HABANOS EPICURE CLUB Repas du 21 décembre 2007 mercredi, 9 janvier 2008

HABANOS EPICURE CLUB Repas du 21 décembre 2007   (récit d’un ami)

(je n’étais pas à ce déjeuner, mais le récit d’un ami de l’académie des vins anciens trouve sa place sur ce blog)

Hommage à Etienne Harding, 3ème abbé de Cîteaux, savant mystique anglais cistercien ayant participé à la création de l’abbaye de la Bussière en 1131, devenue quelques siècles plus tard, grâce à une brigade passionnée, un des belles étapes culinaires de France.

Le menu du déjeuner, façonné avec passion et rigueur par Olivier Elzer, jeune chef de 32 ans déjà remarqué qui mérite de monter au firmament des étoiles, était à la hauteur de l’évènement annuel du club d’épicuriens.  L’équipe, animée notamment par Nicolas, sommelier talentueux et vigilent, s’affairait dès les heures matinales en ouvrant avec attention quelques précieux nectars.

Les convives se pressaient, en ordre dispersé, alors  que le Champagne Billecart Salmon 1983,  Magnum, déjà à l’honneur l’an dernier, prouvait la force du blanc de blancs alliant justesse et élégance. Sa belle fraîcheur de près de 25 ans faisait honneur à ces épouses des ducs de bourgogne dont quelques sépultures auraient élu domicile pour l’éternité en ce lieu symbolique.

Après un très surprenant Chardonnay fruité, domaine Pellehaut, côte de Gascogne 2005, le foie gras de canard cuit à la vapeur, gingembre et poire,  d’une cuisson délicate et parfaite, commençait le repas accompagné d’une Vendange d’octobre, les vignerons ardéchois, Ruoms, 2005, flacon introuvable aux arômes d’abricot, de noyau et de fruits d’hiver, propulsant le viognier à une altitude gustative inégalée.

Un Champagne Besserat de Bellefond, cuvée des moines, 1980, montrait fièrement son nez brioché et de pain perdu, pour retrouver les fines saveurs des escargots cuits au champagne, crème de raifort, simplement entourés de ronds tubercules frits, qui permettaient de faire une belle et courte pause en attendant la litanie joyeuse des rouges éternels.

Elle débutait par un Aloxe Corton 1er cru, Clos du chapitre, Latour, 1966, d’un équilibre parfait, aux odeurs torréfiées et d’étonnant coing cuit, qui précédait une poitrine de pintade « Excellence Mieral » pomme agria, truffes de bourgogne et espouma. Une composition qui atteint la perfection, ou la légèreté de la mousse truffée vient caresser la saveur de ce plat de terroir revisité, avec un goût de terre profonde aux caudalies infinies, qui se fondera magnifiquement avec le Chapelle chambertin, Drouhin Laroze, 1996, alliant puissance et finesse, en dévoilant de subtiles fragrances de framboise.

Les Noisettes de biche d’alsace rôties, macaronis farcis et sauce chocolat au piment d’espelette au glaçage mirifique, ne se lassaient pas de se faire embrasser par ses voisins septentrionaux qui avaient patiemment attendu, un Côte Rotie, les Grandes Places Gérin, 2002, et un Côte Rotie, la Mordorée, Chapoutier, Années 50. Le plus ancien avait gagné leurs coeurs, le velours de ce noble syrah buriné à la faconde magique les emportant vers de sylvestres olympes.

Avec quelques fromages affinés avec attention, le Charmes Chambertin, J. Drouhin et le Nuits Saint Georges, J. Crotet, jumeaux de 1998 nous ramènent à la délicatesse du pinot. Le premier, plus évolué que l’autre, à la robe déjà pourpre fait la belle aux fruits rouges de l’autre. 

Vient ensuite un Sauternes Suduiraut 1947. Sa seule évocation provoque l’énamourement. Sa couleur ambre force le respect. Le silence se fait, comme lorsque deux amoureux s’embrassent en commençant par se regarder tendrement. Carla Bruni et Disneyland, à coté, c’est petit. Les Suprêmes de pomelos, panacotta à la vanille bourbon et gelée de coing, glissent de bonheur dans ses arômes de caramel et de pâte de fruits, sautillant de l’un à l’autre. Nous sommes transportés vers ces instants de bonheur qui se prolongent avec délectation. Magie de ces instants de partage.

