dîner au Bristol – les photos jeudi, 24 janvier 2008

Ils seront 13 à table, mais ce sont les vins !

 

 

photos de groupes, et la jolie capsule de Mouton 1964

 

les bouchons, anciens et récents. Deux beaux bouchons pour Pétrus et Yquem.

 

la jolie salle de restaurant d’été, rien que pour nous !!

 

plats délicieux (voir menu)

 

Le Parmentier est très goûteux et ce dessert osé sublime.

 J’aime quand il ne reste vraiment rien dans les verres. Certains convives ont pourchassé les fonds de verre !!!!

95ème dîner de wine-dinners au restaurant de l’hôtel Bristol jeudi, 24 janvier 2008

Le 95ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant de l’hôtel Bristol. Des amis italiens de passage à Paris ayant exprimé le souhait de participer à ce dîner, j’ai porté la taille de notre groupe à douze, ce qui semble la limite pour bien déguster des vins. Une table de douze serait difficile à placer dans la magnifique salle du restaurant d’hiver, aussi Eric Fréchon nous fit la gentillesse de nous accorder la salle du restaurant d’été que nous avons pour nous seuls. Lorsque j’arrive pour ouvrir les bouteilles déjà présentées sur une table en attente de cette opération je constate la beauté du lieu et le confort de disposer d’un si grand espace. Mon ami italien qui loge à l’hôtel vient voir comment se passe la cérémonie d’ouverture. Quand il sent le Mouton 1964 extrêmement poussiéreux et voit ma sérénité, il fait des yeux ronds. Il doit se demander si je suis sain d’esprit en restant calme devant un vin à l’odeur particulièrement inamicale. Il eut un large sourire quand il constata la perfection du parfum de ce vin au moment où nous le bûmes. Les bouchons ne me posent pas de difficulté particulière. Une fois de plus je vois que le bouchon de La Tâche 1964 est recouvert d’un sédiment noir poussiéreux qui sent la terre de la cave de la Romanée Conti. Les senteurs les plus belles à l’ouverture sont dans l’ordre : Yquem 1918, Clos Sainte-Hune 1990 qui est une bombe olfactive, et Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974. Le Pétrus 1994 a une odeur très élégante, et le vin d’Algérie que j’avais annoncé d’un niveau très bas, en dessous de ce qui est considéré comme « vidange », et qui était surnuméraire, a une odeur très agréable, légèrement torréfiée.  

Les convives arrivent presque tous à l’heure mais c’est le « presque » qui est gênant, car il est quasi impossible d’accueillir l’ensemble de la table à l’heure dite. Nous prenons l’apéritif debout avec un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle années 60 qui est une belle introduction dans le monde des vins anciens. La couleur est très ambrée, la bulle est moyennement active. Le parfum est intense et en bouche c’est un vin délicat, avec des évocations de caramel. C’est délicieux si, comme je le suggère, on entre dans la logique d’un vin qui n’a pas grand-chose à voir avec un Grand Siècle actuel.

Nous passons à table et voici le menu créé par Eric Fréchon et Jérôme Moreau : Saint-Jacques à la plancha, gnocchi à la truffe noire, jus de mâche et beurre noisette / Macaronis farcis truffe noire, artichaut et foie gras de canard, gratinés au vieux parmesan / Oignon rosé de Roscoff carbonara, royale de lard fumé, truffe noire et girolles / Parmentier de queue de bœuf, sauce vin rouge / Pamplemousse en sorbet, écume de combava, meringue à la poudre d’amande / Café, friandises et chocolats. Lorsqu’Eric Fréchon m’a envoyé son projet de menu, il a considérablement chamboulé l’ordre des vins que j’avais indiqué. Il y a dans son schéma des séries particulièrement osées. Je me suis dit : « pourquoi pas ? ». Il faut savoir oser de telles nouveautés pour vérifier si mes repères peuvent être élargis.

La table est particulièrement jeune et enjouée, quatre femmes illuminant la pièce de leur beauté. Les compétences œnologiques sont variées, la moitié de la table étant formée d’habitués et l’autre de novices de ces exercices.

Sur le premier plat, le Champagne La Grande Dame, Veuve Clicquot Ponsardin 1990 est présenté en même temps que le Champagne Dom Ruinart Blanc de Blancs 1961. Le plus jeune est d’un jaune clair et fait gamin, alors qu’il a 17 ans, à côté de son aîné qui est ambré comme le Laurent Perrier, avec un peu plus d’orangé clair. Le champagne la Grande Dame est très bon, mais l’intérêt se concentre sur le Dom Ruinart dont j’aime la bouteille de toute beauté, qui représente, à mon sens, la perfection du champagne. Tout est exact dans le goût de ce champagne évolué mais parfaitement équilibré. Ce pourrait être le sauvage compagnon de folies gastronomiques car je le sens prêt à s’adapter à toutes les situations. Il est long en bouche, imprégnant, et je l’adore.

