait pas des vins qui sont dans son catalogue.

Alors que la visite à Essencia était presque un rite, ce sera la dernière.

La Percée du Vin Jaune – jour 2 – dîner au château de Germigney

Nous avions commandé la veille au restaurant de l’hôtel de Germigney la volaille de Bresse pour nous quatre, parce qu’elle doit se réserver à l’avance. A l’apéritif, nous buvons la demi-bouteille reçue à titre de cadeau dans notre chambre, un gentil champagne baptisé Germigney, un peu dosé, sans grande imagination, mais très acceptable.

Au dîner, nos entrées sont différentes. La mienne est faite de pâtes, d’œuf mollet et de truffes. Le vin que nous avons choisi est un Chasssagne Montrachet Villages Domaine Ramonet 2007. C’est la déception. Car ce vin qui n’est pas mal fait, au nez puissant, est rustaud, lourd, pataud, à l’alcool trop évident. Nous nous regardons avec Tomo et la conclusion est évidente : nous n’allons pas continuer avec ce vin. Faute d’alternative, nous nous tournons vers le Champagne Comtes de Champagne Taittinger 1995 qui est la dernière du lieu, ce que l’on nous a dit aussi hier. Le champagne est toujours aussi bon. Peut-être un peu moins évolué, ce qui lui va bien, même s’il est un peu moins typé.

Nous avions commandé pour voir la réaction de la volaille de Bresse un Vin Jaune Tissot (lequel de la famille ?) 2002. Le vin arrive hélas trop chaud. Mais il est clair que l’accord le plus pertinent est avec le vin jaune, qui devient brillant dès que la carafe est rafraîchie. Nous avons pu vérifier une nouvelle fois que boire une goutte du vin jaune puis ensuite le champagne donne à celui-ci une largeur et une richesse décuplée.

Le sommelier, plutôt discret, a eu la gentillesse de ne pas compter le vin de Bourgogne que nous étions prêts à payer. Ce type d’attention fidélise une clientèle.

La volaille, élevée dans le Jura mais qui a droit au label "de Bresse", est d’une tendreté exceptionnelle. Le cuisinier fait un travail d’une très belle réalisation. Il faudrait qu’en ce lieu charmant la carte des vins rehausse son niveau pour se marier à une cuisine de grand plaisir, intelligente et fondée sur de beaux produits.

La Percée du Vin Jaune – jour 3 – début de la Percée et vente aux enchères

Le samedi matin, c’est le début de la Percée du Vin Jaune. Nous avons la chance d’accéder avant le rush. Sur deux jours, soixante mille personnes vont faire exploser le record de participation à cette grande fête populaire. Nous marchons dans la ville d’Arbois, décorée de façon naïve et amusante.

Nous allons regarder les bouteilles qui seront mises en vente et surtout le phare incontesté de cette vente, un vin jaune de 1774. Cette bouteille me trotte dans la tête de façon obsédante, car depuis de nombreux mois, lorsque j’ai été informé de sa vente, le désir de l’acquérir m’a pris. Quand nous nous promenons dans la ville d’Arbois, ma femme et mes amis se moquent de moi en disant : "là, tu n’es pas avec nous, tu es en plein dans la vente". Et c’est vrai que je ne pense qu’à ça. Les informations que j’ai grappillées sont peu réjouissantes : il y aurait en lice un anglais, un collectionneur de Singapour, des suisses et moi. Dans ma tête trotte : "je ne vais pas l’avoir, je ne vais pas l’avoir". Et la limite que je me fixe augmente à chaque minute depuis hier.

Nous allons faire un tour au caveau où se trouvent les vins du Château d’Arlay, accueillis par Alain de Laguiche, et je goûte un vin jaune du Château d’Arlay 2003. C’est une très jolie surprise, car il est vraiment d’une joie de vivre et d’une intensité supérieure à ma supputation.

Nous grignotons aux divers stands appétissants, profitant d’un soleil qui réchauffe nos corps et nos cœurs. A 14h30, c’est l’heure de la vente. Il y a très peu de vins très anciens, peut-être une quinzaine sur les 314 lots de la vente. De temps à autre j’achète un lot, comme pour occuper mon stress, car je n’arrête pas de bouger sur ma chaise, alors qu’à côté de moi, le compétiteur anglais est d’un phlegme britannique.