Nous rejoignons les salons pour déguster un Robusto Montecristo cabinet 2001, et notre ami Christophe nous sert un cadeau des cieux. La propriété familiale, la plus ancienne du pays, n’en possède plus que deux bouteilles, qui retiennent patiemment des effluves de près 120 ans : c’est un Armagnac Castarède 1888. Les lèvres sont caressées par quelques centilitres de ce nectar. A l’heure ou j’écris ces lignes, ses arômes m’enveloppent encore les sens. Le paradis n’est pas très loin. 

Nous pensons à notre frère Francis à qui est dédié ce billet d’amitié.

Excellentes fêtes à tous.

Jean-Pierre

https://www.abbaye-dela-bussiere.com/home.shtml

Le résultat des votes :

1.      Sauternes Suduiraut 47

2.      Côte Rotie, la Mordorée, Chapoutier années 50

3.      Billecart Salmon 1983

4.      Aloxe Corton clos du chapitre Latour 1966 et Vendange d’octobre 2005

VIVE LES VINS ANCIENS ET TOUS LES AUTRES !

PS : Présentation du déjeuner largement inspirée d’un collectionneur et ambassadeur renommé des vins anciens, M. François Audouze.    

               ww.academiedesvinsanciens.org

Hommage à Jean Claude Vrinat mardi, 8 janvier 2008

Un grand homme vient de nous quitter.

La gastronomie, c’est une affaire d’hommes et de femmes de cœur.

Il y a ceux qui sont derrière les fourneaux.

Il y a ceux qui sont dans la salle.

Le travail de Jean-Claude Vrinat a fait de son établissement la référence absolue en matière de service.

Soucieux de satisfaire le client, l’ami qui vient chez lui, il n’avait de cesse que chaque geste, chaque action soit tournée vers la satisfaction du client.

Il n’aurait sans doute pas dû perdre sa troisième étoile. Cela l’a peut-être déstabilisé. Mais il a vu à quel point la fidélité des clients était importante.

Toutes mes pensées vont à son épouse, que j’ai connue lors d’une des croisières gastronomiques du France où Taillevent a réussi des prouesses de logistique pour servir des plats d’une cuisson parfaite à près de 2000 personnes.

Mes pensées vont aussi à Valérie, qui reprendra les rênes et peut compter sur l’amitié de l’abondante et raffinée clientèle du restaurant.

Mes pensées vont aussi à Alain Solivérès, le chef qui officie dans l’ombre mais sans lequel Taillevent ne serait pas ce qu’il est. Et aussi au personnel engagé dans une recherche d’excellence qui est l’un des succès de la rigueur de Jean-Claude Vrinat.

Nous nous souviendrons longtemps d’une homme d’un raffinement hors du commun, d’un sens de l’accueil unique, d’une volonté de perfection infatigable, qui nous a permis et m’a permis de faire certains des dîners les plus émouvants de ma vie.

Le dernier en date, du 22 novembre 2007 mérite d’être rappelé, en hommage à ce grand homme de la gastronomie :