Au lieu des blancs qui suivent généralement les champagnes, nous allons démarrer par une première série de rouges, et c’est particulièrement étonnant que l’on mette en scène aussi tôt un vin de la Romanée Conti. Le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974 est associé, pour mon plus pur plaisir au Morgon Champy 1970. J’aime ces unions morganatiques et ce d’autant plus qu’un ami à qui j’avais montré la liste des vins de ce dîner auquel il n’assisterait pas m’avait prédit que le beaujolais n’aurait pas d’intérêt. Il faut tuer les préjugés. Le Grands Echézeaux a un nez qui est typiquement de la Romanée Conti. Nous en sourions avec un convive dijonnais qui connaît bien les vins du Domaine. Le nez est subtil, raffiné et en bouche les évocations partent dans d’innombrables directions feutrées. Tous les convives qui boivent leur premier vin du Domaine en sont émerveillés. Le sel, la terre, sont des racines du goût de ce vin bien épanoui. Pendant ce temps là, le Morgon montre une joie de vivre, une assise en bouche d’une folle jeunesse. Il y a tant de gouleyant dans ce vin simple que l’on est séduit. Ah, bien sûr, on est loin de la complexité du bourguignon, mais c’est joyeusement bon. Le plat de macaronis est divin, dionysien, et l’accord est d’une franchise rare.

Oser l’association de trois stars aussi disparates est un moment que je suis content d’avoir vécu, même s’il faut une flexibilité du palais particulièrement affutée. C’est un peu comme mettre sur scène en même temps Diam’s, Lino Ventura et Sarah Bernhardt. Ça pulse ! J’ai cependant retardé l’arrivée sur scène du troisième, pour qu’il n’écrase pas les deux premiers. Sur l’oignon se présente le Pétrus 1994 qui a un nez d’une délicatesse folle. En bouche, ce sont des gymnopédies. Il déroule tant de finesse que l’on est emporté comme dans une valse étourdissante. Quand on passe au Montrachet Bouchard Père & Fils 1999 il faut attacher sa ceinture, car ça démarre en trombe, avec une palette aromatique dont il est impossible de faire le tour. Ça change tout le temps. On peut y voir des milliers d’évocations de fleurs blanches, de fruits frais, et c’est, malgré la puissance, d’une délicatesse particulière. Aussi, quand le Riesling Clos Sainte Hune Trimbach 1990 arrive, c’est une bombe aromatique et gustative dont le potentiel s’exprime en mégatonnes. S’il y a une belle distribution complexe, la première impression est quand même monolithique. C’est le pack de rugby qui avance sans se poser de question. Je suis amoureux de ce vin parfait, envahisseur du palais au-delà de l’imaginable. Alors, repasser de l’un de ces vins à l’autre est un exercice de gymnastique difficile, mais je suis reconnaissant à Jérôme Moreau de nous avoir suggéré de le tenter. Ces trois vins sont si différents qu’il est très difficile de juger de leur adaptation au plat d’autant qu’ils ont un calibre supérieur au sien. C’est sans doute le Pétrus qui convient le mieux.

J’expliquais à des convives la différence que je fais entre les « accords de surf » et les « accords de boxe », ceux où vins et mets voguent ensemble ou au contraire se provoquent et j’en fis discrètement l’expérience en goûtant un peu du Parmentier avec le Sainte-Hune. C’est tout simplement prodigieux. Mais ce plat est conçu pour d’autres vins.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1964 a un nez salin qui ressemble à celui du Grands Echézeaux, mais il fait plus fatigué. Ma voisine qui est avec son époux une fidèle parmi les fidèles considère les vins du Domaine comme des mythes dont elle est l’adoratrice. Aussi est-elle un peu frustrée de voir que certains de ces vins peuvent ne pas être au firmament. Moins gênés que d’autres, le dijonnais et moi savons lire entre les lignes et nous en profitons. Mais La Tâche est ici en jeu un peu faible. Tout-à-coup, comme si un réveil avait sonné, La Tâche se met à délivrer des fulgurances de perfection qui sauvent l’opinion que je commençais à me forger. A côté de lui, le Château Mouton-Rothschild 1964 au parfum totalement opposé à ce qu’il avait délivré il y a six heures, déborde de joie folle. Il m’évoque le velours et une goûteuse confiture de fruits rouges. Il est joyeux, juteux, jeune d’esprit et se complait en bouche. On le boit comme on goûte un bonbon. Pas franchement dans le style de Mouton il a cependant une caractéristique de ce vin : il ne laisse pas indifférent, et quand on l’aime, on l’adore.

