wines of the François Audouze category mercredi, 17 mai 2006

Le site www.wine-journal.com donne de jolies histoires sur le vin.

Un ami m’envoie un compte-rendu fait sur ce site dont il extrait cette phrase : "

The next two wines belong to the François Audouze category: i.e. impossibly rare. The first was a Van der Meulen bottling of Chateau Pavie-Macquin 1928. A Burgundian nose laced with a little peppermint, unbelievably fresh on the palate, this was more than just a curiosity, but a wine that was only to willing to satiate the palate after 78-years. It seemed so natural and elegant, a one-off wine, an unforgettable brief encounter.

Next, a wine so rare that even Michael Broadbent is bereft of a note: Chateau Lynch Bages 1899. Was it coincidence that as the wine was being uncorked, Jean-Charles Cazes appeared like the shopkeeper in Mr. Benn. Maybe he sniffed Lynch Bages 1899 in the ether over at the chateau and tracked the scent like a bloodhound to the restaurant. Or perhaps, given that the chateau’s stock of older vintages were pillaged by its previous owners, he was aware of its presence and popped over for a quick sip? Whatever, he took a look at the antique and even suggested that this may have been bottled at the chateau? "

Le fait que mon nom soit associé à une catégorie de vins a toujours quelque chose de plaisant.

dîner de wine-dinners chez Gérard Besson mardi, 16 mai 2006

Dîner n° 76 – mardi 16 mai 2006

  1. Champagne Ayala très vieux, années 50
  2. Champagne Besserat de Bellefon rosé 1966
  3. Chablis Moutonne Grand Cru Long Dépaquit 1959
  4. Bâtard Montrachet veuve Moroni 1992
  5. Chassagne Montrachet rouge Boudriottes Marcel Toinet 1972
  6. Beaune Perrières Léon Villard 1950
  7. Nuits Saint Georges Bouchard Père et fils 1947
  8. Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1958
  9. Château Loubens Sainte Croix du Mont 1943
  10. Château Rayne-Vigneau Sauternes 1880 ? (le dernier chiffre sera lu sur le bouchon)

L’année du Rayne Vigneau est 1880.

J’ai ajouté

Château Chalon Le Puy Saint Pierre 1959 Vichot Girod

Château Lafite-Rothschild 1963

Le menu composé par Gérard Besson

Superposition de foie gras et aiguillette de bœuf truffée,

Brochette de ris de veau, truffe et Pompadour,

Huîtres juste pochées sur un tartare d’algues,

Filet de sole braisé au fumet de Saint Jacques,  infusion de homard bleu,

Une asperge, une morille,

Médaillon de langouste au macaroni fourré duxelles,

Rouget sauce rouget,

Carré de veau de lait d’Aurillac cuit rosé, jus et petits pois à la Française,

Cœur de côte de bœuf de Salers servi à point, ragoût d’artichaut vigneronne,

Noisette d’agneau du Limousin en chevreuil, navet et oignon fane en chapelure de pain d’épices,

Double Brie,

Composition d’agrumes "pomelos, clémentine", et inspiration du moment.

dîner de wine-dinners au restaurant Gérard Besson mardi, 16 mai 2006

J’aime faire des dîners avec Gérard Besson. Je me souviens être allé le même jour déjeuner chez Guy Savoy qui venait juste de décrocher sa troisième étoile, au sein d’une brigade en folie, pleine de sourires et de joie, et dîner chez Gérard Besson qui venait de perdre sa deuxième étoile. Cœur solide malgré la blessure, il a rajeuni la décoration de son restaurant mais gardé la finesse de sa cuisine. Paradoxalement, c’est la perte de cette étoile qui m’a attaché à lui, car je crois en son talent authentique. Nous en avons eu une démonstration exceptionnelle hier à l’occasion du 71ème dîner de wine-dinners. Car Gérard Besson, comme très peu de grands chefs, comprend les vins anciens. Il a donc adapté des recettes à leur seul profit. Et ce fut grand.

J’ouvre les bouteilles à 17 heures sans aucun problème pour celles de ma cave. Le bouchon d’une Lafite-Rothschild 1963 qui m’avait été offerte pour ce dîner tombe dans la bouteille, ce qui nous oblige à décanter. Il reste dans la bouteille un lourd dépôt. Le bouchon que nous extirperons avec Alain, sommelier de talent, est totalement imbibé.

Il y a autour de la table trois habitués, un couple d’alsaciens qui ont reçu ce dîner en cadeau, un couple de fidèles lecteurs de mes bulletins, le couple qui m’a aidé à créer le blog, et le rédacteur en chef de Bloomberg News à qui je dois un article élogieux dans sa revue mais aussi dans une revue américaine de forte diffusion. Au-delà des propos enjoués et décontractés, chacun se rend bien compte que nous vivons un moment intense de haute gastronomie où les accords sont ciselés au milligramme près. Car Gérard Besson a goûté tous les vins dans leur stade ultime d’épanouissement pour ajuster le poids de chaque sauce. Voici son menu :

Superposition de foie gras et aiguillette de bœuf truffée / Brochette de ris de veau, truffe et Pompadour / Huître juste pochée sur un tartare d’algues / Filet de sole braisé au fumet de Saint Jacques,  infusion de homard bleu / Une asperge, une morille / Médaillon de langouste au macaroni fourré duxelles / Rouget sauce rouget / Carré de veau de lait d’Aurillac cuit rosé, jus et petits pois à la Française / Cœur de côte de bœuf de Salers servi à point, ragoût d’artichaut vigneronne / Noisette d’agneau du Limousin en chevreuil, navet et oignon fane en chapelure de pain d’épices / Double Brie / Composition d’agrumes "pomelos, clémentine", et inspiration du moment. C’est impressionnant et particulièrement bien choisi.

Le Champagne Ayala que j’avais annoncé : très vieux, année 50 est plutôt un Champagne Ayala Brut # 1978. Car le bouchon indique un vin beaucoup plus jeune que les années 50. Il est étonnamment doux, sans grande longueur, mais joyeux en bouche, et c’est la truffe qui le rend agréable.

Le Champagne Besserat de Bellefon rosé 1966 me fait glousser de plaisir. Sa couleur de pêche jaune est joyeuse. Son nez est éblouissant, et en bouche, l’acidité qui forme l’ossature s’installe sur le centre de la langue et montre une noblesse rare. Coloré, remarquablement construit, ce champagne est un des plus grands rosés que j’aie jamais bus. Immense champagne qui joue avec le ris de veau, mais surtout les dés de champignons, un duo d’amour. Je me tortillais sur ma chaise comme le gamin qui n’en peut plus de joie.