92ème dîner de wine-dinners le 22 novembre 2007 au restaurant Taillevent

Les vins de la collection wine-dinners en hommage à Joseph Asch

Champagne Dry Monopole, Heidsieck & Co en Magnum 1955

Vouvray sec, clos de Nouys, domaine Maurice Audebert 1966

Pinot Gris Réserve spéciale, Schlumberger 1953

Château Laville Haut-Brion 1948

Vin d’Arbois Vigne de Pasteur 1968

Château Latour 1957

La Tâche, domaine de la Romanée Conti 1955

Nuits Saint-Georges « Les Cailles » Morin Pères & Fils 1915

Anjou Caves Prunier 1928

Château Lafaurie-Peyraguey  Sauternes 1964

Clos du Pape Fargues  Sauternes 1924

Vin de Massandra, Madère, Collection Massandra (19°) 1953

Le menu, créé sous l’autorité de Jean-Claude Vrinat par Alain Solivérès

Rémoulade de tourteau à l’aneth, crème fleurette citronnée

Epeautre du pays de Sault en risotto aux champignons

Viennoise de sole, boutons de guêtre et vieux comté

Palombe rôtie aux légumes d’automne caramélisés

Tourte de lapin de garenne au genièvre

Cristalline aux coings, glace au riz au lait

Croustillant au chocolat et aux fèves de Tonka

Je concluais mon récit par ces mots : Taillevent a fait comme à son habitude une prestation de grande qualité. Le service efficace, la gentillesse de Jean-Claude Vrinat, le menu bien ordonnancé qui a produit quelques accords rares, le salon de toute beauté, tout cela portait au bonheur. Mais ce fut l’ambiance de la table qui a fait de ce dîner un moment d’une intensité exceptionnelle. Un ami de Joseph qui participait au repas au château d’Yquem fit un petit speech pétillant d’esprit sur Joe et Elizabeth, avec sensibilité, exprima tout ce que Thanksgiving Day apportait à la joie amicale et familiale. Tout le monde a communié à l’amitié, à la bonne chère et aux vins anciens. Ce fut l’un des plus enthousiasmants de mes dîners.

Longue vie à son restaurant, pour que son action se prolonge dans la voie qu’il a tracée.

The trip of a wine lover in 2007 dimanche, 6 janvier 2008

As I am retired, I live my passion for wine rather intensely. I have the impression that 2007 represents something which is above my expectation. I had never dreamed of that. Of course, I do not compete with others as I know people who open wines that are not within my reach, but I compete with myself, which means that I will try to drink the wines that I love with the greatest and the most perfect gastronomic atmosphere.

I have looked at what has happened. I have drunk 995 wines in 2007.

It represents 2.73 wines per day, but as I have drunk 185 days and not drunk 180 days, it makes 5.38 wines that I have drunk on the days when I drink.

As my personal consumption has been of 30.9 cl per day, it means that I have drunk 11.33 cl per bottle that I have shared, which means that the average people drinking wine with me were 6.6 people including me.

Here are the years that I have drunk in 2007 :

1845 (1)  – 1856 (1)  – 1868 (1)  – 1880 (1)  – 1889 (1)  – 1891 (1)  – 1893 (1)  – 1898 (1)  – 1899 (4)  – 1900 (1)  – 1907 (1)  – 1910 (1)  – 1912 (1)  – 1913 (1)  – 1915 (2)  – 1916 (1)  – 1918 (2)  – 1919 (1)  – 1920 (1)  – 1921 (6)  – 1922 (1)  – 1923 (1)  – 1924 (4)  – 1925 (8)  – 1926 (4)  – 1928 (10)  – 1929 (10)  – 1930 (1)  – 1931 (2)  – 1932 (1)  – 1933 (5)  – 1934 (11)  – 1936 (1)  – 1937 (5)  – 1938 (1)  – 1939 (2)  – 1940 (2)  – 1941 (1)  – 1942 (7)  – 1943 (3)  – 1945 (12)  – 1947 (19)  – 1948 (5)  – 1949 (18)  – 1950 (4)  – 1951 (2)  – 1952 (9)  – 1953 (11)  – 1954 (2)  – 1955 (11)  – 1956 (1)  – 1957 (4)  – 1958 (3)  – 1959 (18)  – 1960 (6)  – 1961 (18)  – 1962 (11)  – 1963 (1)  – 1964 (13)  – 1965 (1)  – 1966 (11)  – 1967 (3)  – 1968 (1)  – 1969 (3)  – 1970 (8)  – 1971 (4)  – 1972 (3)  – 1973 (6)  – 1974 (4)  – 1975 (5)  – 1976 (15)  – 1978 (10)  – 1979 (9)  – 1980 (6)  – 1981 (7)  – 1982 (25)  – 1983 (12)  – 1984 (2)  – 1985 (18)  – 1986 (16)  – 1987 (5)  – 1988 (22)  – 1989 (19)  – 1990 (43)  – 1991 (2)  – 1992 (9)  – 1993 (5)  – 1994 (3)  – 1995 (24)  – 1996 (36)  – 1997 (20)  – 1998 (45)  – 1999 (31)  – 2000 (26)  – 2001 (37)  – 2002 (23)  – 2003 (19)  – 2004 (41)  – 2005 (44)  – 2006 (21)  – NV (73).

There was no special will to explore so many years, but it happens to be so. It represents 100 different vintages excluding the not vintage.

The number of wines before 1990 is 493, with an average age of 48 years. So I have nearly drunk 500 wines having an age of 50 years in average.

The origin of the wines that I have drunk is following :

         producers, who invited me, who made big events, or who participated to fairs represent 401 wines, which is a great number (I have a special thank to Bipin Desai, who organised vertical tastings with the producers themselves)

         family or friends have provided 185 wines

         I have ordered 125 in restaurants, which is rather few, as I am authorised to bring my own wines generally

         From my cellar, 284 wines have been used. With this rhythm, I have more than 100 years of consumption. So, I can invite many friends up to 2120, roughly.