Le vin de la même série mais servi en léger décalage est un Osmara Dom. De Feudeck, Comte Hubert d’Hespel Prop. à Jemmapes (Algérie) 1945. J’avais annoncé son niveau très bas ce qui fait que Jérôme Moreau n’avait même pas fait imprimer son nom sur le menu. D’une odeur agréable à l’ouverture, il se présente comme un grand vin au moment où nous le buvons. Il serait servi seul dans un repas, on l’apprécierait énormément. A côté des deux autres il fait même belle figure. Il évoque un peu un porto légèrement sec, en donnant au mot sec une connotation qui n’est pas péjorative. Très goûteux, très dense, légèrement fumé, il ressemble à un vin lourd du Rhône. Si le Mouton évoque les fruits rouges, l’Osmara rappellerait un peu la figue. Sa longueur en bouche ne dévie pas ce qui démontre que sa baisse de niveau ne l’a pas blessé. C’est un vin particulièrement intéressant car on a peu de repères. Le Parmentier est un joyau de cuisine bourgeoise.

Le dessert qui accompagne le Château d’Yquem 1985 est une merveille d’intelligence. La justesse de ton pour cet agréable Yquem est remarquable. On sent tout le travail qui est fait entre Eric Fréchon et Jérôme Moreau pour coller aux vins. Certains novices qui découvrent Yquem sont conquis. C’est un Yquem classique, très rassurant.

De convention entre Eric et moi, le Château d’Yquem mise Van der Meulen 1918 est servi seul comme un dessert à part entière. Au moment où nous l’appréhendons, le vin confirme le parfum inoubliable qu’il disperse autour de nous, halo de bonheur. Nous sommes à un sommet de ravissement. En bouche, l’agrume et le thé sont si présents que je demande à Sébastien, le maître d’hôtel particulièrement zélé de nous faire apporter des tranches de pamplemousse rose. Et l’association est divine. L’Yquem est d’un or d’airain, tout en agrumes et en thé, peu sucré et le bonheur de boire cet Yquem est comparable au charme d’une geisha pratiquant l’art de la conversation.

La tradition du vote a été particulièrement intéressante, car aucun des convives n’aurait pu imaginer une telle diversité des votes. Cela devrait donner beaucoup d’humilité aux experts qui pensent qu’il y a un goût universel ou pour le moins consensuel. Car sur les treize vins du repas, onze ont figuré dans les quartés. Et les deux qui n’y figurent pas sont de très bons vins : le Veuve Clicquot la Grande Dame 1990 qui brillerait en un autre endroit a été étouffé par le Dom Ruinart 1961, et le délicieux Morgon 1970 était entouré de trop de merveilles. Autre sujet d’étonnement et de fierté pour moi, sept vins ont eu droit à un vote de premier. Ce qui fait que sur douze convives, sept ont choisi différents chouchous pour leur soirée. C’est une leçon sur la diversité des goûts. Les vins qui furent nommés premiers sont : Yquem 1918 quatre fois, Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974 et Pétrus 1994 deux fois, Dom Ruinart 1961, Clos Sainte-Hune 1990, Montrachet Bouchard 1999, Yquem 1985 une fois. Le vin le plus fréquent dans les votes est le Grands Echézeaux, suivi du Mouton. Le vin d’Algérie au niveau bas a figuré dans quatre votes, ce qui est spectaculaire.

Le vote du consensus serait : 1 – Yquem 1918, 2 – Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974, 3 – Clos Sainte-Hune 1990, 4 – Mouton-Rothschild 1964.

Mon vote a été beaucoup plus difficile que d’habitude. Car il y a tellement de vins que je voudrais encourager comme le Pétrus 1994 si joli, le Montrachet ou le Grands Echézeaux. J’ai eu comme mes convives de longues hésitations. Le vote que j’ai retenu est : 1 – Yquem 1918, 2 – Clos Sainte-Hune 1990, 3 – Mouton-Rothschild 1964, 4 – Dom Ruinart 1961. Tout le monde a compris qu’il y a une cohérence entre le fait de demander de ne pas juger les vins lorsqu’on les boit et de procéder à des votes, car ces votes ne constituent en aucun cas une critique des vins. C’est un exercice ludique qui montre sur quels vins chacun a le plus vibré. La personne qui a voté en numéro un pour Yquem 1985 et n’a pas cité dans son quarté Yquem 1918 a un palais différent du mien. Vive la différence ! Une autre question que l’on peut se poser : si pour des vins très disparates les préférences sont aussi variées, à quoi cela sert-il de donner des descriptions analytiques d’une précision confondante, si cela ne sera pas perçu de la même façon par des dégustateurs ?

Nous avons eu ce soir la cuisine épanouie d’un Eric Fréchon au sommet de son art. Les goûts sont francs, lisibles, et cela convient parfaitement aux vins anciens. Jérôme Moreau a suggéré des audaces et je lui en suis reconnaissant. Dans cette belle salle que nous avions pour nous tous seuls, au milieu des rires, nous avons passé une soirée raffinée et mémorable. Une preuve de plus : plus d’une heure après la fin du repas, personne ne voulait quitter la table.

les vins du dîner du 24 janvier 2008 jeudi, 24 janvier 2008

Champagne Laurent Perrier Grand Siècle (ancien)

Champagne La Grande Dame, Veuve Clicquot Ponsardin 1990

Champagne Dom Ruinart Blanc de Blancs 1961

Riesling Clos Sainte Hune Trimbach 1990

Montrachet Bouchard 1999

Pétrus 1994

(l’étiquette est détachée)