Nous sommes prévenus que FR3 va filmer la vente du lot à 16h30 précises. Assez vite, le britannique est éliminé de l’ascension des enchères. J’entends qu’au téléphone c’est un ami, grand collectionneur suisse de vins rares qui enchérit. Au lieu d’être dans la salle, il s’est installé au restaurant de Jean-Paul Jeunet qui est à quelques mètres de la salle des ventes. Il est aussi filmé par FR3 sur place, comme on me l’indiquera plus tard. Les échanges aussi rapides qu’au ping-pong se font entre le caviste qui représente le singapourien et Pierre Chevrier, le suisse au téléphone. J’écoute, un peu abasourdi, et, tout-à-coup, l’asiatique est muet. Vais-je entrer en lice, alors que l’on explose mes limites qui n’avaient cessé de grimper pendant mes réflexions ? Je lève ma petite raquette portant le numéro d’enchérisseur. Et nous montons. Par deux fois, dans ce chemin de croix, je demande de réfléchir. Puis, les idées se bousculent dans ma tête. Je la veux cette 1774 dont les grappes ont mûri du vivant de Louis XV ! Mais la raison est de céder, car je sais que Pierre est encore plus têtu que moi.

Je baisse les bras, saoul de cette montée exténuante, et tellement triste de devoir abandonner cette bouteille dont je rêvais depuis des mois. Etant le seul combattant présent dans la salle, je suis interviewé, car le prix au marteau fait exploser toutes les estimations des organisateurs, la foule ayant fait des "ho" et des "ah" à chaque franchissement de seuil.

Pierre arrive, et nous nous embrassons. Comme en un combat de boxe, les deux combattants s’embrassent pour se montrer leur estime. Je suis heureux pour Pierre et je suis surtout heureux que celui qui a eu cette bouteille la boira dans de bonnes conditions.

Nous nous congratulons, nous rions, mais c’est la retombée de l’adrénaline après cette âpre bataille. Mon excitation ne s’estompera réellement que tard dans la nuit.

Nous faisons valider nos bordereaux, le mien comportant malgré tout quelques pépites de 1937, 1947 et autres beaux millésimes. Mais encore saoul de ce match que j’ai perdu, je suis presque groggy.

Les organisateurs ouvrent quelques flacons de 1973 et 1979 qui sont des queues de vente que nous partageons à quelques habitués. Le cœur n’y est pas.

Nous retournons à notre hôtel pour nous préparer à un dîner à Salins les Bains chez un caviste qui va ouvrir quelques folies.

La Percée du Vin Jaune – jour 3 – dîner chez un caviste à Salins-les Bains

J’ai connu philippe Chatillon lorsqu’il dirigeait le Domaine de la Pinte à Arbois. Il fut un des premiers à accompagner ma quête de connaissance des vins du Jura. Ayant quitté ce domaine, il s’est installé comme caviste et brocanteur à Salins-les-Bains.

Pensant que j’étais seul dans le Jura pour chasser la 1774, il me propose de me joindre à un dîner qu’il organise dans sa boutique avec quelques vins. Il ne savait pas que nous étions quatre. Il donne son accord pour que nous venions en force.

L’esprit encore chaviré par l’échec des mes enchères sur le vin jaune 1774, je rentre avec mon épouse et mes amis japonais dans la boutique de Philippe. Il y a là une vingtaine de personnes attablées à une seule table toute en longueur. Nous serons à une extrémité. Philippe n’ayant demandé à personne de se présenter, nous passerons ce repas dans l’ignorance des participants. Quand nous entrons, un des convives, historien de son état, raconte des histoires sur les cépages jurassiens. Ses interventions furent toutes passionnantes.

L’apéritif se prend sur des gougères avec un Champagne Duval-Leroy en magnum non millésimé, d’avant 1999 puisqu’il est habillé d’or pour le passage de l’an 2000. Ce champagne à la très jolie bouteille se boit avec plaisir et l’effet magnum joue à plein pour le rendre agréable.

N’ayant pas pris de notes et étant encore dans le tourbillon de la vente aux enchères je serai succinct sur les appréciations des vins du repas.

Le Chardonnay ouillé Château d’Arlay 1989 est un joli vin qui évoque le toast, le miel. Il accompagne une rillette de lapin au raifort et des toasts au foie gras et à la confiture d’airelle.

Le Trousseau domaine Rolet magnum 1983 est un joli vin rouge que l’on apprécie dix fois mieux dans sa région. En effet, on sait que l’on va boire. On y est donc préparé. Il a des notes de sous-bois et de framboises du plus bel effet. Il se boit sur un croque-monsieur à la saucisse de Morteau et au comté qui donne au vin des notes de fumé. Ce vin est fort plaisant.