What is interesting is to see what I drank for some wines :

68 wines of  Yquem : 1889 – 1891 – 1893 – 1899 – 1899 – 1912 – 1921 – 1934 – 1937 – 1938 – 1939 – 1945 – 1947 – 1948 – 1949 – 1953 – 1954 – 1955 – 1955 – 1959 – 1961 – 1962 – 1962 – 1967 – 1970 – 1975 – 1976 – 1976 – 1976 – 1976 – 1978 – 1978 – 1982 – 1983 – 1983 – 1984 – 1986 – 1986 – 1986 – 1986 – 1987 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1989 – 1989 – 1990 – 1994 – 1995 – 1996 – 1996 – 1996 – 1997 – 1997 – 1998 – 1998 – 1999 – 2000 – 2000 – 2001 – 2001 – 2001 – 2001 – 2002 – 2002 – 2003 – 2003

It means that I drink, in average, more than one Yquem per week.

48 Cheval Blanc : 1921 – 1934 – 1937 – 1945 – 1947 – 1948 – 1949 – 1949 – 1952 – 1953 – 1955 – 1959 – 1961 – 1962 – 1964 – 1966 – 1970 – 1971 – 1975 – 1978 – 1979 – 1982 – 1983 – 1985 – 1988 – 1989 – 1989 – 1989 – 1990 – 1990 – 1990 – 1994 – 1995 – 1995 – 1996 – 1998 – 1998 – 1998 – 1999 – 2000 – 2000 – 2000 – 2001 – 2001 – 2001 – 2001 – 2003 – 2004

14 Mouton Rothschild : 1918 – 1928 – 1936 – 1945 – 1945 – 1949 – 1964 – 1975 – 1987 – 1998 – 2001 – 2001 – 2005 – 2006

12 Chateau Latour : 1907 – 1916 – 1926 – 1949 – 1957 – 1986 – 1989 – 1990 – 1998 – 2001 – 2001 – 2005

31 wines from Haut-Brion, Mission and Laville : 1926 – 1926 – 1929 – 1942 – 1942 – 1945 – 1947 – 1948 – 1948 – 1949 – 1950 – 1955 – 1957 – 1958 – 1966 – 1979 – 1979 – 1980 – 1981 – 1982 – 1983 – 1983 – 1988 – 1992 – 1998 – 2001 – 2001 – 2003 – 2004 – 2004 – 2004

6 Lafite-Rothschild : 1868 – 1945 – 1949 – 1986 – 1998 – 2001

5 Pétrus : 1934 – 1949 – 1953 – 1974 – 2001

For Burgundy, I selected so : all the Montrachets (being Montrachet) from every domaine, and only three domaines for the other wines : Romanée Conti, Coche Dury, Armand Rousseau. It represents 26 wines : 1939 – 1942 – 1955 – 1962 – 1963 – 1964 – 1964 – 1970 – 1972 – 1980 – 1980 – 1982 – 1985 – 1986 – 1988 – 1990 – 1993 – 1996 – 1997 – 1999 – 1999 – 2001 – 2004 – 2004 – 2004 – 2004

For champagne, if I take only Krug plus Salon, it represents 44 wines : 1979 – 1979 – 1979 – 1981 – 1981 – 1981 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1985 – 1985 – 1986 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1995 – 1995 – 1995 – 1995 – 1996 – 1996 – 1996 – NV – NV – NV – NV

If I add all these wines, plus all the wines of the 19th century, it makes a count of “trophies”.