Château Mouton-Rothschild 1964

Morgon Champy 1970

Osmara Dom. De Feudeck, Comte Hubert d’Hespel Prop. à Jemmapes (Algérie) 1945

Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1964

Château d’Yquem 1985

Château d’Yquem mise Van der Meulen 1918

 

 Il est à noter que ce qui est écrit est Chateau Yquem et pas Chateau d’Yquem, ainsi que la mention "premier des grands crus", qui n’a jamais été revendiquée par Yquem.

déjeuner au Cinq du George V avec un amateur australien mercredi, 23 janvier 2008

Il est des instants où l’on se félicite d’écrire sur des forums. Ce déjeuner est une récompense. Un australien, son épouse et leur adorable petit bout de fille se promènent en France et visitent des producteurs de vins. Il est collectionneur de vins depuis fort longtemps et pousse son amour du vin de Bourgogne au point d’acheter une maison avec une belle cave voûtée dans un village emblématique de la zone des grands crus. Il déjeune avec Didier Depond, président de Salon. Mon nom est évoqué et Didier m’appelle sur mon portable et me dit : « je te passe Anthony ». Suis-je libre à déjeuner dans deux jours ? La réponse est oui. 

Dans la belle salle à manger du Cinq de l’hôtel George V, nous allons partager un repas tous les quatre, lui, elle, le petit bout de chou et moi. Comme j’étais arrivé en avance, j’ai étudié la carte des vins. Cette carte a l’intelligence que lui confère la science d’Eric Beaumard, mais elle a la tarification d’un bandit de grand chemin. On ne voit pas pourquoi l’hôtel se priverait de rançonner le touriste pour qui le prix d’un vin n’a aucune importance. Mais cela met en quarantaine l’amateur français. J’ai repéré quelques pépites et constaté que la plupart des vins que j’aime sont irrémédiablement inaccessibles. Il y a toujours un sentiment complexe quand on se rend compte qu’on devient petit joueur.

Le service du Cinq est un modèle du genre et l’on voit que tout a été pensé pour atteindre la perfection. Bien qu’étant invité, j’ai suggéré le champagne pour qu’on évite la culbute des grandes cuvées. Nous avons bien fait car le champagne blanc de blancs Diebolt-Vallois est plein de charme. Il n’est pas très complexe mais il est franc, pur, gentiment vineux. Il répond du tac au tac aux petits amuse-bouche dont un crustacé cru qui l’excite particulièrement.

Le menu que j’ai pris est composé de : tarte d’artichaut et de truffes noires du Périgord / poulette de Bresse et homard George V en cocotte lutée / millefeuille allégé à la vanille de Bourbon rafraîchi aux kumquats.

Le sommelier nous apporte sur la tarte un verre de Madère Boal d’Oliveras 1922 mais je ne suis pas convaincu. La continuité gustative existe, mais le vin est beaucoup trop fort. Il écrase la subtilité de l’artichaut. Le plat est délicat mais j’aurais aimé que l’artichaut soit mis un tout petit peu plus en valeur. Il se montre plus sur le champagne.

La poulette est délicieuse et cohabite de belle façon, grâce à la sauce, avec le homard. Le Bâtard-Montrachet Domaine Leflaive 2005 arrive un peu coincé, mais dès qu’il s’ébroue, c’est un vin magnifique d’une rare sérénité. J’ai un faible pour les Bâtard de Leflaive. Les chairs sont belles et le vin leur répond. C’est surtout sur la purée que le vin s’épanouit car elle chauffe le palais qui tressaute sur le Bâtard. Nous ferons la même expérience un peu plus tard sur le deuxième service du plat où des morceaux de poulet et de homard concassés dans une sorte de ravioli sont noyés dans un bouillon. C’est le bouillon qui complexifie le goût vif de ce blanc de Bourgogne adoré.

Le millefeuille est un dessert stratosphérique. Il est immense. La délicatesse du kumquat le rafraîchit effectivement, comme il est dit dans le texte du menu. Le Champagne Diebolt-Vallois 1997 est un champagne particulièrement strict. Très sec, cistercien, il cache sous sa rigueur de belles qualités. Il permet de finir ce repas délicieux dans de belles conditions. Ce nouvel ami a commencé à collectionner les vins il y a plus de trente ans, quand il était encore adolescent. Il possède quelques vins anciens d’Australie qui sont aujourd’hui des trésors. Nous avons échafaudé de futures agapes pour partager certaines de nos pépites.

les photos du déjeuner au George V mercredi, 23 janvier 2008

délicieux Diebolt-Vallois blanc de blancs

 crustacé cru …

 

Jolie tarte d’artichaut un peu écrasée par le madère de 1922

 

Si la photo de droite est apparemment floue, c’est que j’ai voulu capter la vapeur qui s’échappe à l’ouverture de la cocotte lutée

 