Le Chablis Moutonne Grand Cru  1959 Long Dépaquit époustoufle le journaliste américain. C’est en effet un immense Chablis, au nez minéral et à la bouche de Meursault. Lourd, gras, il s’installe en bouche avec une insistance de bon aloi. L’huître n’est pas du tout adaptée à ce divin breuvage mais ce n’est pas grave, car on peut en jouir après avoir goûté le délicieux fruit de mer. Beau Chablis qui a intégré toute sa beauté, chantant, riche et réjouissant le palais.

Le Bâtard Montrachet 1992 Veuve Morini ramène sur des terres beaucoup plus connues. Puissant, évoquant pour certains des fleurs, alors que je pense à noix et amandes, ce vin est adapté à une sole particulièrement brillante. Mais le vin est plus simple que le Chablis complexe.

Il était évident que le Château Chalon Le Puy Saint Pierre 1959 Vichot Girod allait former avec asperge et morille un accord absolu. C’était prévisible. Ce fut démontré. Et, ce qui est amusant, c’est que chaque composante du plat fait ressortir un aspect différent du vin jaune. La morille est classique, l’asperge rend le Château Chalon canaille, sauvage, et c’est cela que j’ai aimé. Long vin qui reste en bouche éternellement. Je suis amoureux de ce vin.

Le Château Loubens 1943 Sainte Croix du Mont a brillé comme sans doute il ne brillera jamais, car l’accord avec la sauce de la langouste est absolument légendaire. Chacun autour de la table se pâme. Chacun commente son orgasme culinaire. Une telle perfection transporte au-delà de tout. Alors, l’accord a évidemment bénéficié au vin qui a bloqué le compteur à plein régime au moment des votes. Le Loubens est élégant, discrètement fumé, agrumes raffinés. Ce Loubens, c’est la tahitienne de Gauguin aux seins nus sur un plateau.

Le Chassagne Montrachet rouge Boudriottes 1972 Marcel Toinet surprend forcément, car on n’attend normalement pas un rouge de cette appellation. Je connaissais ce vin, et l’année 1972 lui va bien. Avec le rouget, l’accord allait se faire tout naturellement. Que la Bourgogne est belle dans ces vins sans histoire.

Le Beaune Perrières 1950 Léon Violland  avait été senti par Gérard Besson peu après l’ouverture. Il avait un doute que je n’avais pas. Cette bouteille à l’étiquette désuète avait un niveau à un centimètre du bouchon, ce qui est exceptionnel. La couleur est d’une jeunesse rare. En bouche et au nez, c’est complètement bourguignon charmant. Pour Alain et Jean François, sommeliers qui nous suivirent et servirent avec talent, c’est ce Beaune qui est la vraie surprise de la soirée tant on ne l’attendrait pas à ce niveau de qualité.

Le Nuits Saint Georges 1947 Bouchard Père et Fils a beaucoup moins de traces d’âge que ce que je pouvais craindre d’un niveau moyen dans la bouteille. Bien puissant, riche, appuyé, ce vin profite à fond du bœuf de Salers qui semble fait pour lui. C’est judicieux, juteux, joyeux.

Le Richebourg 1958 Domaine de la Romanée Conti m’émeut instantanément. Le niveau dans la bouteille était parfait, le beau bouchon souple ayant parfaitement joué son rôle. Quel grand vin ! Je ne me lasse pas d’en chercher toutes les subtilités cachées dans les pans de sa robe chamarrée. Mon Dieu que j’aime ce vin là. Le décrire serait quasi impossible, car j’y trouve du vieux parchemin d’alchimiste, des fruits au sirop de grand-mère, du fumé, mais aussi du fruit joyeux, un rayon de soleil sur une allée forestière, un champignon furtif, une biche aux abois. Un volet qui claque au vent salé d’une côte bretonne, une couverture au coin du feu. Ce vin peut être associé à tous les moments de confort de la vie. J’y trouve cela, parce que j’aime cette délicatesse suggérée qui signe les vins du domaine.

Le vin qui avait été rajouté, Château Lafite-Rothschild 1963 au bouchon tombé est mort. Paix à son âme.

Arrive enfin le Château Rayne-Vigneau  annoncé 1880 ? Sauternes. La capsule cachait le dernier chiffre. C’est en ouvrant que j’allais le découvrir. C’est Château Rayne-Vigneau  Sauternes 1880. Ce vin a été rebouché au château en 2001. Aucune étiquette n’a été rajoutée, celle d’origine n’étant pas plus grande qu’un timbre poste. La couleur est très foncée, le liquide est bien fluide. Le nez est puissant, de bel agrume. En bouche, c’est un sauternes qui a mangé son sucre, influence sans doute d’un botrytis faible. Le vin est donc presque sec, ce qui n’altère en rien son pouvoir d’évocation. Il raconte des milliers d’histoires de fruits exotiques, d’îles inviolées ; Ce vin est magique, à la longueur immense, dessert à lui seul, même si les ajoutes de Gérard Besson, intelligentes de compréhension des vieux sauternes, l’accompagnent de façon pressante et adaptée.

Je me suis amusé à regarder le travail du chef avec plaisir. Il ne fait pas un plat pour aller avec un vin, il fait du Gérard Besson. A chaque plat, c’est sa personnalité que l’on lit. Et comme il sait ce qu’est le vin ancien, il se place chaque fois à l’endroit juste, se plantant comme le policier au centre du carrefour en affichant : le policier, c’est moi. Et j’aime cela. Car mes dîners sont faits pour qu’un chef agisse en artiste et donne sa patte au dîner, s’il a compris le message des vins. Toute la table n’a pas cessé de vanter les accords, le plus époustouflant étant la sauce de la langouste avec le Loubens. Et cela influença les votes.

Sur les 12 vins dont j’exclurai le Lafite, ce qui fait onze, neuf vins ont eu un vote, ce qui me plait beaucoup. Et quatre vins ont eu un vote de premier ce qui me plait aussi énormément Le plus applaudi est le Loubens 1943 avec six votes de premier, puis le Richebourg 1958 avec trois votes de premier, le Chablis 1959, le Château Chalon 1959 recueillant chacun un vote de premier.