Le Côtes du Jura rouge Port-Lesney Jean Luc Maire 1973 est un assemblage de vieux cépages de trousseau et poulsard. Il se boit sur un saumon aux lentilles noires préparé par un chef qui s’est joint à notre table et qui venait d’être membre du jury du concours de cuisine de la Percée, comme je l’avais été l’an dernier. Entre "collègues", nous avons plusieurs fois parlé cuisine au cours de ce repas. C’est un grand bonheur que d’échanger ainsi avec un chef aux réflexions pertinentes.

Philippe, qui n’arrête pas d’ouvrir des bouteilles, présente maintenant un Savagnin ouillé d’Arbois 1955. Le vin est superbe, profitant des effets d’une année exceptionnelle. Il accompagne une volaille au vin jaune faite par Philippe qui nous annonce le nombre de litres de vin jaune qui entrent dans la recette. Ce n’est pas une noyade, c’est une plongée abyssale qu’a subie la chair du poulet.

Nous avons un intermède avec une Montilla-Moriles de 15° dont le cousinage avec les vins du Jura est tel que personne n’a nommé ce vin espagnol à l’aveugle.

Un Château Chalon 1959 sans étiquette accompagne deux comtés, un de 18 mois et un de trente mois. Ce moment a autant d’intensité que le fromage ou le vin.

Un Macvin du Château d’Arlay 1989 accompagne un dessert aux pamplemousses blanches et roses, avec une gelée de coing. Ce vin est nettement meilleur quand il est bu à ce moment du repas que lors d’un apéritif. La combinaison avec les pamplemousses se fait élégamment, grâce à la gelée.

Nous nous faisons surprendre encore une fois avec un vin dans une bouteille bordelaise à la couleur d’un vieux sauternes. C’est un vin de paille domaine de la Rectorie 1989 de 17°, vin doux naturel de banyuls au goût de raisin séché absolument charmant.

Nous finissons par un vieux marc de savagnin d’Arbois élevé en fût qui a un goût de marc exacerbé et lui aussi plaisant, malgré sa virilité.

Ce dîner est bon enfant et débonnaire, marqué par la générosité de Philippe qui ouvre des vins plus fous les uns que les autres. L’ambiance était chaleureuse. Alors que je ne savais pas quel serait le programme, ce fut pour mes amis japonais une étonnante immersion dans un groupe de passionnés dirigés par un homme généreux à la moustache à la Vercingétorix, car il aurait aimé qu’Alésia soit jurassien.

La Percée du Vin Jaune – jour 4 – achats chez le caviste à Salins-les Bains et repos

Le lendemain matin, nous retournons à Salins-les-Bains dans la boutique de Philippe, car au cours du repas, nous avons repéré dans sa cave de quoi justifier ce retour.

La boutique est installée dans des murs qui abritaient autrefois une banque. Aussi, la cave aux trésors est-elle protégée par des murs épais et une porte hautement blindée. C’est assez amusant. La boutique est ouverte et des visiteurs goûtent quelques vins. Philippe va chercher quelques vieilleries qu’il me demande d’ouvrir. Les vins sont morts, et ne reviendront jamais à la vie. J’ai oublié leurs âges, mais ils étaient très vieux.

Tomo fouine dans les recoins de la cave et arrive à dégoter des raretés. Je me fais guider par Philippe qui oriente mes bras vers des blancs du Jura de 1906, un blanc de 1929 et un vin de paille de 1858. Nous ramassons de quoi faire un carton pour Tomo et un carton pour moi. Nous remercions Philippe de son accueil et par un soleil resplendissant, nous préférons arpenter la ville de Salins que celle d’Arbois, envahie par une foule immense pour le deuxième jour de la Percée. Aussi bien dans cette ville que dans d’autres du Jura, le patrimoine ecclésiastique se dégrade à vue d’œil.

L’après-midi est consacré à une petite collation au caveau du Château de Germigney et à une sieste bien utile, car nous aurons un grand repas ce soir.

La Percée du Vin Jaune – jour 4 – dîner au restaurant Jean-Paul Jeunet

Sur un forum, j’ai conversé avec un amoureux des vins et de la gastronomie qui est présent à la Percée. Après avoir fait connaissance virtuelle sur la Toile, nous choisissons de nous retrouver au restaurant Jean-Paul Jeunet qui a deux étoiles Michelin, où j’avais déjà fort bien dîné. L’inconnu que nous allons rencontrer est un habitué de ce lieu. Nous sommes cinq à dîner.