260 trophy wines : 1845 (1)  – 1856 (1)  – 1868 (1)  – 1880 (1)  – 1889 (1)  – 1891 (1)  – 1893 (1)  – 1898 (1)  – 1899 (4)  – 1900 (1)  – 1907 (1)  – 1912 (1)  – 1916 (1)  – 1918 (1)  – 1921 (2)  – 1926 (3)  – 1928 (1)  – 1929 (1)  – 1934 (3)  – 1936 (1)  – 1937 (2)  – 1938 (1)  – 1939 (2)  – 1942 (3)  – 1945 (6)  – 1947 (3)  – 1948 (4)  – 1949 (8)  – 1950 (1)  – 1952 (1)  – 1953 (3)  – 1954 (1)  – 1955 (4)  – 1957 (2)  – 1958 (1)  – 1959 (2)  – 1961 (2)  – 1962 (4)  – 1963 (1)  – 1964 (4)  – 1966 (2)  – 1967 (1)  – 1970 (3)  – 1971 (1)  – 1972 (1)  – 1974 (1)  – 1975 (3)  – 1976 (4)  – 1978 (3)  – 1979 (6)  – 1980 (3)  – 1981 (4)  – 1982 (12)  – 1983 (5)  – 1984 (1)  – 1985 (4)  – 1986 (8)  – 1987 (2)  – 1988 (15)  – 1989 (6)  – 1990 (14)  – 1992 (1)  – 1993 (1)  – 1994 (2)  – 1995 (7)  – 1996 (8)  – 1997 (3)  – 1998 (9)  – 1999 (4)  – 2000 (5)  – 2001 (17)  – 2002 (2)  – 2003 (4)  – 2004 (8)  – 2005 (2)  – 2006 (1)  – NV (4) 

It makes exactly 5 trophy wines per week. Among those trophy wines 133 came from producers, fact which requires my big thanks.

This means that I have drunk 735 wines that – under my definition – are not trophies. Among them, a great lot of them have reached certainly a quality near the one of trophies.

Of course, figures do not represent the sum of emotion that I have had. But as I live an adventure which is rather unusual, I thought that it would be interesting to see what really happened.

I have made a ranking of the best wines of 2007 for me. It is very difficult.

1 – Champagne Moët & Chandon 1945

2 – Chateau Mouton Rothschild 1945

3 – Chateau Mouton Rothschild 1928

4 – Chateau d’Yquem 1899

5 – Champagne Pol Roger 1921

6 – Château Latour 1947

7 – Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné 1949

8 – Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1959

9 – Champagne Dom Pérignon rosé in magnum 1990

10 – Hermitage Chave Cuvée Cathelin 1998

11 – Chateau Mouton Rothschild 1918

12 – Nuits-Saint-Georges Les Cailles Morin Père & Fils 1915

13 – Château d’Yquem 2001

14 – Vosne Romanée Cros Parantoux Henri Jayer 1989

15 – Pétrus 1934

I do not know if I am able to do the same in the future. I would be happy if I could be sort of a “memory” for old wines put in a situation of dinner. Some people like John Kapon will represent the Bible for precious wines, with his very valuable notes. I would be happy if I can add another perspective for the amateurs interested in old wines, of every level.

Quand on ose un vin ordinaire, ça ne marche pas chaque fois vendredi, 4 janvier 2008

Mon gendre va travailler à Paris et revient deux jours après car il devra reconduire femme et bébé à la capitale. Ce sera ce soir une joue de bœuf aux carottes. Pour l’apéritif, un champagne Ruinart non millésimé a des accents de miel. Il est agréablement typé. Ayant acheté près d’Orange une cave à un particulier – ce que je ne referai plus, car c’est un métier, pas un caprice – il faut bien que l’on ouvre ce que j’ai acquis où nous avons fait d’assez bonnes pioches. Je jette mon dévolu sur un « Réserve de Prévallée », grand vin de Bourgogne sans année, appellation bourgogne contrôlée qui doit dater du milieu des années soixante si l’on se fie au reste de la cave. Ce vin est vendu par « l’agence centrale de distribution des grands vins », qui est parisienne, mais il y a un petit tampon qui recouvre cette mention, d’un caviste de La Rochelle. Le vin a été embouteillé par la SA Valette à Charenton, où l’on a pris la précaution d’indiquer sur la bouteille, gravé dans le verre, qu’il ne doit pas être réutilisé, et tous ces périples après le passage à Orange se finissent chez moi. Le vin n’ira pas plus loin et c’est un bien. La bouteille, délicieusement ringarde d’un vin plus qu’ordinaire, a belle allure. Le bouchon se brise en plusieurs  morceaux et le bouchon sent bon, comme le vin dans le goulot. Je verse deux verres et nous trinquons. Nous ne pousserons pas l’expérience très loin, car le vin est torréfié comme après un coup de chaud en cave. Ce vin est mort. Il offrira un nez agréable le lendemain mais rien ne me motive à l’essayer. J’avais prévu une possible faiblesse de ce bourgogne. Le Côtes de Provence La Courtade 1990, vin de l’île de Porquerolles, est une surprise plus qu’agréable. Il se confirme chaque fois que l’âge profite aux vins de Provence. Le vin est solide, présent en bouche, d’une longueur acceptable, et ce qui est le plus significatif, c’est qu’il joue juste. Il a très plaisamment accompagné le bœuf aux carottes. Ce n’est que plus tard, près d’une heure après, que j’ai pris conscience que la trame de ce vin n’a pas la profondeur des grands vins du Rhône que nous avons bus. C’est intéressant, car sur la viande, il jouait d’un charme remarquable.

