Déjeuner au restaurant le Villaret. La décoration est simple et le bruit est présent, qu’il vienne de la cuisine ou de la pluie qui martèle sur des tôles avoisinantes. Le choix, fort classique, porte sur la terrine accompagnée de sa compote d’oignons et la côte de bœuf aux oignons et pommes de terre rissolées. C’est simple, fort des réminiscences de la cuisine des grands mères, et c’est délicieusement gourmand.
Le Château Rayas 1998 que j’ai demandé de ne pas carafer est une merveille. Il est soyeux et velouté. On imagine une odalisque lovée dans de lourdes draperies dorées. Car le vin à l’alcool certain est lascif. Mais il a une telle tension qu’il virevolte. Son fruit est résolument rouge, presque confituré, et c’est le soyeux qui l’emporte. Ce vin pianote, virevolte, tintinnabule, avec des notes bourguignonnes du plus bel effet. C’est un grand vin, naturellement séduisant, qui procure un plaisir sans mélange. Si on voulait chercher la petite bête, ce serait du côté de la profondeur et de la complexité. Mais tel qu’il se présente, c’est un vin de bonheur.
Villaret est une table agréable, généreuse, authentique, qui ravit les amateurs de plaisirs simples, et les amateurs de bons vins.