Jean-Paul Jeunet avait vécu de près les enchères de Pierre Chevrier pour la bouteille de 1774, puisque Pierre qui logeait sur place, avait enchéri en cet endroit. Aussi quand je me présente en déclinant mon nom, Jean-Paul sourit et me dit que je n’ai pas besoin de me présenter. Il y a quelques années nous nous étions battus pour enchérir sur quelques flacons. Je dois dire que la joie de nous revoir m’a montré la chaleur humaine de ce grand chef.

Nous avons pris le grand menu qui peut être associé à des vins suggérés. Nous avons choisi sur la carte des vins.

Le menu : Foie gras de canard cuit au jus de racines et sauge, un sablé de gaudes et trompettes, caramel au poivre de Tasmanie / écrevisses, scorsonères et jeunes pousses d’herbes, justes glacées en vinaigrette à la cardamome, gelée émulsionnée au vin jaune et curcuma / consommé de royale de poule, œuf de caille poché aux épices de sous-bois, émulsion vin jaune / truffe noire de Tricastin et rattes des sables, en nuances de textures et saveurs, spaghettis Parmentier / féra de lac sur une fondue de jeunes navets, quelques herbes rares étuvées au beurre de savagnin, laits crémeux aromatiques / sorbet au vin jaune et Massala / poularde de Bresse et morilles, riz mélangés de différents pays aux herbes épicées /pressé de morbier, vinaigrette aux noix et curry / pomme "belle-fille de Salins" au vin jaune épicé, gelée naturelle et sorbet à l’écrasée de pomme, un biscuit moelleux aux noix / déclinaison sur la morille, cerfeuil tubéreux en confit et crème glacé, "tube" genièvre croustillant / quelques gourmandises.

La cuisine du chef est absolument remarquable. C’est la chair de la féra qui m’a procuré la plus belle émotion. Le service en revanche n’est pas du niveau de deux étoiles. Et ce n’est pas lié au nombre de serveurs, même si le restaurant était plein. C’est un problème d’efficacité qu’il doit être facile de corriger. Alain le sommelier, assailli de toutes parts était toujours en retard d’une bataille. Et pourtant, notre choix de vins aurait dû mériter quelques attentions particulières.

L’apéritif se prend sur un Champagne Krug Clos du Mesnil 1988. Quel grand champagne ! Même arrivé trop froid, il montre d’emblée des fleurs et des fruits roses et blancs. Sa complexité est extrême. L’acidité jouant sur les notes fruitées. Il y a aussi des notes de crème et de pâtisserie. Le champagne est raffiné, complexe, au sommet de son art.

C’est Tomo qui a insisté pour que nous choisissions les deux vins qui suivent. Le Corton-Charlemagne Domaine G. Roumier 1980 est une grande surprise. La couleur est très jeune, d’un jaune encore vert. Le nez est puissant, beaucoup plus que ce qu’on attendrait. Et, sans avoir l’ampleur d’un Coche-Dury, ce Corton Charlemagne est passionnant, d’un message clair, minéral, de grande fluidité et au beau final. Nous avons aimé de vin qui s’est montré au dessus de ce qu’on pouvait attendre.

Le Chambolle-Musigny les Amoureuses Domaine G. Roumier 1971 est une découverte et un enchantement. Il est merveilleusement bourguignon, de cette Bourgogne qui ne veut pas séduire et attend qu’on la comprenne. Car il y a une amertume qu’il faut savoir apprivoiser. Ce vin me rappelle les Richebourg du domaine de la Romanée Conti. Car on a cette distinction sur un fond assez strict que j’adore. Nous prenons un plaisir sans mélange avec un vin au raffinement infini, au boisé d’une justesse extrême, à l’amertume contrôlée et au fruit délicat. C’est un vin de haute tenue.

C’est Jean-Paul Jeunet qui est allé chercher dans sa cave une pépite. Le Vin Jaune Marcel Blanchard propriétaire récoltant à Montain 1959 est au sommet de son art, car l’année 1959 est opulente et sereine. Il n’a pas le coffre d’un Château Chalon, mais le plaisir n’est pas altéré. Sa présence en bouche est un régal.

Nous avons passé un excellent dîner avec la belle cuisine d’un chef en pleine réussite. Les vins étaient superbes. C’est un grand moment de notre séjour.