visites du blog pour l’année 2007 vendredi, 4 janvier 2008

Ces chiffres ont de quoi me faire plaisir. près de 320.000 visite sur l’année, 1.760.000 pages lues, et 3.800.000 actions faites sur des pages ou des images de ce blog.

Le temps de visite de 7 minutes montre que lorsqu’on vient sur le blog, on le consulte. Des amateurs curieux ont passé 38.000 heures sur le blog. Merci à tous !

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Accès pages : une demande au serveur Web par le navigateur d’un visiteur pour une page Web quelconque; cela exclut les images, javascripts et les autres types de fichiers généralement intégrés.
Succès : toute demande d’un navigateur de visiteur à un serveur Web.
Les internautes ont passé sur le blog : 37 968     heures de visite

There were 320,000 visits on this blog. The number of pages read is 1,760,000 and 3,800,000 actions have been made on pages or pictures.

The time spent on this blog is 7 minutes per visit and 38,000 hours in total for the year.

Thank you to all of you interested in old wine.

Un réveillon qui n’en finit pas .. Hommage à Jacques Perrin 1999 mercredi, 2 janvier 2008

Nous nous revoyons le lendemain chez nos amis, car il faut finir les restes. Cela permet d’essayer de nouveaux accords, comme le Château Chalon sur le Gex du Jura. La joie de se remémorer les beaux moments éclaire nos sourires. Nous finissons quelques vins et nous nous répartissons ceux qui restent. Nous retournons chez nous, et je suis prêt à faire une diète salutaire. Mais mon gendre annonce que les truffes ne passeront pas la nuit et se met à composer des truffes entières, enrobées dans de la poitrine de porc, qu’il enveloppe d’une belle pâte pour faire des truffes en croûte. Nous voilà repartis pour un tour. C’est donc l’excuse pour finir l’Hermitage La Chapelle 1990 dont il restait l’équivalent d’une demi-bouteille. L’effet d’un jour de plus est spectaculaire sur ce vin. Il a gagné en opulence, en maturité, en joie de vivre et en séduction à tel point que nous sommes emportés par sa perfection. Ce grand vin se doit de respirer. Et sur la truffe, il développe des sensations que nous n’avions pas connues hier.

Le deux janvier devrait être enfin le jour du repos. Mais pas du tout. Ma femme avait fourré de foie gras quelques pigeons, et il fallait bien les prévoir à notre dîner. Nous commençons par le champagne Dom Pérignon 1998 qui est toujours aussi charmant. Sur un jambon corse couillu, viril comme un bouquetin à l’aube du printemps, la bouche est tellement torturée que tout chavire sur un étoc gustatif. La Corse n’aurait pas besoin d’explosif, ce jambon suffit. Sur la poutargue, les papilles se remettent en rang, et le champagne expose son côté floral, gentiment titillé par l’iode intense de l’œuf de mulet. On n’a pas la complexité des Salon, mais le confort gustatif de ce champagne est intelligent.

Pour mon gendre, le Chateauneuf du Pape Hommage à Jacques Perrin 1999 est son premier Hommage. C’est un baptême. Et c’est un magnifique démarrage, car dès la première gorgée, nous prenons conscience qu’il s’agit d’un vin parfait. C’est assez saisissant. On oublie que le vin est jeune, car son boisé, son fruit, sa charge alcoolique sont parfaitement maîtrisés, et le mot qui revient est : « c’est parfait ». La chair du pigeon est remarquablement goûteuse et met en valeur, mais il n’en a pas besoin, ce vin délicieux, jouissif, qui fait penser que rien d’autre ne serait meilleur. Il m’indifférerait qu’on me dise qu’une autre année serait meilleure, car ce que j’ai en bouche, dans un registre jeune, est d’une invraisemblable justesse. C’est grand. Point. Il ne fait pas de doute que ce vin fait partie de l’excellence du Rhône. Conquis par l’Hermitage La Chapelle, je suis enlevé par l’Hommage, d’une magnitude supérieure.