Le vote du consensus serait : Loubens, Richebourg, Nuits Saint Georges, Rayne-Vigneau, Besserat de Bellefon. Mon vote a été : 1- Richebourg  DRC 1958, 2- Rayne-Vigneau 1880, 3- Besserat de Bellefon 1966, 4- Chablis Moutonne 1959.

L’ambiance était si belle que personne ne voulait quitter la table. Gérard Besson a fait ce soir un dîner de talent. Les vins étaient éblouissants, l’atmosphère joyeuse. Ce 71ème dîner fut un moment de pure gastronomie.

galerie 1893 lundi, 15 mai 2006

Bouteille bue lors d’un repas d’Yquem au restaurant Guy Savoy en septembre 2000, apport d’Alexandre de Lur Saluces qui l’a signée. Hélas, il a dû annuler sa présence. Nous avons bu cette grande bouteille en pensant à lui.

C’est ce jour là que j’ai fait goûter un vin de Chypre 1845 à quelques amateurs du repas, vin au goût inoubliable.

Contrairement à ce qui constitue la galerie de photos, la bouteille qui suit ne fait pas partie des bouteilles de ma cave ou des bouteilles que j’ai bues. Elle est mise ici compte tenu de son intérêt.

 J’ai acheté la 1865 de droite à la vente aux enchères de la percée du vin jaune le 3 février 2007.

Le Chateau Chalon Guyon 1893 ne fut pas vendue ce jour là…

Dégustation de 120 vins du Jura – introduction – les Côtes du Jura rouges mardi, 9 mai 2006

Dégustation de 120 vins du Jura – introduction –  les Côtes du Jura rouges

La dégustation a été réalisée à Besançon, au restaurant de l’hôtel Castan, à l’initiative de Christophe Menozzi, infatigable défenseur des vins du Jura, et des Caves Jean Bourdy, qui ont présenté leurs vins.

Des grands sommeliers, dont Olivier Poussier, des acheteurs, des amateurs passionnés ont dégusté des vins pendant deux jours joyeux, les 9 et 10 mai 2006. La grande question était de savoir comment répartir les vins. Pour maintenir notre intérêt les vins furent divisés en deux groupes par appellation : les plus jeunes le 9 mai et les plus anciens le 10 mai. Devant chaque vin les deux chiffres indiquent si le vin a été bu le jour 1 ou le jour 2, et le numéro d’ordre dans l’ensemble de la dégustation. Ainsi, comme on a dégusté les rouges en premier, nous avons goûté 19 rouges le premier rouge, et démarré le lendemain au 1966, qui était le 64ème vin de l’ensemble de ceux dégustés.

Devant prendre des notes pour 120 vins, j’ai estimé que mettre des commentaires nuancés et aimables serait monotone. J’ai préféré extrémiser mes remarques, disant sans ambages si j’ai aimé ou pas aimé. Il ne s’agit pas de descriptions précises, mais mes impressions immédiates et primaires au moment où je prenais connaissance de chaque vin.

Les notes sont réparties en trois groupes : les rouges, les Côtes du Jura blancs, puis les vins jaunes et Château Chalon.

J’ai été plus sévère avec les rouges, car je mords assez peu à ces rouges jeunes. Mais les compliments que je fais à ceux des années 40 montre leur intérêt.

J’ai réellement trouvé plusieurs vins sur ces deux jours qui valent des 100 points Parker. Si c’est une des conclusions de ces deux jours, elle est majeure.

1 – 1 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 2001 – "œil" : un peu trouble, à peine, rouge légérement brun – "nez" : très discret, alcool, poivre, pruneau – "bouche" : direct, simple, belle longueur – "remarques" : vin de dîner, assez joli, bien, régional – "accords" : poisson à la crème

1 – 2 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1998 – "œil" : rouge déjà plus rubis, plus clair – "nez" : nez plus austère, plus pêche – "bouche" : assez rond, plus joyeux, pêche au vin, un peu de framboise. Manque un peu d’ampleur – "remarques" : un peu monotone – "accords" : du veau

1 – 3 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1997 – "œil" : rubis affirmé, belle couleur claire, jolie – "nez" : beaucoup plus expressif, un peu animal – "bouche" : un peu évolué, animal, très expressif, finale un peu amère – "remarques" : vin de repas. J’aime ce côté très viril – "accords" : côte de bœuf

1 – 4 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1994 – "œil" : très clair. Déjà orangé !! – "nez" : nez de vin ancien – "bouche" : l’alcool ressort. Le vin a perdu de son fruit. Évolué – "remarques" : étonnant qu’il ait déjà ce vieillissement – "accords" : ris de veau

1 – 5 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1993 – "œil" : rouge soutenu à peine orangé, beau rubis – "nez" : très fort, très beau, très représentatif – "bouche" : déjà évolué, mais ça me semble la définition précise du Côtes du Jura. Raisin sec. Belle longueur – "remarques" : très beau vin – "accords" : gibier à plumes

1 – 6 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1992 – "œil" : clair, rouge de rubis pâle, belle lumière – "nez" : bouchonné (à peine) – "bouche" : le bouchon a son influence. Vin lourd de viande. Très chaud, très puissant – "remarques" : dommage !  – "accords" : rien

1 – 7 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1990 – "œil" : claire, rouge intense mais un peu tuilé – "nez" : très beau nez intense. Beau. Très élégant – "bouche" : combine légéreté et complexité. Très équilibré. Finale rêche, griotte – "remarques" : magnifique – "accords" : asperges et truffes

1 – 8 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1988 – "œil" : déjà un peu tuilé – "nez" : bouchon  – "bouche" : influencé par le bouchon – "remarques" : horrible – "accords" : rien

1 – 9 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1987 – "œil" : rubis évolué. Belle couleur – "nez" : discret mais expressif. Elégant – "bouche" : j’aime ce côté évolué léger. Ça me plait. Très long en bouche – "remarques" : très plaisant – "accords" : viande rouge

1 – 10 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1986 – "œil" : rubis ambré, jolie évolution – "nez" : de vin un peu avancé, chaud. Légèrement animal – "bouche" : alcool, puissante envahissante. Soleil. C’est moins dans la définition du Côtes du Jura – "remarques" : me plait moins – "accords" : bécasse au chou