La Percée du Vin Jaune – jour 5 – visite aux caves Bourdy, achats et retour à Paris

Le lendemain matin, avant notre retour vers la Capitale, nous faisons une halte aux Caves Bourdy à Arlay où je passe à chacun de mes séjours. Jean-François Bourdy nous reçoit avec le sourire. Il nous raconte l’histoire du domaine qui est dans la même famille depuis plus de quinze générations, aux alentours de 1450. Il a des anecdotes passionnantes et on sent que la volonté est affirmée de conserver les mêmes stratégies tout au long de l’histoire. Le domaine est en biodynamie et les visiteurs qui peuvent entrer dans un musée de la vigne et du vin où tous les appareils proviennent du domaine, ou dans un musée de la bouteille de vin avec des exemplaires du 15ème siècle de Vieille-Loye et de tous les siècles suivants dont toutes les pièces proviennent du domaine, peuvent aussi prendre un chemin qui passe à travers les vignes, qui dure un peu plus d’une heure et explique toute la démarche de la biodynamie. Jean-François est très pédagogique et intarissable tant sa passion transpire.

Nous contemplons les trésors de la cave dont la plus vieille bouteille est de 1781 et nous sommes filmés par une chaîne locale qui savait que ce rendez-vous aurait lieu. Nous dégustons trois vins, choisis dans des années que Jean-François apprécie. Ses parents viennent nous saluer, et nous sommes heureux de les retrouver. C’est auprès du père de Jean-François que j’avais participé à une dégustation de 120 vins du Jura. Il m’avait confié que l’année 1865 est la plus grande de tous les temps. C’est elle que je vais acheter aujourd’hui, la dernière disponible puisque la restante sera gardée pour la famille.

Le Côtes du Jura rouge Jean Bourdy 1942 est un vin de connaisseur. Sa couleur est assez étonnante, car sa vivacité est extraordinaire. Le vin brille comme un rubis foncé. En cave, le nez est discret d’autant que le vin est froid. Mais en bouche il sait se montrer subtil, délicat, vin fait pour des poissons de rivière. Les vins rouges du Jura sont peu charmeurs. Si l’on sait l’accueillir, ce vin d’une grande année et accompli devient un vrai régal.

Le Côtes du Jura blanc Jean Bourdy 1953 est d’une belle couleur dorée et presque ambrée, ce qui est normal pour l’année. C’est fou comme l’âge embellit ce vins. Il est plus vin blanc que vin du Jura, précis, élégant, fait pour une gastronomie de haut niveau.

Paradoxalement, alors que je l’adore, c’est le Château Chalon Jean Bourdy 1934, de l’une des plus grandes années du siècle, qui m’étonne le moins. Car ce vin bu en cave a besoin d’une aération et d’un réchauffement. Et quand on a serré le verre dans ses doigts, l’éclosion d’un grand Château Chalon est spectaculaire. Là aussi, c’est la pureté et la précision qui caractérisent ce vin qui n’a pas du tout la noix imprégnante que l’on trouve dans les vins d’autres domaines. Tomo est aux anges, ravi d’accéder à des vins de ce calibre.

Nous faisons nos emplettes, dans des années que Jean-François donne avec parcimonie pour perpétuer l’histoire du goût des vins de son domaine.

Nous repartons vers Paris, avec des émotions et des sensations qui créent de grands souvenirs. Vive la Percée du Vin Jaune et tous les émerveillements qui se créent autour.

Auction for a 1774 Vin Jaune samedi, 5 février 2011

Saturday morning is the beginning of the Percée du Vin Jaune. We have the chance to access before the rush. Over two days, sixty thousand people will blow up the record of participation in this great popular festival. We walk in the city of Arbois, decorated naïve and fun.

We are going to look at the bottles that will be on sale and especially the undisputed flagship of this sale, a yellow wine of 1774. This bottle trots in my head obsessively, because for many months, when I was informed of its sale, the desire to acquire it took me. When we walk in the city of Arbois, my wife and my friends make fun of me saying: « there, you are not with us, you are in the middle of the sale ». And it’s true that I only think about it. The information that I have glimpsed is unpleasant: there would be in the running an Englishman, a collector of Singapore, Swiss and me. In my head trots: « I will not have it, I will not have it ». And the limit I set increases every minute since yesterday.

On the catalog, as far as I remember the estimation given was 4,000 € and the expert thought that it would go for 8,000 €. Knowing that I had thought that I would push up to 10,000 €. When entering the room my limit would be a maximum of 20,000 €.