quelques citations mercredi, 2 janvier 2008

Voulant trouver l’auteur d’une citation, je suis allé sur cette adresse :

https://www.in-extremis.com/Hood/Citations/divers.html

J’en ai extrait quelques passages :

Les larmes sont le langage muet de la douleur. (Voltaire)

Conduire dans Paris c’est une question de vocabulaire. (Audiard)

Un gentleman est un monsieur qui se sert d’une pince à sucre même quand il est seul. (Allais)

La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts. (Clemenceau)

Dépêchez vous de succomber à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne. (Casanova)

Il y a plus de philosophie dans une bouteille de vin que dans tous les livres. (Pasteur)

Le peu que je sais c’est à mon ignorance que je le dois. (Sacha Guitry)

C’est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde. (Boris Vian)

J’aimai, je fus aimé ; c’est assez pour ma tombe. (Alphonse de Lamartine)

Si tu avances, tu meurs. Si tu recules, tu meurs. Alors pourquoi reculer ? (Devise zoulou)

Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends. (B. Franklin)

La prévision est difficile surtout lorsqu’elle concerne l’avenir. (Pierre Dac)

Je ne remets jamais au lendemain ce que je peux faire le surlendemain. (O. Wilde)

L’expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs. (Oscar Wilde)

Les gens vraiment malades vont voir le médecin, ceux qui ne font que tousser vont au théâtre… (Anonyme)

Proverbe Chien : Si ça ne se mange pas, si ça ne se baise pas, pisse dessus !

visites du blog en décembre 2007 mardi, 1 janvier 2008

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le réveillon du 31 décembre 2007 à Carqueiranne lundi, 31 décembre 2007

A 17 heures j’apporte les vins chez nos amis et j’ouvre les vins pour qu’ils s’oxygènent. Nous récitons le scénario et je suggère que l’on ajoute une viande pour pouvoir profiter un peu plus longtemps des trois vins rouges. Mon amie part en ville, fait relever le rideau métallique baissé du boucher qui avait fini son année, chambres froides quasi vides, et revient avec de l’onglet.

Après les premiers vœux télévisuels de notre Président, nous arrivons chez nos amis. Catherine nous explique qu’elle tremble depuis un mois. Elle sait en effet que j’écris le récit de mes aventures qu’elle lit toutes. La perspective d’une faute qui serait stigmatisée dans mes écrits l’a poussée à tout raffiner. Ce fut d’une délicatesse remarquée. Elle peut souffler, il n’y aura pas de critique.

Nous commençons l’apéritif avec un Champagne Ruinart non millésimé très expressif et fort agréable. Il est suivi par un champagne Laurent Perrier Grand Siècle beaucoup plus doux qui va mettre en valeur les oursins pêchés du matin. La combinaison de ce champagne charmeur avec l’iode et le sucré de l’oursin est remarquable.

Il reste quelques gouttes du champagne pour accueillir les huîtres creuses de Marennes Oléron. La cohabitation est gouvernementale, c’est-à-dire polie, et vite oubliée, car le Bâtard-Montrachet domaine Ramonet 1992 crée ce qui est sans doute le plus bel accord avec des huîtres que j’aie jamais rencontré. C’est saisissant au point que toute la table est stupéfaite. Nous restons longtemps à profiter de cette combinaison, comme si l’on pouvait la rendre éternelle. La multiplication des saveurs, le dialogue qui s’instaure entre l’huître et le vin font partie de ces moments rares où l’on comprend qu’une dimension supplémentaire est ouverte, quand la symbiose est aussi réussie.

Le plat suivant avait donné lieu à de nombreux échanges de mails entre Catherine et moi. Mon insistance pour la pureté clinique des goûts est la négation de toute fantaisie. On comprend en mangeant et buvant que c’est ce qu’il faut faire. Le tartare de rascasse sur un lit d’épinard est une chair totalement nue découpée en petits dés sur des feuilles qui n’ont pas le moindre assaisonnement. Et le Château Chalon Fruitière Vinicole de Voiteur 1966 joue juste sur ces saveurs claires. Il faut du temps pour s’acclimater et j’ai déclaré un peu trop vite que le vin jaune est trop fort et écrase l’accord. Car en fait, quand le palais est habitué, l’accord est très subtil, avec ce vin envoûtant que tout le monde aime à cette table. Notre ami s’est mis à frotter un peu de vin jaune sur la peau de l’intérieur de son poignet, pour nous faire sentir les accents de marc du vin jaune. Chacun se mit à l’imiter et nous avons comparé la noblesse et la variété de la texture de nos peaux. Nous avons inventé un parfum millésimé. La fortune nous attend.