 

homard et poulette reliés par la délicieuse sauce

 

deuxième service du plat et le merveilleux Bâtard Montrachet Domaine Leflaive 2005

 

miraculeux millefeuille

 

fleurs, luxe et confiserie…

esquisse de contact avec la Chine mardi, 22 janvier 2008

Quelqu’un m’ayant demandé de trouver une entreprise du monde du vin qui pourrait créer à Pékin un bar à vins, vitrine de l’œnologie française, j’ai, par un concours de circonstances, initié un contact entre un négociant en vins chinois et une femme française qui va ouvrir une galerie d’art à Pékin, destinée à promouvoir l’art français. Un dîner impromptu s’organise chez moi avec le négociant chinois et des amis, et nous commençons à boire un champagne Léon Camuzet 1979 vin de Vertus, champagne consommé par ma famille depuis deux générations. C’est le champagne de famille, celui qui marque le goût futur. Le vin est splendide. L’âge a arrondi le champagne qui a des tonalités de fruits roses. Long en bouche, il accompagne très bien des petites sardines.

Le repas devant être frugal, nous dégustons des tagliatelles au foie gras et à la truffe sur un Corton Charlemagne Bouchard Père & Fils 1997. Que je suis heureux de ne pas vouloir approcher le vin de façon objective ! Si ce 1997 était en comparaison, de doctes sages trouveraient un millésime plus puissant. Mais je n’avais pas besoin de puissance à ce moment-là. J’ai adoré ce vin à cet instant précis. Juteux, changeant en bouche, avec des ondulations canailles, ce vin s’amuse sur le palais.

Sur une fine tarte aux pommes j’ai servi une Fine Bourgogne Domaine de la Romanée Conti 1979 d’un rare équilibre, moins virile que la Fine Parent vers 1904 d’il y a peu de jours, plus joyeuse en bouche. Mon hôte chinois m’a fait un portrait des perspectives qu’offre la Chine en ce qui concerne les vins anciens. On comprend que le soleil se lève à l’Est.

deux Dom Pérignon à l’Arpège lundi, 21 janvier 2008

Richard Geoffroy, l’homme qui crée Dom Pérignon, est de passage à Paris. Il me donne rendez-vous au restaurant l’Arpège. Alain Passard est en voyage, ce que nous regrettons, car nous aurions aimé l’un et l’autre bavarder avec lui. Son équipe jeune et motivée nous a permis de passer un fort agréable dîner. Le petit amuse-bouche de bienvenue plante le décor : nous aurons ce soir des saveurs raffinées. L’œuf à la coque au vinaigre balsamique et au sirop d’érable permet au champagne Dom Périgon 1999 de montrer son adaptabilité. Richard avait lu mes commentaires sur ce champagne lors de sa sortie publique. Je n’avais pas été ébloui. Richard a voulu me faire réviser mon analyse et il a eu raison. Le champagne a mûri, a des épaules plus larges et sur la cuisine délicate de l’Arpège, il montre ses facultés gastronomiques.

Nous commençons par un gratin d’oignon blanc à la truffe, parmiggiano reggiano. Le plat arrive trop chaud et le champagne trop froid, ce qui crée un blocage gustatif majeur qui va gentiment s’estomper quand le plat se refroidit. L’oignon castre la truffe peu envahissante. Le très agréable maître d’hôtel eut une bonne réaction lorsqu’il connut l’erreur de température : il fit préparer deux nouvelles portions.

Le plat suivant est le foie gras de canard de la madeleine de Nonancourt, datte et citron confit. La chair du foie est absolument merveilleuse et ce qui me séduit le plus, c’est que la datte, très adoucie, forme une continuité avec la chair du foie. Le champagne se régale et offre des évocations de miel, de caramel, de beurre et de brioche. Il s’épanouit.

Un ris de veau de Corrèze aux châtaignes effilées, fondue de truffe noir, accueille maintenant le champagne Dom Pérignon Oenothèque 1993. Le ris en tranches un peu fines est un peu trop cuit à mon goût mais il est délicieux. Le champagne agréable, léger essaie de suivre ce plat, mais c’est surtout le 1999 qui s’adapte à sa poésie. On aurait pu envisager un vin jaune sur ce plat goûteux.

La deuxième portion du gratin d’oignon à la truffe se présente un peu moins chaude, et je ne vois pas du tout ce que l’un apporte à l’autre, du blanc et du noir. Il n’y a aucun effet multiplicateur. Le 1993 est surtout à l’aise avec les lamelles de truffes seules.

Le plat le plus éblouissant, c’est la volaille du Pathy, endives au lard fumé, car la chair du volatile est d’une trame précieuse et d’un goût ravissant. Cette poule est élevée au lait de vache, ce qui, pour le moins, est original. Le goût est envoûtant, et les légumes montrent un talent exceptionnel. Il y a dans tous les plats une recherche de pureté qui est de bon augure pour le dîner que je compte faire un jour avec Alain Passard. Le 1993 a montré des affinités gastronomiques moins étendues que le 1999. Il joue dans une discrétion particulière. Le Comté de quatre ans de Bernard Antony est astucieusement tranché en fines lamelles ce qui le rend plus délicieux. C’est le type de saveurs qui convient au Dom Pérignon 1993, car il y a une vibration qui se crée. C’est peut-être même plus subtil que l’accord traditionnel avec un vin jaune.