We will take a tour of the cellar where are the wines of the Château d’Arlay, hosted by Alain de Laguiche, and I taste a yellow wine from the Château d’Arlay 2003. This is a very nice surprise, because it is really a joie de vivre and has an intensity greater than my expectation.

We nibble at the various mouth-watering stalls, enjoying the sun warming our bodies and our hearts. At 14:30, it’s time for the sale. There are very few very old wines, maybe 15 on the 314 lots of the sale. From time to time I buy a lot, as if to occupy my stress, because I cannot stop moving on my chair, while beside me, the English competitor has a British phlegm.

We are warned that the TV FR3 will film the sale of the lot at 16:30 sharp. Pretty soon, the British is eliminated from the rise of the auctions. I hear that on the phone it’s a friend, a big Swiss collector of rare wines who is bidding. Instead of being in the room, he moved to the restaurant of Jean-Paul Jeunet which is a few meters from the auction room. He is also filmed by FR3 on the spot, as I will be told later. Exchanges as fast as ping-pong are between the cellarist who represents the Singaporean and Pierre Chevrier, the Swiss on the phone. I listen, a little stunned, and all of a sudden, the Asian is silent. Will I enter the fight, as we explode my limits that had not ceased to climb during my reflections? I raise my little racket bearing the bidder’s number. And we go up. Twice, in this way of the cross, I ask to think. Then, ideas jostle in my head. I want it this 1774 whose bunches ripened during the lifetime of Louis XV! But the reason is to yield, because I know that Pierre is even more stubborn than me.

As we are arrived above 50,000 € I drop my arms, as drunk during this grueling climb, and so sad to have to give up that bottle I’ve been dreaming of for months. Being the only fighter in the room, I am interviewed because the hammer price blew all the estimates of the organizers, the public crowd having made « ho » and « ah » at each threshold crossing.

Pierre arrives, and we kiss. As in a boxing fight, the two fighters kiss to show their esteem. I am happy for Pierre and I am especially happy that whoever has had this bottle will drink it in good conditions.

We congratulate ourselves, we laugh, but it is the fall of the adrenaline after this bitter battle. My excitement will not really fade until late at night.

We have our orders validated, mine including some nuggets of 1937, 1947 and other beautiful vintages. But still drunk after this match that I lost, I am almost groggy.

The organizers open a few flasks of 1973 and 1979 which are sales tails that we share with some regulars. The heart is not there.

We return to our hotel to prepare for a dinner in Salins les Bains at a cellar that will open a few follies.

Note : on a sale organized in 2018, another 1774 Vin Jaune of the same provenance reached more than 80,000 € which makes more than 100,000 € with the sale’s charges.

déjeuner au restaurant Alain Senderens mercredi, 2 février 2011

Avec un ami, nous allons déjeuner au restaurant Alain Senderens. La décoration du rez-de-chaussée est très réussie, avec des éclairages froids et chauds qui rajeunissent les lambris classés de Majorelle. Etant en avance, j’ai le temps de consulter les cartes des menus et des vins. Je tirerai un grand coup de chapeau à la carte des vins intelligente et aux prix incitatifs. Mon doigt pointe Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 2001 qui va conditionner le choix des plats dans une carte proposant des associations mets et vins raffinées. Ce sera foie gras et pigeon.

Le vin arrive froid. Je demande à le goûter avant qu’on ne le carafe et, dans sa fraîcheur, celle d’une ondine émergeant d’une chantante cascade de montagne, le vin est soyeux, pur, regardant droit dans les yeux. Il est direct et me le fait savoir.

Le foie gras est aussi un peu frais et l’accord est plus anecdotique que constructif. Le vin montre qu’il est froid, ce qui devient un peu gênant. Curieusement, on ne nous a pas demandé la cuisson du pigeon aussi le mien me semble plus cuit que ce que j’aime, tout en ayant un goût très plaisant. Le vin s’anime et il me conquiert. Il joue sur le registre de la pureté. En le buvant, je pense à sa grâce, fluide, élégante et délicate. Ce vin joue sur le registre de la délicatesse, mais il faut être réceptif pour bien la saisir. Il a encore une jeunesse folle qu’exacerbe sa fraîcheur. Je me sens bien.

Il reste peu de gouttes de vin mais assez pour un fromage. Nous le commandons, et lorsqu’on nous sert deux belles tranches de fourme d’Ambert, nous les renvoyons, car nul ne nous avait dit que fromage voulait dire fourme.

