Apéritif impromptu avec mon gendre, grand amateur de vins; Alors on se laisse aller ! J’ouvre Champagne Pol Roger 1971. L’ambre de la couleur est d’un bel or. Le pschitt est discret, mais il est là. Le vin me fascine, car il y a dans le parcours en bouche un instant mentholé. Je cherche à le comprendre, et l’on distingue des écorces d’orange et des kumquats, qui donnent cette fraîcheur que l’on verrait mentholée. Cette énigmatique fraîcheur rend le vin extrêmement intéressant par sa percussion et sa profondeur.
J’ouvre Champagne Dom Ruinart 1964. Le pschitt est chiraquien, il existe à peine. La couleur est plus foncée que celle du Pol Roger, mais elle n’a aucun grisé. En bouche, la sérénité est impressionnante. Le vin est opulent, carré, assis sur un peu de miel, mais surtout sur des fruits jaunes. Le monde des champagnes anciens habite une autre planète que celle des champagnes jeunes. Il y a une complexité dans les champagnes anciens, couplée à une aptitude gastronomique décuplée qui sont gratifiantes. Il faut aimer les champagnes jeunes et vénérer les champagnes anciens.
Le Pol Roger est pointu, affuté, et le Dom Ruinart est gargantuesque.