1 – 11 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1985 – "œil" : un peu pâle – "nez" : un peu alcoolique, limité – "bouche" : déjà très vieux, très évolué. Assez limité. Se rachète par le final – "remarques" : pas très brillant – "accords" : jarret de porc

1 – 12 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1983 – "œil" : rouge soutenu, belle couleur – "nez" : très expressif, magnifique, très élégant. Bravo – "bouche" : joyeux. Un peu fatigué, mais beau fruit. Globalement très agréable. – "remarques" : Bien – "accords" : canard aux cerises

1 – 13 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1982 – "œil" : belle couleur. A peine de jaune – "nez" : un peu animal – "bouche" : le côté animal gêne. Évolué, limité. Alcool. Final désagréable – "remarques" : pas bien – "accords" : rien

1 – 14 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1981 – "œil" : jolie couleur, rubis jaune – "nez" : à peine évolué. Assez charmant. Pêche, mirabelle – "bouche" : plus évolué, mais c’est assez équilibré. Petite gêne de ce côté animal présent sur plusieurs millésimes – "remarques" : vin intéressant malgré tout. Je le préfère largement au 1982 – "accords" : gigot

1 – 15 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1979 – "œil" : rouge un peu tuilé, ambré – "nez" : discret. On sent l’évolution – "bouche" : ça me plait beaucoup. C’est évidemment un peu limité, mais c’est tellement intégré. Elégant dans sa structure limitée. Fraise – "remarques" : ça me plait – "accords" : foie gras poêlé, ris de veau

1 – 16 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1978 – "œil" : très ambré, tuilé – "nez" : très évolué, animal, fatigué, rancio, chocolat – "bouche" : médicinal, viande – "accords" : putois grillé au Clacquesin

1 – 17 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1976 – "œil" : pâle mais joli – "nez" : joli – "bouche" : évolué, mais c’est joli. J’aime ce côté simplifié, mais expressif. Final en beauté – "accords" : Olivier Poussier dit poêlée de cèpes. Je pense à pied de porc

1 – 18 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1969 – "œil" : couleur de Porto léger – "nez" : très épicé, dense, nez intéressant – "bouche" : attaque aqueuse, fait assez peu intégré. Finale peu agréable, animal viandeux – "remarques" : pas très agréable – "accords" : palourdes

1 – 19 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1967 – "œil" : jolie couleur un peu ambrée – "nez" : fort agréable – "bouche" : agréable, même si l’âge se sent. Bien structuré, bien intégré. Final très convenable, même si alcoolique et épicé – "remarques" : agréable, intéressant – "accords" : escalope panée, champignon, truffe

2 – 64 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1966 – "œil" : très belle, un peu thé rouge – "nez" : un peu amer, mais pur – "bouche" : attaque très agréable (après le croissant). Manque de consistance, court – "remarques" : agréable sans plus – "accords" : viande rouge

2 – 65 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1964 – "œil" : jolie, cerise fraîche – "nez" : l’alcool domine, fruits en compote – "bouche" : très agréable goût de fruits au sirop, manque un peu de corps – "remarques" : ce n’est pas ce que je cherche

2 – 66 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1959 – "œil" : très belle, beaucoup plus rouge – "nez" : beau, expressif, largement plus que les deux précédents – "bouche" : vin beaucoup plus expressif et long. Cerise à l’eau de vie. Peu de consistance quand même – "remarques" : fort agréable

2 – 67 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1957 – "œil" : ambré, à peine tuilé – "nez" : animal – "bouche" : amère, puis s’ouvre

2 – 68 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1956 – "œil" : assez joli, cerise jaune – "nez" : animal – "bouche" : plus agréable, buvable – "remarques" : pas passionnant quand même

2 – 69 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1955 – "œil" : rouge, enfin ! – "nez" : animal quand même, à oxygéner – "bouche" : le côté animal, savon me gêne trop – "remarques" : c’est le 1955 normal à trois cépages

2 – 70 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1955 – "œil" : thé clair – "nez" : très agréable – "bouche" : ça c’est du vin. Agréable, même si très léger. Belle persistance, c’est le goût du Jura, même si ce n’est pas habituel – "remarques" : c’est le pinot noir seul – ce vin est nettement meilleur que l’autre 1955. Essai concluant d’un Pinot pur sur les terres d’Arlay

2 – 71 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1953 – "œil" : très beau, dense – "nez" : animal (pas assez d’oxygène). Puis s’ouvre – "bouche" : on sent que c’est un grand vin

2 – 72 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1952 – "œil" : plus clair, plus pâle – "nez" : léger, cerise jaune – "bouche" : pas désagréable. J’aime. Assez plaisant. Assez avancé, assez asséché, mais agréable à boire – "remarques" : équilibré, très agréable, bonne surprise

2 – 73 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1949 – "œil" : un peu passé – "nez" : léger bouchon – "bouche" : fruit en compote – "remarques" : pas d’intérêt sur cette bouteille

2 – 74 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1947 – "œil" : belle couleur, rouge grenat – "nez" : superbe, nez de grand vin, expressif – "bouche" : ça c’est bon ! C’est du vin – "remarques" : top ! Il faisait 14,2° à la mise en bouteille ! Je l’ai classé premier des rouges – "accords" : gratin de pâtes de champignons (probablement soufflé par Olivier Poussier)

2 – 75 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1945 – "œil" : rouge bien doré – "nez" : à peine animal – "bouche" : très agréable, très rond, très intégré. Le 1947 est plsu noble. Celui-ci est très agréable. Fraîcheur – "remarques" : bien. Moins gastronomique

2 – 76 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1943 – "œil" : magique – "nez" : un peu évolué – "bouche" : très grand. Bon. Équilibré, expressif, meiux que le 1945 – "remarques" : très bon, meilleur que le 1945 (M. Bourdy père est de mon avis). Je l’ai classé second des rouges

2 – 77 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1942 – "œil" : belle couleur – "nez" : alcool – "bouche" : ça se tient très bien. Surprenant. C’est très bon, subtil – "remarques" : très très bon je l’ai classé troisième des rouges. La décennie 40 est nettement meilleure que la décennie 50. Les 47, 43 et 42 sont exceptionnels

2 – 78 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1926 – "œil" : incroyable ! C’est le plus rouge et le plus jeune de tous (ça tient aux cépages uniques utilisés) – "nez" : à peine évolué   – "bouche" : un peu coincé, mais on sent le potentiel. Il s’élargit. Belle acidité. Trahit à peine un peu son âge. Acidité de la groseille – "remarques" : des tonnes de cépages aux noms inconnus. Beau témoignage d’une autre vinification

2 – 79 – Poulsard – 1915 – "œil" : c’est un Poulsard très clair, jaune. Qui dirait que c’est un rouge , – "nez" : très joli – "bouche" : très très agréable, complètement hors norme – "remarques" : C’est la première année où le grand père des deux dirigeants actuels a appris à tailler. Ils ont donc gardé ce vin, très spécial, mais très plaisant

Dégustation de 120 vins du Jura – les Côtes du Jura blancs mardi, 9 mai 2006

Dégustation de 120 vins du Jura –  les Côtes du Jura blancs

Devant chaque vin les deux chiffres indiquent si le vin a été bu le jour 1 ou le jour 2, et le numéro d’ordre dans l’ensemble de la dégustation.