Nous avons abondamment parlé de thèmes qui nous tiennent à cœur. Richard vit chaque seconde de sa vie pour la création du Dom Pérignon parfait. Il me fait penser au roman de Patrick Süskind, le Parfum, où le héros du livre est à la recherche du parfum absolu. Richard a la même quête. J’espère qu’il n’ira pas comme Jean-Baptiste Grenouille jusqu’au meurtre pour obtenir le Dom Pérignon parfait. Beaucoup de considérations sur la gastronomie nous rapprochent, ce qui multiplie le plaisir d’être ensemble. Ce fut un beau dîner dans un beau cadre, avec un service trendy de grande qualité.

buveur d’étiquettes ou non ? lundi, 21 janvier 2008

Un correspondant d’un forum me suggérant de répondre à une question posée sur un autre forum, j’y suis allé. Et, comme cela arrive souvent, je fais l’objet de critiques sur ce que je bois.

Une critique souvent exprimée est que je serais un buveur d’étiquettes. Alors, j’ai voulu explorer cette notion.

Il faut d’abord définir ce qui est « vin d’étiquette ». J’ai retenu les vins suivants, sachant que la liste est très imparfaite, mais comporte du « lourd » :

Pétrus, Yquem, Cheval Blanc, Latour, Haut-Brion, Mission Haut-brion, Laville Haut-Brion, Château Margaux, Lafite-Rothschild, Mouton-Rothschild, Domaine de la Romanée Conti, Domaine Armand Rousseau, Coche-Dury (Grands Crus), Henri Jayer, Comtes Lafon (GC), Domaine de Vogüé (GC), quelques vins de Bouchard d’avant 1870, Trimbach (uniquement Clos Sainte Hune) Harlan Estate, Penfold Grange, Vega Sicilia Unico, Constantia d’Afrique du sud d’avant 1900, champagnes Krug (millésimé) et Salon, trois Côtes Rôties de Guigal, Rayas rouge, Hermitage La Chapelle (seulement 1929, 1961 et 1978), Chave rouge, Beaucastel (seulement Hommage).

Avec cette définition j’ai exploré mon fichier des vins dégustés sur les sept dernières années, qui comprend 5.357 vins. J’ai bu 1.056 « vins d’étiquette » (VE) et 4.301 vins « normaux » (VN). J’ai bu chaque semaine presque 3 vins d’étiquette. A ce titre, je pourrais être buveur d’étiquettes. Mais comme j’ai bu près de 12 vins « normaux » par semaine, cela fait de moi un non-buveur d’étiquettes.

Dans les dîners officiels que j’ai faits, il y a eu 973 vins, dont 236 VE et 737 VN. Il y a eu 24% de VE dans mes dîners contre 19% de VE dans tout ce que j’ai bu. L’écart n’est pas flagrant. Je ne fais donc pas de dîners où on ne tape que dans le clinquant si tant est que des grands vins soient clinquants.

Si l’on regarde les VE pour quelques groupes d’années :

1928 + 1929 : 16 VE sur 172 vins bus

1945 + 1947 : 24 VE sur 180. La somme des deux fait 40 VE sur 352 vins bus.

1989 + 1990 : 83 VE sur 353 vins bus.

A ce propos, quand on pense que je bois surtout des vins anciens, on peut remarquer que j’ai bu autant de vins de 1989 + 1990 que je n’ai bu de 1928 + 1929 + 1945 + 1947.

Regardons un instant les vins « normaux » que j’ai bus de 1928 et 1929 :