Je succombe au millefeuille, gourmandise assumée. Un ami nous rejoint après notre café. Personne ne demande à aucun de nous s’il veut de l’eau ou du café.

Nous avons très bien déjeuné, mais c’est la première fois que je constate un peu de flottement dans le service. Avec les grands professionnels de l’équipe d’Alain Senderens ça se corrige très vite.

déjeuner au restaurant La Cagouille vendredi, 28 janvier 2011

J’échange, via internet, avec un expert en vins qui produit des guides annuels des vins de Bordeaux. L’envie de mieux nous connaître est née. Rendez-vous est pris à Paris, et, du fait de mon âge, je m’octroie le choix des armes. Comme il doit prendre après le déjeuner un train pour Bordeaux, quoi de plus naturel que d’aller déjeuner au restaurant La Cagouille.

La Cagouille, c’est l’un des rares points d’eau – je devrais dire points de vin – où les fauves du bon vin viennent se désaltérer. Etant en avance, je rends visite aux caves Balthazar, où l’on trouve quelques pépites. Alors que je bavarde avec Jean-Michel Jonchères, mon portable sonne. Mon invité est arrivé au restaurant. Je le vois déjà en grande conversation avec André Robert, le facétieux animateur du lieu.

Quand je suis connu ou reconnu dans un restaurant, on pourrait attendre de moi que je commande un grand vin. Ici, on aurait raison, car il ne me faut pas longtemps pour faire mon choix. Ce sera un Corton Charlemagne Jean François Coche-Dury 1999, le Graal du vin blanc. Mon invité veut comparer le vin carafé et non carafé, aussi André Robert nous sert au comptoir à chacun un verre non carafé, puis un verre carafé. Comme tous les gens qui ont le nez ou la chance, Jacques Dupont, le spécialiste du vin du magazine Le Point se présente à ce moment précis. Difficile de ne pas lui donner un verre de chaque. Et André Robert prélève sa dîme, comme tout potentat qui se respecte, dont nous ne contestons pas la royauté.

Le vin versé de la bouteille a un nez profond, incroyablement minéral, de pierre à fusil. Il évoque un pétard prêt à exploser. En bouche, il est pétulant de jeunesse, riche, plein, joyeux. Le vin versé de la carafe a un nez plus discret. Et ce qu’il perd en parfum, il le gagne en ampleur, car en bouche le vin est beaucoup plus rond, plus riche, plus opulent. Jacques Dupont va déjeuner avec un vigneron et André Robert. Nous nous asseyons à notre table au moment où Claude Allègre se présente à la table voisine. Il me dit : "bonjour Jean", me prenant pour mon frère, et constate qu’avec l’âge, nous nous ressemblons de plus en plus. Je lui offre un peu de notre nectar.

André Robert nous a offert un champagne Ultra-Brut Laurent-Perrier, en nous disant : "pour vous faire la bouche". Les serveurs sont aussi délurés que notre amphitryon et s’amusent de nos facéties. Ils nous apportent de petites coques que j’avais essayées avec bonheur il y a quelques années avec un Yquem. Aujourd’hui ces coques iront mieux avec le Corton Charlemagne et je constate une fois de plus que lorsqu’un champagne est servi en même temps qu’un vin blanc riche et lourd, le champagne bu juste après le vin blanc prend de l’ampleur et du corps. Les petites huîtres délicieuses sont le territoire exclusif du champagne très pur, qui gagnerait sans doute de la longueur avec un léger dosage. Mais le parti pris de l’absence de dosage a son intérêt, pour la pureté du vin.

Les couteaux sont une institution de la maison. Leur mâche convient divinement à celle du vin blanc qui trouve encore plus d’opulence. Il faut vite rafraîchir la carafe, car le vin est très sensible à la température. Sur les belles langoustines, cuites à la perfection, c’est-à-dire à peine, le Coche-Dury montre sa totale sérénité. Que demander de plus que ce vin puissant, bien dessiné, imprégnant et profond. Il est élégant, présent, opulent. Ce qui me frappe, c’est qu’il n’a pas d’âge. Peut-on dire qu’il est jeune ? Oui. Peut-on dire qu’il est à pleine maturité ? Oui aussi.

On nous sert en même temps les calamars et le cabillaud, alors que j’aurais aimé qu’ils soient décalés. Mais cela ne nous empêche pas d’en profiter. Les calamars en beignets accepteraient un rouge, tant ils sont doux, mais l’accord se fait avec le vin blanc. Le cabillaud est goûteux et expressif, peut-être un poil trop cuit pour moi. La bouteille s’assèche vite et nos desserts se prendront au champagne. Le mien est une délicieuse tarte aux pommes.