1 – 20 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 2002 – "œil" : belle couleur  – "nez" : élégant, alcoolique – "bouche" : agréable et élégant, même si très peu complexe. Plutôt léger pour un 100% Chardonnay – "remarques" : pas mal du tout pour seulement un mois de bouteille – "accords" : truite, pizza

1 – 21 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 2000 – "œil" : plus soutenu – "nez" : alcoolique, joli, élégant – "bouche" : beau, rond, galbé, expressif, très agréable, bravo – "remarques" : c’est très élégant – "accords" : ris de veau, coquilles Saint-Jacques

1 – 22 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1999 – "œil" : jaune élégant, clair mais dense – "nez" : très élégant, expressif – "bouche" : élégant, racé, encore plus beau que le 2000. C’est très agréable – "remarques" : remarquable, élégant – "accords" : langoustines

1 – 23 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1998 – "œil" : belle couleur qui évoque le gras – "nez" : élégant, discret – "bouche" : plus simple, plus accessible. Pas mal, mais n’a pas la noblesse du 1999. Agréable – "accords" : sandre

1 – 24 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1997 – "œil" : belle couleur – "nez" : très joli, très romantique, très expressif – "bouche" : élégant. J’aime ce style. Final un peu limité. Agréable au total – "remarques" : vin servi un peu trop chaud – "accords" : escargots

1 – 25 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1996 – "œil" : un peu moins clair – "nez" : très surprenant. Immense, puissant. Citron. Fleurs blanches – "bouche" : puissant, chaud, expressif. Vin très agréable à boire – "remarques" : très agréable. Va bien vieillir – "accords" : poulet à la crème

1 – 26 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1995 – "œil" : jolie couleur – "nez" : très intense, moins coloré, très riesling quand le 1996 était Sauvignon – "bouche" : plus ascétique, fermé. Va se révéler plus tard. Un peu austère. S’ouvre un peu – "remarques" : va bien vieillir – "accords" : côte de porc

1 – 27 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1994 – "œil" : RAS – "nez" : assez discret et retenu – "bouche" : attaque très élégante. Vin très agréable à boire maintenant – "remarques" : moins brillant que le 1996 – "accords" : saumon

1 – 28 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1993 – "œil" : RAS – "nez" : nez minéral un peu limité – "bouche" : manque un peu de caractère. Convenable, mais ne parle pas beaucoup – "accords" : cochonnaille

1 – 29 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1992 – "œil" : couleur plus prononcée – "nez" : très expressif et chaleureux. Joli – "bouche" : gras. Très agréable, chaleureux, expressif, très doux – "remarques" : très bon vin – "accords" : volaille

1 – 30 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1990 – "œil" : prononcé – "nez" : élégant, prononcé, agréable – "bouche" : léger, très élégant, très jeune, coule bien en bouche – "accords" : turbot

1 – 31 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1989 – "œil" : belle couleur – "nez" : puissant, alcoolique, nez de grand vin – "bouche" : un très grand vin. Il a tout pour lui, racé – "remarques" : + + + bravo – "accords" : toutes les cuisines. Olivier Poussier dit vol ,au vent. J.F. Bourdy préfère le 1990, mais sur le fond, pour moi, me 1989 est le plus agréable

1 – 32 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1988 – "œil" : plus évolué – "nez" : plus avancé, agréable – "bouche" : plus simplifié, mais agréable, car arrondi. Vieillira bien – "remarques" : nettement meilleur au deuxième essai – "accords" : sole meunière

1 – 33 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1987 – "œil" : très foncé, ambré – "nez" : joli nez, alcool, champignon – "bouche" : très sympa. A bien intégré son vieillissement. Très intéressant, élégant – "accords" : assiette de champignons

1 – 34 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1986 – "œil" : belle couleur – "nez" : discret, à peine animal – "bouche" : plus moyen. On sent un vin évolué, mais il n’en dit pas beaucoup plus. Citron – "remarques" : meilleur au deuxième essai, je l’apprécie plus après – "accords" : veau

1 – 35 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1985 – "œil" : très joli. Vin qui ne fait pas vieilli – "nez" : très élégant, pas de vieillissement (à peine) – "bouche" : agréable, acide, pas trop de matière, mais ça me plait assez, même si un peu plus banal – "accords" : viande blanche

1 – 36 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1983 – "œil" : très joli  – "nez" : très joli, élégant – "bouche" : beau, rond, agréable, complet. C’est un très grand vin, frais, vin de plaisir, sans complication – "remarques" : beau final, beau vin – "accords" : homard

1 – 37 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1982 – "œil" : plus clair – "nez" : de vin jeune, acide – "bouche" : élégant et jeune. Belle acidité. Potentiel formidable et plaisant comme cela. Belle acidité – "remarques" : remarquable  – "accords" : turbot

1 – 38 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1981 – "œil" : plus foncé – "nez" : bouchonné   – "bouche" : bouchonné 

1 – 39 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1979 – "œil" : très coloré  – "nez" : un peu d’animal, pas très structuré – "bouche" : assez fade et plat – "remarques" : sans grand intérêt, fatigué – "accords" : rien

1 – 40 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1978 – "œil" : très pâle, jeune – "nez" : discret, élégant – "bouche" : bien agréable mais pas flamboyant. Agréable vin un peu moins dense que le 1982 – "remarques" : très agréable   – "accords" : foie de veau