Anjou  "Rablay" Caves Prunier  1928 – Anjou « Maison Prunier » – 1928 – Anjou Caves Prunier – 1928 – Anjou Caves Prunier 1928 – Anjou Rablay Maison Prunier 1928 – Banyuls Brut de l’Etoile – 1928 – Beaune Avaux Bouchard Père et Fils – 1928 – Beaune Camille Giraud – 1928 – Beaune Camille Giroud 1928 – Champagne Veuve Clicquot rosé R.D. – 1928 – Château Beychevelle – 1928 – Château Carbonnieux 1928 – Château Carbonnieux 1928 – Château Carbonnieux rouge 1928 – Château Carbonnieux, Graves – 1928 – Château Carbonnieux, Graves – 1928 – Château Carbonnieux, Graves – 1928 – Château Carbonnieux, Graves rouge en magnum – 1928 – Château Chalon Jean Bourdy 1928 – Château Chalon Jean Bourdy 1928 – Château Chalon, Bourdy  – 1928 – Château Climens – 1928 – Château Cos d’Estournel 1928 – Château Desmirail Margaux – 1928 – Château Filhot – 1928 – Château Filhot – 1928 – Château Filhot – 1928 – Château Gruaud Larose – 1928 – Château Gruaud Larose Saint Julien – 1928 – Château Gruaud Larose Sarget 1928 – Château Gruaud-Larose 1928 – Château Junayme – 1928 – Château Junayme – 1928 – Château La Gaffelière – 1928 – Château La Gaffelière Saint-Emilion – 1928 – Château La Lagune – 1928 – Château La Tour Blanche, sauternes 1928 – Château Lafaurie Peyraguey – 1928 – Château Lagrange – 1928 – Château Léoville Las Cazes Saint Julien – 1928 – Château Loubens Sainte Croix du Mont 1928 – Château Millet Graves blanc – 1928 – Château Palmer – 1928 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande – 1928 – Château Sigalas Rabaud Sauternes 1928 – château Suduiraut – 1928 – château Suduiraut – 1928 – château Suduiraut – 1928 – Château Suduiraut 1928 – Coteaux du Layon – 1928 – Côtes d’Agly – Roussillon – hôtel Claridge – 1928 – Gevrey Chambertin « Clos Saint-Jacques » – 1928 – Gruaud Larose Faure-Bethmann 1928 – Hermitage blanc Paul Etienne – 1928 – Maury Domaine et Terroirs du Sud 1928 – Meursault Fortier-Picard maison Bichot 1928 – Montrachet Chauvenet – 1928 – Montrose – 1928 – Morey Saint Denis Chauvenet et Fils – 1928 – Moulin à Vent Coron Père et Fils – 1928 – Musigny Chevillot 1928 – Musigny Chevillot 1928 – Musigny Coron Père & Fils – 1928 – Richebourg Noëllat – 1928 – Tokay Hugel 1928 – Volnay Coron Père et Fils – 1928 – Volnay Faiveley – 1928 – Banyuls Grand Sivir – 1929 – Beaune Clos du Roi Bouchard Père & Fils – 1929 – Beaune Marconnets Nicolas – 1929 – Beaune Masson – 1929 – Cahors Clos de Gamot (Jouffreau) 1929 – Chablis Maison Bichot 1929 – Chambertin Clos de Bèze Corcol – 1929 – Chambertin Clos de Bèze Joseph Drouhin – 1929 – Champagne Pommery Brut – 1929 – Champagne Roederer – 1929 – Château Bouscaut blanc  – 1929 – Château Bouscaut en magnum – 1929 – Château Caillou, Barsac, crème de tête 1929 – Château Calon, Montagne Saint Emilion – 1929 – Château Carbonnieux rouge – 1929 – Château Chalon Bourdy et Fils – 1929 – Château Chalon, Bourdy  – 1929 – Château Chauvin – 1929 – Château Chauvin Saint Emilion – 1929 – Château Chauvin Saint Emilion – 1929 – Château Climens – 1929 – Château Climens – 1929 – Château Climens 1929 – Château d’Issan – 1929 – château de Tastes Ste Croix du Mont – 1929 – Château du Peyrat Capian – 1929 – Château Fanning La Fontaine – 1929 – Château Filhot – 1929 – Château Filhot – 1929 – Château Filhot – 1929 – Château Filhot 1929 – Château Gadet Médoc – 1929 – Château Gadet Médoc 1929 – Château Galan «Land limited by Saint-Julien » Vve Bordessoulles 1929 – Château Haut-Bages Averous – 1929 – Château La Gaffelière – 1929 – Château La Gaffelière Naudes 1929 – Château Léoville Poyferré – 1929 – Château Lynch-Bages  – 1929 – Château Pape Clément – 1929 – Château Petit Gravet 1929 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande – 1929 – Château Raymond Lafon Sauternes – 1929 – Château Suduiraut 1929 – Clos Capitoro blanc – Ajaccio – 1929 – Clos de Vougeot Château de la Tour Morin Père & Fils – 1929 – Clos Saint-Robert Barsac – 1929 – Clos Saint-Robert Barsac – 1929 – Cognac Adet – 1929 # – Corton "cuvée B" Brossaud – 1929 – Corton L. Soualle et E. De Bailliencourt – 1929 – Corton L. Soualle et E. De Bailliencourt – 1929 – Côte Rôtie Paul Etienne – 1929 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1929 – Crémant de Cramant Pierre Gimonod  – 1929 – Fleurie Domaine Poncié – 1929 – Grand Anjou – 1929 – Grand Chambertin domaine Régnier de Sosthène de Gravigny – 1929 – Grand Chambertin domaine Régnier de Sosthène de Gravigny – 1929 – Jurançon Le Trouilh Paul Roustille – 1929 – Jurançon Nicolas 1929 – Jurançon sec Nicolas – 1929 – Jurançon sec Nicolas – 1929 – Langoiran – 1929 # – Langoiran – 1929 # – Langoiran – 1929 # – Mercurey « Clos du Roy » Coron – 1929 – Monbazillac 1er Grand Cru Domaine Theulet et Marsallet – 1929 – Montrachet Maxim’s – 1929 – Montrose – 1929 – Musigny "Grand Vin de Bourgogne" 1929 – Musigny « grand vin de Bourgogne » négoce AMG (fondé en 1862) 1929 – Pommard " Grand vin d’origine " 1929 – Pommard Epenots Joseph Drouhin 1929 – Pommard Epenots Joseph Drouhin 1929 – Pommard Rugiens Bouchard Père & Fils – 1929 – Pouilly Fuissé Colcombet – 1929 – Pouilly Fuissé de Joncq – 1929 – Quarts de Chaume Beaulieu Vins Fins à La Membrolle Sur Choisille 1929 – Rauzan-Ségla 1929 – Richebourg Charles Noëllat – 1929 – Richebourg provenance inconnue – 1929 – Saint-Nicolas de Bourgueil Nicolas – 1929 – Santenay Louis Grivot – 1929 – Sauternes générique 1929 – Sauternes générique appellation contrôlée – 1929 – Volnay Caillerets ancienne cuvée Carnot Bouchard Père & Fils 1929 – Vouvray d’origine 1929 – Vouvray d’origine – 1929.