Mon ami doit prendre son train. Je vais rejoindre la table de jacques Dupont, André Robert, un vigneron et un autre ami. On me fait goûter un Puligny-Montrachet J.F. Coche Dury 2001 dont j’apprécie la précision, puis un Volnay 1er Cru J.F. Coche-Dury 2006, très jeune mais de belle définition, qui serait plus à son aise sur un plat que bu ainsi après le repas. Nous bavardons de tout et de rien dans une atmosphère amicale.

Ce restaurant sympathique a une ambiance enjouée et l’on y trouve des amateurs de vin.

dans un autre article, il y a les photos. On peut voir deux photos prises par André Robert en cliquant sur :

djeunerLaCagouille.pdf

le film : « quatre saisons à la Romanée Conti » passe cette nuits sur FR3 lundi, 24 janvier 2011

Par un hasard comme il en existe, c’est le jour où j’adresse le bulletin 413 qui parle des vins de 2007 du domaine de la Romanée Conti que sera projeté le film : "quatre saisons à la Romanée Conti", qui montre la magie de ce vin et où est incluse la dégustation que j’ai faite avec un ami des Romanée Conti de 1986 et 1996 (racontée dans le bulletin 380).

Le film passe dans la nuit de lundi 24 à mardi 25 janvier (ce soir), à 00h35 sur FR3.

photos de Miami 1 dimanche, 16 janvier 2011

1 – photos de notre hôtel

2 – photos de la maison de nos enfants

3 – photos du premier dîner le 14/01

4 – Miami Beach

pour voir ces photos, cliquer sur la suite

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1 – photos de notre hôtel

vues extérieures

le hall d’entrée

des oiseaux sont dans des cages recouvertes de tissus la nuit

vues de notre chambre, avec quelques reflets au travers de la vitre (on dirait des vues de cartes postales)

dans une cour une réception très chic !

le petit déjeuner

une photo « volée » : une robe de mariée arrive dans les bagages de nouveaux occupants

2 – photos de la maison de nos enfants

à droite, un arbre à proximité, où Félix va grimper

3 – le premier dîner le 14/01

Champagne Dom Pérignon 2002 et Ridge California Geyserville 2007

4 – Miami Beach

Miami Beach, c’est ça

Mais c’est surtout ça !

mais c’est aussi ça (on imagine les tourments de la belle si elle doit s’asseoir dans le sable)

Nous allons déjeuner au Nikki Beach Miami Beach

les pauvres gamines essaient de danser, mais ce n’est pas concluant (enfin, on regarde quand même !)

(pour voir la suite des photos, cliquez sur la flèche en bas : photos de Miami 2)

photos de Miami 2 dimanche, 16 janvier 2011

5 – Wynwood Kitchen & Bar dans le quartier des galeries d’art

6 – Key Biscane

7 – restaurant de l’hôtel Setai

8 – restaurant italien de l’hôtel Biltmore, le « Fontana »

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5 – Wynwood Kitchen & Bar dans le quartier des galeries d’art

Cela évoque la vieille ville de Valpareiso qui, pour gagner son classement au patrimoine mondial de l’Unesco, a repeint toutes façades des maisons en couleurs vives.

Tu es bien assis ? pas qu’un pneu !

Arrête, tu me gonfles !

L’intérieur maintenant avec le bar

Bon, c’est pas tout ça, mais qu’est-ce qu’on mange ?

6 – Key Biscane

7 – restaurant de l’hôtel Setai

Il fallait absolument inaugurer la « petite robe » à la « Audrey Hepburn » achetée à la brocante braderie le jour même !

Champagne Pierre Peters Cuvée Spéciale Les Chétillons, blanc de blancs grand cru 2000

Champagne Delamotte blanc de blancs 1999

Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape 2007

truffle dumpling, steamed scallop with truffle cream emulsion / Wagyu beef, served with Parsnip puree, braised sweet onion, wild mushrooms, roasted beef bone marrow and Penzu sauce

8 – restaurant italien de l’hôtel Biltmore, le « Fontana »

Brunello di Montalcino Col d’Orcia 2004

Melanzane alla Parmigiana, wood oven baked eggplant, mozarella, parmigiano-reggiano, Italian tomato sauce / Filetto al Barolo, grilled 8 oz. prime filet mignon, roasted potato, Barolo sauce