1 – 41 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1975 – "œil" : clair – "nez" : fermé, discret, agréable – "bouche" : acidité volatile, manque d’épanouissement, mais bien équilibré. En fait, assez agréable si pas explosif. Beau final – "remarques" : pas mal du tout pour seulement un mois de bouteille – "accords" : palourdes farcies

1 – 63 – vin rosé – 1971 – "bouche" : bu au dîner. une curiosité comme je les adore.  – "remarques" : rosé Comte de Guichebourd (dont le nom résulte de l’association de Comte de Voguë, de Laguiche et de Bourdy)

2 – 80 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1973 – "œil" : beau jaune – "nez" : neutre – "bouche" : la transition après les rouges est difficile. Pâteux, gras – "remarques" : en fait, agréable

2 – 81 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1967 – "œil" : beau doré – "nez" : amande, joli nez – "bouche" : élégant, varié, subtil, bon vin

2 – 82 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1966 – "œil" : doré – "nez" : immense, la vrai définition du Côtes du Jura blanc – "bouche" : C’est grand, il y a de la structure. Elégance, finesse et légèreté.  – "remarques" : j’ai mis une croix pour l’inclure dans un classement

2 – 83 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1964 – "œil" : plus doré – "nez" : plus fermé, dénote une évolution – "bouche" : très agréable, plus évolué. Un peu plus facile et un peu moins noble

2 – 84 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1962 – "œil" : or clair – "nez" : soufre, souris – "bouche" : un peu de glycérine, de yaourt. Un peu fatigué

2 – 85 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1959 – "œil" : or magnifique, très clair – "nez" : élégant – "bouche" : vin absolument parfait. Peut-être pas très long, mais c’est grand – "remarques" : vin d’immense plaisir, je lui mets deux croix – "accords" : ris de veau au vin jaune

2 – 86 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1955 – "œil" : jaune un peu fatigué – "nez" : très subtil, signes de fatigue – "bouche" : très subtile, assez avancée, un peu désagréable et salé en fin de bouche, mais il raconte des choses

2 – 87 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1953 – "œil" : très belle – "nez" : nez très racé – "bouche" : fameux, sans histoire, parfait, magnifique. Belle acidité de fin de bouche. Va bien vieillir

2 – 88 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1952 – "œil" : couleur dorée très belle – "nez" : d’une finesse exceptionnelle. Nez immense – "bouche" : superbe, très beau, belle acidité très porteuse – "remarques" : remarquable, j’ai donné une croix

2 – 89 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1949 – "œil" : or très pur, beau – "nez" : pur !! – "bouche" : magique, au dessus de tout. Finesse absolue. Intégré, structuré, parfait d’équilibre – "remarques" : éblouissant. J’ai donné trois croix, ce qui en fait le second des Côtes du Jura blancs. C’est un vin exemplaire

2 – 90 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1947 – "œil" : or parfait – "nez" : à peine soufré – "bouche" : très scolaire, c’est le bon élève. Plus fruité, plus fort, plsu alcoolique – "remarques" : grand vin, qui est désavantagé de venir après le 1949, mais c’est grand

2 – 91 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1946 – "œil" : très beau, dense – "nez" : épices, clou de girofle – "bouche" : excellent. Contrairement à la hiérarchie des millésimes, il est grand, joyeux, dense. C’est un vin que j’apprécie, fruité – "remarques" : va bien vieillir encore, très bon – "accords" : canard !

2 – 92 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1945 – "œil" : couleur plus évoluée, moins belle – "nez" : plus évolué – "bouche" : pas mal, pas très éblouissant. On sent le grand vin mais a vieilli. Il a un final de grande noblesse. Puissant – "remarques" : on sent le grand vin. Le final est grand. Le plaisir est un peu plus faible

2 – 93 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1942 – "œil" : bel or un peu gris – "nez" : séducteur, raffiné, féminin, sexy – "bouche" : magnifique de subtilité. Il y a tout ce qu’on peut souhaiter. C’est complètement grandiose – "remarques" : j’ai donné trois croix, ce qui me met au niveau du 1949

2 – 94 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1938 – "nez" : bouchonné

2 – 95 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1937 – "œil" : or doré (si on peut dire) magique – "nez" : élégance rare, doucereux – "bouche" : un peu liquoreux, agréable, moins bien structuré. Léger, plaisant, mais atypique – "remarques" : élégance, beau final bien sincère, grand

2 – 96 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1934 – "œil" : joli doré – "nez" : alcool, très joli, dense – "bouche" : lourd, alcoolique, intégré, fruité, grand mais ne vaut pas le 1942, car l’alcool domine trop – "remarques" : très grand vin, je lui ai donné deux croix

2 – 97 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1929 – "œil" : celui-ci est rebouché en 1983, avec étiquette d’origine. L’or est à peine gris – "nez" : très élégant, très jeune – "bouche" : très élégant, subtil, léger, un peu court. Il y a le souvenir d’un grand vin. Jolies notes de fleurs dans le final – "remarques" : c’est un peu trop tard, aurait dû être bu plus tôt

2 – 98 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1911 – "œil" : or magnifique – "nez" : magnifique de jeunesse – "bouche" : éblouissant, magique, il a tout. Une belle acidité citronnée. Le final est à peine court – "remarques" : ce vin va durer 150 ans de plus. Il est exceptionnel. On est dans le haut de la hiérarchie des vins. J’ai donné quatre croix ce qui en fait le premier (c’est du 100 points Parker, largement)

2 – 99 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1888 – "œil" : couleur magique, doré, à peine gris – "nez" : subtil – "bouche" : magique, émouvant, gras, alcoolique, très fruité, confituré, un peu vers le vin de paille, un peu liquoreux, devient plus sec en s’oxygénant – "remarques" : émouvant, c’est un vin qui devient de plus en plus immense, même une demi-journée après, quand je finis les dernières gouttes…

Dégustation de 120 vins du Jura – les vins jaunes et Château Chalon mardi, 9 mai 2006

Dégustation de 120 vins du Jura –  les vins jaunes et Château Chalon

Devant chaque vin les deux chiffres indiquent si le vin a été bu le jour 1 ou le jour 2, et le numéro d’ordre dans l’ensemble de la dégustation.