Si l’on lit cette liste, peut-on réellement considérer que je suis un buveur d’étiquettes ? J’ai la faiblesse de penser que non.

Pour 1989 + 1990, la liste des vins normaux (271) serait trop longue. Elle est extrêmement diversifiée avec un nombre de vins différents considérable et toujours supérieur au nombre de vins d’étiquette. Pour Bordeaux, 64 VN contre 28 VE, pour Bourgogne, 42 VN contre 12 VE, pour le Rhône, 27 VN pour 10 VE et pour les liquoreux, 20 VN pour 11 VE.

Voici seulement la liste des vins dits normaux de Bourgogne de 1989 et 1990 :

Bâtard Montrachet Antonin Rodet – 1989 – Bâtard Montrachet Antonin Rodet – 1989 – Bâtard Montrachet Sauzet – 1989 – Chambertin Grand Cru Camus Père & Fils – 1989 – Chambertin Grand Cru Camus Père & Fils – 1989 – Chevalier Montrachet Bouchard Père & Fils – 1989 – Chevalier Montrachet Bouchard Père & Fils – 1989 – Mazoyères Chambertin Grand Cru Camus Père et Fils 1989 – Mazoyères-Chambertin Camus – 1989 – Meursault Perrières Domaine Jacques Prieur – 1989 – Nuits-Saint-Georges Clos des Forêts Saint Georges Domaine de l’Arlot 1989 – Pommard " Les Rugiens " Hubert de Montille 1989 – Saint Véran maison Bichot 1989 – Saint-Véran Bichot – 1989 – Saint-Véran, Bichot – 1989 – Volnay Cailerets Ancienne cuvée Carnot Bouchard Père & Fils – 1989 – Vosne Romanée Cros Parantoux Emmanuel Rouget – 1989 – Vosne Romanée Cros Parantoux Méo Camuzet – 1989 – Vosne Romanée Mugneret Gibourg – 1989 – Bâtard Montrachet Blain Gagnard 1990 – Beaune du Château Bouchard Père & Fils 1990 – Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard Père & fils – 1990 – Chambertin Clos de Bèze Faiveley 1990 – Chassagne Montrachet Fontaine Gagnard – 1990 – Chevalier Montrachet Bouchard Père & Fils 1990 – Clos de Tart – 1990 – Corton Bouchard Père & Fils 1990 – Corton Charlemagne Bouchard Père & Fils – 1990 – Corton Charlemagne Bouchard Père & Fils – 1990 – Corton Charlemagne Domaine Bonneau du Martray – 1990 – Corton Renardes Michel Gaunoux – 1990 – Côtes de Beaune Maranges Gilles Gaudet – 1990 – Griottes Chambertin Domaine Ponsot en magnum – 1990 – Meursault Perrières Coche-Dury – 1990 – Meursault Santenots Marquis d’Angerville – 1990 – Montrachet Bouchard Père & Fils 1990 – Musigny G. Roumier – 1990 – Pommard premier cru Michel Gaunoux – 1990 – Pommard-Rugiens 1er cru JM Boillot en magnum 1990 – Ruchottes-Chambertin Grand Cru Domaine Mugneret – 1990 – Volnay Caillerets Ancienne cuvée Carnot Bouchard Père & Fils – 1990 – Vosne Romanée Cros Parantoux Emmanuel Rouget – 1990.

Tout porte à croire que la variété des vins bus interdit de me classer comme un adorateur des seuls vins d’étiquettes. Je parle quatre fois plus souvent de vins normaux que de vins d’étiquette. Mais la mémoire ne conserve sans doute que les plus prestigieux d’entre eux. Or mon univers est peuplé de quatre fois plus de vins en dehors des vins phare.

L’intérêt de ces questions est de me pousser à analyser un peu plus précisément ce que je bois. A ce titre, cette étude était intéressante.