Claude, notre ami, gère la cuisson des langoustes sur son barbecue. Il gère et gèle, car il fait un froid redoutable sous le ciel étoilé. Là aussi, c’est la simplicité qui domine, quelques feuilles de sauge étant le seul complément admis sur des demi-langoustes qui ne cuisent que sur le côté carapace. La chair délicieuse va accompagner trois vins rouges. Le Château Cheval Blanc 1994 a une belle couleur profonde et racée. Le Chambertin Edouard Jantot 1961 a une couleur d’un rose élégant. L’Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné 1990 a une couleur sang de pigeon très prometteuse. Tout oppose les parfums de ces trois vins ce qui va rendre l’expérience passionnante. Le nez du chambertin est séducteur dans une douceur feutrée, celui du bordelais est racé et celui du rhodanien annonce du muscle sous la chemise. La chair accueille les trois vins, trop distincts pour se neutraliser, mais c’est mon gendre qui est le premier à signaler que le plus fringuant des trois sur la langouste est le Cheval Blanc. Et c’est évident, car il contrôle le mieux la chair typée. Sur le corail de la tête, le chambertin est plaisant. Chacun des vins est d’un goût appréciable, mais le Cheval Blanc 1994 – qui l’eût cru ? – s’est montré le plus adapté des trois.

Sur l’onglet « de la dernière heure », goûteux à souhait, juste poêlé et accompagné de flageolets, j’attendais le retour en grâce du chambertin et une complicité facile avec l’Hermitage, mais c’est encore le Cheval Blanc qui ramasse la mise. C’est lui qui parle le plus clairement à cette chair typée elle aussi.

Il est fort tard, nous nous étions embrassés sous le gui depuis plusieurs heures, aussi proposai-je de faire l’impasse sur la terrine de foie gras faite par mon épouse. Nous commençons à entamer un Sainte-Maure pour rechercher le vin rouge qui lui convient, et c’est l’Hermitage qui me semble le plus adapté. Nous passons ensuite au bleu de Termignon, au bleu de Gex et à la fourme de Montbrison qui accueillent le Château d’Yquem 1976. Ce qui est assez remarquable, c’est qu’Yquem 1976 est toujours parfait. C’est certainement l’un des plus équilibrés des Yquem actuels, combinant une jeunesse joyeuse avec un beau début de maturité. Les trois fromages judicieusement choisis se marient à merveille à l’Yquem. J’ai un petit faible pour le bleu de Termignon, pour son caractère salin, mais les trois ont brillamment accompagné l’Yquem.

Il n’était plus question de boire quoi que ce soit tant nous avions honoré les vins précédents, et le champagne prévu sur les desserts resta dans son coin. Un sorbet à la framboise et une glace à la vanille, accompagnés de petits gâteaux secs de chez Ré, « le » pâtissier de Hyères, furent sectionnés de long et en large et dégustés à l’infini, supports de discussions fort tardives d’un réveillon qui ne voulait pas s’éteindre. Dans la chaleur de l’amitié, une maîtresse de maison attentive et son mari ont permis de mettre en valeur des vins très variés de nombreuses belles régions. Mais le détail à signaler, qui a réellement ajouté à notre bonheur, c’est le choix pour chaque plat ou chaque intermède d’une musique appropriée. Ce fut fort juste et d’une grande émotion.

Le plus grand vin de ce grand réveillon, c’est le Bâtard-Montrachet Ramonet 1992. Le plus bel accord, c’est le féerique mariage de ce vin avec les huîtres. En petit comité dans le Sud, ce fut un beau réveillon.

le réveillon, photos lundi, 31 décembre 2007

Délicats petits canapés d’apéritif

 

Les oursins pêchés du matin et la rascasse en tartare sur ses feuilles d’épinard

 

Les langoustes cuites au barbecue à la belle étoile et les feuilles de sauge

 Cheval Blanc 1994, Chambertin 1961 et Hermitage La Chapelle 1990, puis le Bâtard-Montrachet 1992 et le Chateau Chalon 1966 forment une belle brochette de vins.