1 – 42 – Château Chalon, Bourdy  – 1999 – "œil" : jaune clair – "nez" : de colle de gamin, alcool – "bouche" : encore trop gamin. Très fort en alcool – "remarques" : pas à boire encore, mais sera grand

1 – 43 – Château Chalon, Bourdy  – 1998 – "œil" : blanc – "nez" : alccol  – "bouche" : plus agréable, plus rond – "remarques" : pas encore arrondi

1 – 44 – Château Chalon, Bourdy  – 1997 – "œil" : à peine un soupçon de jaune. Les autres étaient blancs – "nez" : un peu de citron – "bouche" : ça s’arrondit un peu. Très Xérès comme les autres. Pas assez typé – "remarques" : les trois sont coincés, se ressemblent trop

1 – 45 – Vin Jaune, Bourdy  – 1996 – "œil" : clair – "nez" : encore jeune – "bouche" : très alcool, en bouche, c’est un marc – "remarques" : bon pour la cuisine – "accords" : truffe

1 – 46 – Vin Jaune, Bourdy  – 1995 – "œil" : clair – "nez" : convenable, alcool, mais un peu plus – "bouche" : impression de marc comme le 1996, mais plus arrondi – "remarques" : plus agréable

1 – 47 – Vin Jaune, Bourdy  – 1994 – "œil" : clair – "nez" : très différent au nez, il n’y a plus le côté marc – "bouche" : c’est beaucoup plus intégré. On quitte le côté marc pour avoir quelque chose de plus arrondi. Manque un peu de puissance – "remarques" : le terroir de Montausson est exceptionnel

1 – 48 – Château Chalon, Bourdy  – 1993 – "œil" : un peu plus citron – "nez" : ça commence à s’animer. Un voisin dit : beurre rance – "bouche" : citron. N’est pas très Château Chalon. Manque plutôt de matière – "remarques" : faible

1 – 49 – Château Chalon, Bourdy  – 1992 – "œil" : clair, un peu de jaune – "nez" : plus Château Chalon, joli – "bouche" : on retrouve le marc. Manque d’ampleur et de structure. Trop linéaire et alcoolique – "remarques" : moyen

1 – 50 – Château Chalon, Bourdy  – 1991 – "œil" : citron – "bouche" : c’est bon, c’est très bien structuré, c’est très astringent mais s’arrondit dans le verre – "remarques" : à voir sur la durée (très peu de bouteilles du fait du gel)

1 – 51 – Vin Jaune, Bourdy  – 1989 – "nez" : assez amer, peau de noix – "bouche" : beaucoup plus rond en bouche. C’est très agréable. – "remarques" : Moins de structure que le 1991, mais c’est plaisant à boire

1 – 52 – Vin Jaune, Bourdy  – 1988 – "nez" : nez agréable, assez doucereux – "bouche" : bien arrondie, agréable à boire, mais astringence finale. Élégant, fin. – "accords" : viande blanche

1 – 53 – Château Chalon, Bourdy  – 1985 – "œil" : commence à jaunir – "nez" : un peu de soufre, boule puante (à nuancer) – "bouche" : viril, mais rond. Fort en alcool. Pas très compliqué, mais passe en force – "remarques" : très puissant, une bombe – "accords" : pas possible du fait de la puissance

1 – 54 – Château Chalon, Bourdy  – 1979 – "œil" : très jaune d’or – "nez" : un peu de soufre, très personnalisé. Ça c’ets du Château Chalon – "bouche" : très joli, très bien intégré, très structuré, très agréable – "remarques" : ça se boit !  – "accords" : morilles

1 – 55 – Château Chalon, Bourdy  – 1976 – "œil" : jaune d’or – "nez" : flatteur, fruits confits – "bouche" : très agréable en bouche. Manque de structure, mais ce n’est pas mal. Assez léger – "remarques" : n’est pas totalement un Château Chalon – "accords" : foie gras poêlé 

1 – 56 – Château Chalon, Bourdy  – 1975 – "nez" : bouchon – "bouche" : bouchonné 

1 – 57 – Château Chalon, Bourdy  – 1973 – "œil" : jolie couleur pas dorée – "nez" : beau nez – "bouche" : c’est beau, c’est agréable, très acide. Final très ingrat, mais j’aime. Long et fin – "remarques" : gros potentiel. À atttendre – "accords" : un peu difficile pour la cuisine. Raviolis ?

1 – 58 – Château Chalon, Bourdy  – 1969 – "œil" : gentiment doré – "nez" : l’alcool domine comme dans les jeunes – "bouche" : quel charme ! Ça c’est élégant ! C’est poivré, fumé, très caramel poivré – "accords" : caviar

1 – 59 – Château Chalon, Bourdy  – 1964 – "œil" : or – "nez" : citronné, élégant, complet; ça parle – "bouche" : n’est pas très complet. L’acidité prend le dessus. Citron vert, joli, tr_s coloré en bouche, kaléidoscope – "remarques" : pas mal du tout   – "accords" : difficile pour la cuisine

1 – 60 – Vin Jaune, Bourdy  – 1962 – "œil" : un peu ambré – "nez" : morille à plein nez – "bouche" : sauce de morille. C’est très joli. Monolithique, un peu avancé. Belle longueurs – "accords" : morilles

1 – 61 – Château Chalon, Bourdy  – 1959 – "œil" : doré – "nez" : pas très agréable, un peu évolué et alcool – "bouche" : rond puissant, il manque quand même quelque chose. Un peu destructuré. Manque de finesse. Un peu de lait – "remarques" : une autre bouteille serait sans doute meilleure

1 – 62 – Vin Jaune, Bourdy  – 1959 – "bouche" : bu à dîner. Le contexte n’est pas le même – "remarques" : aucune note prise – agréable

2 – 100 – Château Chalon, Bourdy  – 1958 – "œil" : bel or cuivré – "nez" : calme, agréable, pas offensif – "bouche" : agréable pour la reprise après le déjeuner, car peu marqué vin jaune. J’aime assez

2 – 101 – Vin Jaune, Bourdy  – 1957 – "œil" : or très beau – "nez" : très pur – "bouche" : très bon, belle acidité, très agréable, beau – "remarques" : très agréable 

2 – 102 – Vin Jaune, Bourdy  – 1956 – "œil" : bel or – "nez" : très agréable, doux – "bouche" : final assez désagréable, appelle peu d’intérêt. Acidité intense – "remarques" : c’est un Château Chalon "replié" en vin jaune, car l’appellation a été refusée

2 – 103 – Château Chalon, Bourdy  – 1955 – "œil" : bel or – "nez" : un peu laiteux – "bouche" : fait très peu Château Chalon. Agréable, intégré, astringence finale, beaucoup de boisé sec – "remarques" : je n’aime pas trop (j’en ai bu de meilleurs de cette année et de Bourdy)

2 – 104 – Château Chalon, Bourdy  – 1954 – "œil" : or très intense – "nez" : un peu laiteux aussi, un peu strict – "bouche" : agréable, salin, colré, expressif. Trop salé. Il y a quand même beaucoup de caractère

2 – 105 – Château Chalon, Bourdy  – 1953 – "œil" : magnifique d’équilibre, or vert très beau – "nez" : superbe, beau – "bouche" : magnifique, c’est beau, et c’est assez peu Château Chalon. Bel équilibre – "remarques" : très élégant

2 – 106 – Château Chalon, Bourdy  – 1952 – "œil" : très or – "nez" : joli nez   – "bouche" : magnifique. Ça, c’est un vrai Château Chalon, le premier vrai de la série. C’est grand, long, solide, carré – "remarques" : Je discuterai longtemps de ce concept de "vrai" Château Chalon à mon goût avec Christian Bourdy, né en 1928, qui ne jure que par le 1865 !

2 – 107 – Château Chalon, Bourdy  – 1951 – "œil" : joliment clair – "nez" : clou de girofle, épices – "bouche" : un peu austère, amer, même si c’est très Château Chalon. Manque un peu de joie de vivre. – "remarques" : Olivier Poussier s’écrie : "c’est une Tarragone !"

2 – 108 – Château Chalon, Bourdy  – 1949 – "œil" : magnifique  – "nez" : de miel doux, joli, magique – "bouche" : bouche magnifique d’écorce de citron vert, quel bel équilibre ! C’est joli. Le final est éblouissant – "remarques" : Vin éblouissant, il a des caractéristiques communes avec le Château Chalon Clos des Logaudes 1864 que j’avais bu quelques jour avant

2 – 109 – Château Chalon, Bourdy  – 1948 – "œil" : vin au bouchon d’origine – or discret – "nez" : magnifique, mais à laisser éclore – "bouche" : très beau. Ce n’est pas pétulant, mais c’est solide. C’est un ebeau vin, un peu coincé en final, mais très acceptable. Un peu austère

2 – 110 – Château Chalon, Bourdy  – 1947 – "œil" : or resplendissant – "nez" : c’est le premier qui a le vrai nez de Château Chalon avec sa complexité et sa noix – "bouche" : la perfection absolue du Château Chalon. C’est absolument parfait à la longueur infinie – "remarques" : Parfait il reçoit quatre croix. On est à 99 ou 100 points Parker

il faut être concentré pour saisir toutes les nuances de ces beaux vins

2 – 111 – Château Chalon, Bourdy  – 1945 – "œil" : or foncé plus prononcé – "nez" : discret, alcool fort – "bouche" : très beau, intégré, rond joyeux, mais c’est une forme déviée du Château Chalon.  – "remarques" : Très agréable, même si pas archétypal

2 – 112 – Château Chalon, Bourdy  – 1942 – "œil" : très bel or équilibré – "nez" : très équilibré, très joli, très séduisant – "bouche" : magnifique d’aquilibre, c’est beau. Manque un peu d’exubérance. Il est quand même très équilibré (manque un peu de folie) – "remarques" : c’est très joli. Final immense. A ce stade, je classe 47/49/42

2 – 113 – Château Chalon, Bourdy  – 1937 – "œil" : or un peu trouble – "nez" : très discret, calme, pas un nez de Château Chalon – "bouche" : plus assis, un peu sénateur, fait penser à un marc, mais en doucereux. Agréable, mais trop évolué

2 – 114 – Château Chalon, Bourdy  – 1935 – "œil" : or un peu gris – "nez" : supérieur – "bouche" : magnifique, équilibre extraordianire, c’est rond, c’est beau, final de rêve – "remarques" : c’est un très beau vin. A noter qu’il a passé onze ans en fût !!

2 – 115 – Château Chalon, Bourdy  – 1934 – "œil" : or magnifique – "nez" : d’un raffinement exceptionnel – "bouche" : très fluide, parait simple, mais a une complexité redoutable. Le comble du raffinement. Il y a de l’alcool – "remarques" : j’adore ! Jean François Bourdy préfère le 1934 au 1947. Je mets deux croix car je préfère le 1947 de ce jour

2 – 116 – Château Chalon, Bourdy  – 1929 – "œil" : orangé, a pris un peu de gris clair – "nez" : vrai nez de Château Chalon – "bouche" : c’est magnifique, c’est parfait, c’est le vrai Château Chalon – "remarques" : j’adore, c’est pur. Je donne trois croix

2 – 117 – Château Chalon, Bourdy  – 1928 – "œil" : or neutre – "nez" : discret – "bouche" : douceruex, séduisant, gentil rond accompli, sans doute trop sympathique. Quel alcool ! – "remarques" : magnifique, mais assez archétypal. Très grand, trop doucereux. A ce stade, je classe : 47/29/49/42/28

2 – 118 – Château Chalon, Bourdy  – 1921 – "œil" : orangé, à peine trouble – "nez" : plus austère, plus strict – "bouche" : pamplemousse rose, discret, subtil, raffiné, c’est un vrai Château Chalon – "remarques" : le 1928 est plus séduisant, mais celui-ci est plus typé

2 – 119 – Château Chalon, Bourdy  – 1911 – "œil" : or clair – "nez" : très marc, agréable – "bouche" : très étonnant, alcool, il s’est simplifié. On a l’alcool, des fruits oranges, il s’est simplifié – "remarques" : c’est un vin d’une autre planète. Celui que j’ai déjà bu était nettement meilleur. Nota : quand il s’ouvre, il devient plus réaliste et plus grand

2 – 120 – Château Chalon, Bourdy  – 1895 – "œil" : très bel or, à peine thé, très belle couleur – "nez" : magnifique, c’est jeune, équilibré, il y a du thé, des fruits jaunes – "bouche" : magnifique, c’est absolument parfait. Il est d’une rondeur, d’un accomplissemnt et d’une jeunesse. C’est fou – "remarques" : c’est parfait. "Lui", c’est la perfection absolue. C’est exceptionnel, c’est plus que 100 points Parker tant c’est irréel. Je classe 1895/47/29/49/42/28/34/11.